• Un nouveau chapitre de la vie communale vient de s’ouvrir avec l’élection du nouveau maire, hier matin. Comme prévu, c’est Henri Paranthoën qui a été élu, succédant ainsi à Marcel Turuban, lequel va siéger dans l’opposition au sein du nouveau conseil municipal.

    Marcel Turuban et ses deux colistiers  n’ont pas pris part au vote, le maire sortant s’appuyant sur le recours qu’il a déposé pour justifier cette abstention. Autant dire que les semaines ou, plutôt, les mois qui viennent peuvent ne pas être avares en rebondissements, car si ce recours est jugé recevable, il faudra procéder à de nouvelles élections. C’est donc une nouvelle campagne électorale, qui ne dit pas son nom, qui vient de s’ouvrir et qui va s’étaler dans le temps.

    D’aucuns s’en félicitent, partageant avec Marcel Turuban l’amertume de la défaite « à une voix prés, entachée d’un vice de procédure ». D’autres, à commencer par celles et ceux qui ont donné mandat à Henri Parenthoën et ses douze colistiers, regrettent, par avance, le climat délétère que cette rivalité peut engendrer. Ils craignent que cette contestation en légitimité vienne freiner la mise en route de l’action communale.

    Délétère ? Sauf si, au-delà du contentieux électoral qui a généré ce recours, l’intérêt général bien compris de la commune prévaut au moment des décisions que la nouvelle équipe municipale s’apprêtera à prendre Car, recours ou non, c’est bien une nouvelle équipe municipale qui a la barre en main.

    Cette situation pour le moins inédite aura peut-être le mérite de maintenir à flot notre citoyenneté. Trop souvent, une fois apaisées les déceptions et les rancœurs d’après scrutin, le corps électoral, dont nous sommes tous membres de droit,  prend du recul. Nous confions au nouveau conseil municipal le soin de conduire sa politique et de gérer, en son sein, des oppositions. Remettant à dans six ans nôtre possibilité citoyenne de donner quitus ou non pour un renouvellement de mandat

     

    Se réinventer collectivement

     

    Le propos peut paraître excessif, oublieux de l’intérêt soutenu que portent certains Lézardriviens à l’action municipale, oublieux également des engagements qu’ils ont dans des associations locales. Mais puisque rien ne pourra plus être comme avant, comme nous n’avons eu de cesse de nous en persuader, voire de le croire, durant cette longue période de confinement absolu, nous avons là une opportunité de nous « réinventer » collectivement en tant que citoyens.

    Ayant déjà, à maintes occasions, exprimé ce point de vue, je saisis  cette opportunité pour évoquer la mise en place de conseils citoyens. Ces conseils, dont il conviendra de définir la composition, n’ont pas vocation à se substituer au conseil municipal, mais peuvent, à bien des égards, lui permettre, en amont, d’asseoir ses décisions en meilleure connaissance de cause. Il est plus que nécessaire de donner à la vie communale un tout autre relief. Il en va de la responsabilité de la nouvelle municipalité d’amorcer un renouvellement de méthode

    Sans attendre, il va falloir à Henri Paranthoën et son équipe qu’ils nous disent plus précisément de quelle manière ils entendent agir dans les domaines qui relèvent de leur compétence et quelles sont leurs priorités. Cela touche à l’urbanisme à la gestion des écoles en passant par le logement, l’aide sociale, le tourisme, le sport, la culture et le patrimoine.

    D’ici à ce que l’on connaisse la décision finale sur laquelle débouchera le recours déposé par le maire sortant, et dans l’hypothèse où cette décision provoquera un retour aux urnes, nous serons en mesure de jauger la nouvelle municipalité à hauteur de ses engagements. Elle prend les rênes alors que nous vivons encore une situation inédite, une situation telle qu’il lui est d’emblée interdit de donner trop de temps au temps. Idem pour cette opposition soucieuse de reconquérir le pouvoir au plus vite.

     C’est en ce sens que je parle d’une nouvelle campagne électorale. Les uns vont devoir donner des gages en montrant sans tarder qu’ils peuvent faire face aux difficultés de l’après confinement, les autres vont devoir redéfinir une stratégie tenant compte de ces difficultés, pour espérer convaincre, au cas où, une nouvelle majorité d’électeurs. Cela ne nous dédouane en rien d’être nous-mêmes à la manoeuvre.

    Hormis quelques cas extrêmes d’incivilités, bien évidemment trop nombreux, nous avons, nous Français, fait preuve de responsabilité. Ce qui nous vaut aujourd’hui de recouvrer un peu de nos libertés d’hier. La peur y a été pour beaucoup. Mais l’esprit de solidarité aussi. Cet après qui ne sera plus comme avant sera celui que nous saurons construire. Il nous appartient d’être responsables de notre devenir. De là où nous sommes.

     

     

    Assainissement et Maison des associations

     

    Concernant Kermouster, il n’est pas inutile de rappeler aux uns et aux autres que le « gros dossier » en suspens est celui de l’assainissement. C’est ce sujet de préoccupation qui revient le plus souvent au gré des échanges entre résidents.

    On peut reprocher à l’ancienne municipalité d’avoir, au cours de son mandat, concocté un projet sans réelle consultation préalable, mais nous ne pouvons que nous reprocher collectivement de n’avoir pas saisi pleinement l’enquête publique pour faire connaître notre point de vue en tant que résidents.

    La situation n’étant plus tout à fait la même, depuis l’entrée en application, au 1er janvier dernier, de la loi Notre  (Nouvelle Organisation Territoriale de la République), ce dossier relève désormais de l’intercommunalité. Pour autant, cette nécessaire réforme de la vie citoyenne doit aussi s’appliquer aux échelons supérieurs.

    Aussi, il serait bienvenu de mettre en place une structure qui favoriserait l’écoute de tous les résidents et qui permettrait aux Kermoustériens de garder un œil sur l’évolution de ce dossier de l’assainissement. A charge pour la mairie de s’en faire le relais, si ce n’est un fidèle porte-voix.

    Moins crucial, mais tout aussi déterminant : le devenir de ce que les Kermoustériens appellent déjà « la Maison des associations ». Cette idée, qui se substituerait au projet initial de gîte communal en lieu et place de l’ancien logement de fonction des instituteurs, semble avoir convaincu Henri Parenthoën et Marcel Turuban, alors candidats. Il convient maintenant de le confirmer.

    Enfin, tout en sachant que la nouvelle équipe municipale va devoir s’atteler à des priorités ô combien incontournables, il conviendrait de savoir comment va s’organiser, ici, la saison estivale culturelle. Quid des expositions ? Quid des visites de la chapelle et d’un éventuel programme de concerts ? Sans oublier le traditionnel rendez-vous du Pardon.

     

     

                                                                                                              Claude Tarin

                                                                                                  Vendredi 29 mai 2020

     

     

    Haïku pour 3 artistes

     

    En hommage à Piccoli, Dabadie et Bedos, un haïku avec un grand H. Nous avons grandi dans le sillage de ces aînés qui ont, comme tant d’autres saltimbanques de leur génération, donné des couleurs à la vie. C’est le privilège de l’artiste talentueux. Pouvoir émouvoir sous le masque de son personnage. Et même donner à la dérision la force du rire salvateur.

     

    L’un après l’autre

    Tirent leur révérence-

    Rhododendron fleuri

     

    Dès maintenant, citoyen de l’après


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  • Cela aurait pu se produire sur la grève de l’île à Bois, mais c’est sur la grande plage de Saint-Cast-Le-Guildo, soit très précisément à 100 kilomètres de Kermouster par la route ou, si vous le préférez, à 33 milles nautiques par la mer, que les circonstances m’ont offert, ce mercredi, un véritable bain de jouvence. Une deuxième grande évasion depuis la fin du confinement, après celle du dimanche précédent pour des retrouvailles familiales tant espérées.

    Sur cette plage de la côte d’Emeraude, il s’est agi de partager un bon moment entre amis de longue date. Enfin, pouvoir se regarder les yeux dans les yeux, échanger de vive voix autrement qu’à travers le combiné du téléphone. Sans masque. Dans un endroit de plein air où le respect de la distanciation physique allait encore de soi. Il n’en sera certainement plus de même dans quelques jours car Saint-Cast-Le-Guildo est une station balnéaire réputée et, malgré son étendue, on est au coude à coude sur cette belle plage à l’heure des grandes vacances. Sera-ce accepté dans les semaines qui viennent ?

    Ce mercredi, sur le sable, quelques groupes épars, à bonne distance les uns des autres. Peu de candidats à la baignade. Le soleil tapait fort, mais un vent de nord-est bien établi se faisait dissuasif. Le droit à l’immobilité étant acté pour cette plage, il aura fait bon s’y étendre.

    Ce sont des rires d’enfants qui, au sortir d’une sieste réparatrice après un royal pique-nique, vont donner à cette journée un supplément d’âme.

    Je ne sais plus à quand remonte la dernière fois où j’ai pu entendre rire des enfants. C’était bien avant la mise en confinement du pays. Certes, Kermouster ne vibre plus depuis des lustres à l’heure de la récréation. Il n’y a plus d’école et les enfants ne se bousculent pas dans les rues du hameau. Mais les vacances de Pâques, contrairement aux habitudes, auront été marquées par un trop grand silence, confinement oblige. Les enfants ont cruellement fait défaut.

    Avec en arrière plan l’archipel des Ebihens, l’île de Cézembre et, dans le lointain, la pointe du Grouin, à la frontière entre le sable sec et le sable mouillé, un groupe de fillettes et de garçonnets alignaient les pâtés, à cœur joie. Ils étaient dans leur monde. A des milles et des milles de nos préoccupations d’adultes, quelque peu allégées cependant à cette heure de l’après-midi. On ne pouvait que les envier. Et se souvenir que nous aussi nous avons eu cette chance de bâtir des châteaux de sable sans nous préoccuper de savoir si demain sera un jour meilleur. C’est à cela que je me suis laissé aller en regardant jouer ce groupe d’enfants.

    Il y a un âge où ce n’est que l’instant que l’on vit qui compte. La pelle et le seau sont les outils du rêve réalité. La plage est un royaume partagé. Tous les enfants du monde devraient pouvoir connaître ces plaisirs de la plage. Ce n’est malheureusement pas le cas. Nous, enfants, nous les avons éprouvés ces plaisirs. Nous avons eu le bonheur de voir nos enfants en faire de même. Et que dire de ce plaisir recyclé quand il a fallu creuser le bassin et construire de nouveaux châteaux de sables avec les petits enfants.

     

    Bain de jouvence

     La Fontaine de Jouvence vue par Lucas Cranach l'Ancien (1546). Huile sur bois conservée à la Gemäldegalerie de Berlin.

     

    Dans la mythologie, la fontaine de jouvence est une source censée restaurer la jeunesse de quiconque boit ou se baigne dans ses eaux. Un perpétuel rajeunissement, gage d’immortalité. Il y a également un âge où l’on peut croire à cela. Je n’ai plus cet âge. Vous, non plus. Bien des illusions se sont écroulées au fil du temps. Et pourtant l’heure n’est pas à la résignation. Il nous faut reprendre note seau et notre pelle pour que ce monde d’après confinement soit conforme aux attentes que nous avons exprimées alors que nous étions sous l’emprise de la sidération.

    Il faudrait que ces enfants de la plage de Saint-Cast-Le-Guildo puissent plus tard témoigner qu’à l’heure où eux, comme tous les enfants de leur âge, se contrefichaient de savoir de quoi demain serait fait, leurs parents et même leurs grands parents ont été les acteurs d’un monde d’après solide car acceptable par le plus grand nombre, dont eux, leurs enfants et leurs petits enfants auront pu être les heureux bénéficiaires.

    Tous les châteaux de sable ne s’écroulent pas.

                                                                                                                                        Claude Tarin

                                                                                                                             Jeudi 28 mai 2020

     

     


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  • Bien que pouvant désormais nous déplacer, sans montrer patte blanche, dans un rayon de 100 kilomètres à partir du pas de notre porte, le déconfinement pèse toujours autant que le confinement sur notre entendement. Les controverses sur les élections, la polémique sur les masques,  la déconvenue (pour certains) sur l’hyroxychloroquine dont les effets « miracles » sont officiellement contestés, tout cela pèse sur notre quotidien. S’y ajoute les recommandations qui encadrent nos perspectives de vacances. On a beau se dire que ce n’est peut-être pas la peine d’aller chercher ailleurs un bien être qui est à portée du regard, le besoin de dépaysement peut se faire sentir. Aussi, pour cette fin de week-end, je vous propose un voyage, un autre voyage que le précédent (chronique du 21 mai 2020).

    Savez-vous quel est le point commun entre Kermouster/Lézardrieux et Pleumeur-Bodou, Argentan, Créteil, Stuttgart, Munich, Vienne en Autriche, Khabarovsk en Russie et Oulan Bator en Mongolie ? Ne vous creusez pas la tête, voici la réponse!  A quelques minutes et secondes prés, mais ce qui représente quelques kilomètres à vol d’oiseau, toutes ces villes sont situées entre les 48e et le 49e parallèles Nord. Lézardrieux Kermouster se positionne sur la latitude 48°76'67''.

     Si le cœur vous en dit, je vous invite à faire un tour de ce grand cercle. Faîtes comme moi, laissez vous porter par le vent de l’imagination!. Aucun contrôle au départ comme au retour. Pas de mise en quarantaine au gré des escales. Et qu’importe si, malheureusement, la Covid 19 va vous coller aux basques.

    Pleumeur-Bodou. Pile poil sur la même latitude de 48.7667°. Voici une destination qui peut vous aider à occuper votre dimanche. Mais prenez soin, si l’envie vous prend d’assister aux spectacles du Planétarium, de vérifier que les portes seront bien ouvertes, car le coronavirus a sévi dans le secteur. Au programme : de 15 h à 16 h, La nuit étoilée, et de 16h à 17 h, Le soleil notre étoile. 

    Mais s’agissant d’un dépaysement autant faire le saut et vous transporter de l’autre côté de l’Atlantique, en ayant une pensée pour tous ces marins bretons et autres qui ont écrit l’épopée de la morue. Ne cherchez pas à repérer l’épave du Titanic. Elle repose plus au sud par 41°46'00" Nord et 50°14'00'' Ouest.

    Première escale : Terre-Neuve. Atterrissage à Bonavista par 48°38'59.60" Nord. C’est ici que Jean Cabot, un navigateur explorateur italien comme son nom ne l’indique pas, a mis les pieds en juin 1497. Il aura été, depuis les Vikings, le premier européen à découvrir l’Amérique du Nord. Mais attention, Terre-Neuve a mis en place des mesures de protection contre la pandémie. Deux cent soixante personnes ont été infectées, trois en sont mortes. Mais vous pourrez quand même aller jusqu’au pied du monument dédié au découvreur. A l’air libre.

     

    En parallèle, pour ne perdre le Nord

     

    Deuxième étape outre Atlantique : Saguenay (48°42’80’’52,9). au Québec. Je pensais vous proposer d’assister au spectacle du Théâtre des 100 masques, l’un des nombreux théâtres de cette ville. Mais, la petite troupe qui anime ce théâtre vient de faire savoir qu’en raison de la pandémie elle suspendait ses prestations. Dommage, les autorités avaient levé le 11 mai pas mal d’interdictions.

    Faisons maintenant un saut de 1800 kilomètres environ pour nous poser sur la rive du lac Ontario à Thunder Bay. L’air y est aussi vivifiant. Faites le détour jusqu’au monument dédié à Terry Fox. A l’heure où il convient de soutenir tous ces chercheurs qui n’ont qu’un seul objectif, nous aider à mieux vivre, cette démarche aura un caractère symbolique.  Stanley Fox, dit Terry Fox, est un athlète canadien, humanitaire et militant pour la recherche dédiée au traitement du cancer, né  le 28 juillet 1958 à Winnipeg (Manitoba) et décédé le 28 juin 1881 à New Westminster (Colombie Britannique) 

     

    En parallèle, pour ne perdre le Nord

     

    Il devient célèbre pour son Marathon de l'espoir, un périple trans-canadien qu'il entreprit afin de prélever des fonds pour la recherche contre le cancer. Il courut ce marathon malgré une jambe artificielle. Il est considéré comme un des plus grands héros canadiens du XXe siècle.

    Puisque vous voici bien en jambes, franchissez, à votre rythme, les 3000 kilomètres entre Thunder Bay et Victoria, en Colombie Britannique. En ligne droite, parallèlement à la frontière qui sépare le Canada des Etats-Unis sur le 49e parallèle nord, frontière définit en 1818 et le traité de l’Orégon. Vous êtes toujours au Canada, mais cette fois, sur la côte Pacifique. Légèrement au sud de Vancouver. Là encore, prenez le temps d’aller saluer la reine  Victoria. Les Canadiens seront restés sous l’emprise britannique contrairement aux Américains. Vous pourrez peut-être trouver une place sur une terrasse pour vous rafraîchir mais en Colombie Britannique on reste vigilant.

     

    En parallèle, pour ne pas perdre le Nord

     

    Maintenant prenez votre élan pour franchir d’un bond l’océan Pacifique en laissant au nord la mer de Béring. Ne vous posez pas sur l’île Sakhaline. Poussez jusque Khabarovsk (48°28’57''). Vous êtes arrivés en Russie, plus précisément dans le Kraï, la subdivision, de Khabarovsk. Cette ville regroupe plus de 600000 habitants. C’est la plus grande ville de ce secteur de la Russie, devant Vladivostock qui se trouve plus à l’est, à plus de 600 kilomètres. Là, nous ne sommes qu’à une trentaine de kilomètres de la frontière chinoise. Sur la rive du fleuve Amour. Rien que pour cela l’escale se justifie. La plage d’Outes, nom qui signifie falaises en français, vous tend les bras. Mais attention, la Covid 19 a, là aussi,  franchi la Grande Muraille. Il ne fait pas bon s’attarder en Russie.

     

    En parallèle, pour ne pas perdre le Nord

     

    Une fois n’est pas coutume. Franchissez le 48° Nord pour faire escale à Oulan Bator (47°54′27″ Nord). Mais soyez sur vos gardes car le Français n’est peut-être plus trop en odeur de sainteté en Mongolie puisque c’est un Français qui a été, en mars dernier, le premier cas confirmé lié à la pandémie dans ce pays. Prenez le temps d’aller visiter le monastère de Gandantegchinlin! Oulan Bator a longtemps été un grand centre bouddhiste.

     

    En parallèle, pour ne pas perdre le Nord

     

    Quelque 5000 kilomètres à l’ouest vous voici de nouveau en Russie à Volgograd (48°70’80,48""); autrement dit Stalingrad. Pas besoin de préciser la symbolique de cette ville pour les Russes. On devrait vous permettre d’aller au pied de la célèbre statue L’appel de la  Mère Patrie. Le réalisme soviétique dans toute sa splendeur.

     

    En parallèle, pour ne perdre le Nord

     

    Comme je vous sens un peu fatigué, je vous fais grâce de l’Ukraine et de la Tchéquie. Vienne (48°12′30″) et son beau Danube bleu. Aussi bleu que le Trieux ? A voir ! En tout cas, en Autriche, le déconfinement semble avoir porté ses fruits. Mais, là encore, méfiance. Si l’Orchestre philharmonique peut se produire, offrez vous un intermède musical avant de filer sur Munich (48°66’94’’) puis Stuttgart (48°79’3145’’). Vous pouvez vous y attarder, mais sans vous laisser aller au jeu des comparaisons entre l’Allemagne et la France.

    Vous voici de retour en France. Vous passez à Créteil (48°78’33’’), laissant Paris plus au nord (48°85’34’’). Simplement pour mémoire : la Tour Eiffel se positionne sur 48°85’83.70’’. Vous survolez la Normandie, Argentan (48°75’) dans l’Orne, vous laissez au sud de Granville (48°83’78’’) le Mont Saint-Michel (48°63’). Vous prenez le temps d’admirer Bréhat dormant sous le soleil par 48°85, et vous voici de retour, bien assis dans votre fauteuil.

    Un long voyage, mais un rapide survol. Entre ces 48e et 49e parallèles Nord, il y a certainement bien d'autres villes ou villages qui auraient mérité que l'on s'y attarde. Pourquoi pas un nouveau périple quand la planète sera totalement débarrassée de la Covid 19? L'essentiel pour l'heure est de conserver son sang froid et de ne pas perdre le Nord.

     

                                                                                                                                                    Claude Tarin

                                                                                                                                        Samedi 23 mai 2020


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  • La locution n’est pas nouvelle, mais elle vient de faire un retour remarqué dans le jargon politique. Sans surprise, tant il paraissait injouable de repousser l’échéance aux calendes grecques, le Premier ministre a fait savoir, ce midi, que le gouvernement prenait la responsabilité d’organiser  le second tour des élections municipales le 28 juin prochain. Le processus est donc lancé et ne pourra qu’être stoppé si, par malheur, la Covid 19 (Bon, je m’incline; j’en parlerai désormais au féminin) reprend du poil de la bête. La décision reste donc réversible. « Nous aurons, a déclaré Edouard Philippe, comme le recommande le Conseil scientifique une clause de revoyure. Elle interviendra dans les deux semaines. » L’avis que donnera alors le  Conseil scientifique sera déterminant.

    Autre confirmation du jour : l’installation du conseil municipal de Lézardrieux se déroulera le jeudi 28 mai au matin. Sauf coup de Trafalgar de dernière minute, Henri Parenthoën devrait s’asseoir dans le fauteuil du maire. Mais sera-t-il un maire éphémère ? Là encore la réversibilité est plausible.

    Marcel Turuban ayant déposé un recours aux termes de l’article L248 du Code électoral, l’élection du 15 mars dernier pourrait être annulée. Ce recours sera-t-il examiné dans le courant du mois de juillet ?

    Le Tribunal administratif doit statuer dans un délai de trois mois, puisqu’il s’agit d’une décision portant annulation pour l’ensemble des conseillers municipaux. Et dans cette hypothèse, on peut prévoir qu’il y ait, de la part d’Henri Parenthoën, un recours contre la décision rendue. Celle-ci devrait alors être portée devant le Conseil d’Etat dans un délai d’un mois à partir de la notification de la décision. Les conseillers proclamés élus resteraient en place, pendant tout ce laps de temps.

    Si, in fine, le Conseil d’Etat confirmait la décision d’annulation, le préfet nommerait, dans un délai de huit jours, une délégation spéciale composée de trois membres  pour remplir les fonctions du conseil municipal. De nouvelles élections seraient alors organisées dans les trois mois.

    Tout laisse donc à penser que ce n’est pas pendant l’été que cette affaire sera réglée. Plutôt aux calendes grecques.

    A priori rien n’empêchera le conseil mis en place ce 28 mai de  s’amarrer à la Communauté de communes de Lannion Trégor. Quarante neuf communes ont vu leur conseil municipal renouvelé dès le 15 mars. Pour onze autres tout se jouera le 28 juin prochain. Sauf oubli de ma part, Lézardrieux est la seule commune du secteur où le mandat communal de six ans  est suspendu à un recours.

    Autre information du jour qui peut intéresser les Kermoustériens ayant franchi le cap des soixante-dix ans. Ils pourront rester chez eux mardi prochain, jour de la distribution de masques par la Commune, salle Georges Brassens. Elisabeth Rougié  se propose de leur apporter son concours. Il leur suffira alors de lui fournir la carte d’identité et la carte d’électeur. En mains (évidemment) propres ou en les glissant dans sa boîte aux lettres avant midi.

     

                                                                                                          Claude Tarin

                                                                                                 Vendredi 22 mai 2020

     

     

     


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  • Ce jeudi de l’Ascension, l’idée m’est venue de prendre un peu de hauteur…de vue. On peut, jour après jour, se contenter de regarder le monde à travers le petit bout de la lorgnette, c'est-à-dire à même le pas de sa porte, mais il est tout aussi utile de se l’approprier grand angle. A la fois, pour mieux se situer et relativiser son propre point de vue à l’aune du regard des autres. Donc, ce jeudi 21 mai, je vous emmène faire ni plus ni moins qu’un tour du monde.

     

    Un jour à prendre de la hauteur

     

    Nous sommes tous les purs produits d’une éducation nationale. Ce qui est valable pour nous Français l’est tout autant à travers la planète. Ce tableau, La tâche noire illustre de fort belle façon l’enseignement tel qu’il se pratiquait, chez nous, dans les années 1880.

    Ce tableau a été peint par Albert Bettanier (1851-1932) qui avait vingt ans lors de la guerre qui opposa la France à l’Allemagne en 1870 et qui vit, après la défaite, notre « Hexagone » amputé de l’Alsace et de la Moselle. Metz, où il est né, était tombé dans l’escarcelle du Reich allemand.

    On peut imaginer un instituteur ne se contentant pas d’inculquer à ses élèves de simples notions de géographie. En 1887, quand Bettanier peint ce tableau, la douleur et la rancœur restent vives. Elève en uniforme, Légion d’honneur sur la blouse, fusils au râtelier, tambour, tout souligne la volonté du pays à laver l’affront. Il aura fallu du sang et des larmes pour que l’Hexagone retrouve cette forme, évidemment unique au monde.

    Loin de moi de critiquer l’intention première d’une éducation scolaire devenue obligatoire et laïque alors polarisée par la défaite. Loin de moi l’idée de remettre en question celle qui était dispensée dix ans après la Seconde Guerre Mondiale. L'école vit au rythme du monde et de ses évolutions. Aujourd'hui, il lui faut composer avec le numérique.

    Nous n’avons  choisi ni la date ni le lieu de notre naissance, mais c’est à partir de là qu’il a fallu nous construire. L’école, entre défauts et qualités, nous y a grandement aidés. Elle continuera à le faire pour les générations qui suivent.

    Mais, comme on apprend au nourrisson, qui commence à marcher à quatre pattes, à se situer dans la maison, il est nécessaire d’en passer par la case « patrie » pour permettre aux adolescents de se repérer dans un monde que les guerres leur ont façonné. Nous ne sommes en rien fautifs d’avoir encore ce vieux réflexe de croire  que la France est le nombril du monde. Nous y sommes nés. Nous y avons grandi. Nous y vivons. Il faut donc faire avec ce que nous sommes.

     

     

    Un jour à prendre de la hauteur

                                       Dessin de Tim, 1969, dans son album « Une certaine idée de la France »

     

    Qu’on le veuille ou non, quelle que puisse être notre capacité à porter un regard lucide sur les situations qu’il nous faut vivre, notre cadre de réflexion a souvent la forme de cet Hexagone, du moins pour nous qui vivons en métropole. Même en pleine tempête Covid 19 nous n’échappons pas à ce tropisme, quand ce n’est pas à ce travers. Mais tous les peuples du monde en font de même.

    Les cartes ci-dessous ont pour seul intérêt de nous situer les uns et les autres dans la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes. Il ne s’agit en rien d’établir des rapports de force militaires ou économiques. Ni d’y inclure le poids de nos populations respectives. Ce tour du monde n’est qu’une invitation à nous « dépayser », c'est-à-dire à nous sentir autre.

    Il y a tout d’abord la nôtre, en tant que Français. Puis celle qu’il serait bon de retenir une fois pour toute et nous conforte dans notre identité d’Européens.

    Pour celles qui suivent, essayez de vous imaginer Chinois, Russes, Américains, Africains, Saoudiens, Australiens voire Néo-Calédoniens. Nous regardons tous la planète différemment, à partir de chez nous, alors que la planète ne fait qu’un seul monde.

    Bon voyage donc. Mais, soyez sans crainte ! Au retour, une fois repéré le pont au-dessus du Trieux, vous reprendrez vos esprits. Vous vous retrouverez chez vous. Bien entendu, au centre du monde.

     

                                                                                                                                        Claude Tarin

    J                                                                                                                                jeudi 21 mai 2020

    Un jour à prendre de la hauteur

    Un jour à prendre de la hauteur

    Un jour à prendre de la hauteur

     

    Un jour à prendre de la hauteur

     

     

     

    Un jour à prendre de la hauteur

    Un jour à prendre de la hauteur

    Un jour à prendre de la hauteur

     

     

    Un jour à prendre de la hauteur

     

    Un jour à prendre de la hauteur

    Un jour à prendre de la hauteur

     

    Haïku de l’Ascension

     

    Elytres soudés

    Crache-sang ne vole pas-

    Esprit civique

     

     

    Un jour à prendre de la hauteur

     


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