• Dès maintenant, citoyen de l’après

    Un nouveau chapitre de la vie communale vient de s’ouvrir avec l’élection du nouveau maire, hier matin. Comme prévu, c’est Henri Paranthoën qui a été élu, succédant ainsi à Marcel Turuban, lequel va siéger dans l’opposition au sein du nouveau conseil municipal.

    Marcel Turuban et ses deux colistiers  n’ont pas pris part au vote, le maire sortant s’appuyant sur le recours qu’il a déposé pour justifier cette abstention. Autant dire que les semaines ou, plutôt, les mois qui viennent peuvent ne pas être avares en rebondissements, car si ce recours est jugé recevable, il faudra procéder à de nouvelles élections. C’est donc une nouvelle campagne électorale, qui ne dit pas son nom, qui vient de s’ouvrir et qui va s’étaler dans le temps.

    D’aucuns s’en félicitent, partageant avec Marcel Turuban l’amertume de la défaite « à une voix prés, entachée d’un vice de procédure ». D’autres, à commencer par celles et ceux qui ont donné mandat à Henri Parenthoën et ses douze colistiers, regrettent, par avance, le climat délétère que cette rivalité peut engendrer. Ils craignent que cette contestation en légitimité vienne freiner la mise en route de l’action communale.

    Délétère ? Sauf si, au-delà du contentieux électoral qui a généré ce recours, l’intérêt général bien compris de la commune prévaut au moment des décisions que la nouvelle équipe municipale s’apprêtera à prendre Car, recours ou non, c’est bien une nouvelle équipe municipale qui a la barre en main.

    Cette situation pour le moins inédite aura peut-être le mérite de maintenir à flot notre citoyenneté. Trop souvent, une fois apaisées les déceptions et les rancœurs d’après scrutin, le corps électoral, dont nous sommes tous membres de droit,  prend du recul. Nous confions au nouveau conseil municipal le soin de conduire sa politique et de gérer, en son sein, des oppositions. Remettant à dans six ans nôtre possibilité citoyenne de donner quitus ou non pour un renouvellement de mandat

     

    Se réinventer collectivement

     

    Le propos peut paraître excessif, oublieux de l’intérêt soutenu que portent certains Lézardriviens à l’action municipale, oublieux également des engagements qu’ils ont dans des associations locales. Mais puisque rien ne pourra plus être comme avant, comme nous n’avons eu de cesse de nous en persuader, voire de le croire, durant cette longue période de confinement absolu, nous avons là une opportunité de nous « réinventer » collectivement en tant que citoyens.

    Ayant déjà, à maintes occasions, exprimé ce point de vue, je saisis  cette opportunité pour évoquer la mise en place de conseils citoyens. Ces conseils, dont il conviendra de définir la composition, n’ont pas vocation à se substituer au conseil municipal, mais peuvent, à bien des égards, lui permettre, en amont, d’asseoir ses décisions en meilleure connaissance de cause. Il est plus que nécessaire de donner à la vie communale un tout autre relief. Il en va de la responsabilité de la nouvelle municipalité d’amorcer un renouvellement de méthode

    Sans attendre, il va falloir à Henri Paranthoën et son équipe qu’ils nous disent plus précisément de quelle manière ils entendent agir dans les domaines qui relèvent de leur compétence et quelles sont leurs priorités. Cela touche à l’urbanisme à la gestion des écoles en passant par le logement, l’aide sociale, le tourisme, le sport, la culture et le patrimoine.

    D’ici à ce que l’on connaisse la décision finale sur laquelle débouchera le recours déposé par le maire sortant, et dans l’hypothèse où cette décision provoquera un retour aux urnes, nous serons en mesure de jauger la nouvelle municipalité à hauteur de ses engagements. Elle prend les rênes alors que nous vivons encore une situation inédite, une situation telle qu’il lui est d’emblée interdit de donner trop de temps au temps. Idem pour cette opposition soucieuse de reconquérir le pouvoir au plus vite.

     C’est en ce sens que je parle d’une nouvelle campagne électorale. Les uns vont devoir donner des gages en montrant sans tarder qu’ils peuvent faire face aux difficultés de l’après confinement, les autres vont devoir redéfinir une stratégie tenant compte de ces difficultés, pour espérer convaincre, au cas où, une nouvelle majorité d’électeurs. Cela ne nous dédouane en rien d’être nous-mêmes à la manoeuvre.

    Hormis quelques cas extrêmes d’incivilités, bien évidemment trop nombreux, nous avons, nous Français, fait preuve de responsabilité. Ce qui nous vaut aujourd’hui de recouvrer un peu de nos libertés d’hier. La peur y a été pour beaucoup. Mais l’esprit de solidarité aussi. Cet après qui ne sera plus comme avant sera celui que nous saurons construire. Il nous appartient d’être responsables de notre devenir. De là où nous sommes.

     

     

    Assainissement et Maison des associations

     

    Concernant Kermouster, il n’est pas inutile de rappeler aux uns et aux autres que le « gros dossier » en suspens est celui de l’assainissement. C’est ce sujet de préoccupation qui revient le plus souvent au gré des échanges entre résidents.

    On peut reprocher à l’ancienne municipalité d’avoir, au cours de son mandat, concocté un projet sans réelle consultation préalable, mais nous ne pouvons que nous reprocher collectivement de n’avoir pas saisi pleinement l’enquête publique pour faire connaître notre point de vue en tant que résidents.

    La situation n’étant plus tout à fait la même, depuis l’entrée en application, au 1er janvier dernier, de la loi Notre  (Nouvelle Organisation Territoriale de la République), ce dossier relève désormais de l’intercommunalité. Pour autant, cette nécessaire réforme de la vie citoyenne doit aussi s’appliquer aux échelons supérieurs.

    Aussi, il serait bienvenu de mettre en place une structure qui favoriserait l’écoute de tous les résidents et qui permettrait aux Kermoustériens de garder un œil sur l’évolution de ce dossier de l’assainissement. A charge pour la mairie de s’en faire le relais, si ce n’est un fidèle porte-voix.

    Moins crucial, mais tout aussi déterminant : le devenir de ce que les Kermoustériens appellent déjà « la Maison des associations ». Cette idée, qui se substituerait au projet initial de gîte communal en lieu et place de l’ancien logement de fonction des instituteurs, semble avoir convaincu Henri Parenthoën et Marcel Turuban, alors candidats. Il convient maintenant de le confirmer.

    Enfin, tout en sachant que la nouvelle équipe municipale va devoir s’atteler à des priorités ô combien incontournables, il conviendrait de savoir comment va s’organiser, ici, la saison estivale culturelle. Quid des expositions ? Quid des visites de la chapelle et d’un éventuel programme de concerts ? Sans oublier le traditionnel rendez-vous du Pardon.

     

     

                                                                                                              Claude Tarin

                                                                                                  Vendredi 29 mai 2020

     

     

    Haïku pour 3 artistes

     

    En hommage à Piccoli, Dabadie et Bedos, un haïku avec un grand H. Nous avons grandi dans le sillage de ces aînés qui ont, comme tant d’autres saltimbanques de leur génération, donné des couleurs à la vie. C’est le privilège de l’artiste talentueux. Pouvoir émouvoir sous le masque de son personnage. Et même donner à la dérision la force du rire salvateur.

     

    L’un après l’autre

    Tirent leur révérence-

    Rhododendron fleuri

     

    Dès maintenant, citoyen de l’après


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