• J’espérais que les nuages ne seraient plus là ce vendredi soir et que je pourrais me délecter à contempler la Lune des fraises. Hélas ! A l’heure où le Roi Soleil (chronique précédente) s’éclipsait, Dame Lune ne put se mettre en scène totalement. C’est tout juste si elle daigna sortir, par intermittence, des coulisses, pour nous dire qu’elle était là et bien là. Mais, bien malin celui ou celle qui pourra affirmer l’avoir vue dans sa robe rose. Ce samedi matin, la déception restait vive, d’autant plus que je m’étais mis en tête de revenir sur cet événement pour vous offrir une nouvelle élucubration. Fort heureusement, la lecture du journal à l’heure du petit déjeuner m’a permis de remettre un projet sur les rails.

    Accaparé par cette histoire de Lune des fraises, j’en avais oublié que c’est ce dimanche 7 juin que nous sommes conviés à fêter les mères. Hélas ! Nos mères, à mon épouse et moi-même, ne sont plus là pour partager ces instants de fête, mais qu’à cela ne tienne, j’avais là matière à accoucher d’une nouvelle chronique, autour d’une idée mère.

    Cette idée mère consiste à associer trois notions dont la prononciation ont la même résonance phonétique : celle de la Mer, notre mer nourricière à tous, celle de la Mère, à l’honneur ce dimanche, et celle du Maire donc de la Mairesse. Ne restez plus qu’à mettre en forme cette « idée lumineuse » !

    Pour commencer, priorité à nos mères. Avec cette question, à laquelle je vais vous apporter immédiatement la réponse, dès fois que vous l’ignoreriez encore : A quand remonte l’idée de fêter les mères ?

    Les historiens nous disent que les mères étaient déjà à l’honneur dans la Grèce antique lors des cérémonies printanières en l’honneur de Rhéa, la mère des dieux, notamment de Zeus. Côté Romains, le 1er mars on fêtait les matrones, les mères de familles. Bien plus tard, au XVe siècle, ce sont les Anglais qui honoreront les mères avec le Mothering Sunday, un dimanche de Carême. Mais c’est à la fin de la Première Guerre mondiale que le principe du  Mother’s Day a diffusé sur la planète. Avec le corps expéditionnaire du général John Pershing.

    En mai 1918, ce général va ordonner de distribuer à tous les soldats sous son commandement, certains sont Anglais, Néerlandais, Belges et Français, des cartes postales d’hommage à envoyer. C'est à cette époque, ne l'oubions pas, qu'aura sévi la terrible et foudroyante grippe espagnole dont, cent ans plus tard, on n'a jamais pu établir avec exactitude le nombre de victimes.

     

    Mère, Mairesse et Mer

    Arrangement en gris et noir n°1, par James Abott McNeill Whistler, huile sur toile (1871), Musée d’Orsay, Paris. 

     

    La fête des mères, telle qu’elle se pratique désormais à travers le monde, puise d’ailleurs sa source aux Etats-Unis. C’est une institutrice de la petite ville de Grafton, en Virginie occidentale, qui est officiellement reconnue comme étant celle qui en a eu l’idée.

    Anna Marie Jarvis (1864-1948) était la fille d’Ann Maria Reeves Jarvis. C’est cette dernière qui avait fréquemment émis le vœu de voir la création d’un jour de fête en hommage à toutes les mamans. Anna Marie Jarvis, le 12 mai 1907, deux ans après la mort de sa mère, lança, avec succès, une campagne pour créer une fête des mères officielle.

    Les connaisseurs en art seraient peut-être les mieux à même d’en parler, mais l’idée d’Anna Marie Jarvis a inspiré un peintre, lui aussi Américain. James Abott McNeill Whistler (1834-1903). Il n’est certainement pas le seul artiste peintre à avoir honoré sa mère de cette façon, mais, ce tableau, peint à Londres, symbolise le lien indéfectible qui doit unir l’enfant, devenu adulte, à sa mère.

    Ce tableau, Arrangement en gris et noir n°1, dit aussi Portrait de la mère de l’artiste ou La Mère de Whistler est conservé au musée d’Orsay à Paris. La poste américaine a émis en 1934 un timbre reproduisant ce tableau en l’honneur des mères aux Etats-Unis.

    En France, l’idée d’organiser une fête des mères aura également germé dans les esprits à la fin du XIXe siècle. Mais avec une préoccupation bien ancrée : faire face à la baisse des naissances. Une préoccupation que le romancier Emile Zola aura saisie pour écrire Fécondité. Il s’agit là du premier opus d’un cycle romanesque portant sur Les Quatre Evangiles, selon son auteur. Ces quatre évangiles sont : Fécondité, Travail, Vérité et Justice, ce dernier chapitre étant resté au stade de l’ébauche, Zola étant décédé.

     

    Mère, Mairesse et Mer

    Raymond Tournon, affiche créée pour la parution de Fécondité en feuilleton dans lL'Aurore, en 1899.

     

    N’ayant pas lu Fécondité, je me reporte à des commentaires critiques. L’auteur du célèbre J’accuse, article publié dans L’Aurore le 13 janvier 1898, se pose ici en adversaire de la contraception et de l’avortement. A sa décharge, la France vit encore le traumatisme de la guerre de 1870. Or l’Allemagne, qui nous a enlevé l’Alsace et la Moselle, voit sa population s’étoffer. Il n’en fallait pas plus pour que les esprits s’en viennent à prôner la famille nombreuse.

    C’est un village de l’Isère qui revendiquera d’avoir été le berceau de la fête des Mères en France. A Artas, le 10 juin 1906, deux mères de neuf enfants reçurent ce jour là un prix de « Haut mérite maternel », un diplôme créé par un certain Prosper Roche, fondateur de l’Union fraternelle des pères de famille. Prosper Roche était instituteur dans ce village.

    Vingt ans plus tard, la fête des mères va obtenir du gouvernement d’Aristide Briand sa véritable reconnaissance officielle. Le 20 avril 1926, la France célèbre ‘La journée des mères de familles nombreuses ».

    Cet état d’esprit aura perduré bien au-delà de la Seconde Guerre Mondiale. Avec son slogan Travail, Famille, Patrie, le maréchal Pétain s’en tiendra à cette conception de la femme, en la confinant dans son rôle de mère pourvoyeuse d’enfants. Et si les femmes obtinrent le droit de vote à la Libération, il leur faudra encore attendre quelques décennies pour obtenir une plus haute considération, sans que la Fête de mères disparaisse. Même si, dès 1945, certaines communes s’honorent de s’être donné pour maire une femme.

     

    A quand une mairesse à Lézardrieux?

     

    Mes recherches ne m’ont pas permis de trouver une commune ayant fait ce choix dans le département. Mais la Bretagne n’a pas été la dernière à se mettre en marche. Elle le fut même dans l’entre deux guerres, avec Joséphine Pencalet (1886-1972), une ouvrière d’une conserverie de Douarnenez, élue en 1925 comme conseillère municipale sur la liste présentée par le Parti Communiste Français. Mais son élection sera invalidée par le Conseil d’Etat car, à l’époque, les femmes ne sont pas en droit ni électrices ni éligibles.

    Aujourd’hui encore les femmes ne représentent que 20% des maires. A quand une mairesse à Lézardrieux ? Au prochain mandat ? Alors que nous vivons « l’entre deux maires », compte tenu du recours déposé par le maire sortant, reconnaissons leur le mérite à tous les deux d’avoir pensé à être secondés par une femme. Il ne reste donc plus qu’une marche à franchir.

    Mer, Mairesse…et la Mer ?

    Pour m’en tenir à cette idée « lumineuse », quoi de mieux que de s’en aller à Mer, dans le Loir et Cher. Pourquoi un tel nom en plein cœur de la Beauce ? J’ai vainement cherché la réponse. Par contre, les Merois et les Meroises vont devoir se choisir le 28 juin un maire ou une mairesse.

    Dans cette ville de  plus de 6000 habitants, le scrutin va se jouer dans un mouchoir de poche, la liste de la Gauche ayant obtenu 42,39% des votes contre 41,10% à celle menée par une femme sous le sigle Agir au cœur  d’un territoire d’avenir. Tout va dépendre des électeurs du Rassemblement National. Leur candidat (16,50%) se maintenant, ses électeurs lui resteront-ils fidèles ou se porteront-ils sur l’une ou l’autre liste? Quid des abstentionnistes ? Au premier tour, entre autres pour cause ce coronavirus, le taux de participation n’avait pas atteint les 50%.

    Avant de quitter Mer, pour conclure cette chronique, un coup d’œil sur la façade de la Halle aux grains nous rappelle que c’est dans cette commune qu’est né le sculpteur Pierre Loison (1816-1886). Sur le fronton ouest de ce bâtiment l’artiste a gravé dans la pierre une scène intitulée L’Agriculture distribuant des couronnes aux enfants de Beauce et de Sologne. Un hommage à cette Terre nourricière dont on a pu mesurer toute l’importance première durant ces derniers temps.

     

    Mère, Mairesse et Mer

     L'Histoire et la Vérité, sculpture de Pierre Loison, Musée du Louvre

     

    De  la Terre nourricière à la Mer nourricière, il n’y avait donc qu’un bras de mer à franchir.

    Cet été, la mer ne sera pas, quant à elle, à la fête. Tous les grands rassemblements sont, du moins à ce jour, annulés pour cause de Covid 19. Il en va ainsi pour les Vieux Gréements de Paimpol. Mais sans nul doute, les vacances étant autorisées, les plages et les sentiers de randonnée permettront à grand nombre de gens de venir s’y ressourcer. Et peut-être de mieux saisir les enjeux dont le Grand Bleu est le théâtre.

    Cette Mer nourricière est elle aussi confrontée aux évolutions du climat. Sera-t-elle autant nourricière que par le passé ? Et puisque nous avons vue sur la Manche, comment ne pas penser aux effets que va avoir le Brexit sur le monde professionnel de la pêche. Il est à craindre que des notions du type Trafalgar s’en viennent à refaire surface.

    Pour conclure, j’aurais pu m’attarder sur la statue de La Navigation que Pierre Loison, qui fut l’élève de David d’Angers (1788-1856) a sculptée pour le Louvre, mais je lui ai préféré L’Histoire et la Vérité, une sculpture qui encadre un œil de bœuf sur un pavillon du Louvre. Pour la raison suivante : les vérités et contre-vérités s’accumulent au fil des jours. L’histoire, si elle est le fait d’historiens appliquant leur discipline avec rigueur, se chargera, comme on ne peut que le souhaiter, d'établir une vérité incontestable sur l’histoire vraie de la pandémie dont il nous faut désormais contenir les effets boomerangs.

    Mais que cette préoccupation ne vous empêche pas de vivre, l’esprit tranquille, cette fête des mères !

     

                                                                                                                                                Claude Tarin

                                                                                                                                  Samedi 6 mai 2020

     

     

     Les mers de la Lune

    A défaut d'avoir pu digresser sur la Lune des fraises, comment ne pas évoquer maintenant les mers de la Lune. Des mers "inventées", certes, mais qu'il n'est pas inutile de mieux connaître. La Lune reste à découvrir. L'homme y a déjà posé son pied. Là aussi, les Chinois ont montré leur savoir faire, en posant un engin sur la face cachée.

    Alors que tous les yeux sont désormais braqués sur Mars, la Lune rentre à nouveau dans le jeu de la compétition spatiale. Puisse l'humanité en tirer un réel profit !

     

    Mère, Mairesse et Mer


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  • « Je sais que je ne sais rien ». On prête ce propos à Socrate. Ce matin, j’ai fait mienne cette maxime. Pour, qui sait, rassurer celles et ceux qui lisent ces chroniques tissées au fil des jours, à un rythme soutenu depuis la mi-mars, pour cause de pandémie. Je le précise à nouveau : écrire aura été et demeure en quelque sorte un moyen thérapeutique pour évacuer le trop plein de questionnement que cette pandémie a engendré. Au-delà de l’aspect médical, sur lequel je ne me suis pas hasardé à jouer le donneur de leçons, laissant aux hommes de science le soin de nous éclairer, ce sont surtout les circonvolutions sociétales qui ont pesé sur l’entendement. Et, pourquoi le taire, mon appréhension sur ce que sera demain demeure.

    Si j’en viens à évoquer Socrate, c’est parce qu’il me semble utile de faire partager le bien fondé de cette maxime. Socrate nous laisse entendre que face au vaste champ des connaissances, il nous faut sans cesse nous courber pour cueillir les fleurs du savoir. Cela ne veut pas dire que l’on est ignare en tout. Cela nous oblige, jour après jour, à faire l’effort d’en savoir un peu plus sur ce monde dont nous ne sommes pas des figurants mais des acteurs.

     

    Le Roi Soleil et la petite vérole

     Statues de Socrate (à droite) et de Platon devant l'Académie d'Athènes

     

    Dans la précédente chronique, j’ai rappelé que nous avions, grâce à Internet - cette encyclopédie qui ne dit pas son nom - un moyen d’éclairer notre lanterne. Il va de soi qu’il ne s’agit que d’un moyen parmi tant d’autres et que ce faisant, il nous faut savoir en user avec à-propos et  clairvoyance.

    Ce moyen : partir de la date du jour que l’on vit pour se réapproprier l’histoire et en tirer les leçons. Ainsi, hier, partant du décret de la création de l’Institut Pasteur, dont j’aurais été, avant, infichu de donner la date, cela a débouché sur une réflexion concernant la vaccination, avec au passage hommage rendu à Molière l’Immortel. Ce jour, vendredi 5 juin, c’est un de ses contemporains prestigieux qui porte secours à la nécessaire inspiration : Louis XIV, le Roi Soleil en personne.

    Ce vendredi, le moins que l’on puisse dire c’est que le Roi Soleil qui aura éclairé le mois de mai se fait plutôt boudeur. Peut-être n’apprécie-t-il pas de se voir préféré dame la Lune dans les gazettes. Les souverains prennent facilement ombrage. En effet, à compter de 19h45 et ce jusque 23h, la Lune va capter tous les regards en s’habillant de rose, le temps d’une éclipse partielle. C’est un phénomène qui se reproduit tous les ans à pareille époque et que les amoureux des potagers connaissent sous le nom de Pleine Lune des fraises. Pour la raison suivante : c’est la pleine saison de la récolte des fraises. Voici un savoir que je ne possédais pas avant le lever de ce jour.

     

    Le Roi Soleil et la petite vérole

     

    Mais concernant Louis XIV, il aura fallu que je m’en aille chercher à connaître les faits marquants de notre histoire liés à cette date du 5 juin, pour apprendre que c’est le 5 juin 1662,  très précisément, qu’il s’est choisi pour emblème le Soleil. Avec à la clef une devise, qui révélait déjà chez cet homme de 24 ans une très haute opinion de lui-même : Nec pluribus impar, à nul autre pareil ou au-dessus de tout.

    Le roi lui-même participa à un carrousel, spectacle équestre, dans le jardin des Tuileries, devant des milliers de courtisans. Pourquoi le soleil ? Evidemment, pour son éclat, pour la lumière qu’il communique, par le bien qu’il fait, produisant la vie, la joie et l’action, puisque son mouvement est sans relâche.

    Tout en espérant ne pas fâcher celles et ceux qui idolâtrent encore ce monarque, force est d’admettre que sa prétention à être le grand de ce monde ne l’empêchera pas de devoir composer avec sa condition de simple mortel, même s’il bénéficia d’une longévité exceptionnelle pour l’époque.

    Le jeune Louis, surnommé Dieudonné, est déjà Roi de France et de Navarre à cinq ans, Louis XIII étant décédé en 1643. Quatre ans plus tard, tout le royaume est en effervescence. Le jeune roi est atteint de la petite vérole, c’est-à-dire la variole. Les pustules qui marbrent le visage ne laissent aucun doute. Dix-huit jours de combats au rythme des saignées, sous la vigilance ininterrompue de la régente, la reine mère Anne d’Autriche. Le Roi n’est pas mort. Vive le Roi !

     

    Le Roi Soleil et la petite vérole

     Devant les bustes des rois Henri IV et Louis XIII, la duchesse de Ventadour, gouvernante des enfants royaux, le duc d'Anjou (qui deviendra Louis XV), le Grand Dauphin, Louis XIV et le duc de Bourgogne. Huile sur toile de Nicolas de Largillere (1656-1746). Wallace Collections, Londres.

     

    Mais les voies du Seigneur sont impénétrables puisque la variole va venir contrecarrer les plans du Roi Soleil, concernant sa succession. Au début des années 1710, alors qu’il vient de fêter son 73ème anniversaire, la petite vérole (et la rougeole) continue à faire des ravages et les grilles du château de Versailles ne pourront endiguer la vague qui va s’abattre cette année là sur la lignée des prétendants.

    14 avril 1711: Louis de France, le Grand Dauphin, fils de Louis XIV succombe à une forme foudroyante de la variole.

    12 février 1712 : Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, décède, à 37 ans, dans de terribles souffrances. On parle ici d’une septicémie. La Dauphine est la mère de Louis XV à qui rien ne laissait encore prévoir qu’il accéderait au trône.

    17 février 1712 : cinq jours après sa femme, le duc de Bourgogne, le fils du Grand Dauphin, s’éteint à son tour. On évoque une rougeole avec complications.

    8 mars 1712 : le fils aîné du duc et de la duchesse de Bourgogne, le duc de Bretagne, devenu Dauphin, meurt de la rougeole. Il n’avait que 5 ans. Son frère cadet, le duc d’Anjou, le futur Louis XV, bien qu’atteint du même mal alors qu’il n’est âgé que de deux ans, survivra. Mais le 10 mai 1774, la variole se rappellera au bon souvenir de la Cour. Ayant contracté le virus, Louis XV, âge de 64 ans,  rejoindra son arrière grand-père dans l’Histoire.

    Pour mémoire on retiendra que la variole, comme le Covid 19, se jouera des frontières puisque d’autres têtes couronnées en seront les victimes: Marie II d'Angleterre (1694), l'empereur Joseph 1er d'Autriche (1711), le roi Louis 1er d'Espagne (1724), le prince Léopold d'Anhalt-Köthen (1728), le tasr Pierre II de Russie 1730), la reine Urike Eléonore de Suède (1741).

    La liste des personnalités ayant, à cette époque, contracté la variole est longue. Je vous en épargne la lecture pour ne retenir que les noms de Mirabeau, Danton, Robespierre, mais aussi Mozart, Beethoven, Voltaire et Goethe qui, eux, ont survécu à la maladie.

     

    Le Roi Soleil et la petite vérole

     

     Mais comme pour la rage il nous faut retenir le nom de Louis Pasteur, concernant la variole, hommage doit être rendu à Edward Jenner (1749-1823), Le 14 mai 1796, ce médecin de campagne anglais va soigner un jeune garçon en lui injectant du pus récolté sur la main d’une fermière infectée par la vaccine, la variole des vaches, une maladie apparentée à la variole, mais bénigne. Trois mois plus tard, il inocula la variole à l’enfant, qui y résista, se révélant ainsi immunisé contre ce virus lequel, comme le Covid 19, se transmettait au travers d’éternuements, de toux ou par le contact des mains.

    Se transmettait, car le 8 mai dernier, en pleine pandémie du Covid 19, l’Organisation Mondiale de la Santé a fêté le 40ème anniversaire de l’éradication officielle de la variole.

    Cette maladie aura causé la mort de 300 millions de personnes rien qu’au XXe siècle.

    Eradiquée? Soit!  Mais des stocks de virus variolique, dixit l’OMS, sont encore conservés dans des laboratoires de confinement renforcé.

    Sait-on jamais !

    Considéré comme le père de l’immunologie, Edward Jenner aura cependant dû, comme le montre la caricature ci-dessus, affronter l’hostilité de ses concitoyens. Nombreux étaient ceux qui croyaient qu'en se faisant vacciner des cornes leur pousseraient sur la tête et sur d'autres parties du corps.

    Comme souligné précédemment, les bienfaits de la vaccination sont, deux cent vingt ans après, toujours contestés, bien qu’ayant été validés par les faits. 

     

                                                                                                                                        Claude Tarin

                                                                                                                          Vendredi 5 juin 2020


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    Les oiseaux ne se cachent pas tous pour mourir

     

    Ce merle noir n’avait certainement pas l’intention de mourir, mais pour avoir joué les intrus, il s’est trouvé piégé dans la maison où il laissera, un peu partout, les traces de son angoisse et de son incompréhension. La liberté était là, sous ses yeux, mais il se heurtait à une barrière invisible et infranchissable. Dans son malheur, la chance lui aura cependant souris car cette vitre finira par glisser et lui rendre ainsi son entière liberté. Cette chance, un merle noir juvénile ne l’aura pas eue quelques heures plus tard.

    Trop jeune peut-être pour savoir que ces êtres qui ne peuvent pas voler et qui marchent sur leurs deux jambes ont investi l’espace en se construisant des nids les protégeant du monde extérieur. L’impact sur la grande baie vitrée a été rude et sonore. Une tentative désespérée pour reprendre la voie des airs. Un dernier soubresaut et la mort.

    Le matin même, nous avions retrouvé, flottant dans une grande bassine d’eau, cet autre merle noir juvénile venu, lui aussi,  percuter une fenêtre et qui aura, à son corps défendant, fait l’objet d’une chronique (Le merle et le tournis, lundi 5 mai 2020). Cet oiseau, après avoir semble-t-il, recouvré ses esprits, s’en était allé se mettre à l’abri sous le bosquet le plus proche. Tout laisse à penser que c’est en claudiquant qu’il est tombé dans cette bassine posée en contrebas de ce parterre et qu’il n’aura pas eu la force  de s’extirper de ce piège aquatique.

    A chaque fois, deux ressentis : la tristesse, puis la méfiance. La tristesse car, sans sensiblerie excessive, on en vient à s’en vouloir de n’avoir pas su mettre au point une habitation qui ne devient pas piège mortel pour ces oiseaux qui donnent tant de charme à notre vie. La méfiance, car vivant ou mort, le réflexe est alors de ne pas les prendre en main. Un geste barrière en quelque sorte car, sait-on jamais, sous le plumage se cache peut-être un mal tout aussi invisible que le Covid 19.

    Donc, comme nous y invite le petit poème au bas de cette image extraite du calendrier républicain auquel je me plais souvent à faire référence, pas question de céder à la tentation de prendre des oiseaux sauvages à mains nues.

     

    Les oiseaux ne se cachent pas tous pour mourir

     

    Cette nouvelle chronique, comme nombre de précédentes, est le fruit des circonstances, que je viens de décrire, et d’une curiosité liée à la date du jour. Nous sommes le 4 juin, soit le 16ème jour de Prairial, le 9ème mois de ce calendrier de la Révolution. Il est bon parfois de se dire qu’à des mêmes dates du jour que nous vivons, notre histoire commune a été marquée par un fait ou un événement qui peut avoir un lien plus ou moins direct avec la situation présente.

    Si, comme l’indique le calendrier révolutionnaire, c’est un jour à fêter l’œillet, cette curiosité m’a amené à apprendre que c’est le 4 juin 1887, calendrier Grégorien, qu’a été signé le décret portant création de l’Institut Pasteur. Alors que la bataille est engagée pour doter la planète d’un vaccin efficace contre le Covid 19, j’ai donc trouvé qu’il y avait là matière à extrapolation.

    Pasteur. Tout a été dit et redit sur le découvreur du vaccin contre la rage au cours de ces longues semaines de confinement. Mais a-t-on retenu que bien avant de devenir célèbre avec ce vaccin antirabique, Louis Pasteur oeuvra avec succès dans la lutte contre la pébrine du vers à soie, qu’il aura mis au point des vaccins contre le choléra des poules, contre le charbon du mouton, contre le rouget du port, une maladie infectieuse transmissible à l’homme. En sauvant des animaux, Pasteur aura donc d’abord sauvé les éleveurs  qui dépendaient de la santé de leur cheptel. Le 4 juin 1887 sonnait l’heure de la reconnaissance.

    Dans la recherche d’un vaccin contre le Covid 19, l’Institut Pasteur est au premier rang, fort de son rayonnement international qui lui vaut d’avoir plusieurs milliers de collaborateurs. Mais il faut croire que l’adage selon lequel nul n’est prophète en son pays repose sur des constats établis. Même s’il ne s’agit que d’une minorité, mais cela représente quand même une personne sur trois, nous sommes, nous Français, le peuple le plus sceptique envers les bienfaits des vaccins. Alors même que la planète espère une découverte rapide contre ce coronavirus, les enquêtes d’opinion révèlent que l’ampleur de la pandémie n’a en rien fait varier cette hostilité, trop importante, envers la vaccination.

    Je mentirai en disant que c’est de gaieté de cœur que j’ai, adolescent, offert une  épaule ou un bras à une seringue par laquelle on allait m’injecter des assemblages de vaccins contre le tétanos, la poliomyélite, la rougeole, les oreillons ou la rubéole. Dieu qu’elles étaient longues et menaçantes ces aiguilles. Mais cette frayeur passagère était le prix à payer pour ne pas subir ce qu’avait subi ici un cousin, là un oncle, là un copain.

    Un vaccin, ce n’est pas anodin. De cela il faut en convenir, mais il aura fallu le courage du désespoir pour que les parents du jeune Joseph Meister, mordu par un chien enragé, s’en viennent frapper à la porte de Louis Pasteur. L’humanité s’en porte mieux depuis.

     

    Les oiseaux ne se cachent pas tous pour mourir

     

    Ce 4 juin, en nous appuyant sur le calendrier républicain, l’œillet devrait donc nous permettre d’associer les bienfaits de la nature et ceux de la science. L’œillet est le symbole de l’amour. L’œillet blanc symbolise la passion fidèle, l’œillet rouge la passion partagée. Cependant, là encore, il se trouve des personnes pour redouter cette fleur accusée de jeter un mauvais sort. L’œillet a la réputation de porter malheur aux comédiens.

    Molière, dit-on, serait mort avec un œillet alors qu’il jouait sur scène Le Malade Imaginaire. Les faits sont autres, Molière est mort dans son lit, à cinquante ans, le 17 février 1673, après la représentation de cette ultime création. D’une fluxion de poitrine. Mais les légendes ont la vie dure.

    Notons toutefois que c’est le 4 juin 1666 que fut représentée pour la première fois Le Misanthrope, avec en sous titre L’Atrabilaire amoureux. Molière l’Immortel ! Celui qui aura su mettre en scène les travers de nos comportements. Certains étant, à bien des égards, nuisibles. Mais l’on n’a pas encore trouvé le vaccin contre la bêtise humaine.

     

                                                                                                           Claude Tarin

                                                                                               Jeudi 4 juin 2020-06-04

     

     

    Haïku de la passion

     

    Ce jeudi 4 juin, révolutionnairement parlant, étant jour de fête de l’œillet, il nous faut célébrer la passion, puisque cette fleur en est le symbole. Dans toutes ses formes ? Bien sûr que non. Il y a trop de passions dévorantes, destructrices des valeurs humaines. Contentons nous, ce jour, de celle qui fait éclore en nous la soif du mieux connaître. Pour illustrer le haïku du jour, quoi de mieux qu’un œillet des poètes.

     

    Ame du poète

    Au cœur d’une corymbe-

    Fleur vivace

     

    Les oiseaux ne se cachent pas tous pour mourir


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    Bas les masques ?

     Mascarade, par Monique You-Morellec

     

    Ne nous voilons pas la face ! Le masque ce n’est pas « notre truc ». Pas sûr d’ailleurs que ce le soit sous d’autres cieux. On cite souvent en modèle les Asiatiques. S’il est vrai que ce n’est pas la première fois qu’ils ont été confrontés à la propagation d’un virus, le masque dans certaines mégalopoles de ces contrées lointaines s’avère être, depuis de longues années,  une protection indispensable contre la pollution atmosphérique qui ne faiblit pas. Disons que dans ces pays là, la contrainte avait déjà force d’habitude. Chez nous cette contrainte nouvelle demeure et doit le demeurer, du moins dans certaines situations, mais mettre un masque ne relève pas et ne relèvera pas d’un réflexe naturel. Même au pays de Bouddha et de Confucius, quoi qu’on en pense !   

    Ce mardi matin, sur le marché de Paimpol, c’était le verre à moitié vide ou à moitié plein. Entre le plaisir de pouvoir enfin parler bouche ouverte de tout et de rien, assis à la terrasse des cafés, et le souci de ne pas baisser la garde trop vite, il y avait là deux mondes qui se côtoyaient tout en s’affrontant du regard. Non sans arrière pensées. N’est-ce pas ce qu’il nous faut craindre désormais ?  Une fracture entre ceux qui pensent qu’il faut en finir au plus vite avec cette situation carnavalesque qui fait peser au pays le risque d’une récession économique de grande ampleur et les autres qui, tout en étant eux-mêmes convaincus, craignent qu’à trop vite baisser la garde, donc le masque, on ne fera qu’amplifier ce risque.

    Au tout début de l’épidémie, la peur nous a fait jouer collectif. Je vous parle d’une époque où il était de bon ton de fustiger le seul pouvoir de ne pas être en mesure de fournir à chaque citoyen de quoi se couvrir la bouche et les narines. Cette peur s’estompe dans les esprits. Les masques tombent. Car cette solidarité effective, puisque quasi généralisée, a, semble-t-il, porté ses fruits. Les indicateurs laissent à penser que sur le plan médical on a enfin pris la main sur ce Covid 19 que je remets au masculin, tant cela me semble mieux lui convenir.

    Est-ce à dire que l’esprit de solidarité est désormais lettre morte ? Je ne le crois pas. J’espère même profondément qu’il continuera à jouer quand il va s’agir de soigner les plaies des conséquences de cette mise en sommeil de l’économie. Mais, il s’avère que nous sommes confrontés à une situation tout aussi inédite que celle  du confinement. Il nous faut, dans cette période de transition, gérer nos propres incohérences, en évitant de tomber dans une totale schizophrénie. L’irrationnel n’a que trop sévi tout au long de ces trois dernier mois.

    Nous avons grand besoin de respirer à pleins poumons.  Il y a des lieux où porter le masque relève de la peur excessive. Il y en a d’autres où, au-delà de sa propre sauvegarde, c’est une marque de respect pour les autres, une garantie pour tous. Si l’on ne peut pas exiger des enfants qu’ils soient en tout instant responsables de leurs actes, il n’en va pas de même avec nous qui sommes, et pour certains depuis bien longtemps déjà, en responsabilité. Tout ce qui a été fait l’a été au nom des valeurs humaines qui doivent régir nos sociétés. Le chacun pour soi est le pire des virus.

    Alors, oui, bas les masques, quand la situation le permet ! Mais agissons comme tout bon plongeur sous-marin ! Avant de retrouver l’air libre, respectons les paliers de décompression ! Ne confondons pas vitesse et précipitation si nous voulons, une fois pour toute, remiser les masques dans le placard aux souvenirs.

     

                                                                                                           Claude Tarin

                                                                                                Mercredi 3 juin 2020

     

     Haïku pour deux inconnus

     

    Bas les masques ?

    Je n’avais pas l’intention ce mercredi matin de replonger dans une atmosphère anxiogène, mais, toujours animé par ce besoin d’écrire,  il me fallait évacuer ce ressenti d’après marché paimpolais. Pourtant, au lever du jour, le ciel était prometteur d’une belle journée. Sous un vent de nord-est bien établi, le coq du clocher avait assisté une fois encore au lever du soleil. Le ciel était alors plus lumineux qu’il ne l’est ce jour.

    Le hameau aura, de fait, recouvré sa sérénité, après le trop plein de ce week-end de la Pentecôte. On pouvait compter sur les doigts de la main les véhicules stationnés sur le parking de l’île à Bois. Presque le calme absolu. Et une image, que je me suis empressé de fixer, celle d’un couple assis sur une grosse pierre, contemplant la mer. Un bien être partagé à deux. Puisse ce haïku qui est dédié à ces deux inconnus traduire leur propre ressenti!

     

                                                                         Horizon marin

    Espoir d’un Nouveau Monde-

    Homo sapiens

     

    Bas les masques ?

     

    Bas les masques ?

     

     Bas les masques ?

     

     Bas les masques ?


    3 commentaires
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    Les mouches

     

    Elle gisait sur le carrelage. Assurément morte. Une mouche bleue. Pas le moindre doute. Calliphora vomitoria ? Calliphora vicina ? Au risque d’être désavoué par des connaisseurs, je penche pour la deuxième classification.

    Une mouche à viande venue rendre son dernier soupir. Par simple épuisement. Une femelle ? Là encore je n’affirme rien, mais il se dit qu’après avoir vidé leurs ovaires et pondu quelque trois cents œufs, les femelles meurent ainsi, peu de temps après.

    Je vous fais grâce d’autres précisions concernant la vie intime de cette mouche commune car je crains fort que cela ne fasse qu’amplifier votre répulsion à son égard. Mais, ce lundi, je ne voulais pas m’en tenir au stade des a priori. Cette grosse mouche, à bien y regarder de prés, n’était pas dénuée de tout intérêt. Surtout quand, oubliant les désagréments dont elle a pu se rendre coupable avant d’expirer, j’avais là, sous les yeux, un maillon brisé de la biodiversité.

    Les mouches ? Un peuple divers et méprisé. Aucune noblesse reconnue ? A voir !

    Me souvenant d’en avoir entendu parler, lors d’un séjour au Laos et au Cambodge, l’idée m’est venue ce jour, en « décortiquant des yeux » cette mouche morte, de valider l’information selon laquelle les mouches pourraient jouer un rôle primordial dans l’alimentation de ce  monde « d’après » dont il nous faut, dès aujourd’hui, travailler à définir les contours. Un monde que l’on sait, présentement, confronté à la malnutrition.

    En fait, il est des pays où la mouche, via ses larves et ses asticots, joue déjà un rôle non négligeable. C’est le cas au Laos, au Cambodge, mais, de fait, dans toute l’Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique latine.

    Cela dit, s’il existe quelque 80000 espèces de mouches de par ce vaste monde, dont 5000 en France, seule la Black Solder Fly, la mouche soldat noire monte au front de l’entomoculture. L’Hermetia illucens, c’est son nom scientifique, devance même le ver de farine en ce qui concerne les projets de fermes d’élevage d’insectes.

     

    Les mouches

     

    Pourquoi un tel engouement ? Parce qu’en termes de production industrielle, la mouche soldat noire peut répondre à deux problématiques : le traitement de nos déchets et l’alimentation complémentaire pour le bétail. Les larves de la mouche soldat noire sont capables, selon les experts, de réduire la pollution potentielle du fumier de 50 à 60%. Comme d’autres larves d’insectes, les asticots de la mouche sont une source de protéines pour les animaux à viande et les poissons d’élevage. Plusieurs sociétés françaises, associées à des start-up, sont sur les rangs.

    Et nous ? Faut-il s’attendre à en manger.

    Très probablement, via la cuisse de poulet, la côtelette de porc où la truite fumée. Et qui sait si, dans ce monde d’après, on n’en viendra pas à la déguster grillée à la place de la sauterelle ? Sans m’en être totalement entiché, je ne garde pas un mauvais souvenir de ces sauterelles grillées du marché de Vientane, capitale du Laos. On peut s’y faire. Alors, la mouche?….Pas prêt !

    Vous l’avez compris, ce n’est pas cette mouche bleue que nous aurons à nous mettre sous la dent. Mieux vaut d’ailleurs ne pas lui laisser loisir d’infester la viande que vous avez projeté de consommer. Des études ont révélé qu’elle véhicule en elle plus de trois cents bactéries pouvant provoquer quelques dérangements après ingestion. Pour autant s’en saisir pour en faire une chronique ne revient pas à faire d’une mouche un éléphant, c'est-à-dire accorder beaucoup d’importance à une chose insignifiante.

    Entre une simple rencontre de circonstance et le souvenir d’un questionnement, j’ai trouvé là matière à rappeler que ce monde « d’après » que nous allons devoir rebâtir en fonction de nos réalités d’hier, culinaires ou autres, ne peut faire abstraction de la nécessité qu’il y a à inscrire nos engagements à mieux faire dans un cadre plus large.

    Durant cette période de confinement, nous avons eu, quant à nous, cette chance de pouvoir nous sustenter. Dans un pays riche de son agriculture, tout aura été mis en place pour que l’on puisse garnir les assiettes. Ce n’est pas là le moindre de nos privilèges ! Soyons en conscients !

    Selon les experts de l’ONU, ce type d’organisme dont Donald Trump n’a que faire, la pandémie qui nous a impactés risque de doubler le nombre de personnes au bord de la famine, le portant à plus de 250 millions d’ici la fin de 2020. Chaque jour, environ 21000 personnes meurent de causes liées à la faim. Les guerres, les aléas climatiques. La Covid 19 n’a fait qu’empirer les choses.

    Puisse la mouche soldat noire redorer le blason de l’ordre des diptères qui comprend en son sein tant d’espèces nuisibles pour les cultures. Mais n’accablons pas les mouches de tous les maux, aussi peu agréables soient-elles! Certaines d’entre elles concourent à la polonisation et elles sont nombreuses à transformer nos déchets et nos excréments en engrais dont la terre pourra bénéficier. Bref ! Elles ont, elles aussi, un rôle à jouer. Toutes non pas la dangerosité de la mouche tsé tsé.

     

                                                                                                            Claude Tarin

                                                                                                    Lundi 1er juin 2020

     

    Haïku du 1er juin

     

    Au pied du muret

    Sublime  parfum de Junon-

    Ephémérides

     

    Les mouches


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