• En parallèle, pour ne pas perdre le Nord

    Bien que pouvant désormais nous déplacer, sans montrer patte blanche, dans un rayon de 100 kilomètres à partir du pas de notre porte, le déconfinement pèse toujours autant que le confinement sur notre entendement. Les controverses sur les élections, la polémique sur les masques,  la déconvenue (pour certains) sur l’hyroxychloroquine dont les effets « miracles » sont officiellement contestés, tout cela pèse sur notre quotidien. S’y ajoute les recommandations qui encadrent nos perspectives de vacances. On a beau se dire que ce n’est peut-être pas la peine d’aller chercher ailleurs un bien être qui est à portée du regard, le besoin de dépaysement peut se faire sentir. Aussi, pour cette fin de week-end, je vous propose un voyage, un autre voyage que le précédent (chronique du 21 mai 2020).

    Savez-vous quel est le point commun entre Kermouster/Lézardrieux et Pleumeur-Bodou, Argentan, Créteil, Stuttgart, Munich, Vienne en Autriche, Khabarovsk en Russie et Oulan Bator en Mongolie ? Ne vous creusez pas la tête, voici la réponse!  A quelques minutes et secondes prés, mais ce qui représente quelques kilomètres à vol d’oiseau, toutes ces villes sont situées entre les 48e et le 49e parallèles Nord. Lézardrieux Kermouster se positionne sur la latitude 48°76'67''.

     Si le cœur vous en dit, je vous invite à faire un tour de ce grand cercle. Faîtes comme moi, laissez vous porter par le vent de l’imagination!. Aucun contrôle au départ comme au retour. Pas de mise en quarantaine au gré des escales. Et qu’importe si, malheureusement, la Covid 19 va vous coller aux basques.

    Pleumeur-Bodou. Pile poil sur la même latitude de 48.7667°. Voici une destination qui peut vous aider à occuper votre dimanche. Mais prenez soin, si l’envie vous prend d’assister aux spectacles du Planétarium, de vérifier que les portes seront bien ouvertes, car le coronavirus a sévi dans le secteur. Au programme : de 15 h à 16 h, La nuit étoilée, et de 16h à 17 h, Le soleil notre étoile. 

    Mais s’agissant d’un dépaysement autant faire le saut et vous transporter de l’autre côté de l’Atlantique, en ayant une pensée pour tous ces marins bretons et autres qui ont écrit l’épopée de la morue. Ne cherchez pas à repérer l’épave du Titanic. Elle repose plus au sud par 41°46'00" Nord et 50°14'00'' Ouest.

    Première escale : Terre-Neuve. Atterrissage à Bonavista par 48°38'59.60" Nord. C’est ici que Jean Cabot, un navigateur explorateur italien comme son nom ne l’indique pas, a mis les pieds en juin 1497. Il aura été, depuis les Vikings, le premier européen à découvrir l’Amérique du Nord. Mais attention, Terre-Neuve a mis en place des mesures de protection contre la pandémie. Deux cent soixante personnes ont été infectées, trois en sont mortes. Mais vous pourrez quand même aller jusqu’au pied du monument dédié au découvreur. A l’air libre.

     

    En parallèle, pour ne perdre le Nord

     

    Deuxième étape outre Atlantique : Saguenay (48°42’80’’52,9). au Québec. Je pensais vous proposer d’assister au spectacle du Théâtre des 100 masques, l’un des nombreux théâtres de cette ville. Mais, la petite troupe qui anime ce théâtre vient de faire savoir qu’en raison de la pandémie elle suspendait ses prestations. Dommage, les autorités avaient levé le 11 mai pas mal d’interdictions.

    Faisons maintenant un saut de 1800 kilomètres environ pour nous poser sur la rive du lac Ontario à Thunder Bay. L’air y est aussi vivifiant. Faites le détour jusqu’au monument dédié à Terry Fox. A l’heure où il convient de soutenir tous ces chercheurs qui n’ont qu’un seul objectif, nous aider à mieux vivre, cette démarche aura un caractère symbolique.  Stanley Fox, dit Terry Fox, est un athlète canadien, humanitaire et militant pour la recherche dédiée au traitement du cancer, né  le 28 juillet 1958 à Winnipeg (Manitoba) et décédé le 28 juin 1881 à New Westminster (Colombie Britannique) 

     

    En parallèle, pour ne perdre le Nord

     

    Il devient célèbre pour son Marathon de l'espoir, un périple trans-canadien qu'il entreprit afin de prélever des fonds pour la recherche contre le cancer. Il courut ce marathon malgré une jambe artificielle. Il est considéré comme un des plus grands héros canadiens du XXe siècle.

    Puisque vous voici bien en jambes, franchissez, à votre rythme, les 3000 kilomètres entre Thunder Bay et Victoria, en Colombie Britannique. En ligne droite, parallèlement à la frontière qui sépare le Canada des Etats-Unis sur le 49e parallèle nord, frontière définit en 1818 et le traité de l’Orégon. Vous êtes toujours au Canada, mais cette fois, sur la côte Pacifique. Légèrement au sud de Vancouver. Là encore, prenez le temps d’aller saluer la reine  Victoria. Les Canadiens seront restés sous l’emprise britannique contrairement aux Américains. Vous pourrez peut-être trouver une place sur une terrasse pour vous rafraîchir mais en Colombie Britannique on reste vigilant.

     

    En parallèle, pour ne pas perdre le Nord

     

    Maintenant prenez votre élan pour franchir d’un bond l’océan Pacifique en laissant au nord la mer de Béring. Ne vous posez pas sur l’île Sakhaline. Poussez jusque Khabarovsk (48°28’57''). Vous êtes arrivés en Russie, plus précisément dans le Kraï, la subdivision, de Khabarovsk. Cette ville regroupe plus de 600000 habitants. C’est la plus grande ville de ce secteur de la Russie, devant Vladivostock qui se trouve plus à l’est, à plus de 600 kilomètres. Là, nous ne sommes qu’à une trentaine de kilomètres de la frontière chinoise. Sur la rive du fleuve Amour. Rien que pour cela l’escale se justifie. La plage d’Outes, nom qui signifie falaises en français, vous tend les bras. Mais attention, la Covid 19 a, là aussi,  franchi la Grande Muraille. Il ne fait pas bon s’attarder en Russie.

     

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    Une fois n’est pas coutume. Franchissez le 48° Nord pour faire escale à Oulan Bator (47°54′27″ Nord). Mais soyez sur vos gardes car le Français n’est peut-être plus trop en odeur de sainteté en Mongolie puisque c’est un Français qui a été, en mars dernier, le premier cas confirmé lié à la pandémie dans ce pays. Prenez le temps d’aller visiter le monastère de Gandantegchinlin! Oulan Bator a longtemps été un grand centre bouddhiste.

     

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    Quelque 5000 kilomètres à l’ouest vous voici de nouveau en Russie à Volgograd (48°70’80,48""); autrement dit Stalingrad. Pas besoin de préciser la symbolique de cette ville pour les Russes. On devrait vous permettre d’aller au pied de la célèbre statue L’appel de la  Mère Patrie. Le réalisme soviétique dans toute sa splendeur.

     

    En parallèle, pour ne perdre le Nord

     

    Comme je vous sens un peu fatigué, je vous fais grâce de l’Ukraine et de la Tchéquie. Vienne (48°12′30″) et son beau Danube bleu. Aussi bleu que le Trieux ? A voir ! En tout cas, en Autriche, le déconfinement semble avoir porté ses fruits. Mais, là encore, méfiance. Si l’Orchestre philharmonique peut se produire, offrez vous un intermède musical avant de filer sur Munich (48°66’94’’) puis Stuttgart (48°79’3145’’). Vous pouvez vous y attarder, mais sans vous laisser aller au jeu des comparaisons entre l’Allemagne et la France.

    Vous voici de retour en France. Vous passez à Créteil (48°78’33’’), laissant Paris plus au nord (48°85’34’’). Simplement pour mémoire : la Tour Eiffel se positionne sur 48°85’83.70’’. Vous survolez la Normandie, Argentan (48°75’) dans l’Orne, vous laissez au sud de Granville (48°83’78’’) le Mont Saint-Michel (48°63’). Vous prenez le temps d’admirer Bréhat dormant sous le soleil par 48°85, et vous voici de retour, bien assis dans votre fauteuil.

    Un long voyage, mais un rapide survol. Entre ces 48e et 49e parallèles Nord, il y a certainement bien d'autres villes ou villages qui auraient mérité que l'on s'y attarde. Pourquoi pas un nouveau périple quand la planète sera totalement débarrassée de la Covid 19? L'essentiel pour l'heure est de conserver son sang froid et de ne pas perdre le Nord.

     

                                                                                                                                                    Claude Tarin

                                                                                                                                        Samedi 23 mai 2020


  • Commentaires

    1
    Elisabeth
    Dimanche 24 Mai 2020 à 07:03

    Merci Claude pour ce tour du monde vu d’en haut.

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