• Nous sommes tous sujets à des illuminations, ces flashs qui, soudain, vous donnent envie de crier « Euréka ! Que n’y ai-je déjà pensé !». Cette nuit de Noël, j’y ai eu droit ? Sont-ce les effets induits de cet élixir partagé en famille,  hier soir, lors du dîner ? Les vignes qui s’étalent sur l’autre rive du Rhône ont autant de vertus que celles qui se flattent d’entourer Châteauneuf-du-Pape. Un soir comme celui-là on ne rechigne pas à faire sauter un bon bouchon. Grâce soit rendu au Pape Clément V d’avoir su convaincre qu’il fallait faire pousser les vignes du Seigneur en ces terres du pays d’Avignon !

    Mais, réflexion faite, je pense qu’il y avait quelque chose de plus profond en moi-même, de plus instinctif,  pour m’amener à sauter du lit, après une courte nuit, à l’heure où l’étoile du Berger s’apprête quant à elle à quitter son service.

    A cette heure là, peut-être étiez vous, vous-même,  en train d’installer, au pied du sapin, les paquets surprises pour vos loupiots. Les nôtres, nos petits enfants,  ont grandi (trop vite) et la tradition en a pris un coup. Pour les cadeaux, point est nécessaire d’attendre le petit matin. Mais bon ! La magie perdure.

    Le Père Noël ? Même quand on n’y croit plus, on ne peut y échapper.

    Coca Cola peut se flatter d’avoir mis le monde dans sa hotte. Si vous l’avez oublié, petite piqûre de rappel. A tort, on continue à dire que c’est cette firme américaine qui a donné la couleur rouge au grand manteau de Santa Claus, avatar de Saint Nicolas, mais il n’en reste pas moins vrai que c’est elle qui lui a donné son aura.

    L’affaire remonte à plus d’un siècle. Chez nous en France, le Père Noël « new look » a commencé à s’infiltrer dans les cheminées au sortir de la Grande Guerre, en 1919. Cela fait donc tout juste cent ans. Autant dire que ni vous ni moi avons pu échapper à son emprise. Cela remonte à quelques années, mais si vous avez su conserver votre âme d’enfant bien des souvenirs ont dû remonter à la surface ces dernières vingt-quatre heures.

    Mais revenons à cette histoire d’illuminations !

    D’accord, il est de bon ton de dire que l’on n’y croit plus à ce Père Noël, désormais symbole d’un monde ô combien consumériste. Et nous avons tant de raisons de ne plus y croire. Mais, est-ce si raisonnable que ça ?

     Si comme le laisse penser cette maxime extraite de l’encyclopédie des citations que l’on attribue à Aristote, « le doute est le commencement de la sagesse », n’est-ce pas faire preuve de sagesse « philosophale » que de douter de notre certitude ?

     N’est-ce pas faire preuve d’honnêteté « intellectuelle » que de nous demander si finalement nous n’avons pas faux sur toute la ligne ?

    C’est en tout cas cette angoissante interrogation qui m’a fait soudainement quitter la chaleur des bras de Morphée. Interrogation à laquelle je pouvais espérer avoir réponse. Je venais de me souvenir qu’à l’heure du « Minuit Chrétien », alors que je m’apprêtais à éteindre l’écran de l’ordinateur, j’avais repéré une information selon laquelle l’équipage de la Station spatiale internationale allait, au cours de cette nuit, pouvoir suivre le parcours du traîneau du Père Noël. Mais la fatigue étant là, il me fallait urgemment me replier sous les draps.

    Cela fait plus de vingt Noëls que cette fameuse ISS, qui rappelons le, passa pile-poil à la verticale du clocher de la chapelle de Kermouster le 12 février 2017, tourne autour de la Terre. A quelque 400 kilomètres au-dessus de notre tête. Depuis lors, elle n’a eu de cesse de traquer le barbu enchanteur. En vain ! Mais est-ce que cette année le grand mystère n’allait-il pas, enfin, être résolu ?

    Illuminations

     Oui, si on en croit l’astronaute américain Andrew Morgan, commandant de bord de la navette « Nous avons la confirmation visuelle que le Père Noël est en train de voyager ». C’est ce que j’ai que j’ai pu lire, ce dimanche 25 décembre 2019, à 8 h du matin, en consultant le site de la station spatiale. Sur le site www.noradsanta.org  nous pouvions  même le voir de nos propres yeux alors que la navette traversait le ciel de France, légèrement au sud de la Presqu’île de Lézardrieux.   Alors oui ! Le Père Noël existe. Du moins, il aura existé le temps d’un nouvel émerveillement.

    Depuis lors la grande aiguille de l’horloge  a fait plus d’un tour. La navette aussi. Puisqu’il lui faut quatre-vingt dix minutes pour effectuer une complète rotation. Aux environs de 9 h 30 elle avait déjà pu contempler de haut le plateau du phare des Roches Douvres. Le temps pour moi d’être revenu à la raison.

    Même si à l’heure où j’écris ces lignes, le traditionnel tweet impulsif de Donald Trump n’a pas encore secoué la planète, tout me laisse à penser que ce message et ces images tombés du ciel, fruits d’un échange entre les deux Russes et trois Américains qui, avec un Italien, composent présentement l’équipage de l’ISS, ne sont que des « fake news ».

    Mais qu’à cela ne tienne ! Que ce désenchantement, qui va peut-être être le vôtre, ne vous gâche en rien cette semaine de festivités.  La dernière de l’année. Ce n’est pas des jours à avoir le vin triste.

    Ici, à Kermouster, à la tombée de la nuit comme dans les heures qui précèdent le lever du jour, le hameau va continuer à briller de mille feux. Cette année, la municipalité a encore mis le paquet, côté illuminations, pour nous faire croire au Père Noël ou, pour le moins, aux bienfaits de la féerie. Le cap de la nouvelle année franchie, les guirlandes s’éteindront. Il en va des illuminations comme des illusions.

     

    Illuminations

     


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  • Ancienne salle de classe, ancien bureau de vote, aujourd’hui « temple du yoga » et, au fil des étés, lieu d’expositions convoité, la salle municipale qui jouxte la crêperie La Cambuse offre aux résidents un espace de convivialité, tout aussi indispensable que l’air qu’il nous faut respirer. Ce dimanche 15 décembre, le désormais traditionnel goûter de l’Amicale de Kermouster a réuni une quarantaine de personnes, heureuses de pouvoir tailler une bavette tout en dégustant tartelettes, biscuits, café, thé et chocolat chaud.

     Dans une ambiance chaleureuse, des « entrants » ont pu ainsi prendre la mesure de leur nouveau lieu de vie. Un lieu de vie, comme nous venons de le souligner, chargé d’histoire. Si nombre de souvenirs finissent par s’enfouir à tout jamais dans les mémoires, le temps n’est pas une gomme qui efface tout. Ce dimanche, elles étaient quelques unes à se remémorer l’angoisse de la feuille blanche qu’il leur fallait remplir dans cette ancienne salle de classe, celle des grands. Gare à la faute d’orthographe ou de grammaire lors de la dictée! Et que dire de cette navrante erreur de calcul qui aura déversé son lot de réprimandes ?  Cette salle fait partie de leur histoire et cette histoire est désormais la nôtre.

    Ce goûter fut, avis unanime, un bon moment partagé, une belle tranche de vie qui donne tout son sens à cette notion du « vivre ensemble ». Là où prévaut l’intelligence du cœur, chacun y gagne.

    Une agréable mise en bouche avant les festivités de fin d’année qui, comme nous l’espérons, vous apporteront joie, réconfort et bonheur.

     

    Là où prévaut l’intelligence du cœur…

    Là où prévaut l’intelligence du cœur…


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  • Certains s’étonneront peut-être de la tournure que va prendre cette énième chronique. Il y avait effectivement matière à parler d’un événement qui a marqué ce dernier week-end. Mais, ce n’est point le cas. Même sur un blog qui cultive l’entre nous,  il convient de ne pas déroger à la règle qui fait que ce qui relève du privé doit le demeurer. On se contentera, ici, de dire que, malgré le risque de pluie et la froidure, la chaleur humaine aura bel et bien été au rendez-vous, à Kermouster, lors de ce premier dimanche de décembre. Un vrai bon moment partagé !

    Alors, à quoi bon sauter sur les touches du clavier s’il n’y a rien à colporter ? Ce qui, convenez-en, arrive bien souvent, puisqu’il suffit parfois d’un lever de soleil – celui de ce lundi matin, après tant de jours de grisaille, aurait mérité une salve de superlatifs – pour que l’envie d’enfiler les mots se fasse irrésistible.

    De fait, je me suis dit que le moment était peut-être venu de vous parler d’une rumeur me concernant dont j’ai eu récemment ouï dire. Il se dit qu’à l’insu de mon plein gré j’ai endossé le costume de garde-champêtre du hameau.

    Que voilà un honneur auquel je ne m’attendais pas ! Mais dois-je y voir une critique ? Une raillerie ? Une moquerie ? Un quolibet ?  Ou un clin d’œil amical non dénué d’humour ? Au risque de surprendre, celle ou celui qui est à l’origine de ce sobriquet, cela me fait bougrement plaisir.

    D’abord, parce que l’image du garde-champêtre a la vertu de me ramener à mon enfance, à une époque où le roulement du tambour était porteur de nouvelles. A deux pas du bistrot des parents, il convenait d’être à l’écoute de ce qu’avait à nous dire l’agent communal portant képi. Ses tonitruants « Avis à la population !» résonnent encore dans ma tête. C’est, je le précise, dans cette seule fonction, qu’il m’a été donné  d’apprécier le rôle de cet homme en uniforme qui, à mes yeux, ne se différenciait guère du facteur.

    Le garde-champêtre, le facteur, deux maillons forts de la communication locale dans un pays en pleine reconstruction et qui commençait à voir renaître des gazettes libérées du joug de la censure. Certes, pour ce qui concerne le garde-champêtre, une communication précautionneusement cadrée en amont, à même le bureau du maire. Ce qui pondère sérieusement , cela dit en passant, le rôle que certains me prêtent.

    Si garde-champêtre, je suis, c’est en toute indépendance. Ce blog est né un peu par inadvertance. Simple fruit de circonstances. Je l’affirme haut et fort, avec aucune envie de « rouler ma caisse ». Il n’a pas vocation à être un porte-voix, si ce n’est d’exprimer la mienne et donner suite à celles de tous ceux qui ont des choses à nous apprendre pour nourrir l’esprit du village. Il hume tout simplement l’air du temps, climatique, sociétal voire politique, mais à doses homéopathiques.

    Au-delà des faits, une expression libre, mais respectueuse de la véracité. Et s’il m’arrive de suggérer, parfois en y mettant une certaine insistance et de la conviction, seule l’idée de contribuer au dialogue, au nécessaire débat, sous-tend le propos.

    Le temps du garde-champêtre, tel qu’il m’a été donné de l’apprécier, est révolu. Il nous faut, aujourd’hui,  apprendre à surnager dans un flot d’informations et de communications pollué par les fake-news et les courants du complotisme, dont nul ne peut se sentir à l’abri. Dans un tel charivari, Point de vue de Kermouster, le mal nommé puisque n’étant que celui d’un de ses habitants, fait office de bouteille à la mer.

    Le garde-champêtre, que je suis désormais, est peu habile dans l’art du roulement de tambour, mais, ayant été amené à me mettre en scène, qu’il me soit permis d’aligner toute une série de mots en « r » qui, selon moi, nous sont tout aussi indispensables que l’air qu’il nous faut respirer : respect, reconnaissance, responsabilité, auxquels il convient d’ajouter celui de résilience, une notion qui s’égrène désormais quotidiennement dans les écrits et les propos. Mais il y a un autre mot qui, depuis peu, émerge également dans les débats et les écrits. L’empathie !

    C’est certainement un déficit d’empathie qui, selon nombre d’observateurs,  génère le climat délétère dans lequel se morfond notre pays depuis de longs mois. L’empathie ne se décrète pas. Elle est de notre seul fait ! Que ceux qui en sont dépourvu fassent un effort sur eux-mêmes. Ils ne se porteront que mieux.

    Alors ! Avis à la population ! Même si, ici, on a pu constater ce week-end que l’empathie suintait dans le hameau,  il y a urgence, à tous les niveaux de responsabilité, du sommet de l’état au plus humble des villages de la taille de Kermouster, à cultiver cette faculté.

    Sur ce, le garde-champêtre vous salue bien !  

     

     


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  • Ce trousseau de clefs est tombé, ce dimanche, non loin de la chapelle de Kermouster.

    Son ou sa propriétaire peut le récupérer à la mairie de Lézardrieux...

     

    A qui ces clefs ?


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  • Téléthon : frugalité, convivialité, générosité

     

    Ce samedi après-midi, le temps chagrin y étant pour beaucoup, ils n’étaient qu’une petite cinquantaine à s’être donné rendez-vous à Kermouster, point de départ d’une balade en commun. Pour contribuer à la réussite pécuniaire  de l’opération Téléthon qui, comme chaque année, depuis plus de trente ans, se conclura par une émission non stop de télévision. Ce sera les 6 et 7 décembre prochains sur Antenne 2. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! C’est la Presqu’île qui ce jour là vibrait à l’unisson.

    Le soir même, la salle Georges Brassens s’avérera une fois encore trop petite pour accueillir toutes celles et ceux qui avaient manifesté le désir de partager le repas préparé par les bénévoles de Chemins et Patrimoine. Qu’importe la frugalité ! Un grand moment de convivialité ! Auquel nombre de personnes trop âgées pour se serrer les coudes sur la piste de danse auront toutefois été associées, l’association ayant, comme les fois précédentes, prévu le portage à domicile.

    « L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres, qualités à la portée de toutes les âmes, sont les véritables fondations de notre vie spirituelle ». C’est ce cocktail de mots en « té », citation que l’on prête à Nelson Mandela, qui aura caractérisé cette journée pas tout à fait comme les autres.

    Le Téléthon ? Une opération qui, comme tant d’autres opérations de soutien à la recherche médicale, pondère un peu cette image de râleurs et d’individualistes que nous vaut, à nous autres Français, le regard ironique des autres. Les jours qui s’annoncent risquent fort de noircir à nouveau le tableau, mais il est réconfortant de penser que sous l’écume des rancoeurs, de la colère ou de l’incompréhension subsiste, bien ancrée,  la raison du cœur.

     

     


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