• Oiseaux de mauvais augure !

     

     Est-ce de saison que de s’apitoyer sur le sort d’une bernache cravant qui ne reverra plus la péninsule du Taïmyr ? Combien d’allers-retours a-t-elle effectués entre cette lointaine péninsule sibérienne et la presqu’île de Lézardrieux, avant de s’en venir mourir sur la grève de Goas Luguen ?  Apparemment de mort naturelle. Pas la moindre trace de chevrotine dans le plumage. Donc aucun grief à faire à un chasseur n’ayant pas su respecter une espèce protégée. Cette petite oie gisant sur son grand lit de sable ne se régalera plus des zostères naines. Elle ne participera plus à ces jacassements ponctués de  « rrouk rrouk keuoukk kièk root ». Le vent marin ne fera plus frissonner ses narines.

     Il se dit que les bernaches cravant sont de moins en moins nombreuses. Que cette espèce serait (peut-être) menacée d’extinction. La faute à qui ? A quoi ? Au changement climatique ? Cette belle endormie de Goas Luguen nous aurait peut-être mis sur la piste. Encore eût-il fallu faire le nécessaire, c’est-à-dire la ramasser et confier sa dépouille à un service spécialisé. Mais, alors que nos esprits sont envahis par l’angoissant coronavirus de Wuhan, le 2019-nCov, le réflexe de précaution a joué. Deux cadavres de cygnes devant réglementairement enclencher l’alerte, il eût été peut-être judicieux, pour une seule oie, de prévenir la mairie ou des services vétérinaires, à défaut de la prendre dans les mains. Faute avouée sera-t-elle pardonnée? Si faute il y a eu ? Dans ce triste jeu de l’oie, je serais navré d’aller à la case prison.

     

    Un vent de panique chargé d’animosité

     

     Au pays de Pasteur, nous sommes conscients, depuis des lustres, que nos amis les bêtes peuvent être, à leurs corps défendant, des oiseaux de mauvais augure. Il y a peu la planète tremblait sous l’emprise du virus H5N1, le virus de la grippe aviaire dont de nombreux oiseaux sauvages migrateurs étaient porteurs. Avec le risque, déjà évoqué de la transmission à l’homme. Rien ne dit que ce ne sont pas des oiseaux qui sont à l’origine du mal qui vient de frapper, en son cœur, l’empire du Milieu. On cible, pour l’heure, les chauves-souris et les serpents. Mais la cause n’est pas encore entendue.

     Je ne vais pas développer plus avant, puisque vous avez, par vous-même, moyen de vous tenir au courant de cette nouvelle actualité anxiogène. Mais j’oublie la bernache cravant de Goas Luguen et les problématiques de la survie des espèces animales, pour laisser échapper un cri de colère. Les risques encourus par la propagation de ce nouveau coronavirus d’origine chinoise sont réels. Mais pourquoi ce vent de panique, qui plus est chargé d’animosité?

     Dans la chapelle de Kermouster un nom gravé sur la plaque du souvenir de la Grande Guerre ne peut que nous inciter à garder notre sang froid.

     Le 14 février 1919, François Le Mevel, le fils du gardien de phare Jean René Le Mevel et de Jenny Le Roy rendait le dernier soupir en Croatie, dans un hôpital de Pula. Victime à son tour de la grippe espagnole. Une pandémie qui fera plusieurs dizaines de millions de morts à travers la planète.  Entre 250 000 et 300 000 en France. 15 000 à 20 000 en Bretagne. Un « virus père », inhabituellement contagieux,  aurait été repéré en Chine dès 1916, mais a débarqué sur le vieux continent avec les forces américaines venues le délivrer, puisque c’est aux Etats-Unis, et non en Espagne, que ce virus aura dangereusement muté. Les premiers cas en France ont été repérés fin 1918 dans les secteurs de Brest et de Lorient, dans les camps de base de l’armée américaine.

     Un siècle plus tard, nous sommes bien mieux armés pour endiguer ce type de pandémie. Convainquons nous en ! L’alerte mondiale est désormais quasiment immédiate.

     Soyons fiers de ce qu’ont su faire des hommes de bonne volonté au lendemain d’une Seconde Guerre Mondiale marquée par une barbarie de grande ampleur : donner corps à une Organisation Mondiale de la Santé !

     Réjouissons nous de voir la Chine, un état totalitaire, jouer le jeu de la transparence ! Peut-être pas par philanthropie, mais, au moins,  par nécessité vitale.

     Restons vigilants sur ces menaces récurrentes de nouveaux virus en souhaitant qu’un effort accru soir fourni en direction de vastes régions, tel le continent africain, ne disposant pas encore suffisamment de sentinelles hospitalières !

     Espérons que les Chinois essayeront de régler les problèmes que génèrent indiscutablement leurs circuits de commercialisation des denrées alimentaires ! Il y a d’évidence de nombreuses failles au regard des priorités sanitaires. Mais ce n’est pas rien de modifier des habitudes qui relèvent d’une longue tradition.

     Mais ne cédons en rien à ce vent de panique nourri par l’irrationnel !

     Sachons surtout nous immuniser contre des virus encore plus dangereux que ce coronavirus, lesquels ont su mettre à profit les progrès technologiques  pour diffuser leur poison !

     

    Coronavirus : il y a pire !

     

     La haine de l’autre, la xénophobie, le racisme ont, avec le 2019-nCov, encore pris de l’ampleur sur  les réseaux dits abusivement sociaux. Pourquoi en vient-on à stigmatiser maintenant les Français d’origine asiatique ?  

     Ce triste constat fait naître le regret, a posteriori, de ne pas être allé fêter le nouvel an du « Rat de métal » dans un restaurant  chinois. Pour montrer l’inanité d’un principe de précaution poussé jusqu’au ridicule. Au point de ne plus franchir le seuil d’un restaurant où, voici peu encore, on se plaisait à vanter les vertus d’une cuisine exotique. Mais aussi et surtout par solidarité avec des concitoyens que des esprits malveillants  considèrent, à longueur de tweets, comme des êtres de seconde zone.

     Honte à celles et ceux qui portent le masque de l’anonymat et de la lâcheté pour donner libre cours à leurs pulsions malsaines, si proche d’une animalité qui ne dit pas son nom.

     Vous avez peut-être pu entendre l’autre jour, sur votre écran de télévision,  Robert Badinter nous dire son pessimisme et crier son indignation sur la montée en puissance de ces colères nauséabondes, ravageuses et mortifères. Ce soir là, il n’était pas encore question d’un soi-disant péril jaune, mais de la résurgence de l’antisémitisme. Et, bien au-delà, d’une montée de la violence envers l’autre, qu’il soit Juif, Arabe, Noir ou Blanc de peau.

     Pour l’ancien avocat de Patrick Henry, puis ministre de la Justice ayant, malgré la monstruosité de son client,  su convaincre le Président François Mitterrand d’abroger la peine de mort, il est à craindre que ce cancer qui ronge notre société finisse par nous faire basculer à nouveau dans l’ignominie.

     Non sans raison, Robert Badinter a rappelé que c’est dans un pays pétri de culture, l’Allemagne de Goethe, de Bach et de Beethoven, qu’est né le monstre du nazisme, un monstre ayant commencé à œuvrer pour la « solution finale », c’est-à-dire celle qui consiste à éliminer hommes, femmes et enfants ne correspondant plus à ses critères raciaux. L’histoire ne risque-t-elle pas de bégayer ?

     Comment convaincre tous ces oiseaux de malheur qu’il est grand temps pour eux de se regarder dans un miroir « bon tain », c'est-à-dire un miroir qui ne leur renvoie pas une image faussement flatteuse, mais qui les incite à aller au plus profond d’eux-mêmes pour récupérer ce qui leur reste d’humanité.

     Il y a dix ans tout juste, un autre esprit éclairé du XXe siècle, Stéphane Hessel publiait un opuscule sous le titre Indignez-vous !. Ce petit livre aura eu une forte résonance. On a toujours bien des raisons de s’indigner. Mais cela n’obère pas de devoir agir en restant digne soi-même. Il est en effet inadmissible, comme le dira Robert Badinter, en appuyant ses mots, que des protestataires en soient venus à mettre l’effigie d’Emmanuel Macron à la pointe d’une pique. Il faut espérer que celles et ceux qui se sont revus ainsi dans les journaux télévisés ont depuis pris conscience que leur colère, fut-elle justifiée, les a amenés à commettre un acte indéfendable et répréhensible.

     A celles et ceux - je les sais fort nombreux - qui n’aiment pas ce jeune Président, non pas parce qu’il veut réformer à tout va mais pour ce qu’il représente à leurs yeux, on ne peut que leur dire de faire preuve de patience. Dans à peine deux ans, ils pourront, à l’arme blanche, c’est-à-dire leur bulletin de vote, le faire « tomber ». Nous sommes encore en démocratie. Mais qu’ils veillent bien à lui substituer un remplaçant qui, après leur avoir promis de tout faire pour leur donner satisfaction, continuera, lui aussi, à agir dans ce cadre démocratique.


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  •  Il est des matins qui vous poussent à cogiter plus que de raison. Ce lundi, ce fût le cas. Suite à la lecture du journal récupéré dans la boîte à lettres, dès le saut du lit. Que celles et ceux qui ont la charge d’assurer le service soient ici grandement remerciés. Ils sont des contributeurs indispensables à la vie citoyenne. Ils méritent amplement notre considération.

     Certes, l’info peut déjà nous être parvenue par la radio, si ce n’est via le téléphone portable, puisque désormais nombre de gens ne peuvent le quitter des yeux du matin jusqu’au soir. Ne soyons pas manichéen ! Chaque support d information a son utilité. Sans le Net, point de blog ! Mais avec le journal papier, dont le contenu ne fait et ne pourra qu’évoluer, pour toujours mieux remettre en perspective l’actualité, vous êtes vraiment en tête à tête avec vous-même.

    Vous pouvez prendre le temps de lire et de relire. Pour bien assimiler les tenants et les aboutissants. C’est d’autant plus vrai quand ce journal, bien qu’ayant des valeurs à défendre, se garde de tout esprit militant. Le débat y est naturellement contradictoire, donc enrichissant. La presse militante a ses propres vertus. A condition qu’elle ne soit pas monolithique, c’est-à-dire qu’elle donne un exact reflet des débats au sein d’un collectif de même sensibilité. Ce n’est pas toujours le cas. On y cultive trop la verticalité doctrinale. Point de doute, il s'agit surtout de conforter les convaincus.

    C’est cette défense de la démocratie, de notre capacité à vivre ensemble, qui est, en tout cas, au premier rang des valeurs d’une presse indépendante et déontologiquement rigoureuse. Il ne se passe pas un jour où vous n’y trouvez pas un article, si ce n’est plusieurs, qui vous interpelle et qui titille en vous l’envie d’exprimer votre point de vue, d’apporter votre contribution.

    Vous n’allez pas au bout de cette intention ? Même par le biais de la rubrique « Courrier des lecteurs » ? Qu’importe ! L’essentiel est là. Vous n’êtes pas restés indifférents. Vous avez trouvé matière à cogiter.

    Si vous êtes de ceux qui font l’impasse sur la presse écrite, laissez moi vous en faire l’amical reproche !

     Combien de fois me suis-je dit qu’il serait bien, dans le cadre de cette chronique, de prendre systématiquement le relais de ce qu’il m’est donné de lire devant le bol de café, pour lui donner un peu plus de densité, donc d’intérêt. A la chronique, pas au café !  Mais on a l’âge de  ses artères et puis il faut raison garder. Je n’ai pas vocation à être un directeur de conscience. Tout éditorialiste, ce que je ne prétends être,  doit éviter le piège du Monsieur qui a un avis sur tout. Il faut savoir écrire à bon escient. Avec ce blog, je m’autorise tout au plus à glisser parfois des suggestions. Celles qui me tiennent à cœur bien évidemment. Avec, ne soyons pas faux cul, l’espoir de les faire partager.

     

    Une seule liste ?

     

     Ce lundi matin 20 janvier 2019, c’est une pleine page de mon journal qui est venu réveiller ce besoin d’apporter ma contribution à ce qui va faire débat dans les semaines qui viennent. A savoir, les élections municipales. Le 15 mars prochain nous serons appelés à voter notre confiance à de nouveaux prétendants.

    Pour ce qui est de notre commune, l’affaire semble pour partie réglée. Point de seconde liste à l’horizon. Qui sait, si nous n’aurons pas, dans les jours qui viennent, la surprise de voir un citoyen sortir du bois, avec ses colistiers, pour disputer à Marcel Turuban le soin de conduire la vie municipale pour les six années qui viennent, notre maire ayant annoncé son intention d’assumer un nouveau mandat. Avec une équipe profondément remaniée pour ce que l’on en sait à ce jour.

    Sur le plan des principes, ça ne serait que mieux, mais il n’est pas toujours facile dans des communes de cette taille de trouver en nombre suffisant, ne serait-ce que pour une liste, des volontaires motivés et lucides sur l’intensité de la tâche qui va être la leur. Pour tenir dans la durée. Gérer une commune n’est pas une sinécure. Il faut conjuguer désir de faire avec abnégation.  On devrait en savoir un peu plus sans tarder. Une chose semble déjà acquise : Kermouster sera représenté sur la liste de Marcel Turuban. Mais attendons confirmation !

    Le 3 janvier dernier, le maire nous a offert ses vœux, après avoir tiré le bilan de l’exercice de la dernière année. Le conseil municipal sortant peut légitimement revendiquer un bon bilan  global à l’issue de ce sixtennat. Je pense me faire l’interprète de beaucoup de monde en félicitant tout particulièrement le 1er adjoint Loïc Cordon, qui ne se représente pas pour cette nouvelle mandature. Il a effectivement fait le job comme tout prétendant à la gestion d’une municipalité se doit de le faire. En plongeant dans la complexité des dossiers.

    Pour Kermouster, ce bilan s’achèvera par le démarrage, ces jours ci, des  travaux de réhabilitation de la salle restaurant de la Cambuse (voir ci-après).

     

    De l’intérêt d’un conseil citoyen

     

     Municipales : on va rentrer dans le vif du sujet !

    Fort de cette lecture matinale, je pourrais, dans le cadre du débat qui va s’engager, embrayer sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur puisque la manchette de cette pleine page pose le problème du rôle que tout maire peut être amené à jouer dans le domaine de l’accueil des migrants. M’étant déjà exprimé sur le sujet (voir chronique du 14 février 2018 : Migrants, du monde à la commune), je n’y reviens pas si ce n’est avec ce dessin qui illustrait mon propos et pour admettre, comme le suggère d’ailleurs le journal, que cette question relève du défi. Je crains, et le regrette, que cette question en effarouche plus d’un au point de laisser penser que l’esprit de solidarité ne peut que nous conduire au pire. Pourtant si défi il y a, nous avons à portée de main le bouclier de la raison et la noble épée du cœur.

    Mais je laisse provisoirement tomber cette suggestion pour en évoquer une autre qui ne devrait pas générer la critique..

    Alors que s’amorce la campagne électorale, nous sommes en droit de demander aux postulants de nos suffrages de nous dire comment ils vont s’y prendre pour donner encore plus de tonus à la vie citoyenne. Plus de tonus, car il est faux de dire que cette citoyenneté n’est que peau de chagrin. Ce serait nier le rôle indispensable des associations.

    Mais un maire, fut-il, aujourd’hui,  pleinement re-légitimé dans la sphère politique, ne peut prétendre, sauf à afficher un ego surdimensionné, avoir, lui aussi, réponse à tout. C’est pourquoi il lui faut d’abord s’assurer qu’il s’entoure de collaborateurs qui sauront, dans les domaines qui sont de la compétence d’une commune, lui permettre d’asseoir un programme qui tient la route.  En clair : lister, dans un premier temps, les engagements qui pourront être tenus durant les six ans qui viennent et jeter les bases de projets à plus long terme. Mais, en s’engageant d’emblée à y associer les citoyens.

    Cet engagement citoyen n’est pas antinomique avec la difficulté qu’il y a à trouver des colistiers. Se mettre sur une liste, c’est s’engager pour au moins six ans. Participer à un conseil citoyen ne demande pas une telle assiduité, ni un aussi grand investissement temps.

     Par ailleurs, mettre en place un conseil citoyen ne remet pas en cause les prérogatives d’une équipe municipale. C’est, au contraire, dans certains domaines, nourrir en amont la décision des commissions et, in fine, celle du maire. Cela me paraît nécessaire pour des projets à long terme qui vont marquer la nouvelle mandature. Mais cela peut également se concevoir dans le cadre d’une réalisation non programmée qui, soudainement, apparaîtra comme répondant à l’intérêt général.

    Par conseil citoyen, j’entends un collège réunissant des citoyens volontaires pour tel ou tel projet,  tirés au sort, des élus et des experts. Il ne s’agit pas d’organiser des réunions publiques, réunions d’où n’émerge que très rarement des ébauches de solution. De tels conseils ont été mis en place dans des communes de l’Hexagone. Et les échos que nous en avons montrent bien qu’ils sont vecteurs d’un mieux vivre ensemble.

    Je pense, par exemple, qu’un tel conseil aurait toute sa raison d’être pour étudier le dossier de l’assainissement de Kermouster. Tout en sachant qu’un tel dossier relève aussi de la compétence de l’intercommunalité.

    Par extension, ces conseils citoyens élargis à l’ensemble des communes de la Presqu’île sont dans l’ordre des choses. Notamment pour ce qui est de l’organisation de la santé comme du tissu scolaire ou de l’aménagement des routes.

    Bref ! Il y a du pain sur la planche pour tous ceux qui ont à cœur d’œuvrer dans l’intérêt général.

     

    La Cambuse new look

     

    La rénovation de la partie restaurant de La Cambuse va démarrer. Pour une mise aux normes de la crêperie. Il semble par ailleurs acquis qu’une parcelle d’un champ se situant à proximité va être transformée en espace parking. Cela aura pour effet de soulager quelque peu le problème du stationnement sur la place du Crec'h.

    Il n’en reste pas moins vrai que ce problème du stationnement dans le hameau mériterait d’être à nouveau mis sur la table. Nul besoin, ici, d’un conseil citoyen. Dans ce cas précis, une réunion publique in situ permettrait de lister les doléances des résidents et favoriserait la mise en place d’un règlement qui satisfasse toutes les parties prenantes.

    Dans un champ de contraintes, liées à son histoire et à son cadre naturel, Kermouster doit demeurer un lieu de vie agréable pour tous. Sachons en conserver ce qui fait son charme!

     Voici en quelques images ce à quoi va ressembler l’espace intérieur de la crêperie.

     

     Municipales : on va rentrer dans le vif du sujet !

     Municipales : on va rentrer dans le vif du sujet !

     Municipales : on va rentrer dans le vif du sujet !

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  •  Portée par un vent tempétueux, la triste nouvelle a diffusé tout au long de la journée de ce mardi,  dans un hameau désormais sans illuminations. Yves Roudot, hospitalisé à Saint-Brieuc depuis plusieurs jours, venait de rendre le dernier soupir. A l’âge de 83 ans. Suite à une longue et douloureuse maladie.

     Yves Roudot. Un mari, un père, un grand-père, mais aussi un compagnon, un copain, un ami pour nombre de Presqu’îliens. Eux savent, depuis toujours, combien cet homme avait de bon en lui. Pour bien d’autres, Yves Roudot laissera le souvenir d’un monsieur affable, courtois, discret. Un Monsieur avec un grand M, dussè-je ici froisser sa modestie.

     Depuis de longs mois, la souffrance l’empêchait de s’éloigner de sa maison de Kerarzol. Il maudissait cette arthrose qui lui interdisait de porter son regard autant qu’il le souhaitait sur ses champs qui conservent en eux le témoignage d’une vie de labeur. Mais la maladie avait un autre visage. Plus sournois. Elle a fini par avoir raison de sa résistance.

     On ne peut qu’émettre le regret de n’avoir appris à connaître Yves Roudot que trop tardivement. Je sais ne pas être le seul, dans ce village, à éprouver ce regret. On gagne toujours à rencontrer des hommes et des femmes qui portent d’évidence un regard lucide sur ce qui fait sens à la vie.  

     Yves Roudot était un combattant, au sens noble du terme. Il aura, dans sa vie, affronté et surmonté de douloureuses épreuves. Quoi de plus terrible que la mort d’un tout petit enfant ? Cette lucidité l’aura accompagné jusqu’au dernier souffle.

     Ayant eu l’occasion de le rencontrer au début du mois de décembre, je peux en témoigner. Yves Roudot n’attendait pas des visiteurs de la compassion. Tout simplement de la compréhension. Il était alors convaincu qu’il lui faudrait bientôt rendre les armes. La mort n’a pas eu raison de sa dignité.

     Kermouster  avait adopté ce Pleudanielais, alors âgé d’une vingtaine d’années, à la force de l’âge. Kermouster se souvient qu’il aura  été, entre autres, un acteur engagé, au service de son village d’adoption. Yves Roudot aura plusieurs années durant animé l’Amicale des parents d’élèves, fin des années soixante et début des années soixante-dix. Kermouster ne l’oubliera pas.

     


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  • Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

     

    « Salut les Cinglés, pardon les Givrés, je me trompe, les Glacés, euh non, les Blindés, les Arrêts cardiaqués, les Banquisés, les Infarctés, les Dingués de la Digue, les Kermousterés du Ciboulot, Salut des Terriens, Baignaturi te salutant, Ave Cesar, Avé Homard. » Pour une raison évidente, touchant à sa sécurité, je tais le nom de ce lanceur d’alerte  qui, quelques jours avant le basculement de l’année, avait adressé ce message codé aux responsables de l’Amicale de Kermouster. Pour  les mettre au pied du mur de leurs responsabilités.

     En invitant tous les Kermoustériens, je dis bien tous les Kermoustériens, à venir batifoler ce mercredi 1er janvier 2020 aux abords de l’île à Bois, l’AK avait la louable intention de donner encore plus de sel  au principe du « vivre ensemble », mais faisait, en effet, peu de cas des préceptes que d’éminents spécialistes du corps humain n’ont eu de cesse d’émettre depuis Hippocrate. Celui-ci notamment: « Tout corps chaud plongeant à brûle-pourpoint dans l’eau froide risque d’être instantanément un corps mort ».

     Qu’on me comprenne bien ! Tout corps, pour large partie, dévêtu. Car je ne vous apprends rien en rappelant que le pourpoint était une veste matelassée qui couvrait le cou jusque au-dessous de la ceinture. Mais il en va des mots et des expressions : ils sont les jouets de la dérive du temps et des usages.

     Force est, donc, de constater que cette incitation à la prudence n’a pas été retenue et suivie d’effets puisque, comme les années précédentes, le même jour, à marée haute, des « hirondelles de mer », encore plus nombreuses que l’an passé, ont mis le bec dans l’eau. Sans pourpoint. Sans combinaison à base de Néoprène. L’épiderme pour ultime barrière contre le choc thermique. La tradition est désormais bien ancrée.

     Des lecteurs fidèles pourront me reprocher d’être à contre-courant d’écrits antérieurs vantant la « bravitude » de ces baigneurs de l’An nouveau. Mais il en va de la prise de conscience comme de bien  d’autres choses, il peut y avoir du retard à l’allumage. Grand merci à ce lanceur d’alerte de nous avoir rappelé que la raison se doit toujours d’être de saison.

     Fort heureusement, cette première chronique de l’année n’a pas à déplorer, mais il en  fut ainsi les années précédentes, le moindre incident fâcheux. Une température extérieure à 11°, une eau à 11°5. dixit un expert du thermomètre dont je ne permettrai pas, quant à moi, de contester la maîtrise mercurielle. Ce qui revient à dire que le risque encouru par toutes ces personnes, qui n’avaient déjà pas froid aux yeux, était donc minime.

      La chance aura même été au rendez-vous car, à l’instant T, celui de l’immersion, un rayon de soleil déchira, quelques minutes durant, la couverture nuageuse. Suffisamment puissant pour donner à l’estuaire l’aspect d’un loch des Highlands entouré d’un halo diaphane quasi fantomatique. Le son d’une cornemuse ne pouvait que nous conduire à faire cette comparaison. Quant à l’hurluberlu qui voulait nous faire croire qu’il était un descendant en ligne directe de Charles Mackintosh, l’inventeur du tissu imperméable, qu’il se détrompe. Nul n’a été dupe de la farce. Cela dit, un vrai Givré, une vraie-fausse barbe, un vrai bain.

     Passé le temps des ablutions, c’est autour d’un vin chaud titrant 11° - le chiffre du jour -  que ces Cinglés, Givrés et autres Arrêts cardiaqués ont pu, après cette trop brève ébullition cérébrale, recouvrer les plaisirs certifiés de la terre ferme.

     Cela dit, ils n’auront pas été les seuls, loin s’en faut, à vouloir, en cette fin de matinée du premier jour de l’année,  chasser les miasmes d’une nuit plus courte que les autres et, peut-être, chargée en excès de libations. Un bon bol d’air, le nez au vent, ça vous requinque également.

     Cette plongée dans l’absurde, en effet, ne s’est pas faite en catimini. Pour les spécialistes du zoom, l’objectif était clair : fixer l’événement. Nous leur devons d’ailleurs ces images. Qu’ils en soient remerciés.

     Parmi les spectateurs, nombreux sont ceux qui, malgré leur intention initiale, ont finalement battu en retraite. Visiblement pas assez Cinglés pour oublier leur frilosité. Ils ont ainsi fait masse avec ceux qui avaient décidé de faire jouer leur droit de rester en grève, les pieds bien au chaud.  Pas facile, par les temps qui courent, de créer l’unanimité.

     Mais l’élixir « cannellisé » aura eu les vertus requises. Tous les présents ont pu savourer un bon moment de partage et, ainsi, se souhaiter de vive voix leurs meilleurs vœux pour une nouvelle année qui s’annonce prometteuse, en tout cas  pour ce qui est des grandes marées.

     

    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

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    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

     


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  • Nous sommes tous sujets à des illuminations, ces flashs qui, soudain, vous donnent envie de crier « Euréka ! Que n’y ai-je déjà pensé !». Cette nuit de Noël, j’y ai eu droit ? Sont-ce les effets induits de cet élixir partagé en famille,  hier soir, lors du dîner ? Les vignes qui s’étalent sur l’autre rive du Rhône ont autant de vertus que celles qui se flattent d’entourer Châteauneuf-du-Pape. Un soir comme celui-là on ne rechigne pas à faire sauter un bon bouchon. Grâce soit rendu au Pape Clément V d’avoir su convaincre qu’il fallait faire pousser les vignes du Seigneur en ces terres du pays d’Avignon !

    Mais, réflexion faite, je pense qu’il y avait quelque chose de plus profond en moi-même, de plus instinctif,  pour m’amener à sauter du lit, après une courte nuit, à l’heure où l’étoile du Berger s’apprête quant à elle à quitter son service.

    A cette heure là, peut-être étiez vous, vous-même,  en train d’installer, au pied du sapin, les paquets surprises pour vos loupiots. Les nôtres, nos petits enfants,  ont grandi (trop vite) et la tradition en a pris un coup. Pour les cadeaux, point est nécessaire d’attendre le petit matin. Mais bon ! La magie perdure.

    Le Père Noël ? Même quand on n’y croit plus, on ne peut y échapper.

    Coca Cola peut se flatter d’avoir mis le monde dans sa hotte. Si vous l’avez oublié, petite piqûre de rappel. A tort, on continue à dire que c’est cette firme américaine qui a donné la couleur rouge au grand manteau de Santa Claus, avatar de Saint Nicolas, mais il n’en reste pas moins vrai que c’est elle qui lui a donné son aura.

    L’affaire remonte à plus d’un siècle. Chez nous en France, le Père Noël « new look » a commencé à s’infiltrer dans les cheminées au sortir de la Grande Guerre, en 1919. Cela fait donc tout juste cent ans. Autant dire que ni vous ni moi avons pu échapper à son emprise. Cela remonte à quelques années, mais si vous avez su conserver votre âme d’enfant bien des souvenirs ont dû remonter à la surface ces dernières vingt-quatre heures.

    Mais revenons à cette histoire d’illuminations !

    D’accord, il est de bon ton de dire que l’on n’y croit plus à ce Père Noël, désormais symbole d’un monde ô combien consumériste. Et nous avons tant de raisons de ne plus y croire. Mais, est-ce si raisonnable que ça ?

     Si comme le laisse penser cette maxime extraite de l’encyclopédie des citations que l’on attribue à Aristote, « le doute est le commencement de la sagesse », n’est-ce pas faire preuve de sagesse « philosophale » que de douter de notre certitude ?

     N’est-ce pas faire preuve d’honnêteté « intellectuelle » que de nous demander si finalement nous n’avons pas faux sur toute la ligne ?

    C’est en tout cas cette angoissante interrogation qui m’a fait soudainement quitter la chaleur des bras de Morphée. Interrogation à laquelle je pouvais espérer avoir réponse. Je venais de me souvenir qu’à l’heure du « Minuit Chrétien », alors que je m’apprêtais à éteindre l’écran de l’ordinateur, j’avais repéré une information selon laquelle l’équipage de la Station spatiale internationale allait, au cours de cette nuit, pouvoir suivre le parcours du traîneau du Père Noël. Mais la fatigue étant là, il me fallait urgemment me replier sous les draps.

    Cela fait plus de vingt Noëls que cette fameuse ISS, qui rappelons le, passa pile-poil à la verticale du clocher de la chapelle de Kermouster le 12 février 2017, tourne autour de la Terre. A quelque 400 kilomètres au-dessus de notre tête. Depuis lors, elle n’a eu de cesse de traquer le barbu enchanteur. En vain ! Mais est-ce que cette année le grand mystère n’allait-il pas, enfin, être résolu ?

    Illuminations

     Oui, si on en croit l’astronaute américain Andrew Morgan, commandant de bord de la navette « Nous avons la confirmation visuelle que le Père Noël est en train de voyager ». C’est ce que j’ai que j’ai pu lire, ce dimanche 25 décembre 2019, à 8 h du matin, en consultant le site de la station spatiale. Sur le site www.noradsanta.org  nous pouvions  même le voir de nos propres yeux alors que la navette traversait le ciel de France, légèrement au sud de la Presqu’île de Lézardrieux.   Alors oui ! Le Père Noël existe. Du moins, il aura existé le temps d’un nouvel émerveillement.

    Depuis lors la grande aiguille de l’horloge  a fait plus d’un tour. La navette aussi. Puisqu’il lui faut quatre-vingt dix minutes pour effectuer une complète rotation. Aux environs de 9 h 30 elle avait déjà pu contempler de haut le plateau du phare des Roches Douvres. Le temps pour moi d’être revenu à la raison.

    Même si à l’heure où j’écris ces lignes, le traditionnel tweet impulsif de Donald Trump n’a pas encore secoué la planète, tout me laisse à penser que ce message et ces images tombés du ciel, fruits d’un échange entre les deux Russes et trois Américains qui, avec un Italien, composent présentement l’équipage de l’ISS, ne sont que des « fake news ».

    Mais qu’à cela ne tienne ! Que ce désenchantement, qui va peut-être être le vôtre, ne vous gâche en rien cette semaine de festivités.  La dernière de l’année. Ce n’est pas des jours à avoir le vin triste.

    Ici, à Kermouster, à la tombée de la nuit comme dans les heures qui précèdent le lever du jour, le hameau va continuer à briller de mille feux. Cette année, la municipalité a encore mis le paquet, côté illuminations, pour nous faire croire au Père Noël ou, pour le moins, aux bienfaits de la féerie. Le cap de la nouvelle année franchie, les guirlandes s’éteindront. Il en va des illuminations comme des illusions.

     

    Illuminations

     


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