• Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

     

    « Salut les Cinglés, pardon les Givrés, je me trompe, les Glacés, euh non, les Blindés, les Arrêts cardiaqués, les Banquisés, les Infarctés, les Dingués de la Digue, les Kermousterés du Ciboulot, Salut des Terriens, Baignaturi te salutant, Ave Cesar, Avé Homard. » Pour une raison évidente, touchant à sa sécurité, je tais le nom de ce lanceur d’alerte  qui, quelques jours avant le basculement de l’année, avait adressé ce message codé aux responsables de l’Amicale de Kermouster. Pour  les mettre au pied du mur de leurs responsabilités.

     En invitant tous les Kermoustériens, je dis bien tous les Kermoustériens, à venir batifoler ce mercredi 1er janvier 2020 aux abords de l’île à Bois, l’AK avait la louable intention de donner encore plus de sel  au principe du « vivre ensemble », mais faisait, en effet, peu de cas des préceptes que d’éminents spécialistes du corps humain n’ont eu de cesse d’émettre depuis Hippocrate. Celui-ci notamment: « Tout corps chaud plongeant à brûle-pourpoint dans l’eau froide risque d’être instantanément un corps mort ».

     Qu’on me comprenne bien ! Tout corps, pour large partie, dévêtu. Car je ne vous apprends rien en rappelant que le pourpoint était une veste matelassée qui couvrait le cou jusque au-dessous de la ceinture. Mais il en va des mots et des expressions : ils sont les jouets de la dérive du temps et des usages.

     Force est, donc, de constater que cette incitation à la prudence n’a pas été retenue et suivie d’effets puisque, comme les années précédentes, le même jour, à marée haute, des « hirondelles de mer », encore plus nombreuses que l’an passé, ont mis le bec dans l’eau. Sans pourpoint. Sans combinaison à base de Néoprène. L’épiderme pour ultime barrière contre le choc thermique. La tradition est désormais bien ancrée.

     Des lecteurs fidèles pourront me reprocher d’être à contre-courant d’écrits antérieurs vantant la « bravitude » de ces baigneurs de l’An nouveau. Mais il en va de la prise de conscience comme de bien  d’autres choses, il peut y avoir du retard à l’allumage. Grand merci à ce lanceur d’alerte de nous avoir rappelé que la raison se doit toujours d’être de saison.

     Fort heureusement, cette première chronique de l’année n’a pas à déplorer, mais il en  fut ainsi les années précédentes, le moindre incident fâcheux. Une température extérieure à 11°, une eau à 11°5. dixit un expert du thermomètre dont je ne permettrai pas, quant à moi, de contester la maîtrise mercurielle. Ce qui revient à dire que le risque encouru par toutes ces personnes, qui n’avaient déjà pas froid aux yeux, était donc minime.

      La chance aura même été au rendez-vous car, à l’instant T, celui de l’immersion, un rayon de soleil déchira, quelques minutes durant, la couverture nuageuse. Suffisamment puissant pour donner à l’estuaire l’aspect d’un loch des Highlands entouré d’un halo diaphane quasi fantomatique. Le son d’une cornemuse ne pouvait que nous conduire à faire cette comparaison. Quant à l’hurluberlu qui voulait nous faire croire qu’il était un descendant en ligne directe de Charles Mackintosh, l’inventeur du tissu imperméable, qu’il se détrompe. Nul n’a été dupe de la farce. Cela dit, un vrai Givré, une vraie-fausse barbe, un vrai bain.

     Passé le temps des ablutions, c’est autour d’un vin chaud titrant 11° - le chiffre du jour -  que ces Cinglés, Givrés et autres Arrêts cardiaqués ont pu, après cette trop brève ébullition cérébrale, recouvrer les plaisirs certifiés de la terre ferme.

     Cela dit, ils n’auront pas été les seuls, loin s’en faut, à vouloir, en cette fin de matinée du premier jour de l’année,  chasser les miasmes d’une nuit plus courte que les autres et, peut-être, chargée en excès de libations. Un bon bol d’air, le nez au vent, ça vous requinque également.

     Cette plongée dans l’absurde, en effet, ne s’est pas faite en catimini. Pour les spécialistes du zoom, l’objectif était clair : fixer l’événement. Nous leur devons d’ailleurs ces images. Qu’ils en soient remerciés.

     Parmi les spectateurs, nombreux sont ceux qui, malgré leur intention initiale, ont finalement battu en retraite. Visiblement pas assez Cinglés pour oublier leur frilosité. Ils ont ainsi fait masse avec ceux qui avaient décidé de faire jouer leur droit de rester en grève, les pieds bien au chaud.  Pas facile, par les temps qui courent, de créer l’unanimité.

     Mais l’élixir « cannellisé » aura eu les vertus requises. Tous les présents ont pu savourer un bon moment de partage et, ainsi, se souhaiter de vive voix leurs meilleurs vœux pour une nouvelle année qui s’annonce prometteuse, en tout cas  pour ce qui est des grandes marées.

     

    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

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    Des « hirondelles de mer » toujours plus nombreuses

     


  • Commentaires

    1
    Anne
    Samedi 4 Janvier 2020 à 19:34

    Ces hirondelles n'ont meme pas peur , le soleil et le vin chaud ont du les réchauffer .

    Bravo ainsi qu'à l'écrivain qui démarre bien l'année ...

    Louis & Anne 

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