• Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Soleil sur la pluie 

    Dieu s’amuse avec ses pinceaux 

    Aux sept couleurs 

     Une fois n’est pas coutume, puisque c’est par un haïku que s’ouvre cette nouvelle chronique du temps du confinement. Ce samedi, en fin d’après-midi, Claudie, membre émérite du KPH (Kermoustériens passionnés du haïku) a eu le privilège d’assister à l’un des plus beaux spectacles naturels qu’il nous soit donné de voir, l’apparition d’un arc-en-ciel. A fortiori encore plus apprécié quand le phénomène s’en vient à enjamber l’estuaire du Trieux.

    Claudie s’est empressée de fixer ces instants magiques et de traduire son ressenti par ce haïku. Je me devais de vous faire partager ces instantanés. Mais cette image et ce court poème  m’ayant, à leur tour, inspiré, ils vont être à l’origine de cette longue, très longue, divagation dominicale.

    Le ciel couleur grisaille de ce dimanche matin risquant de peser sur cette nouvelle journée de confinement, je me suis, en effet, empressé de prendre le sillage de Claudie, en laissant voguer mon imagination sous le signe de l’arc-en-ciel. Pour échapper à la morosité ambiante de ce dimanche, j’ai mis la voile sur l’océan de la Toile encyclopédique et numérique. En quête de nouveaux savoirs.

    Dieu s’amuse avec ses pinceaux, écrit Claudie. Alors, cap sur la mythologie !  Avec, en arrière pensée, le souhait de pouvoir remonter le courant de l’histoire de la peinture, Dieu ne pouvant être le seul à avoir peint l’arc-en-ciel.

    De ma première escale, dans la Grèce antique, je retiens que les poètes de l’époque prétendaient que l’arc-en-ciel était la trace du pied d’Iris, la messagère de tous les dieux éternels. C’est pourquoi on la représente sous la figure d’une jeune gracieuse jeune fille, avec un arc-en-ciel. Nous lui devons l’irisation.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

    Iris et l’arc-en-ciel (1921). Dessin de l’illustrateur britannique Arthur Racham (1867-1939)

     

    Eclairé sur ce point, j’ai repris le large en remontant le temps. Avec pour journal de bord l’Ancien Testament, la Bible des Hébreux.  On y fait toujours référence. On y parle de l’arc-en-ciel. Et pour une fin bien précise.

    Le Déluge, l’Arche de Noé. Impossible à quiconque d’ignorer de quoi il s’agit.

    Le Déluge. Quarante jours, quarante nuits de colère divine. Pour punir les humains de ne penser qu’au mal. Dieu en est presque à regretter des les avoir créés. Mais, fort heureusement, parmi eux, un homme bon, Noé. Avant de lâcher la bride à son courroux, Jehovah va lui suggérer de construire une arche.

    Noé, son épouse, Sem, Cham, Japhet, leurs trois fils, leurs épouses respectives et un couple d’animaux de chaque espèce furent les seuls à garder la tête hors de l’eau. La mer s’étant pour partie retirée, Noé et sa famille n’eurent alors de cesse de retrouver la terre ferme. Il confia à une colombe le soin de jouer les éclaireurs et, après quelques aller et venues, tous les occupants de l’arche purent remercier le créateur de leur avoir donné cette chance.

    Dieu fit alors une promesse : « Jamais plus hommes et bêtes ne seront détruits par les eaux d’un déluge. Je mets mon arc dans les nuages. Quand apparaîtra l’arc-en-ciel, je le verrai et je me souviendrai de ma promesse

    De par ce vaste monde, il s’en trouvera certains pour dire qu’il arrive à Dieu d’oublier sa promesse. Mais bon, ce ne sont que quelques tsunamis ou inondations par ci par là. La montée des eaux, que l’on nous prédit, n’aura ni la soudaineté ni l’amplitude du Déluge de la Bible. Mais on ne pourra pas dire cette fois que nous ne sommes pas prévenus. Soyons tous des Noé !

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    C’est cette scène qu’illustre le tableau du Napolitain Domenico Morelli (1823-1901), artiste peintre qui apporta sa contribution à la Bible dite d’Amsterdam en 1895. Ce tableau qui représente Noé rendant grâce à Dieu aurait été exécuté en 1901. L’année de sa mort.

    Mais bien avant lui, un Italien du nord, Ambrogio Stefani da Fossani dit Il Bergognone (1472-1523) avait puisé dans l’arc-en-ciel son inspiration. Peut-être avait-il eu vent des travaux sur la lumière de Leonardo de Vinci (1452-1519) selon lesquels ce phénomène avait son explication scientifique. Autant lui redonner sa charge mystique.  Coup de barre, vers Milan !

    Ce n’est assurément pas le moment d’aller goûter aux charmes de la Lombardie, mais la voie numérique nous évitant toute confrontation avec le Covid19, c’est d’un pas allègre que j’ai franchi le porche  de la basilique San Simpliciano. Pour y contempler la fresque du Couronnement de la vierge sur fond d’arc-en-ciel.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Peut-être aurait-il fallu que je m’attarde un peu plus dans les parages  pour souligner l’importance accordée à ce phénomène naturel par la religion, mais cela m’aurait certainement fait dériver et perdre mon cap.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Nouvelle escale à Londres. En plein confinement. Bien que le musée Wallace Collection soit fermé, toujours aidé par la force d’Internet, j’ai pu m’asseoir devant ce tableau de Pierre Paul Rubens. Une œuvre qui date de 1638. L’arc-en-ciel façon baroque. Vu ! Mais pas la peine de prolonger l’escale sur la Tamise. Cap sur ce beau pays de France plongé lui aussi dans le silence.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

     Jean-François Millet 1814-1875) aimait peindre dans la tranquillité. Comme bien d’autres artistes et penseurs de l’époque, il ne serait peut-être pas le dernier à critiquer la façon que l’on a eu de conduire les affaires du monde après lui. Le Printemps, peint entre 1868 et 1873, fait partie des collections du Musée d’Orsay. Il rentre dans le cycle des saisons auquel Millet s’est consacré dans les dernières années de sa vie. Lyrisme et poésie.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    C’est dans cette même veine, qui vous fait passer de l’Académisme au Naturisme via le Réalisme, qu’a travaillé Jules Breton (1827-1906). L’arc-en-ciel au-dessus de Courrières, que l’on peut voir au Musée de la ville Paris, Petit Musée, date de 1855. Quand Paris sera libéré du Coronavirus, il faudra peut-être penser à aller le voir de plus prés. C’est noté !

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Un autre peintre, normand comme Millet, Eugène Boudin (1824-1898), l’un des tout premiers français à saisir les paysages en extérieur. Il aura passé, quant à lui, le plus clair de son temps, bien avant les Impressionnistes à peindre le ciel. Il finit par y rencontrer un arc-en-ciel, en 1873, deux ans avant la mort de Millet.

    Bien qu’ayant manoeuvré dans l’univers des Impressionnistes, je n’y ai point vu d’arc-en-ciel. Mais je l’ai retrouvé avec Emile-René Ménard (1862-1930) et Paul Signac (1863-1935). Deux peintres contemporains, le premier se définissant comme Symboliste, le second, dont Lézardrieux s’honore d’avoir su attirer le talent, comme peintre paysagiste…Pointilliste. Mais c’est à Venise, et non pas sur l’estuaire du Trieux, que Signac aura croqué l’arc céleste. Quant à Ménard, il nous invite en quelque sorte à venir méditer sur une de nos grèves. Mais il nous faudra patienter encore quelque temps pour prendre la pose

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Je pensais, dans cette circumnavigation, découvrir un tableau de Charles Lapicque, dont j’ai récemment évoqué ses recherches sur le spectre chromatique. Mais cela n’a pas été le cas ; Alors j’ai continué ma route. Et j’ai croisé tout d’abord celle de Fernand Léger (1881-1955) dont L'arc-en-ciel, présenté en 1937, rompt avec la poésie du naturel. Peintre Cubiste, certes, mais on le qualifiait aussi de peintre « Tubiste ».

    Avec le Surréaliste Marc Chagall (1887-1985), j’ai retrouvé l’influence du religieux. Son Noé et l’arc-en-ciel, peint entre 1961 et 1966, se veut illustration de la Genèse, Dieu faisant, au travers de cette ellipse, alliance  avec la foi.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Mais c’est avec Pablo Picasso (1881-1973) que j’ai trouvé enfin mon havre de paix. Des colombes, Picasso en aura peint et dessiné  des milles et des milles. Mais, à l’heure où la pandémie jette un voile sur les conflits meurtriers qui continuent à secouer la planète, je trouve qu’il convient de faire un arrêt image sur cette affiche qu’il a conçue pour appuyer le Mouvement pour la paix. On y voit une colombe prenant son envol sur fond d’arc-en-ciel.

     

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    Il n’est pas dit malheureusement que ce sera pour demain que les hommes feront preuve de sagesse. Alors qui sait. Au prochain arc-en-ciel ?

    Ou au prochain arc-en-terre, comme le déclame Guillaume Apollinaire  à travers ce poème écrit par temps de guerre.

     

    Nous sommes ton collier France
        Venus des Atlantides ou bien des Négrities
        Des Eldorados ou bien des Cimméries
        Rivière d'hommes forts et d'obus dont l'orient chatoie
        Diamants qui éclosent la nuit
        Ô Roses ô France
        Nous nous pâmons de volupté
        À ton cou penché vers l'Est
        Nous sommes l'Arc-en-terre
        Signe plus pur que l'Arc-en-Ciel
        Signe de nos origines profondes
        Étincelles
        Ô nous les très belles couleurs

     

    Ce poème fait partie d’un recueil Case d’Armons, publié pour la première fois sur le front au printemps 1915. Recueil qui a été calligraphiée et polycopiée « à la batterie de tir devant l’ennemi. ». Guillaume Apollinaire, rappelons le, Russe d’origine, naturalisé Français a été mobilisé en 1915. Il sera victime en 1919 de la grippe espagnole. Puisse le Covid19 nous épargner un tel désastre humain !

     

     

    L’arc-en-terre, produit sur le sol par la pluie et la rosée, est-il plus pur que l’arc-en-ciel, comme le dit le poète ? A chacun sa réponse.

     

     

                                                                                                                   Claude Tarin

                                                                                                          Dimanche 19 avril 2020

     

      L'arc-en ciel d'un quart d'heure

    Arc-en-ciel et arc-en-terre

     

    La chronique mise en ligne, le soleil ayant enfin transpercé la grisaille, je découvre le mail de Pierrick et Françoise qui nous rappellent, photo à l'appui, prise sous un autre angle,  l'arc-en ciel de samedi. Brassens n'est pas resté insensible  à la beauté de ce spectacle. L'arc-en-ciel d'un quart d'heure n'est effectivement pas une chanson très connue de Brassens .

     

    Alors autant en prendre connaissance. 

     

     

     

    Cet arc-en-ciel qui nous étonne,
    Quand il se lève après la pluie,
    S'il insiste, il fait monotone
    Et l'on se détourne de lui.
    L'adage a raison : la meilleure
    Chose en traînant se dévalue.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Personne ne l'admire plus.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Est superflu.

    Celui que l'aura populaire
    Avait mis au gouvernail quand
    Il fallait sauver la galère
    En détresse dans l'ouragan,
    Passé péril en la demeure,
    Ne fut même pas réélu.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Personne ne l'admire plus.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Est superflu.

    Cette adorable créature
    Me répétait : "je t'aime tant
    Qu'à ta mort, sur ta sépulture,
    Je me brûle vive à l'instant !"
    A mon décès, l'ordonnateur(e)
    Des pompes funèbres lui plut.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Personne ne l'admire plus.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Est superflu.

    Ce cabotin naguère illustre,
    Et que la foule applaudissait
    A tout rompre durant trois lustres,
    Nul à présent ne sait qui c'est ;
    Aucune lueur ne demeure
    De son étoile révolue.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Personne ne l'admire plus.
    L'arc-en-ciel qui dure un quart d'heure
    Est superflu


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  • Seulement quelques pas entre Goas Luguen et la grève de l’île à bois. Un rapide survol de la maison de Kermenguy. Pour les Lézardriviens, l’excellent documentaire sur Brassens, diffusé ce vendredi soir sur France.3, n’aura pas donné la part belle à son vécu sur les rives du Trieux. Ils seront restés sur leur faim. Trop peu nombreuses, trop furtives ces images, qui mettent cependant Kermouster « sous les feux du projecteur » ! Le réalisateur a-t-il pêché par omission ? N’y avait-il pas suffisamment d’autres films amateurs à portée de la main, pouvant illustrer toute cette période bretonne où le chanteur poète aura écrit, en partie, le dernier chapitre de sa vie ?

    Il y a tout juste cinquante ans, Brassens déposait ses valises à Ker Flandry, cette maison camouflée dans l’anse du Craclais. Il a déjà derrière lui plus de vingt ans de carrière. La Bretagne ne lui est pas terre inconnue. Le Paimpolais, Michel Le Bonniec, le neveu de Jeanne, celle qui fut à la fois protectrice et inspiratrice, lui a déjà fait apprécier le secteur.  Ploubazlannec, Loguivy-de-la mer… Il savait pouvoir trouver ici un refuge le mettant à l’abri de sa célébrité. Pour cet amoureux de la tranquillité, indispensable à ce besoin d’accoucher les mots, les quais de Sète, sa ville natale, étaient devenus infréquentables. Ici, il a acquis très vite la certitude que les Bretons n’étaient pas du genre à se comporter comme des groupies. Ker Flandry lui a offert le confinement souhaité.

    Qu’importe les regrets que l’on peut avoir à Lézardrieux ! Ce documentaire a pour lui de tirer un portrait on ne peut plus précis d’un homme tout en sincérité. Brassens n’a jamais triché avec qui que ce soit, à commencer avec lui-même.

    Il n’avait même pas vocation à entrer en scène. Son seul désir, maîtriser l’écriture, d’abord dans le sillage des poètes  « maudits », eux-mêmes héritiers de François Villon, puis dans celui des romanciers. L’écrivain n’a pas eu le succès escompté. Le parolier, si ! Et bien au-delà de ses espérances, puisqu’il lui a fallu défendre lui-même ses textes, guitare à la main, devant un public qui n’aura eu de cesse, dès lors, de s’élargir. Sous une tombe d’un cimetière de Sète repose un grand poète du XXe siècle.

     

    Les mots pour sortir de l'impasse

     

    J’ai déjà eu l’occasion de publier ces images captures d’écran où l’on voit Georges Brassens, marchant en compagnie de son chien sur les grèves de Kermouster. Ce jour là, je saluais la mémoire de Pierre Mulot*, un Lézardrivien d’adoption de longue date que Brassens aura accueilli dans le cercle de ses copains. Ce film repose dans les archives de l’INA.

     

    Les mots pour sortir de l'impasse

    Les mots pour sortir de l'impasse

     

    Ce ne sont pas les occasions qui ont manqué, par ailleurs, d’évoquer le lien que Brassens a établi avec Lézardrieux et ses environs. La Cambuse, mais aussi la chapelle – Eh oui, la chapelle ! - gardent l’écho de ces chansons à message qui ont fait tomber nombre de tabous et qui demeurent toujours aussi percutantes

    L’idée de reparler de Brassens, ce jour, suite à cette projection où tout ou presque a été dit, a jailli à travers un mot qui, de bout en bout, aura été le fil conducteur de cette rétrospective. Ce mot, c’est « l’impasse », l’impasse Florimont, quartier de Plaisance, Paris XIVe, où, alors déserteur du Service du Travail Obligatoire imposé par les Allemands, Brassens aura vécu retranché. Un confinement autrement plus redoutable que celui auquel nous devons faire face. Un confinement qui pour l’heure nous fait redouter d’être dans une impasse.

    C’est dans cette impasse Florimont que le poète s’est structuré. « Une espèce de taudis. Mais j’y étais bien et j’ai gardé depuis un sens de l’inconfort tout à fait exceptionnel. » Dira-t-il.

     

    Les mots pour sortir de l'impasse

     

    Cette impasse et cette bicoque de Jeanne Le Bonniec et de Marcel Planche (L’Auvergnat) seront demeurées le vrai port d’attache de l’ancien voyou sétois devenu artiste exemplaire. Tant par la qualité de son œuvre que par sa dimension humaine.

    Pour sortir de cette impasse, Brassens aura dû batailler. Il a lutté contre lui-même, c’est-à-dire contre ses insuffisances dans la maîtrise de la langue, puis contre ces braves gens qui le vilipendaient pour atteinte aux bonnes mœurs. Mais le « Gorille » aura finalement su convaincre qu’il était avant tout un homme de cœur et que bien des braves gens avaient des choses à se faire pardonner. Comme il nous l'a si bien dit, le roi des cons n’est pas mort.

    A nouveau nourri de cette conviction, il m’a paru nécessaire de me déconfiner ce jour, en me projetant jusque la digue de l’île à Bois. Avec le fol espoir d’y voir son fantôme.

    Que ferait le libertaire Brassens dans de telles circonstances ? On peut penser qu’il outrepasserait la règle et qu’il sauterait par dessus la barrière. C’est toujours risqué de faire parler les morts, mais je prends ce risque, persuadé que je suis que Brassens obtempérerait lui aussi. Par respect pour le monde médical

    Les coliques néphrétiques lui ont pourri la vie, bien avant de vivre des moments de sérénité sur les rives du Trieux. Les blocs opératoires, il en a eu sa dose. Mais à cela va venir s’ajouter un combat plus redoutable. Contre le crabe. Avec le cancer, que les connaissances d’alors ne lui permettront pas de vaincre. La Camarde, qu’il a tant brocardée, aura fini par lui faire rendre raison. Mais ce combat, Brassens l’aura mené avec dignité. Pierre Mulot en aura été le témoin direct puisqu’il sera présent quand Brassens, très affaibli, s’en viendra dire adieu à ses copains de Bretagne.  

    Avant de s’en revenir à Lézardrieux, pour un dernier séjour en 1981, Brassens aura confié son destin à une équipe médicale dirigée par un chirurgien qui l’accueillera ensuite dans sa propriété, pour qu’il s’y rétablisse. Le 22 octobre 1981 Brassens fête son soixantième anniversaire à Saint-Gély-du Fesc (Hérault), dans cette villa du docteur Bousquet. Il y décède sept jours plus tard.

    Ne serait-ce que pour ça, pour la reconnaissance qu’il aura eu tout le long de sa vie envers le monde médical, sans lequel sa carrière aurait pu tourner court, je reste persuadé que Brassens ne franchirait pas la ligne de l’interdit. Certes, tout comme nous il en mesurerait le côté absurde. Pourquoi interdire de boucler la boucle en cheminant sur les grèves ? Ici, dans un endroit où la foule ne risque pas de se précipiter pour se dorer au soleil. Mais peut-être que ses pensées iraient alors à ces gens qui coincés dans un lieu de vie exigu, situé impasse Florimont, n’ont que l’écran de télé pour s’évader. Quoi de plus injuste de voir apparaître sur leur écran des confinés au grand air, sans conteste privilégiés.  

    Brassens aurait eu 100 ans cette année. Peut-être ne serait-il plus en capacité de nous livrer une chanson  sur le thème du confinement. Mais il ne serait pas impossible qu’il se contente d’ajouter un couplet à son Roi des cons.

     

    Non certe', elle n'est pas bâtie
    Non certe', elle n'est pas bâtie
    Sur du sable, sa dynastie

    Sur du sable, sa dynastie 

    Il y a peu de chances qu'on
    Détrône le roi des cons

     

    Il peut dormir, ce souverain
    Il peut dormir, ce souverain
    Sur ses deux oreilles, serein
    Sur ses deux oreilles, serein

     

    Il y a peu de chances qu'on
    Détrône le roi des cons

     

    Je, tu, il, elle, nous, vous, ils
    Je, tu, il, elle, nous, vous, ils
    Tout le monde le suit, docil'
    Tout le monde le suit, docil'

     

    Il y a peu de chances qu'on
    Détrône le roi des cons

     

    J’ai quelques noms sur le bout de la langue, mais bon. Voici ce que pourrait être ce dernier couplet

     

    Que ça se verra prochainement

    Que ça se verra prochainement

    Ce coronavirus ennemi

    Sera plus qu’un con fini

     

    Mais il y a peu de chances qu’on

    Détrône le roi des cons

     

    Que Tonton Georges veuille bien me pardonner…cette intrusion. Mais ce n'est quand même pas être con que d'espérer au plus vite le déconfinement.

     

     

                                                                                                          Claude Tarin

                                                                                              Samedi 18 avril 2020

     

    * Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens, Chronique du 1er juin 2014

     

     

    Haiku au pays du matin calme

     

    Claudie Missenard, que l’on sait rassurée sur son sort puisque toujours en capacité de faire confiance à son odorat (chronique précédente), nous rassure également. Elle conserve cette envie d’exprimer son ressenti, par une maîtrise renforcée du haïku. A l’appui d’une photo de Catherine Gaillemain, elle porte sur les bernaches cravant, qui ne devraient plus tarder à nous quitter, un regard attendri.

    Cet après-midi, il n’y avait qu’une aigrette garzette pour tenir compagnie à quelques goélands argentés sur le plan d’eau de la baie de Pommelin. A chaque heure de la journée, le petit théâtre de la nature change d’allure.

     

     

    La bernache se baigne 

    Dans l’eau glacée d’un matin calme 

    Lui tenir compagnie ? 

     

    Les mots pour sortir de l'impasse


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  • À l’heure où, dans la perspective d’un lointain déconfinement, chacun de nous voudrait bien savoir si, oui ou non, il est ou a été porteur du fameux SARS cov2, le virus au doux nom de code imprononçable, un test simple et gratuit vient d’être inventé, à la portée de tout un chacun.

    Et où ça, le croiriez-vous ? À Kermouster ! Par une équipe de promeneurs locaux sortis faire, à distance réglementaire les uns des autres, le rituel tour de Kermouster par une chaude après-midi de printemps.

    Il se trouve que, sur notre passage, un tracteur épandait généreusement dans un champ de quoi engraisser de belle façon les futurs choux-fleurs. La très forte odeur de lisier qui en résultait est le support de notre test.

    En effet, un symptôme fréquent et des plus remarquables du Covid 19, est l’anosmie, le nom snob de la perte d’odorat. Je vous l’affrme : si dans ces circonstances, longeant ce champ, vous ne sentez rien, c’est que vous êtes ou avez été porteur du virus ! Simple comme bonjour !

    Vous allez me dire que mon test n’est pas fiable, que certains sont malades sans éprouver ce symptôme de perte d’odorat, qu’on peut avoir le nez bouché sans être forcément atteint du Covid 19. Eh bien esprits chagrins, sachez qu’aucun test n’est fiable à 100%, que tous montrent des faux positifs et des négatifs abusifs, le mien comme les autres.

    Et pour ma part, je suis bien contente de posséder ainsi mon propre diagnostic de non contamination au jour d’aujourd’hui, même si longer ce champ si odoriférant fut, il faut bien l’avouer, un moment vaguement désagréable.

     

                                                                                                                                   Claudie Missenard

                                                                                                                         Vendredi 17 avril 2O2O

     

    Une anosmie plus présente chez les femmes

     

    J’ai l’air de plaisanter, mais pas tant que ça. Extrait du Quotidien du médecin, datant du 2 avril dernier :

    "Coordonnée par le Dr Jérôme Lechien, médecin ORL à l’hôpital Foch, et le Pr Sven Saussez, chercheur à l’université de Mons, en Belgique, l’étude implique des professionnels de l’IFOS (fédération internationale des sociétés d’ORL) : 33 médecins ORL et chercheurs de 12 hôpitaux européens. 

    Les premiers résultats portent sur 417 patients présentant une forme non sévère de Covid-19, dont 63 % de femmes. Ces patients présentaient fréquemment des symptômes de la maladie, telles que de la toux, des douleurs musculaires, une perte d'appétit et de la fièvre. Au niveau ORL, les patients pouvaient souffrir de douleurs faciales et d’une obstruction nasale. 

    Des troubles partiels ou complets du goût ont ainsi été observés chez 88 % des patients. Une grande majorité d’entre eux (86 %) ont également présenté des troubles partiels ou complets de l'odorat. Ces troubles de l’odorat apparaissent avant l'apparition des symptômes (généraux et ORL) dans 12 % des cas, pendant l’expression des symptômes dans 65 % des cas ou après dans 23 % des cas.

    « De manière surprenante, les femmes sont nettement plus atteintes par cette anosmie et cette différence liée au sexe est significative sur le plan statistique », constatent les chercheurs. Dans 44 % des cas, l’odorat est récupéré dans un délai de 15 jours. 

    Préconisations de prise en charge 

    À partir de ces observations, les chercheurs préconisent de considérer une anosmie et/ou dysgueusie survenue récemment, chez des patients sans antécédents, comme un symptôme spécifique de l'infection. Ces symptômes devraient d’ailleurs être à la liste des autres symptômes de l'OMS, indiquent les auteurs. Par précaution, ces patients doivent être isolés pour une période minimale de 7 jours. "

     

                                                                                                                                                                C. M.

                                                                                    

                                                                                                  


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  • Evasion printanière

     

    Cela ne peut vous avoir échappé, à vous qui partagez ce privilège d’un confinement au milieu des champs. Même si, lors de votre balade journalière autorisée, il vous arrive de ne pas croiser le moindre regard, Dame Nature ne demande qu’à vous rassurer, à nous réconforter.

    Le printemps est là et bien là. La sève monte dans les troncs. Sur les hautes branches des grands arbres émerge un duvet vert. En bordure des sentiers et dans les jardins, ce n’est que ravissement pour qui sait prendre le temps de le capter. Il ne vous a pas échappé, non plus, que les arbres fruitiers sont porteurs de riches promesses.

    Les cerisiers sont en fleurs. Quelques jours seulement après les célèbres Sakura du Japon. Dans les corolles de pétales blanches butinent les insectes. Ils font leur miel du nectar de ces calices. Bientôt, quand les cerisiers coifferont leur couronne de perles rouges, les merles boulimiques s’en viendront jouer les chapardeurs.

    Il fait bon, par les temps qui courent, profiter de cette période magique. Qu’importe la boucle du jour qui va vous amener à sortir de chez vous ! L’évasion est à portée du regard, aux quatre coins du village.

    A chacun et chacune sa manière de s’approprier le silence du hameau, que des tracteurs et des tondeuses arrivent à peine à déchirer. Le gazouillis des oiseaux est une musique douce. Ce sont assurément des chants d’amour. Quoique ! Le bucolique n’est pas exempt de tragique. La conquête d’un cœur ou d’un territoire engendre bien des querelles et les femelles savent également se défendre bec et griffes. Sous le manteau de Dame Nature, c’est d’abord « struggle for the life ».

    Les quelques gouttes de pluie qui sont tombées dans la nuit de jeudi à vendredi auront fait du bien à la terre. Dans une mare, un merle et un moineau friquet s’offrent une baignade, mais en veillant bien à respecter la distanciation animale.

     

    Evasion printanière

     

    Bien que militant pour un monde apaisé, qu’il me soit permis de vous donner un conseil, quitte à devoir vous mettre en concurrence, donc à faire la nique aux autres. Ce vendredi après-midi, faites étape sur le terre-plein qui offre un large panorama sur l’estuaire ! Mais ne vous attardez pas à contempler le paysage ! En tout cas pas avant d’avoir jeté un œil sur les étagères de la boîte à livres. Celles-ci sont riches de nouveaux titres. Mais il y en a un qui, compte tenu des circonstances, mérite une attention toute particulière, Lune de printemps de la romancière de Bette Bao Lord.

     

    Evasion printanière

     

    Je n’ai pas lu ce roman. Je devrais certainement. Mais je passe mon tour. Car il serait bon qu’il sen revienne après que vous l’ayez lu.

    Les critiques dont j’ai pris connaissance sont élogieuses. Ce livre nous raconte, à travers le personnage de Lune de printemps, la grande saga chinoise de la fin du siècle dernier jusqu’aux années 70. Sur le fil d’une histoire romancée nous est ainsi offerte l’opportunité de porter un regard tout en nuances sur cette Chine qui nous inquiète tant désormais. Entre la tragédie et les valeurs éternelles de l’Empire du Milieu.

    Il serait intéressant de connaître l’avis du lecteur ou de la lectrice qui a déposé ce livre. Et je ne puis qu’inviter celui ou celle qui aura suivi de conseil à en faire autant. Pour pouvoir valider on non les critiques.

    La rubrique « commentaires » de chaque chronique est faite pour cela. Elle vous offre un moyen de vous exprimer. Mais je rappelle au passage que ce blog peut également accueillir des textes évoquant votre propre humeur du jour. Un seul impératif : le respect des autres.

     

                                                                                                       Claude Tarin

                                                                                                Vendredi 17 avril 2020

     

    * En toute fin une chronique un haïku plein de larmes

     

    ** Ulle et Werner Hute, des amis allemands, aujourd’hui confinés chez eux,  que nombre de Lézardriviens connaissent et apprécient, nous invitent à écouter un « opéra des oiseaux », via YouTube. A défaut de pouvoir les repérer dans les taillis et les feuillus, voici un bon moment de partage. Ces volatiles nous offrent une version riche en sonorités de La Flûte enchantée de Mozart. Sur l’air de Papageno l’oiseleur. Un régal !

     

     

    Des chemins au jardin

     

    Evasion printanière

     

    Avec une pensée toute particulière pour tous les Kermoustériens de cœur qui n’ont pu profiter des vacances pascales  pour venir s’y ressourcer, sans oublier toutes ces personnes, ces familles claquemurées dans un appartement au cœur d’une mégapole, ces quelques photos mises en ligne ont pour seul objectif de les persuader que le cycle d’une vie normale reprendra bientôt, comme cela se voit dans la nature qui colore nos jardins et chemins.

    Les fleurs nous le disent.  Ecoutons les ! Tenons bon !

     

    Evasion printanière

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    Evasion printanière

    Evasion printanière 

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    Evasion printanière

     

    Les haïkus de ce vendredi

     Nous devons à Jean-Pierre Rougié un haïku d’hommage au chanteur  Christophe, dont nous venons d’apprendre le décès, dans un hôpital de Brest, suite à une aggravation d’une insuffisance respiratoire.

     Toutes les plages et grèves qui bordent le Grand Bleu conserveront le doux visage d’Aline. Le vent de la nostalgie veillera à ne pas l’effacer. Quelle belle complainte ! Quel beau Prénom !

     

    Les mots sont plus bleus 

    Vent d’hiver souffle en avril 

     

    Aline est tranquille

     

    Evasion printanière

     

    Claudie Missenard, quant à elle , a trouvé l'inspiration grâce  aux larmes du ciel de la nuit. Les escargots, eux aussi, aiment la pluie. Ces mollusques gastéropodes pulmonés ne quittent jamais leur maison, mais ils se confinent au grand air.

     

    La pluie de la nuit

    A fait sortir l’escargot

    Qui boit son gorgeon

     

    Evasion printanière


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  • C’est entendu ! Avec le Covid19, on ne sait plus où donner de la tête. Il y a tant d’avis contradictoires sur le pourquoi et le comment de cette pandémie que l’on en est, dès potron minet, à se faire des cheveux. Blancs ou non. Même ceux qui savent qu’ils sont condamnés définitivement à ne plus avoir un poil sur le caillou se font du mouron sous la boîte crânienne ! Et ce ne sont pas les toutes dernières informations publiées dans la presse qui vont nous rassurer.

    Sortir du confinement, dès l’été prochain, demeure un espoir, mais osera-t-on, au crépuscule,  goûter au plaisir de se promener sous la voûte étoilée, quand les chauves-souris prendront la relève des hirondelles, pour s’en venir gober les insectes en plein vol ? Avec le redoux, elles ne vont pas tarder, si ce n’est déjà fait, à reprendre du service.

    La réputation de nos chauves-souris – 22 espèces en Bretagne, 34 en France – va immanquablement  souffrir de celles que trimballent leurs cousines africaines et surtout chinoises. Oubliés les services rendus dans la chaîne alimentaire ! Haro sur ces petits mammifères, les seuls à pouvoir voler ! La preuve semble scientifiquement établie. Les chauves-souris sont à l’origine d’épidémies provoquées par de méchants coronavirus.

    Pour couronner le tout, comme l’a récemment fait savoir Le Monde, même leur anagramme ne leur est d’aucun secours. En inversant les lettres, chauve-souris devient « souche à virus ».

     

    Même les cauves ne sourient plus !

     Chauve-souris rhinolophe fer-à-cheval (Photo Bruce Patterson, Field Museum, extraite de Réalités Biomédicales)

     

    Les Chiroptères, c’est leur nom générique, forment une grande famille. On dénombre 1400 espèces à travers le monde. En farfouillant sur la toile, j’ai découvert un blog, Réalités Biomédicales, mis en ligne par Marc Gozlan, journaliste médico scientifique, qui vous éclairera plus amplement sur le sujet.

    En préambule de cette lecture passionnante, voici quelques informations que l’on peut déjà retenir.

    - les chauves-souris forment le groupe de mammifères qui hébergent le plus grand nombre de coronavirus.

    - En Chine, ce sont les chauves-souris Rhinolophes fer-à-cheval, qui sont le plus fréquemment porteuses d’une bombe à retardement.

    - Les chercheurs ont pu démontrer qu’une chauve-souris pouvait héberger plus de deux virus en elle.

    - Le coronavirus SRAS- CoV (Syndrome respiratoire aigu sévère) a été identifié pour la première fois en 2003.

    - L’épidémie a sévi de novembre 2002 à juillet 2003 et a touché 29 pays en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud. Elle a débuté dans le delta de la rivière Pearl, dans le Guandong, province du sud de la Chine. 8098 individus infectés et 774 morts seulement.

    - Le Covid19, le SRAS-CoV-2, est le septième coronavirus humain identifié.

    Si l’on a mis en avant le pangolin comme étant l’agent ayant servi d’intermédiaire, Marc Gozlan rappelle que les Chinois et les Vietnamiens sont très friands d’un petit carnivore, la civette palmiste masquée – Au moins elle, elle l’est…masquée ! – que l’on élève à cette fin et que l’on vend sur les marchés. Dans certaines régions d’Asie, on raffole même des excréments de cerises de caféier dont se gave une certaine civette.  On en tire, dit-on, un « excellent » café.

    Il est clair que la Chine se trouve devant un colossal problème. Ne pas bousculer, sans coup férir, une tradition culinaire, tout en améliorant le contrôle des normes sanitaires. Or, d’après certains échos, sur le marché de Wuhan, d’où est parti le Covid19, rien n’a véritablement changé. Cela dit, il n’y a pas que la Chine qui se trouve confrontée à un problème de cette nature..

     

    Même les cauves ne sourient plus !

                                  La pipistrelle de Nathusius, une espèce courante dans la Presqu'île (Photo Bretagne Vivante)

     

    Il n’est pas dit que la lecture de cette prose savante vous aidera à apaiser vos craintes. Les chauves-souris vous donnaient peut-être, bien avant cette pandémie, des sueurs froides quand, au plus chaud de l’été, elles s’en venaient faire du rase-mottes au-dessus du cuir chevelu. La Bretagne étant, par ailleurs, le pays des légendes, s’en viendra-t-on à penser que nos chauves-souris sont des complices  en puissance de l’Ankou, ce vieil homme qui s’en vient avec sa faux trancher les âmes ? L’irrationnel, on le mesure chaque jour, a malheureusement tendance à prendre le pas sur la raison.

    Plus sérieusement ! Accrochons nous à l’espoir de pouvoir profiter bientôt de la belle saison. Point ne sera besoin de porter foulard et casquette. Le masque ou le cache-nez, si ! Probablement ! Les grands et petits Rhinolophes, la pipistrelle de Nathusius, les noctules, le murin à oreilles échancrées, la barbastelle, la sérotine et toutes ces autres espèces qui hibernent dans les forêts, dans les étables, les grottes, les falaises  et autres recoins ne sont pas des vampires assoiffés de sang. Elles ne nous cherchent pas des poux. Elles préfèrent se goinfrer de papillons de nuits.

    Puisque confiné vous êtes, prenez donc le temps de consulter le dossier que la revue Bretagne Environnement a publié en avril 2014.  

     http://gmb.bzh/wp-content/uploads/2015/11/les_chauves_souris_web_V2.pdf

     

    Même les cauves ne sourient plus !

    Répartition de la pipistrelle de Nathusius (Atlas des Mamifères de Bretagne, Simonet 2015)

     

    Pour compléter vos connaissances, voici un autre document intéressant. Il s’agit d’un rapport effectué à la suite d’une étude portant sur les années entre 2013 et 2016. Cette étude a été menée par le Groupe Mammologique Breton. La carte ci-dessus est extraite de ce rapport.

     http://gmb.bzh/wp-content/uploads/2017/05/Etude-de-la-migration-des-chauves-souris-en-Bretagne_RapportFinal_2017VF.pdf

    On gagne toujours à apaiser ses peurs. Les chauves-souris travaillent à notre sécurité alimentaire. Et qui sait, si on ne trouvera pas chez elle  un virus capable de contribuer à la lutte contre le cancer.

    C’est ce que laisse entendre un article récent du journal Le Monde, selon lequel des scientifiques ont trouvé chez des chiroptères des virus Influenza A, des virus grippaux, d’un genre nouveau dont ils rêvent d’en faire des auxiliaires de traitement du cancer.

    La chape de plomb que fait peser sur notre système de santé le Covd19 ne peut nous faire oublier qu’il y a d’autres pathologies à combattre. D’où l’intérêt qu’il y a à ne rien faire qui puisse dégrader cette situation. Confinons nous, même si cela nous coûte !

    Allez ! Soyons en quand même persuadés ! Bientôt, nous retrouverons tous le sourire.

     

                                                                                                                    Claude Tarin

                                                                                                         Jeudi 16 avril 2020

     


    Les haïkus de ce jeudi

     

    Un peu à la manière d’une colonie de pipistrelles de Nathusius s’en retournant au nid, des haïkus en provenance du jardin de Claudine Vanlerenberghe sont venus se loger dans ma boîte mail.  

     

    Bourdonnement sur la glycine 

    Odeur sucrées des fleurs tièdes 

    Midi au jardin 

     

    xxx

     

    Sous la feuille dentelée 

    La chenille se tortille 

    Fléau ou espoir de papillon? 

     

    xxx

     

    Sur les pierres chaudes de la terrasse 

    En colonnes continues 

    L’armée des fourmis s’affaire

     

    xxx 

     

    Sous l’ombre tiède de la tonnelle 

    Dans un piqué vrombissant 

    Le moustique attaque 

     

    xxx

     

    Sur le gravier de l’allée 

    Lourdement chargé de son butin 

    Le scarabée cherche en vain un refuge 

     

    A ce vol en escadrille, s’ajoute un haïku d’une tout autre nature. Celui-ci nous vient de chez Jean-Pierre et Elisabeth Rougié. Je ne serais pas étonné que ce dernier fasse le buzz au pays du haïku roi.

     

    An oabl zo glas

    Brav-mat zo an amser

    Berzhet eo ar mor

     

    Traduction: Le ciel est bleu, très beau est le temps, interdite est la mer

     

    Vous qui ne vous êtes pas encore soumis à cette épreuve divertissante, je vous encourage vivement à rejoindre le KPH, le club des Kermoustériens Passionnés de Haiku.


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