• Quand Kermouster sert à calculer l'azimut

    On vous donne tout de suite la réponse à la question posée sur l’affichette. L’azimut du château d’eau de Ploubazlanec est de 140°, calculé à partir du point de vue de Kermouster. Pour avoir tendu l’oreille lors du passage de concurrents, on se doit d’apporter quelques correctifs. Pour plusieurs participants de ce rando-challenge, organisé, ce dimanche 12 avril, par le comité départemental de la fédération française de randonnée, le relevé ne se montrait pas aussi affirmatif. Les boussoles ne chantent pas toutes à l’unisson.   Leurs aiguilles aimantées peuvent avoir été altérées, ne serait-ce que par la présence, précédemment dans la même poche, d’un téléphone portable. Mais à dix degrés près, en moins ou en plus, c’est bien un angle d’environ 140° qui se dessine par rapport au Nord magnétique, à partir de Kermouster.

    On l’aura cependant compris. ! Pour les participants de cette épreuve, là n’était pas l’essentiel. Il s’agissait avant tout de prendre plaisir à se dégourdir les jambes en famille ou entre amis, sur une boucle d’une vingtaine de kilomètres pour le plus long parcours, qui intégrait le hameau dans  son extrémité sud. Un plaisir d’autant plus intense que le soleil était au rendez-vous.

    Un léger vent frais ne pouvait taire cette certitude : cette fois, le printemps est bien en train de s’installer. Pour s’en persuader, il suffisait de lever le nez au ciel pour apercevoir des hirondelles. Elles sont en effet de retour. Et sur les talus le colza  et la primevère illuminent le paysage.

    Un air de vacances souffle sur Kermouster. Mais que cela ne nous empêche pas de tirer profit de l’événement pour approfondir nos connaissances.

    Tenez, par exemple ! Qui a inventé la boussole ? De sources sures, les Chinois. Hé oui : Déjà eux ! Et là, pas question de dire qu’ils ont copié. Le rôle des Arabes se limiterait à un simple transfert de technologie. Par contre, c’est bien de leur langue que provient le mot azimut, via l’espagnol acimut. En arabe cela s’écrit   السمت  (source Wikipedia) et se prononce as-simt. Comme quoi la culture est comme l’océan. Elle se nourrit d’apports multiples et successifs.

    Quand Kermouster sert à calculer l'azimut

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  • S'inscrire dans le sens de la marche

    En avril ne te découvre pas d’un fil. Le dicton se vérifie cette année. Mieux valait, en effet,  avoir enfilé une petite laine ce lundi 6 avril pour pouvoir assister au lever de soleil entre la pointe de l’Arcouest et l’île de Bréhat. Cela dit, pas le moindre nuage. Un disque jaune incandescent qui s’élève au-dessus d’une ligne d’horizon bien dégagée. Sublime ! La photo s’imposait. Et tant pis si la poésie de l’instant se trouve altérée par ces fils électriques dont on ne discutera pas l’utilité, mais qui gâtent incontestablement le paysage.

    Nous n’allons pas ce jour rouvrir le dossier de l’enfouissement du réseau, trop conscients que nous sommes des priorités auxquelles  doit faire face l’équipe municipale par ces temps de restrictions budgétaires. D’ailleurs, cette question n’a pas été posée à Monsieur le maire, lors de sa nouvelle permanence à Kermouster.

    Ce samedi 4 avril, Marcel Turuban a été saisi de doléances somme toute plus acceptables compte tenu de leur impact financier. Pourquoi, par exemple, ne pas mettre à profit les travaux de revêtement de la route de Kerarzol pour améliorer celui de la rue de l’Ecole, au moins  sur toute la partie allant du carrefour avec la rue de l’île à bois jusque l’esplanade devant La Cambuse ?

    Le maire a également pris note du désir des riverains de voir les services de la commune s’impliquer dans l’entretien de l’espace vert qui ouvre sur le panorama de l’estuaire. Il a, par ailleurs,  écouté avec attention les suggestions des Kermoustériens qui souhaitent redonner vie à des chemins de randonnée. A Lanmodez, la commune vient, quant à elle, de délier les cordons de sa bourse  pour améliorer l’existant. Il est vrai qu’elle va accueillir ce 12 avril les participants de la rando-challenge départementale.  Une opportunité qu’il convenait de saisir. Il faut s’inscrire dans le sens de la marche.

    Cette question des chemins de randonnée est, en effet, un axe fort du développement économique pour la Presqu’île. D’où la présence de l’Office de tourisme au 9ème salon du randonneur à Lyon. On se doit d’espérer qu’un jour la Presqu’île dans son ensemble   puisse, grâce à cela,  prendre toute sa place dans ce rang d’honneur des sites remarquables.

    Si dans notre précédente chronique nous vous invitions à lever le nez au ciel pour découvrir, via votre ordinateur, les « piliers de la création » nichés dans l’infini, à des millions d’années lumière, revenons un instant, avant de conclure,  sur ce majestueux lever de soleil de lundi dernier. Pour préciser, comme le montre la photo ci-dessous, qu’il suffisait de tourner la tête pour contempler une lune ronde et blanche, heureuse de se présenter sous ses plus beaux atours. Plus question d’éclipse à cet instant. Dans la quiétude d’un hameau qui se réveille, ce face à face entre les deux astres  qui nous sont les plus familiers constitue assurément un spectacle de toute beauté.

     

     

     

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  • La tentation...d'une éclipse

    La nébuleuse M 16 dite "Piliers de la Création" dont le télescope Hubble, qui tourne sur orbite terrestre depuis vingt-cinq ans, nous a révélé l'existence en 1995. L'image ci-dessous a été saisie en 2014. (Photo Nasa/ESA/HHT/C&E)

    Dans le jargon journalistique, il y avait de la « matière » à traiter ces jours derniers. Pensez donc ! Une éclipse du Soleil, une « marée du Siècle » et par-dessus le marché des élections cantonales nouvelle formule. Et pourtant, ce blog est resté muet jusqu’à ce mardi 31 mars. Il en va de la motivation comme de la pression atmosphérique. Il y a des hauts et des bas, sans que l’on puisse parfois en expliquer précisément le pourquoi.

    L’éclipse du 20 mars dernier n’a pas tenu ses promesses. A cause de cette épaisse couverture nuageuse qui couvrait toute cette frange du littoral. Certes,  une heure durant, la luminosité a baissé, mais rien de bien spectaculaire. Pourquoi vouloir alors raconter l’invisible ?

    La marée ! Là encore, la montagne a accouché d’une souris. Malgré de forts coefficients (119), le flot ne s’est pas fait submergeant. A basse mer, on s’est certes rapproché du zéro des cartes et les paniers des pêcheurs à pied ne sont pas restés vides, mais six heures plus tard la notion de marée du siècle faisait un flop. A part quelques éclaboussures de vaguelettes, la digue qui relie l’île à Bois est demeurée praticable à l’étale. Bref ! Circulez !  Il n’y a rien à voir !

    Les élections ! La tentation de donner notre grain de sel n’a pas manqué, mais nous avons préféré céder à celle…de l’éclipse. Celles et ceux qui nous font l’honneur de nous lire depuis la création de ce blog ont déjà certainement su le faire entre les lignes et savent donc de quel côté penchent nos convictions. Le scrutin étant clos, nous reprenons le droit à commenter.

    La démocratie a parlé. Le verdict est sans appel. Les vaincus doivent s’interroger sur les raisons de leur défaite. Quant aux vainqueurs, il va leur falloir très vite oublier les bulles de Champagne pour se coltiner les réalités d’un terrain qui se dérobe de plus en plus sous les pieds des politiques.

    Plus que jamais France rime avec défiance. Il y a urgence à rétablir la confiance entre l’élu et le citoyen. Le militant pleure ou se félicite, le citoyen non encarté, quand il s’est exprimé, n’a pas donné quitus, il a le plus souvent choisi par défaut. Au point même d’accorder sa voix à ceux qui nous invitent à renverser la table, à ceux qui nous assurent qu’ils laveront plus blanc que blanc. Coluche nous faisait rire en ce moquant des réclames de lessives, mais cette grande lessive que préconisent les partisans d’une France « médiévale », qui en appellent aux cendres de Jeanne d’Arc, porte en elle un danger extrême.

    Nous sommes nombreux (trop ?) à avoir grandi avec les « Trente Glorieuses », c'est-à-dire dans ces années d’après guerre qui nous ont révélé les horreurs du populisme, du fascisme et du nazisme. Dans leur grande majorité, nos parents ont adhéré aux valeurs de la Résistance. Des valeurs qui ont redonné du lustre aux frontons des édifices publics : Liberté, Egalité, Fraternité.

    Face à un monde en mouvement, il nous a fallu apprendre à vivre sans empire, ce pré carré qui nous a permis d’être ce que nous sommes encore, citoyens d’une des plus puissantes économies. Mais le mouvement s’est accéléré et a basculé tous nos repères. Le monde est un vaste puzzle. Ce monde de déchirures suinte à travers nos écrans. Ce monde « anxiogène » nous tétanise, au point de nous faire perdre toute lucidité. La tentation du repli est une réalité, mais elle est suicidaire.

    Personne n’est véritablement capable de décrire le monde que connaîtront nos petits-enfants quand ils auront atteint l’âge de la retraite. Celui que nous vivons présentement, même au sein d’un continent privilégié, génère plus d’angoisse que de satisfaction. Les craintes que nous éprouvons pour nos enfants et petits-enfants ne doivent pas, cependant, nous amener à fuir notre responsabilité. Nous ne sommes pas que des spectateurs d’un monde « en pleine déconfiture ». Nous sommes tous acteurs de ce monde. Il ne suffit pas de déléguer un pouvoir à des élus. Il faut, là où nous sommes, avec les moyens qui sont les nôtres, demeurer vigilant mais coopératif et solidaire. Le vivre ensemble ne doit pas devenir une formule creuse, vide de sens. Malgré nos différences d’appréciation sur la méthode pour conduire les affaires, nous avons tant de choses à faire ensemble pour que le hameau, le village, la presqu’île, le département, la région, le pays, l’Europe et, pour finir, la planète entière finissent à faire taire les peurs et les craintes.

    Arrêtons d’avoir peur avant d’avoir mal ! Agissons pour mettre en synergie nos compétences, car chaque homme, chaque femme a la faculté d’apporter sa pierre à l’ouvrage ! Puisons à la source de la dignité ? Mais surtout, donnons à nos petits enfants cette part de rêve sans laquelle les difficultés du parcours paraissent insurmontables.

    Le monde que nous leur avons donné est à des années « lumières » de celui dans lequel nous avons grandi. En un peu plus d’un demi-siècle, nous sommes passés du poste à galène à la tablette numérique. Ce monde là, ils ne l’ont pas choisi. Nous l’avons créé. La Planète est devenue un gros village. Nous n’occultons en rien les effets pervers que peuvent générer les nouvelles technologies mais rien ne sert de les diaboliser à l’extrême. Accompagnons nos chères têtes brunes, rousses  et blondes pour leur apprendre non pas à les manier – ils sont instinctivement plus habiles que nous -  mais à les maîtriser, c’est-à-dire savoir en tirer profit pour se construire une personnalité curieuse et passionnée. Et n’en déplaise aux tenants des contes d’Andersen, le rêve reste à portée de la main avec ces outils modernes qui permettent même à l’œil de contempler ce qu’il lui est impossible, par exemple, de pourvoir regarder à cause d’une présence nuageuse. Regarder une éclipse de soleil sur son écran c’est aussi s’ouvrir le chemin du rêve.

    Dans un monde soumis au productivisme, il convient de défendre le droit d’avoir « la tête dans les nuages ». Le droit au rêve est un droit fondamental de l’humanité. Et ce rêve il peut nous porter jusqu’aux « piliers de la création ». En avril prochain, le télescope  spatial Hubble fêtera sa vingt-cinquième année en orbite terrestre. On lui doit une masse impressionnante d’images de toute beauté. Si vous n’avez pas encore eu ni le temps ni la curiosité de consulter les sites qui suivent ce qui se passent à des millions d’années lumière de la Terre, n’hésitez plus à le faire ! C’est aussi, sinon plus, fantastique qu’une éclipse du soleil. C’est une invitation à nous transcender. Là encore, il ne sert à rien de se voiler la face, de faire comme l’autruche  - Mais pourquoi se cache-t-elle la tête ? Qui peut nous le dire ? – pour ne pas regarder cette réalité cosmique dont la Terre, réduite à son niveau de grain de sable, est partie intégrante. C’est tout simplement « vertigineux ». Il est vrai à mille et une années lumière de nos préoccupations quotidiennes.


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  • Ce jeudi 5 mars, La Cambuse se sera faite cocon. C’est en effet dans la salle attenante au bar que l’association Le Papillon de la Presqu’île a en quelque sorte, après deux bonnes heures d’échanges,  quitté sa forme chrysalide pour prendre son envol. Il y avait là une trentaine de personnes venues des quatre coins du territoire, pour mettre la dernière main à ce projet. Cette association sera officiellement déclarée le 19 mars prochain, après la réunion du conseil d’administration, à Pleudaniel. Ce jeudi, il s’agissait de l’assemblée constitutive. Les membres du conseil d’administration vont finaliser la déclaration en préfecture, construire l'organisation et mettre au point le fonctionnement et le calendrier. Le Papillon de la Presqu’île se donne pour objectif « de favoriser les liens entre les habitants de la Presqu’île, en initiant ou en soutenant les projets visant à renforcer la vie sociale et culturelle ainsi que le développement local. » 

    D’aucuns s’étonneront peut-être du choix du nom. N’aurait-il  pas été plus sage de s’en tenir à une appellation plus classique, donc plus parlante,  telle que « Association de défense de… » ou « Association de sauvegarde des… » ?  Et puis le papillon n’a-t-il pas pour caractéristique d’être éphémère, ce qui, avouons-le, paraît contradictoire avec une démarche qui entend s’inscrire dans la durée ? Ces arguments - on ne peut plus recevables -   ont été exprimés au cours des débats. Les initiateurs du projet ont su trouver la parade pour justifier leur choix.

    Le dessin ci-dessus, qui sera en quelque sorte l’emblème  de cette nouvelle association, a pour intérêt de bien situer les enjeux. Il se trouve en effet que le contour de la Presqu’île offre une similitude avec une aile de papillon. Ne serait-ce que pour cela, l’idée de recourir à ce concept  du lépidoptère n’est en rien saugrenue. Mais surtout, derrière l’image, il y a le symbole. Celui d’une volonté de bien faire, d’agir dans l’intérêt général, c’est-à-dire pour tous les secteurs de la Presqu’île.

     Cette nouvelle association entend réaliser un inventaire des talents, des savoirs, des compétences et des bonnes volontés. Elle va assurer un repérage des initiatives et des projets émanant du territoire.  Elle papillonnera donc, un peu à la manière de cet insecte ailé qui s’en vient pomper, grâce à sa longue trompe, le nectar dans les corolles des fleurs, mais qui, sans le savoir, lui, contribue, comme les abeilles, à la pollinisation de notre environnement. Le Papillon de la Presqu’île  n’entend pas se substituer à telle ou telle association qui butine le terrain depuis longtemps déjà. Elle souhaite agir dans la transversalité, comme un facilitateur, pour renforcer le mouvement. Son nectar, c’est celui de la solidarité et de la cohérence globale d’un développement local. Parmi bien d’autres sujets de fond , cette nouvelle association se montre, par exemple,  d’emblée réceptive aux attentes des écoles.

    Une école, c’est en quelque sorte une ruche bourdonnante dont on tire le miel de demain. Sans école, un bourg peut mourir ou, pour le moins, sombrer dans une profonde léthargie. Les Kermoustériens qui sont nés dans le hameau savent de quoi il en retourne. Ici l’affaire est définitivement entendue, mais ailleurs, sur la Presqu’île, le danger menace. L’école du bourg de Lézardrieux ne vient-elle pas de subir une forte bourrasque ?

    Il est évident que les élus qui vont bientôt avoir la charge de diriger notre nouveau canton auront pour première priorité le devoir de tout faire pour que le territoire redevienne, lui aussi, terre d’emplois. Le chômage est notre frelon asiatique. Pas de boulot, moins de classes. Souffle alors le vent de la désertification ! La tâche s’annonce  rude pour les futurs conseillers départementaux  Mais la survie d’un territoire ne repose pas sur les seules épaules de celui et de celle qui seront sortis vainqueurs des urnes. Le vivre ensemble repose sur la capacité de tous à labourer le terrain pour espérer faire renaître les fruits de la sérénité. Défendre une école passe aussi par un soutien effectif et constant. Le Papillon de la Presqu’île, association ouverte à tous,  ne restera pas à l’écart de ce combat, un parmi tant d’autres. Le culturel, qu’on se le dise une fois pour toutes, est l’un des meilleurs ingrédients de la cohésion sociale.

     


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  • Une suggestion qui mérite d’être prise en compte

    « Pourquoi aussi ne pas renouveler l'exposition des peintres locaux, célèbres ou amateurs qui s'était tenue à Kermouster en 2013 ? Elle avait plu, permis de rappeler des souvenirs, d'échanger, et je crois que beaucoup d’œuvres sont restées dans les placards. »  Telle est la suggestion émise par Elisabeth Le Deut, suite à notre précédent article appelant nos élus locaux à prendre en considération le souhait de voir se tenir à Lézardrieux une exposition patronnée par l’association « Couleurs de Bretagne ». Cette suggestion émane d’une personne qui s’adonne elle-même à la peinture et dont nous reproduisons ci-dessus un des tableaux exposés à Kermouster dans le cadre du « Lézardrieux des peintres » durant l’été 2013.

    Pour ce qui nous concerne, cette suggestion nous permet d’abord de concrétiser une intention restée lettre morte. Suite à cette exposition d’il y a deux ans, et qui, comme le rappelle très justement Mme Le Deut, avait suscité un réel engouement, nous projetions de la prolonger en la revisitant, tableau par tableau, pour mieux en souligner l’intérêt. Nous avions engagé des démarches auprès d’un certain nombre de personnes ayant accepté de prêter des tableaux pour qu’elles nous en restituent la genèse. Hélas,  nous n’avons pas su y donner suite. Nous saisissons ici l’opportunité d’y remédier, pour partie puisque ne reposant que sur un seul tableau.

    Nous avions ainsi découvert que cette peinture d’Elisabeth Le Deut  n’était pas un pur produit de l’imagination. Il fut un temps, à Lézardrieux comme dans de nombreuses communes, il était de bon ton pour un mariage de quitter l’église en cortège après la bénédiction du curé, comme en témoigne cette photo archive familiale à partir de laquelle Mme Le Deut a réalisé son tableau.  Cette toile s’inscrit pleinement dans le sillage des peintres dits naïfs. « Cette confrérie des peintres aux mains éblouies, en France à côté de nos portes, mais également au Brésil, aux États-Unis, en Haïti à saint soleil sont les artistes de la grande espérance, les jardiniers miraculeux qui, pour le spectateur, font pousser des fleurs sur le béton » On prête cette citation à André Malraux qui fut en charge de la Culture sous la présidence du général de Gaulle. Mme Le Deut nous offre ici, incontestablement,  une vision originale, colorée pour ne pas dire exotique, de la grande place du bourg.

    Mais revenons à la suggestion de cette dame ! Animés par cette conviction que la création artistique est un vecteur essentiel dans le renfort du lien social, nous approuvons, d’emblée, cette idée. Reste bien évidemment à la mettre en musique, ce qui revient à interpeller à nouveau nos élus, de Lézardrieux comme ceux des communes voisines car, quitte à renouveler la démarche, il conviendrait d’en modifier légèrement l’angle d’attaque en l’élargissant par exemple à l’ensemble de la Presqu’île. Au risque peut-être de voir la salle d’exposition de Kermouster mise sur la touche. En 2013, Thérèse Jamet, alors en charge de l’action culturelle au sein de l’ancienne municipalité, avait dû se résoudre à éliminer un certain nombre de tableaux compte tenu de la relative exiguïté de cette salle. Mais qu’importe le flacon pourvu qu’on en ait l’ivresse. Il se trouverait bien sur la presqu’île un lieu suffisamment grand et adapté  pour accueillir une telle manifestation dont l’un des principaux intérêts, nous insistons sur ce point, est de jeter une passerelle entre des artistes confirmés ou non et un public éclairé ou non. A cette question – Qu’est-ce que l’Art ? – Léon Tolstoï (1828-1910) répondit : « L’art n’est pas une jouissance, un plaisir ni un amusement, l’art est une grande chose. C’est un organe vital de l’humanité qui transporte dans le domaine du sentiment les conceptions de la raison.» (Cf. Qu’est-ce que l’art ? Léon Tolstoï Editions Presses Universitaires de France, collection Quadrige). Si Tolstoï le dit, n’en doutons plus !

     

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