• Un « bœuf » de qualité à La Cambuse

    Côté météo, dimanche dernier ; il faisait  bon traîner ses guêtres. Notamment aux abords de La Cambuse. Un joyeux groupe avait investi les lieux pour pique-niquer à même la terrasse. Rien de surprenant, nous direz-vous. L’endroit est apprécié pour son ouverture grand-angle sur l’estuaire du Trieux. Casser une croûte devant un tel panorama, c’est du « trois étoiles » assuré.  Mais avec cet aréopage venu des quatre coins de la presqu’île, il était dit que les choses n’en resteraient pas là. Après s’être rincé la dalle et avoir étanché leur soif de souvenirs, ces visiteurs d’un jour se sont engouffrés dans l’arrière salle du café-épicerie pour « faire un bœuf ». Tout avait été assurément  minutieusement préparé pour donner à leurs retrouvailles tout le relief espéré. Une sono, une contrebasse, un violoncelle, des guitares, un accordéon diatonique, un saxophone, une clarinette basse et même un ukulélé, sans oublier les cordes vocales car, qu’on se le dise, chez ces gens là, Monsieur, on sait chanter. Ici-même, nous avons déjà eu l’occasion de commenter la prestation offerte par le groupe musical Coquillages & Crustacés, le 7 décembre 2013. La Cambuse s’était donné, ce jour-là,  un air de  cabaret Rive-Gauche. Bis repetita en ce dimanche 26 octobre. 

    Une semaine jour pour jour après un excellent duo de musiciens acoustique funk, c’est autour de ce « quintette » déjà bien connu dans le secteur que s’est déroulé, au fil des improvisations, un concert - n’ayons pas peur des mots !- de très haute qualité. Un concert ? Plus que ça ! Un spectacle, libre et gratuit, où l’humour conjugué au talent aura tenu sa place de bout en bout. Presque quatre heures durant, Anne-Françoise, Catherine, Colette, Françoise, Michèle, Nadine, Christian, Francis, Marc, Michel, Pierre, René et toutes celles et ceux dont on n’a pas pris le temps de noter les noms ont décliné un répertoire qui n’a pas vieilli d’un pouce et qui, comme de jeunes oreilles nous le laissent espérer, ne tombera jamais dans la ringardise.

    N’ayant malheureusement pas pu nous incruster du début à la fin, nous ne sommes pas en mesure de faire un inventaire exhaustif de ce répertoire remis au goût du jour. Ces « envahisseurs – la salle était comble, le spectacle étant, qui plus est, ouvert à qui le voulait – ont, outre leurs talents respectifs, assurément de la classe côté savoir-vivre, car ils ont tenu à honorer leurs hôtes en leur dédiant une chanson sur l’air des Champs Elysées, dont la création par Joe Dassin remonte à la fin des années soixante.  Promis, juré ! Dès que nous aurons récupéré cette nouvelle version « Cambuse »,  nous la mettrons en ligne.

    Tout le reste aura été du même tonneau. Un savoureux cocktail d’émotion et de franche rigolade. Le tout dans un climat au diapason de cet été indien qui semble ne pas vouloir tirer sa révérence. Il ne pouvait être question, ce jour là, ni de pluie, ni d’un arc-en-ciel au-dessus de l’estuaire, mais l’eau a perlé au coin des paupières quand, au son de l’ukulélé, résonnèrent les premiers accords du célébrissime Somewhere over the rainbow du chanteur hawaïen Israël Kamakawiwo’ole, plus connu sous le nom de Iz. Décédé en 1997, ce chanteur s’était largement inspiré d’une chanson écrite dans les années 1930 pour Judy Garland et qui parlait des espoirs et des rêves d’une jeunesse aspirant à un monde idéal d’amour et de joie. Passons !

    Emotion de nouveau, nous a-t-on assuré, avec une transposition du Chez Laurette  de Michel Delpech  en Chez Colette  à l’adresse de Colette et  Bruno, son mari, les instigateurs de cette journée. On nous a également dit grand bien de l’interprétation des Passantes, l’une de nos compositions préférées de l’incontournable Georges Brassens.  Mais il nous paraît vain de vouloir établir un quelconque palmarès car ce serait trahir à coup sûr l’esprit de ce rassemblement. Pour autant, nous ne résistons pas à l’envie de dire le plaisir qui fut le nôtre de réentendre le groupe Coquillages & Crustacés nous interpréter La violoncelliste, une chanson mise en musique par Claude Normand sur un texte de Jean Le Seyeux et Albert Willemetz, créée par les Frères Jacques. Anne-Françoise, Catherine et Colette, cela dit sans la moindre flagornerie, donnent, comme leurs glorieux aînés aux collants noirs, toute la saveur requise à cette mélodie qui démontre que les mots et les notes sont faits pour s’entendre. A la subtilité d’un texte se sera ajouté un comique de situation quand, à la suite d’un coup d’archet quelque peu intempestif, la violoncelliste, en l’occurrence René le violoncelliste, verra sa perruque blonde lui tomber sur les yeux. La salve des applaudissements n’en sera que plus fournie.

    Si comme le laisse entendre cette chanson, la musique détruit les cœurs des demoiselles, il n’en reste pas moins vrai, et cela est aussi affirmé dans le texte, qu’elle adoucit les mœurs. Ce dimanche après-midi, le plaisir du vivre ensemble était au rendez-vous de La Cambuse.

     

     

    Un « bœuf » de qualité à La Cambuse

    Un « bœuf » de qualité à La Cambuse

    Un « bœuf » de qualité à La Cambuse


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  • L’eschscholtzia fleure bon la Californie

    Disons le tout de suite, Kermouster n’a pas vocation à rivaliser avec la « vallée de l’antilope » de la Californie ( Antelope Valley, http://en.wikipedia.org/wiki/Antelope_Valley ), haut lieu de la culture de l’eschscholtzia, mais cette herbacée à la fleur orangée sur fond d’estuaire nous offre un bon prétexte pour évoquer - nous allions écrire délirer – une histoire se rapportant à cette papavéracée que l’on appelle communément « pavot de Californie ». Quoi de mieux qu’une fleur pour saluer l’arrivée de l’automne !

    Cette fleur doit son nom au  poète Adelbert von Chamisso (1781-1838). D’origine française, cet écrivain a fait carrière dans l’armée prussienne. Botaniste par passion, il va se trouver embarqué en 1815 pour un tour du monde, sur un brick russe, le Rurik, un navire de 180 tonneaux commandé par le navigateur explorateur Otto von Kotzebue (1787-1846). Sur ce navire de la marine impériale Chamisso va faire la connaissance d’un médecin botaniste et naturaliste germano-balte, Johann Friedrich von  Eschscholtz (1793-1831). L’expédition, après avoir franchi le cap Horn remontera vers le nord Pacifique. On imagine dès lors que c’est en découvrant sur le continent du Nouveau Monde ces étendues de fleurs vivaces que le poète a eu l’idée d’honorer son compagnon d’aventure, en leur donnant pour racine étymologique son patronyme. A noter que l’on a adopté deux écritures pour ce nom de fleur. Dans un cas on délaisse le t entre le l et le z, ce qui, de notre avis, ne facilite aucunement la prononciation de son nom.

    Nous nous sommes contentés de « dévorer des yeux » ces fleurs de pavot californien. Mais, cette plante peut se manger. Les Amérindiens s’en servaient pour soulager les maux de têtes et les douleurs dentaires. L’eschscholtzia california a des vertus. C’est un sédatif et un anxiolytique. Elle apaise la nervosité et l’anxiété légère. Elle permet de traiter les troubles du sommeil. Et, à bien lire les notices qui lui sont consacrées, elle n’engendre aucune accoutumance.

    Depuis le 6 mars 1903, cette espèce de coquelicot – le « Poppy » selon le terme local -  a l’honneur de figurer sur l’emblème de la Californie. La requête de la California State Floral Society, déposée le 12 décembre 1890, aura mis une dizaine d’années pour être prise en compte. Soixante dix ans plus tard, le pays des séquoias géants, qui a toutefois conservé son drapeau à l’ours, décidera de fêter chaque 6 avril le « Poppy Day ».

    Evoquer l’histoire de l’eschscholtzia, nous amène à mettre l’accent sur des réalités historiques qui soulignent le rôle qu’ont joué les navigateurs dans le transfert des plantes. Prenons deux exemples : l’ agapanthe et l’hortensia, fleurons revendiqués de la Bretagne. La première nous vient d’Afrique du Sud, la seconde de l’Asie orientale (Chine et Japon). Même l’artichaut, qui, ici, n’entend pas céder du terrain à l’eschscholtzia - (Sa touffe de fleurs est de toute beauté) - est également une plante exogène. Ce chardon a d’abord été domestiqué par la civilisation arabe puis est arrivé jusqu’ici en transitant par l’Italie. Les plantes nous le disent : la mondialisation est vieille comme le monde. 

     

     

    L’eschscholtzia fleure bon la Californie

    Collines couvertes d'eschscholtzias en Californie (copyright couleuraddict.com)


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  • Acoustic Funck à La Cambuse

     Ce dimanche 19 octobre, à l’heure où le ciel daigna (enfin !) verser des larmes pour atténuer nos craintes de ne plus rien comprendre au cycle des saisons, d’inhabituelles sonorités ont brisé le silence dans lequel le hameau semblait devoir s’installer à la nuit tombante. Les murs de La Cambuse se sont mis à vibrer au rythme de l’Acoustic Funk. Le guitariste Nicolas Vallée, alias NyKo et le batteur Flo nous ont proposé un « melting pot » de « blues, de soul funk et d’afrobeat ». Nyko est Nantais, Flo est Brestois. Ils se sont rencontrés voilà six ans, à Brest. En d’autres temps, dans d’autres lieux, le Fonky Nyko, c’est le nom de ce groupe musical,  rassemble trois autres musiciens : un autre guitariste, un saxophoniste et un tubiste joueur d’hélicon.

    Dimanche soir, à l’invitation de Sylvie et de Jean-Michel, Nyko et Flo nous ont offert un concert de qualité, même pour des oreilles désormais plus enclines à se laisser charmer par les cordes d’un piano, d’un violon  ou d’un violoncelle. Il faut dire que, d’emblée, ces artistes de la musique d’aujourd’hui  ont réveillé de lointains souvenirs en interprétant un arrangement de « Unchain my heart ». Soudain Ray Charles était parmi nous. Et quand les baguettes de Flo, sur des compositions de Nyko,  se sont mises à virevolter de la caisse claire au charleston en passant par les toms basse et aigu, la cymbale crash et le cencerro, ce sont tour à tour Art Blakey et Joe Morello qui nous sont apparus. Arthur Blakey, l’extraordinaire batteur des Jazz Messengers. Joe Morello dont le célèbre solo du Take Five du Dave Brubeck Quartet est gravé dans les mémoires. Toute une époque ! Ces « pionniers » ont assurément donné à la batterie ses lettres de noblesse. Le batteur du Fonky Nyko s’inscrit dans cette lignée.

    La question qui se pose est la suivante : comment des artistes de cette nature ont-ils pu arriver jusqu’à nous ? Réponse de Sylvie et de Jean-Michel : « Nous les avons découverts lors d’un concert à Pleumeur-Gautier. Nous les avons conviés à venir chez nous ». Le public n’a peut-être pas répondu en masse, l’époque ne s’y prêtant peut-être guère, mais Nyco le Nantais et Flo le Brestois n’ont pas boudé leur plaisir. Ils ont découvert un site qui, à bien les entendre, suscite l’envie d’y revenir. Peut-être pour un concert d’été à même la terrasse de La Cambuse ?

     

    Acoustic Funck à La Cambuse


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  • Une aubette au rythme scolaire

    Elle  figurait dans la liste des promesses électorales. Dès le mois de juin, le nouveau conseil municipal actait la décision. Mercredi 8 octobre les employés municipaux étaient à pied d’œuvre pour installer, à l’entrée du hameau, une aubette, c’est-à-dire un abribus. Il s’est agi avant tout de prendre en considération l’intérêt des enfants qui empruntent la navette scolaire et qui peuvent ainsi se protéger des intempéries en attendant l’arrivée du car. Cette année, ils sont quatre à bénéficier de ce service. Il n’y en aurait qu’un, cela n’aurait rien changé à l’affaire. Cette aubette relevait de la plus stricte nécessité.

    Mais, soyons franc ! Ce terme d’aubette ne figure pas vraiment dans le langage courant, n’en déplaise à l’Académie française qui le préfère à abribus. Son côté « administratif et réglementaire » le sauve de l’oubli. Selon Le Grand Robert (celui…de la langue française), son usage remonte au XVe siècle. Aubette est un diminutif du mot hobe, lui-même issu du mot germanique hübe (« qui coiffe un édicule »).  A la lecture de ce dictionnaire, de  réputation bien établie, on découvre cette citation de Julien Gracq «  Le cœur de Nantes  battra toujours pour moi avec les coups de timbre métalliques  des vieux tramways  jaunes virant devant l’aubette de la place du Commerce, dans le soleil du dimanche matin de mes sorties — jaunet et jeune, et râpeux comme le muscadet.  ». Ce lauréat du Prix Goncourt 1951 - Gracq refusa ce prix obtenu avec Le Rivage des Syrtes  -  a eu un rapport très étroit avec Nantes. C’est sur les bords de la Loire, comme en Belgique, que l’on a gardé l’usage de ce vieux mot.  Qui sait s’il ne refleurira pas suite à cette implantation en terre kermoustérienne ?

    Précisons que cette navette qui part de Paimpol et va jusqu’à Lanmodez ne fonctionne qu’en période scolaire. Toute personne désireuse d’utiliser ce moyen de transport peut y prendre place. Le matin, le car s’arrête devant l’aubette à 7 h 20. L’après-midi, il repasse par là vers les 17 h.  


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  • Avec Yann Crichan, Seryse de Serouenne doit faire ses preuves

    Yann Crichan sur sa nouvelle ponette Seryse de Serouenne,  écoutant les conseils de Pascal Durand

    En  équitation on parle toujours du couple. Il y a le cheval (en l’occurrence le poney) et le cavalier ou la cavalière. A 13 ans, Yann Crichan, suivant en cela l’exemple de son frère aîné Yvann (3ème aux championnats de France en 2013) a déjà, à maintes occasions, prouvé qu’il était apte à tenir son rôle et c’est Ibella de Roselies qui lui a permis, comme nous l’avons souligné précédemment, de glaner ses premiers lauriers.

    Pour s’imposer à Lamotte-Beuvron, il lui aura fallu disputer un barrage contre la seule concurrente ayant franchi avec succès, elle aussi, les trois manches préalables. Au départ, ils étaient trente à concourir. Yann et Ibella de Roselies, s’étant classés premiers dans les trois épreuves, ont eu l’avantage d’avoir à se lancer en connaissant le résultat de leurs challengers : 8 points de pénalités. La victoire était donc à portée de main, même avec une barre tombée à terre. Une seule barre ! L’an passé, lors des précédents championnats de France, une barre lui avait barré la route du podium. Il montait déjà Ibella de Roselies. Mieux valait donc espérer un sans faute. Ce sera le cas.

    Assurément ce jeune cavalier de Ploubazlannec a de l’étoffe, mais il lui faut maintenant convaincre avec sa propre ponette, Seryse de Serouenne car tout semble indiquer qu’Ibella de Roselies va quitter les sentiers de la gloire.

    Seryse de Serouenne est pensionnaire du club depuis novembre 2013.. Les parents de Yann en ont fait l’acquisition il y a tout juste un an. C’est une ponette de 8 ans, de catégorie C, demi-sang arabe, qui vient de l’élevage de la Toque de Meslay, près d’Alençon, dans l’Orne. « C’est une ponette attachante, souligne Stéphanie Crichan, la mère de Yann, mais c’est encore une jeune ponette. Pour Yann c’est un nouveau défi. Après avoir passé un peu plus de deux ans inoubliables avec Ibella de Roselies, avec Seryse il y a tout à faire. » Yann ne la monte que depuis février dernier. En décembre, à la suite d'une chute, il s’est cassé une clavicule, ce qui a freiné la prise en main de cette nouvelle monture. Mais ce nouveau couple a déjà révélé ses potentialités puisqu’ils ont décroché la médaille d'argent en poney 3C au championnat des Côtes d'Armor en avril dernier et la médaille de bronze dans la même catégorie au championnat de Bretagne à Guilers, un mois plus tard.. Seryse de Serouenne saura-t-elle faire aussi bien qu’Ibella de Roselies ? L’avenir le dira.

     

    Avec Yann Crichan, Seryse de Serouenne doit faire ses preuves

    Yann sur Seryse de Serouenne lors des championnats des Côtes d'Armor (DR)


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