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    Au premier coup d’œil, rassuré ; d’emblée; je sais que ce ressenti est pleinement partagé par de nombreuses personnes ayant, elles aussi, franchi le seuil de Ti ar skol, qui accueille, depuis le début de la semaine, cinq exposants venus de Pontrieux. Aux quatre exposantes annoncées (Freya Recksiek, céramiques, Céline Saunier, vannerie, Anne Bourdon, peintures, Laurence Maillard, papier sur fil de fer fil de fer) s’est joint entre-temps Raphaël Loubaton. Quatre, c’était déjà beaucoup ; dès lors, comment ne pas craindre qu’à cinq la salle d’exposition, comme cela s’est déjà produit, prenne l’allure d’un bric-à-brac, quelles que puissent être l’excellence (ou non) des œuvres exposées. Compréhensible mais vaine appréhension comme on a pu et peut encore le constater, jusque ce dimanche fin d’après-midi !

     

     Il faut ici féliciter ces créateurs d’avoir su concocter une exposition digne de ce nom. En peinture, on parle du nombre d’or ; à Ti ar skol le nombre n’a pas nui au tableau général, le point d’équilibre entre ces cinq exposants ayant été judicieusement trouvé. Leurs talents respectifs n’en ont été que bien mis en valeur.

     

     

     Poulpes et danseuses en piste à Ti ar skol

     Laurence Maillard présentant une de ses compositions

     

    Ce sont d’abord des petites danseuses des mobiles de Laurence Maillard qui captent le regard. On en vient à espérer que le vent puisse s’engouffrer dans la salle pour que ces ballerines papier fil de fer s’élancent dans un gracieux ballet. Drapées dans leur simplicité apparente, ces charmantes créatures vous entraînent dans une valse à mille temps ; pour ce qui me concerne, celle des lointains souvenirs : le Lac des cygnes, musique Tchaïkovski, tant de fois regardé à la télévision, ou, cette fois sur grand écran, le West Side Story des années 1960, celui du chorégraphe Jérôme Robbins, musique de Léonard Berstein. Laurence Maillard n’est pas chorégraphe, mais ses danseuses étoiles, aux tutus aquarellés, imbibés d’une lasure à base de soja, ont déjà figuré dans des spectacles aux côtés de danseuses en chair et en os. Elles ont un charme fou.

     

    Toutes aussi belles sont les poulpes de Freya Reksiek. Je sais, la pieuvre* suscite plutôt à première vue de l’épouvante. Il faut le dire, injustement ! Les naturalistes vous expliquent combien ce céphalopode à une tête bien faite et que ses neuf cerveaux, dont un par tentacule, lui permettent de danser voluptueusement dans la masse d’eau, en faisant souvent des pointes sur ces huit pieds.

     

     

    Poulpes et danseuses en piste à Ti ar skol

    Freya Recksiek ( gauche) et Céline Saunier

     

     

    En accordant la priorité à ces poteries animalières, Freya Recksiek, ne fait, là, aucunement preuve d’opportunisme comme d’aucuns pourraient le penser. Car, en effet, le minard – autre appellation de cet octopode – est en passe de réinvestir les côtes du secteur, après avoir totalement disparu au sortir du rigoureux hiver de 1963. Freya Recksiek n’était pas encore née et cette américaine ne fait ici que puiser dans la mer une source d’inspiration lui permettant de diversifier ses créations. D’ailleurs, à bien l’écouter, réaliser des céramiques de cette nature nécessite un sacré tour de main. Freya Recksiek dit n’en réaliser tout au plus qu’une par an. Le rendez-vous avec Kermouster, balcon au-dessus de la mer, l’a tout simplement poussée à mettre les bouchées doubles.

     

    Originaire de North Kingstown, comté de Washington dans le Rhode Island, Freya Recksiek aura peut-être retrouvé ici, face à l’estuaire du Trieux des impressions d’enfance. Elle avait vingt ans quand elle a quitté la rive de la baie de Narraagansetth pour venir se construire en France. Après moult expériences et une escale au musée de la céramique à Ger, commune de l’Orne, elle a fini par jeter l’ancre à Pontrieux voilà six ans. North Kingstown est le lieu de naissance du peintre Gilbert Charles Stuart 1755-1828). Son portrait de George Washington lui vaut postérité. Freya Recksiek n’a pas l’heur de connaître Charles Thorndike (1875-1935), notre célébrité locale qui lui est né à Boston, non loin du Rhode Island, mais elle conserve le souvenir de ce portrait de George Washington qui vous suit de son regard pénétrant.

     

    Pour Céline Saunier, la participation à cette exposition repose sur son goût retrouvé pour la vannerie. Retrouvé, car elle avait découvert l’art de tresser l’osier à Fayl-Billot, il y a une vingtaine d’années. Je n’aurai de cesse de l’écrire : on en apprend tous les jours, car ce village de Haute-Marne inconnu jusqu’à ce jour, pour ce qui me concerne, n’est plus ni moins que la capitale de l’osiériculture et de la vannerie.

     

     

    Poulpes et danseuses en piste à Ti ar skol

    La vannerie pour Céline Saunier, également illustratrice d'un joli conte pour enfant

     

     

    Depuis quatre ans, Céline Saunier s’est remise à l’ouvrage, dans son atelier de Pontrieux, atelier qu’elle partage avec Laurence Maillard. Sans renier l’intérêt de ses réalisations « ordinaires », elle entend faire évoluer son art avec un supplément de créativité, en cultivant l’espoir qu’elle pourra toujours s’adresser à des osiériculteurs de métier pour se procurer sa matière première.

     

    L’exposition de Kermouster nous révèle un autre de ses talents puisqu’elle vient d’illustrer de fort belle façon un conte pour enfants (Papa s’est perdu) qui, aux dires de son auteur, Marc Daniel, a vu le jour par grand vent sur le sentier des douaniers qui sillonne les falaises de l’Armor. Est-ce au pied de la falaise de Minard que ce conte a trouvé une issue heureuse ? Est-ce en rapport avec ces poulpes qui peuplaient la baie de Saint-Brieuc que l’on a donné ce nom à cette falaise ?

     

    « J’ai peur que lui aussi s’attriste à peindre le bleu de la mer, on oublie que souvent les artistes cherchent le rose de l’univers... » Ainsi s’exprime la jeune fille qui s’inquiète de ne pas voir revenir son père, artiste peintre souffrant de la disparition de son épouse. Voilà de quoi alimenter une discussion avec Anne Bourdon, l‘autre comparse de cette exposition. Car avec ses œuvres picturales, on ne s’éloigne guère du grand bleu. La couleur bleue est connue pour ses vertus relaxantes et sédatives. Le bleu réduirait la pression artérielle, le pouls et le rythme respiratoire. De là à voir la vie en rose...

     

     

    Poulpes et danseuses en piste à Ti ar skol

    Anne Bourdon, l'art-thérapie par la peinture

     

     

    Ce n’est qu’après avoir discuté avec Anne Bourdon que j’en viens émettre une telle réflexion puisque, au-delà du plaisir de peindre pour elle même, cette plasticienne, psychologue de profession, pratique l’art-thérapie, c’est à dire qu’elle tire parti des couleurs pour induire différentes émotions chez les personnes. Indéniablement, ses tableaux et triptyques sous forme de kakejiku ont enveloppé les créations des autres participants dans une paisible atmosphère.

     

     

    Poulpes et danseuses en piste à Ti ar skol

    Raphaël Loubaton et Freya Recksieck devant leurs compositions respectives

     

    Poulpes et danseuses en piste à Ti ar skol

     

    Ne reste plus qu’à poser l’œil sur les réalisations de l’artisan ébéniste Raphaël Loubaton, harmonieusement disposé dans cet espace exigu qu’est Ti ar skol. Là encore, le design est convaincant. Ainsi, ces tables gigognes associant le beige crème du frêne au rouge violet de l’amarante, un bois en provenance de Guyane. Raphaël Loubaton conçoit du mobilier avec des assemblages en bois, sans connections métalliques, sans clous, sans vis en ayant pour seul fil conducteur, le fil du bois

     

    Ce dimanche soir, Raphaël Loubaton et ses partenaires quitteront Kermouster. Une exposition a un côté éphémère. Je ne puis que vous inviter à remonter la rive gauche du Trieux jusque Pontrieux pour, dans leurs ateliers respectifs, parfaire ce qui n’aura peut-être été qu’un premier contact (voir ci-après).

     

     

                                                                                                                                   Claude Tarin

                                                                                                                    Samedi 30 juillet 2022

     

     

    * Selon certaines sources, l’appellation pieuvre est empruntée aux pêcheurs de Guernesey et ce serait Victor Hugo qui l’aurait francisé dans son roman Les Travailleurs de la mer.

     

     

    Pour prolonger l’exposition de Ti ar skol

     

    Raphaël Loubaton, Galerie ZINA-O

    Céline Saunier et Laurence Maillard, Atelier tout en l’air

    Freya Recksiek, Atelier Khnoum

    Anne Bourdon, ourdan967@gùail.com


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    Va où le vent te pousse !

    Contre vents et marées, sculpture terre cuite, Agnès Cambournac

     

     

    « Satisfaite ». Au-delà de toute attente ? Ce dimanche en fin d’après-midi Agnès Cambournac affichait une satisfaction non feinte. Cette Kermoustérienne de fraîche date se réjouissait d’avoir donné suite à la proposition que lui avait faite Bruno Charenton de se joindre à lui pour une exposition associant peinture et sculpture. L’aquarelle pour cet artiste peintre, qui s’était fait connaître l’an passé par une première exposition à Ti ar Skol, la sculpture pour Agnès Cambournac qui, par ailleurs, ne dédaigne pas utiliser le pinceau pour satisfaire ce besoin qu’elle éprouve à s’exprimer par la création artistique. C’est d’ailleurs par ce biais qu’elle a été amenée à faire la connaissance de cet artiste peintre demeurant désormais à Trédarzec, lequel a pris l’initiative de mettre sur pied un cours de dessin à même cette salle de Kermouster (voir chroniques précédentes)

     

     

    Va où le vent te pousse !

     

    Le dessin, Agnès en avait déjà la maîtrise, mais l’aquarelle, dont Bruno Charenton s’est fait une spécialité, était une alternative à la peinture à l’huile qu’elle pratiquait en sus de sa forte inclination pour le modelage et la sculpture.

     

    Si Bruno Charenton invitait le visiteur a saisir une démarche jetant une passerelle subliminale entre le Japon et la Bretagne, Agnès Cambournac se contentait de se rappeler au bon souvenir de ceux qui lui connaissaient déjà ce talent à donner forme à la matière et, pour d’autres, à commencer par ses voisins du hameau, de lever le voile sur ce qui relevait encore, jusqu’à cette dernière semaine, de son intimité.

     

    Exposer, c’est s’exposer, ai-je coutume de dire. Ce dimanche soir, Agnès Cambournac avait le sentiment d’avoir réussi son baptême du feu, même si ce n’était pas pour elle une première.

     

    Sous d’autres horizons, Agnès Cambournac a déjà été à la rencontre du public. À Barbizon, où vit Mélanie Quentin*, dont elle a emboîté le sillage après s’être formée à ses côtés, à Paris, dans l’île Saint-Louis, à Nevers. À Kermouster, les contacts ont été, à ses dires, encourageants si ce n’est chaleureux. L’artiste et la Kermoustérienne en sortent rassurées.

     

    La première va pouvoir se remettre pleinement au travail ayant désormais trouvé demeure lui permettant de recréer un atelier; c’est à Paris, dans son atelier de la Butte Montmartre, qu’elle s’est forgé cette stature. La seconde, quant à elle mère d’une famille nombreuse, espère avoir ainsi fait tomber le voile du mystère dont tout nouveau résident du hameau peut éprouver, plus ou moins, le besoin de se débarrasser.

     

    En se posant à Kermouster, cette ancienne hôtesse de l’air a fait sienne cette suggestion mélodique : « Va où le vent te pousse ». Et le vent lui a fait connaître, par le biais d’une amie, la Presqu’île, puis, dans une ultime rafale, Kermouster

    .

    Le vent a également été et demeurera source d’inspiration puisque les toutes dernières œuvres exposées nous montraient le corps d’une femme dont la longue tunique flotte au vent. Deux statuettes modelées dans de l’argile. Une approche différente de ces bronzes dont la création remonte à plus loin dans le temps ; ici l’artiste a cherché à donner corps à des sentiments exprimés, au travers diverses poses, par des modèles. De la tendresse au soupir en passant par l’espérance, la communion et la plénitude. Rien de plus subliminal que le sentiment !

     

    « Toute connaissance commence par les sentiments » a dit un certain Léonard de Vinci. Agnès Cambournac nous offre l’opportunité de méditer sur cette pensée

    .

     

                                                                                                                                 Claude Tarin

                                                                                                                     Lundi 25 juillet 2022

     

    * Pour en savoir plus sur Mélanie Quentin :

    http://www.melaniequentin.fr

     

     

     

     

    Les hirondelles au fil du temps

     

     

    Va où le vent te pousse !

                                                                                                                                           (Photo Filippe Mota)

     

    Il suffit de quelques instants pour que l’enchantement opère. Au petit matin, ce samedi, ces hirondelles nous en ont offert une parfaite illustration. Fort heureusement Filippe Mota a eu le bon réflexe d’en fixer la charge poétique pour nous faire partager son propre ressenti. Rassemblées, telles des noires sur une partition, elles nous invitaient à transcender notre condition de râleurs impénitents. Ah ces fils et poteaux électriques qui dénaturent le paysage !

     

    Dans une toute première chronique, mise en ligne voilà dix ans (Enfouissement du réseau : de la réalité au rêve, 11 septembre 2012) , je me faisais l’écho d’une revendication qui semblait recueillir la majorité des suffrages des Kermoustériens. Pour ce faire, grâce à un logiciel idoine, je m’étais amusé à effacer ces symboles des progrès technologiques. Si le cœur vous en dit, cliquez sur la case « Rechercher » et insérez le titre de cette toute première chronique ! Vous y verrez à quoi ressemblerait le hameau sans ces perchoirs pour hirondelles, tourterelles, grives musiciennes, merles et autres passereaux.

     

    Dix ans ont passé et le réseau est toujours en place et dix ans durant ces oiseaux migrateurs, dont un seul ne peut prétendre garantir le retour du printemps, se sont montrés fidèles à ce qui est, pour le plus grand nombre, le lieu de naissance. Sans ces poteaux et fils électriques, force est de le reconnaître, nous serions bien en mal de satisfaire présentement d’autres nécessités. À commencer par ce besoin quai obsessionnel d’être, par écrans interposés, reliés les uns aux autres.

     

    Tout en m’associant à cette revendication toujours insatisfaite, je dois avouer que l’image que me renvoient ces hirondelles m’amène, à chaque fois, à y glisser un bémol. Sans ces fils aériens, donc sans ces poteaux, il en serait fini d’un si joli spectacle. Allez savoir si, par vengeance, nos chères hirondelles s’en iraient pas faire leurs hautes voltiges sous des cieux plus respectueux du travail accompli par les humbles serviteurs de la fée Électricité !

     

     


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    Expositions et concerts : le programme de l’été

                                                                                                                            (Photos Gérard Penhoat)

     

    Seuls quelques initiés étaient au courant : grande fut la surprise de découvrir que La Presqu’île à tue tête nous avait donné rendez-vous à La Cambuse, ce mardi 12 juillet, pour un concert en plein air à même la terrasse de ce qui n’est plus, du moins le temps d’un été, qu’une buvette, avec en sus un service de dépôt de pain sur commande. Il y avait, à cet instant, matière à regretter un déficit de communication de la part du service municipal en charge de l’animation culturelle. Mais, très vite, nous apprenions que cet impromptu musical ne relevait que d’une initiative nourrie par l’amitié.

     

    Depuis cinq ans Claire Menou, l’agente communale en charge de l’établissement, assure le secrétariat de La Presqu’île à tue tête, tout en y ajoutant sa voix. L’information, selon laquelle elle allait tenir La Cambuse jusqu’au 15 août, ayant circulé, ses comparses, qui vont reposer leurs cordes vocales jusqu’à la fin de l’été, n’ont plus eu qu’une seule idée en tête : venir lui souhaiter bon courage de la meilleure façon qu’il soit...en chansons. Ce qui fait qu’un certain nombre de Kermoustériens ont pu, à nouveau, apprécier le talent de ce groupe vocal pour le moins excellent ; sans bourse déliée puisqu’il n’y avait ni billets d’entrée ni chapeau à circuler. Un entre nous ô combien enthousiasmant !

     

    Faut-il regretter, compte tenu de la qualité de la prestation, que des touristes ne se soient pas mêlés aux gens du cru ? Bien évidemment, puisque tout l’intérêt d’un tel établissement est de favoriser, le plus possible, le brassage entre gens venus de divers horizons. Mais compte tenu de la chaleur excessive de cet après-midi et d’une pleine mer venant lécher le sable blond des grèves, ils auraient été nombreux, ces visiteurs, à remettre à plus tard le soin de prendre un verre sur cette terrasse offrant un large panorama sur l’estuaire. Merci à Gérard Penhoat d’avoir pensé à transférer cette autre belle photo de la Classic Channel Regatta, prise ce vendredi 15 juillet, et qui illustre bien la chance qu’a ce hameau d’être perché en cet endroit du littoral.

     

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

    Bien que non prévu, le show de La Presqu’île à tue tête a, en quelque sorte, donné le la d’une programmation estivale associant concerts et expositions. Voici ce qu’il convient de retenir pour les semaines à venir.

     

     

     

    Les concerts de la chapelle

     

     

     

    A priori, sauf nouvel imprévu, la terrasse de La Cambuse n’accueillera pas d’autres chanteurs et musiciens. La chapelle, quant à elle, donnera de l’écho à des artistes étant tous familiers de ce lieu.

     

    Ainsi, ce lundi 18 juillet, à compter de 20h30, c’est le groupe Capriol & Cie qui donnera concert, toujours en résonance avec la Renaissance. Puis, trois jours plus tard, le jeudi 21 juillet (21) ce sera au tour de Sophie Pagnon et Jean Baron de prendre place dans le choeur pour faire vibrer les cordes d’une harpe et sonner la bombarde. Le dimanche 7 août, Jeanne-Marie Gilbert, elle aussi habituée de ce lieu, sera seule, sous les regards croisés de Saint Maudez et Saint Nicolas, à faire chanter son luth.

     

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

    Concert de Capriol & cie en juillet 2019

     

     

    On pourrait penser égoïstement qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais c’est oublier que ces musiciens et chanteurs sont des ambassadeurs d’une musique certes traditionnelle mais qui conserve toute son importance et sa capacité à séduire des publics nouveaux. A commencer par toutes ces personnes qui, dans les nombreux gîtes du secteur, peuvent avoir envie d’ajouter au plaisir du dépaysement celui d’un ressourcement musical.

     

    Si, au hasard d’un cheminement sur la Toile, un visiteur découvre cette chronique, en heure et en temps, je ne puis que l’inciter à cliquer (voir ci-après) sur la case « Rechercher » pour en savoir un peu plus sur tous ces artistes que je viens de citer.

     

     

    Les expositions à Ti ar Skol

     

     

    Est-ce que cela aurait changé grand-chose ? Peut-être. Toujours est-il que l’information portant sur la programmation culturelle spécifique au hameau n’a été connue alors que le premier exposant à Ti ar Skol soldait un semaine bien morose, malgré la luminosité du ciel. Il fallait passer par la place de Crech’ pour se faire une idée sur la créativité dans l’art floral de Samir Kissa. Sur cette thématique, il y a certainement foule de gens à y voir de l’intérêt. Mais que Samir Kissa se rassure, les Kermoustériens savent aujourd’hui qu’il a pignon sur rue à même le bourg de Lézardrieux. De plus, en matière d’exposition, il y a l’avant (la communication), le pendant (le contact humain) et l’après. Aussi, sachant combien ce Pontrivien a en lui cette capacité à voir le bon côté des choses, je me fais un devoir de donner son contact commercial : lechampdeslis@gmail.com .

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

     

    Pour Michelle et Jean-Pierre Turin, qui lui ont succédé, dimanche soir sera venu le temps de tirer le bilan d’une première exposition à Kermouster. Pour avoir jeté en 2019 l’ancre à Loguivy-de-la-Mer après avoir vécu à Saint-Quentin, en Picardie, cette ancienne salariée du milieu hospitalier et son mari cuisiniste professionnel n’ont pas tardé à jeter un regard intéressé sur cette salle de l’autre rive. Michelle, par la peinture à l’huile, Jean-Pierre, par la maîtrise d’une technique qui consiste à superposer six à sept images identiques pour en donner un aspect en relief, ont trouvé le moyen de donner vie à leur passion, en se spécialisant notamment pour des œuvres reproduites sur une surface aluminium brossée.

     

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

     

    Une chose est d’ores et déjà à signaler : si vous voulez en savoir plus sur cette technique, Michelle et Jean-Pierre Turpin, quitte à devoir se répéter, n’hésiteront pas à vous faire partager ce goût du bien faire. Cela dit, le temps presse, parce que cette exposition prend fin ce dimanche.

     

    Michelle, qui a d’autres cordes à son arc, sait se montrer intarissable pour décortiquer la technicité de ses boules de Noël. C’est aussi cela une exposition : aller au-delà de la perception et du simple ressenti.

     

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

     

    Dès lundi, ce sera au tour d’un autre duo de s’exposer. Pour Bruno Charenton, Ti ar Skol est déjà un port d’attache Après une première exposition , l’été dernier, il a pensé que cette salle pouvait se prêter à la mise en place d’un atelier dessin. Dans une précédente chronique (Ti ar Skol: exposition Pont de Lézard, 27 juin 2022), tout ce qu’il convient de savoir sur lui et cette initiative a été dit. Par contre, nous avons quasiment tout à apprendre de sa comparse pour cette exposition.

     

    Agnès Cambournac n’est plus tout à fait une inconnue puisqu’elle demeure désormais, depuis quelques années, à Kermouster, mais cette exposition va lever le voile sur sa passion pour la sculpture de la terre glaise ou de bronze. C’est pour avoir participé à l’atelier de dessin que l’idée a germé de s’associer à Bruno Charenton qui, lui, présentera des aquarelles.

     

    Des découvertes il y en aura d’autres, puisque, à ce jour, nous ne savons pas grand-chose sur ce qui fera l’intérêt des expositions qui suivent :

     

    Du 25 au 31 juillet, ce sont quatre artistes femmes qui investiront Ti ar Skol, chacune avec sa spécificité : vannerie, peinture, poterie et cette laconique annonce : danseuse fil de fer.

     

    Du 1er au 7 août, nous revient Yves Frémin. Là encore, comme pour les concerts, je renvois le lecteur à une chronique consacrée à cet artiste-peintre

     

    Du 8 au 14 août, c’est une artiste peintre, sauf erreur de ma part, nouvelle adhérente au Group’Art de Plourivo, qui s’y fera connaître pour la première fois

     

    Du 15 au 21 août, retour des Copeaux d’abord qui, l’an passé, avaient créé une belle animation avec leurs fabrications sur tour à bois, en plein coeur  d’un été où l’on pouvait espérer être libéré du Covid. Mais celui-ci avait plus d’un tour dans son sac puisqu’il rôde toujours dans les parages.

     

    Pour clore la saison des expositions, ce sont à nouveau quatre talents conjugués qui occuperont une semaine durant (22-28 août) l’espace Ti ar Skol sur le thème « Du fil à l’image en passant par les mots ». Un attelage qui va de l’art textile, à la photographie et le pastel avec, pour fil conducteur, la poésie. Marie-Christine Degand Lefèvre (art textile), son mari Jean Degand (photographe), bien connus à Bodic, seront associés à Françoise-Ferron (pastel). A charge pour Claude Dagué, le poète, de compléter par les mots.

     

    Je dois ici faire amende honrable. Ce n’est pas la première fois que Jean et Marie-Christine Degand, qui demeurent en Mayenne, sont à l’origine d’une exposition sur ce thème à Kermouster. Regrettable trou de mémoire accentué par l’absence de tout compte rendu dans les archives de ce blog. S’ils ont déjà jeté leur dévolu sur cette salle, qui ne s’appelait pas encore Ti ar Skol, cela tient au fil d’une histoire familiale. Marie-Christine n’est autre que la fille de Pierre et Janine Léfèvre. Son père, jeune médecin à Lézardrieux, avec l’appui d’autres contributeurs lézradriviens, concrétisera, début des années 1960, le projet d’une salle de cinéma sur un terrain désormais occupé par la résidence Les Mouettes. Très naturellement, il a été décidé de donner son nom à l’impasse qui mène à cet établissement. Mais de tout cela nous aurons d’en reparler...le temps d’une exposition.

     

     

                                                                                                                                      Claude Tarin

                                                                                                                       Vendredi 15 juillet 2022

     

     

     

    Pour en savoir plus sur…

     

     

    Capriol& cie .- Chronique du 19 juillet 2019 ; inscrire le titre : Très beau concert de Capriol & Cie

     

     

    Sophie Pagnon et Jean Baron.- Chronique du 21 juillet 2017 ; inscrire le titre : Jean Baron le souffle du coeur

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

     

    Jeanne-Marie Gilbert.- Chronique du 26 juillet 2017 ; inscrire le titre : Jeanne Marie Gilbert et « ses dames du temps jadis.

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

     

    Yves Frémin.- Chronique du 31 juillet 2020 ; inscrire le titre : Critique d’art le temps d’un été.

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été

     

     

    Les Copeaux d’abord.- Chronique du 25 août 2021 ; inscrire le titre : Les Copeaux d’abord font feu de tout bois.

     

     

    Expositions et concerts : le programme de l’été


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    Au pays de la Bonne Humeur ?

     

    Depuis plusieurs jours, le temps est au beau fixe. Cette belle photo de Filipe Mota, prise dimanche matin, nous rappelle que la Presqu’île serait en droit de revendiquer l’appellation Pays du Soleil levant. Je ne vais pas ici discourir longuement sur un savoir que bien d’autres Kermoustériens ont acquis de longue date ; tout au plus, je me contente de souligner que cette expression traduit le mot japonais Nihon, que nous prononçons Nippon, qui signifie « racine du Soleil ».

    Cela fait 4,5 milliards d’années que la Terre tourne autour du Soleil et cela ne fait que quelque 1500 ans que le Japon s’est approprié ce symbole on ne peut plus lumineux. Un symbole terriblement assombri par l’assassinat, vendredi dernier, de l’ancien premier ministre japonais Shinzo Abe.  Difficile de passer sous silence cette sombre actualité alors même que le Soleil nous convie à prendre le chemin menant à la sérénité.

    Compte tenu de toutes les tragédies qui se nouent sur la Terre, c’est à se demander s’il ne vaudrait pas mieux se raccrocher à la notion de Pays du Matin calme qui fait la réputation de la Corée. Abusivement, si j’en crois le résultat de mes recherches « matinales », puisque cette appellation est une traduction erronée du nom du royaume de Chŏson, lequel signifie littéralement Pays du Matin frais.

     

    Au pays de la Bonne Humeur ?

     

    Quel dommage que la talentueuse violoniste coréenne Son Meun s’en soit partie. Pas plus tard que vendredi dernier matin, elle et ses amis, du groupe de jazz qu’elle dirige, s’en sont venus faire trempette à l’abri de l’île à Bois. Elle aurait pu nous faire connaître son avis sur cette « toute fraîche »  question existentielle : le calme est-il le fruit savoureux de la fraîcheur et vice-versa ? Question pas si idiote que cela puisque, comme chacun le sait, quand le soleil cogne un peu trop fort sur le ciboulot, il n’y a pas que l’épiderme qui risque d’être en surchauffe. Pas plus tard que ce dimanche, on en a eu la regrettable illustration à même le parking de l’île à Bois.

    Je plante le décor. Malgré l’attrait de la Fête des Islandais sur l’autre rive du Trieux, il y avait foule sur les grèves du hameau. Un temps à sortir les parasols, les ombrelles, mais aussi les boules de pétanque.

    Parking de l’île à bois. Curieusement pas l’ombre d’un camping-car et des boulistes qui savourent à l’avance le plaisir de se disputer le cochonnet sur un terrain on ne plus propice. Mais voilà, c’était sans compter sur le flux allant grandissant des voitures. Plus une place de libre près des cales d’accès aux grèves, d’où stationnement incontournable sur le parking. Et voici que ce terrain conquis a fondu comme neige au soleil au point de contraindre les pointeurs au geste d’excellence, pour éviter de heurter les pare-chocs. D’où une montée en pression et quelques accrochages verbaux avec les automobilistes au moment des manœuvres.

    Tout ceci pour dire qu’au pays du Matin Calme, notion qui colle pourtant si bien au hameau, bien souvent au-delà de midi, même si le soleil fait acte de présence, la nature humaine peut ici aussi être prompte non pas à reprendre des droits mais ses mauvais réflexes. Il suffirait pourtant parfois d’un sourire pour, d’emblée, trouver la voie de la concorde. 

    Tous les fondus de voyages vous diront qu’il existe un pays, la Thaïlande – encore un pays d’Asie-  à qui l’on reconnaît le droit de se qualifier Pays du Sourire, mais avec une précision de taille puisque, là-bas, le sourire s’y décline en 13 versions, en 13 « Yims ». Un éventail suffisamment large pour traduire divers sentiments, allant du sourire de joie manifeste au sourire forcé en passant par celui de la désapprobation. Mais, sourire tout de même, ce qui change tout.

     

    Au pays de la Bonne Humeur ?

     

    Je ne sais pas trop comment qualifier les sourires qui, depuis sa réouverture mercredi dernier, entourent la Cambuse. Non feints en tout cas pour le personnel communal, les résidents et les visiteurs qui (re)trouvent ici un espace de convivialité.

    Nous le savons, L’Humeur du jour ayant été, de mon fait (lire précédente chronique), emportée dans le tourbillon que cette affaire vient de provoquer, la Cambuse fait l’objet d’un bras de fer entre la majorité municipale et son opposition. En publiant cette lettre ouverte à l’adresse de Monsieur Yves Jézéquel, je savais prendre le risque d’avoir à me justifier dans cette partie de ping-pong par presse interposée. Les explications qu’apporte Henri Paranthoên, ce lundi matin dans les quotidiens, auront-elles pour effet de favoriser une pause estivale ?

    Pour avoir rencontré, à mon domicile, Monsieur Jézéquel, à sa demande, ce samedi, puis, le lendemain, Monsieur le maire , à même la terrasse de la Cambuse, je peux dire, sans trahir le côté confidentiel et non professionnel  de ces deux échanges, qu’il y a au moins un point de convergence entre eux : ce n’est pas sous la forme d’une régie municipale, telle qu’elle va se pratiquer durant ces deux mois d’été, qu’il convient de penser l’avenir du café épicerie. On ne s’improvise pas « limonadier ».

    Mais en ouvrant l’établissement le temps d’un été, avec les moyens du bord, dans le contexte d’un manquement de saisonniers qui touchent tous les secteurs du tourisme, la municipalité veut sauvegarder, sur cette partie de son territoire, l’image d’une terre d’accueil pour tous les visiteurs en mal du grand air. Ce que la Cambuse va probablement générer en pertes financières sera peut-être, pour partie, compensée, par ailleurs, à commencer par le centre bourg. Et même si cela n’est pas le cas, il fallait le faire. Dans l’intérêt général bien compris.

     

    Au pays de la Bonne Humeur ?

     

    C’est à bon escient que j’utilise ce terme de limonadier dans son sens cafetier. Il m’est déjà arrivé d’indiquer que j’ai grandi derrière un comptoir et que si maintenant j’éprouve du plaisir de parler de la pluie et du beau temps de l’autre côté du zinc, je n’ai pas oublié la grande leçon de vie que m’ont inculquée mes grand-mères et mes parents. Elle tient en un mot : le respect.

    A commencer par celui dû à la clientèle. Ce qui n’exclut en rien le respect que celle-ci vous doit en retour. Et là, dieu sait qu’il fait bon, dans un tel lieu de vie, conserver si possible le sourire aux lèvres, quitte à balancer entre le Yin Mai Awk (sourire forcé), le Yim Thak Thaai (sourire de politesse) ou le Yim Thak Thaan (sourire de désapprobation). Nous ne pouvons qu’espérer que Claire Menou et Natacha Bouchardon, qui assurent présentement à tour de rôle le service, sauront conserver ce beau sourire qui leur colle aux lèvres tout naturellement et même goûter au Yim Thang Nam Taa, le sourire de la joie extrême.

     

    Au pays de la Bonne Humeur ?

     Natacha Bouchardon, 20 ans, étudiante en biologie à Vannes, assure en alternance avec Claire Menou, agente communale, tout au long du mois de juillet puis début août où elle sera rejointe par Morgane Trubert.

     

    Ce souci du respect, qui aide indéniablement à fidéliser une clientèle, il conviendrait, c’est un point sur lequel la conversation avec les élus a également porté, qu’il diffuse aussi dans les instances politiques, du plus haut sommet de l’État jusqu’à la cellule de base de la démocratie qu’est la Commune. Car il en va de l’intérêt même d’un pays dont l’ONU nous a tristement rappelé récemment que nous avions dévissé dans le classement du bonheur. Nous ne sommes pas dans le Top 10, ni même dans le Top 20 puisque nous voici relégué à la 21ème place.

    Sans nier les inquiétudes que connaissent la majorité de nos concitoyens, notamment sur le plan du pourvoir d’achat, pour les raisons que tout le monde connaît, il nous faudrait quand même raison garder. Sans oublier non plus qu’il y a trop de gens qui ne peuvent jamais prendre de vacances, ne serait-ce que pour profiter quelques heures de l'air iodé, il faut vraiment avoir des œillères pour oser clamer que ce pays est en totale décrépitude. Si tant est que certains vacanciers ont eu la malencontreuse idée d’aller voir si le Soleil est plus chaud qu’ici dans un Sri Lanka "affamé", il est à espérer qu’ils s’en reviendront avec cette certitude qu’il fait bon vivre dans ce bon vieux pays de France.

     

    Au pays de la Bonne Humeur ?

     

    Dimanche en fin d’après midi, en tout cas, il faisait bon être assis sur la terrasse de la Cambuse. Un petit vent frais, bien de chez nous, nous ayant cependant rappelé que mieux valait toujours avoir à portée de la main une petite laine.

    Il fait bon savourer ces instants où le Trieux se pare d’une lumière différente que celle du matin. Avec à la main le verre de l’amitié. Un fort courant de bonne humeur tout autour des tables. De là à a évoquer la notion du Pays de la Bonne Humeur (retrouvée), il n’y avait qu’un pas.

     

    C’est si bon,

    Ces petites sensations

    Ça vaut mieux qu’un million

    Tellement, tellement c’est bon

     

    C’est vrai que rien ne vaut une bonne bière fraîche pour vous ramener à mesurer la chance d’être là. Mais si j’en viens à fredonner cette chanson de Jean Sablon, qu’Yves Montand a, par la suite, popularisée sur la scène internationale, ce n’est pas pour en avoir abusé mais parce que a remonté, à cet instant, le souvenir tout frais de la délicieuse soirée que nous ont fait passer – les Kermoustériens n’étaient pas les moins nombreux – la violoniste Son Meun et ses tout aussi talentueux complices en l’église Saint-Jean Baptiste de Lézardrieux, vendredi dernier. J’évite le qualificatif de divin, pour respecter le lieu, mais ce concert fut de très grande qualité.

    C’est, avec une malice qui lui semble naturelle, que notre violoniste venue du pays du Matin Calme a conclu le concert par un superbe C’est si bon, musique Henri Betti. Rendons à césar ce qui lui appartient.

     

    Au pays de la Bonne Humeur ?

     

    Mais je m’aperçois que je ne vous ai pas dit quel était le Pays du Bonheur, plus précisément le mieux placé pour y prétendre. Il s’agit de la Finlande qui, chaque été, hérite également du titre, du Pays du Soleil de Minuit. Puisse ce pays ne pas avoir à subir le drame que vit l’Ukraine, tant il est vrai que le bonheur tient à peu de choses. Le voici contraint à se défendre contre un voisin qui rêve encore d'empire.

    Ce titre de Pays du Soleil de Minuit, nous ne pouvons bien évidemment pas le lui disputer, mais cette photo prise dimanche soir par Filippe Mota, vers 22h30, nous en rapproche un peu…pour un bonheur partagé.

     

                                                                                                           Claude Tarin

                                                                                                  Lundi 11 juillet 2022


    1 commentaire
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    La Cambuse ouvre ses portes ce mercredi

     

    On pouvait espérer avoir tourné la page, mais voici que le coronavirus joue à nouveau les trouble-fête. Ici, comme ailleurs ; au point d’avoir, fin de semaine dernière, quasiment transformé Kermouster en cluster ; alors même que le hameau se mettait au diapason de la saison estivale.

    Ainsi, dès ce vendredi 1er juillet, la chapelle a pu ouvrir ses portes  fraîchement repeintes par Yvan Dudal, qu’il n’est guère utile de présenter puisque cet agent des services techniques est bien connu de tous.  C’est un jeune homme de Trédarzec, Damien Estorges, 18 ans, qui va avoir la charge de guider et veiller, en ce mois de juillet, à ce que les visiteurs puissent en apprécier le riche passé patrimonial. Comme toutes celles et ceux qui l’ont précédé dans cette tâche s’offre à lui l’opportunité de se nourrir de connaissances, certes n’ayant aucun rapport avec le métier de vétérinaire vers lequel il dit vouloir s’orienter, mais dont il tirera profit pour lui-même. Plus le bagage culturel est lourd, mieux c’est !

    À noter qu’il a à sa disposition un support revu et corrigé. Toutes nos félicitations à Fabienne Le Briand et au photographe Michel Méar pour avoir conçu un petit guide didactique,  facilitant la mémorisation de ce qu’il convient de retenir après la visite des lieux. D’autant plus que ses concepteurs ont pensé à le décliner en anglais, en allemand…et en breton. Simple suggestion : ne serait-il pas judicieux de publier l’ensemble de cet opuscule sur le site de la mairie ? Les touristes à l’âme curieuse ne sont pas les derniers à se jeter sur la Toile avant de boucler les valises pour un dépaysement.

     

    La Cambuse ouvre ses portes ce mercredi

     

    Damien Estorges va accueillir les visiteurs de la chapelle tout au long de ce mois de juillet

     

    Tout semblait donc nous amener à penser que tout irait pour le mieux « dans le meilleur des mondes », puisque c’est ce mercredi matin que La Cambuse, sauf imprévu de dernière minute, va être en mesure d’accueillir une clientèle, après de longs mois de fermeture. Mais c’était oublier les tensions qui ne manquent pas de se produire au sein de notre conseil municipal dès qu’il est question de ce commerce dit de proximité.

    La presse de ce lundi matin nous donne quelques précisions sur ce qui s’est passé et dit lors de la séance de vendredi dernier. Cela renforce le regret de ne pas avoir pu y assister pour cause de pandémie galopante. Maudit Covid qui vous fait cas contact et vous interdit le contact direct avec ce qui fait l’actualité du moment.

    Ces controverses récurrentes autour de La Cambuse ont un effet délétère et plombent d’emblée l’atmosphère. Le tribunal devant trancher dans le contentieux engagé par la société Breizh Colibri, gérants de ce bar épicerie devenue crêperie, ne nous fera connaître sa décision, au plus tôt, qu’après la fin de l’été ; ce qui nous fait craindre que cette guerre picrocholine dure au-delà du raisonnable.

     Cette réouverture, dont la presse nous révèle les modalités, n’était-elle souhaitable que pour quelques Kermoustériens que Monsieur Yves Jézéquel, chef de file de l’opposition, et sa colistière, Madame Ceillier-Verdeil, qualifient de « non représentatifs ». À lire la « lettre ouverte » qu’ils ont cosignée dans les colonnes de l’hebdomadaire La Presse d’Armor, la semaine dernière, ils ne seraient qu’une petite poignée à soutenir une initiative qui ne peut, selon eux, que nuire aux intérêts bien compris du hameau et donc pas ricochets de la commune. C’est ce qualificatif de « non représentatifs » qui m’amène à compléter cette Humeur du jour  par une lettre ouverte à l’adresse de Monsieur Jézéquel, au titre de chef de l’opposition.

    Que sait-on de la manière dont La Cambuse, redevenue buvette épicerie pour ces mois de juillet et août, va fonctionner ?

    L’établissement sera ouvert sept jours sur sept sous le couvert d’une régie municipale dotée d’un compte de dépôt de fonds. De 9h30 à 14 h puis de 15h30 à 20h. Les deux agents prennent leurs congés les lundis et mardis et se remplacent mutuellement.  Un budget de 28000 €  a été établi, dont 12000 € pour couvrir les frais de personnel et 14000 € pour l’achat des fournitures. Ces premières journées d’ouverture vont permettre de situer les attentes pour ce qui concerne le volet épicerie, alimentée par le magasin Utile du centre bourg. Les tarifs des consommations ont été calculés pour rester en concordance avec les autres bars de la commune. Les recettes ont été estimées sur la base d’une fréquentation quotidienne de quarante personnes

    L’ensemble de ces décisions a été voté par le conseil, Yves Jézéquel, Christine Ceillier-Verdeil et Maryline Casteran votant contre. Une seule abstention : celle de Laurent Menou.

    Selon ce que nous dit la presse, la discussion qui a fait suite a été particulièrement houleuse, l’opposition estimant devoir se prononcer sur une initiative dont elle a dit n’avoir pris seulement connaissance qu’à l’occasion de ce conseil. Ce à quoi le maire a répondu que, sur la base d’une même initiative, décidée lors du conseil municipal du 10 juin 2021, mais qui n’avait pu, compte tenu des délais, se concrétiser l’été dernier, l’opposition s’était déclarée contre et que cette décision, qui leur était connue, était de facto validée.

    Le vote effectué, avec le résultat que l’on sait, Henri Paranthoën a clos la séance. En cultivant l’espoir que les tensions s’apaisent ? Qui sait si cela ne nous est pas promis !

     

     

    Lettre ouverte à Monsieur Yves Jézéquel

     

    Monsieur

     

    Au travers d’une tribune libre, publiée le mercredi 29 juin par l’hebdomadaire La presse  d’Armor, tribune cosignée par votre colistière, Madame Christine Ceillier-Verdeil, vous avez fait connaître publiquement votre profond mécontentement. Je ne viens pas, ce jour, vous reprocher ce droit, qui est celui de tout élu siégeant dans l’opposition, à pouvoir débattre en toute connaissance de cause de l’intérêt ou non de projets initiés par la majorité du conseil, donc du maire. Si, comme vous l’affirmez dans votre interpellation, vous n’avez découvert que sur le tard le projet de réouverture de La Cambuse, sans qu’il y ait eu la moindre concertation préalable, je ne peux qu’approuver votre réaction. Mais c’est parole contre parole puisque, comme cela transparaît dans les comptes-rendus de la presse, vous connaissiez depuis un an déjà la nature même de l’initiative qu’entendait prendre la municipalité pour que le commerce puisse rouvrir ses portes, ne serait-ce que pour les deux mois d’été.

    Du plus haut sommet de l’État jusque l’échelon de la Commune, cellule de base de notre démocratie, il est impératif de sauvegarder des passerelles de dialogue, en cultivant toujours l’espoir que celui-ci débouche sur des engagements préservant l’intérêt général. Mais, je suis au regret d’avoir à réagir à la teneur de cette lettre ouverte et de vous faire, publiquement, le reproche de ne pas avoir suffisamment maîtrisé votre propos. Votre plume a froissé.

    À vous lire, il existe « quelques » Kermoustériens « non représentatifs ».  Le qualificatif, même précédé de ce « quelques », est fort désobligeant pour ne pas dire surprenant puisque venant d’une personne qui, votre engagement pour les récentes législatives en témoigne, souhaite jouer un rôle politique après avoir servi la France au sein de nos armées. Tout en ne sachant pas si je suis moi-même un Kermoustérien « non représentatif », je me fais ce jour le porte-parole de toutes les personnes qui, dans ce hameau, se sont senties visées par un propos pour le moins regrettable, discriminatoire et visiblement déconnecté de ce qu’est le Kermouster d’aujourd’hui.

    Quelles sont donc les conditions qui font, selon vous, un Kermoustérien « représentatif » ? Cette question vous la rendez vous-même on ne peut plus légitime.

    Faut-il, pour mériter cette honorabilité, avoir grandi dans ce qui était alors un vrai village dans les années d’après guerre, c’est-à-dire à une époque où votre grand-père présidait, à nouveau, aux destinées de la commune de Lézardrieux ? Ou, pour le moins, y avoir payé ses impôts alors que votre père, Monsieur Alain Jézéquel, tout juste élu, a eu à cœur de revitaliser le hameau en transformant l’ancienne école en buvette épicerie ?

    Je ne suis pas sans méconnaître l’affect que des Kermoustériens de souche et adoptés durant ces deux périodes manifestent quand ils en viennent à évoquer le souvenir de vos parents. Comment pourrions nous, nous autres qui ne les avons pas connus, ne pas partager ce sentiment de reconnaissance. Aujourd’hui, ici, rares sont ceux qui ne se sont pas encore approprié l’histoire de ce qui est désormais leur lieu de vie. Dans une récente chronique mise en ligne en 2020 (Le 6 juin 1940 : la guerre frappe déjà à la porte de l’école), je rappelais les malheurs qui ont frappé votre famille durant ces années d’horreur. Point n’est besoin d’être né ici pour faire connaître sa compassion et partager, même après tout ce temps, une profonde émotion.

    Au plus prés, il me faut reconnaître avoir quelque peu tardé à me pencher sur l’historique de ce commerce – preuve s’il en est qu’il n’est pas au centre de mes préoccupations - lequel se trouve à nouveau au cœur d’une polémique. Une récente immersion dans les archives municipales à la recherche d’informations sur le docteur Isidore Brandès * -  Il fut, en son temps, une personnalité lézardrivienne de tout premier plan dans les premières décennies du siècle dernier ; j’y reviendrai dans une prochaine chronique -  m’a amené jusque la mandature de votre père, lequel, comme je viens de le rappeler, a souhaité que ce quartier excentré de la commune puisse disposer d’un commerce de proximité. Cela nous ramène à l’été 1995. Voici ce que disait votre père après avoir été élu maire :

    « Lézardrieux possède en effet une diversité affirmée et attachante qui, de temps immémorial, a marié la ruralité stable de la terre à la présence mouvante de la mer, de Kermaquer à Kermouster et de Kergruyant à Kerdroel ». Puis, après avoir rendu hommage à votre grand-père, votre père concluait son discours d’intronisation par un engagement solennel : « Nous tous, ici présents, ne chercherons qu’à défendre l’intérêt général de Lézardrieux, ce qui suppose d’abord de bien l’appréhender, le comprendre, le faire sien. Et nous nous efforcerons de ne pas tomber dans les pièges des querelles de clans, vaines et médiocres. »  (18 juin 1995).

    Dès le mois d’octobre de cette même année, la buvette épicerie était mise sur les rails. Ainsi, le 30 octobre, le conseil municipal, au sein duquel siégeaient des résidents kermoustériens (Yvon Le Thomas, 1er adjoint, Marie-Claire Perrot et Édouard Le Gentil, tous deux nommés régisseurs de la buvette) définissait les règles de fonctionnement de ce qui était alors une régie municipale. Deux ans plus tard, alors que la société Casino, du fait d’une restructuration en son sein, décidait de ne pas reconduire son appui, votre père, toujours convaincu de l’intérêt qu’il y avait à maintenir en ce lieu un commerce de proximité, sera amené à dire : « Arrêter brutalement l’expérience serait mettre fin à la revitalisation du village et surtout interrompre un service qui a un caractère social de proximité, apportant notamment une amélioration de leurs conditions de vie aux personnes âgées et très âgées. La commune est donc dans l’obligation morale, humaine, de poursuivre. Cette opération améliore l’image de Kermouster, à la fois traditionnelle et touristique, apportant des services appréciés, tant aux habitants qu’aux résidents saisonniers. »

    Depuis ce lundi 29 septembre 1997, l’eau a coulé sous le pont de Lézardrieux, la buvette épicerie a tenu tant bien que mal la marée avant de devenir Cambuse puis, essentiellement, crêperie. Le contentieux engagé par la société Breizh Colibri, frappe le hameau en plein cœur, le privant, momentanément, d’une plateforme de rencontres et d’échanges. Cela dit, avec ou sans La Cambuse, Kermouster demeure un lieu de vie appréciable.

    Cette revitalisation ne correspond peut-être pas à ce qui était alors imaginé à l’époque où votre père tenait la barre de la chaloupe municipale, mais elle est le fruit des évolutions économiques et sociétales qui ont, ici comme ailleurs, profondément modifié les paysages de la ruralité. Les nouveaux résidents, je puis en témoigner, se félicitent que Kermouster ait pu conserver cet environnement agricole. Kermouster a séduit par sa quiétude et ses charmes naturels. Il y avait des longères ou des terres à vendre. Son éloignement des centres-villes a, irrémédiablement, amené de nouveaux résidents libérés des contraintes du travail et pouvant s’offrir pécuniairement une parcelle de bien-être. Cette revitalisation ne semble pas être à vôtre goût.

    La stratégie mise en place au basculement du siècle pour maintenir un commerce de proximité à Kermouster ne peut, peut-être pas, être reconduite à l’identique. Nous en sommes tous conscients. La buvette épicerie devenue Cambuse méritait assurément d’être ripolinée. Mais peut-être, même si l’intention première était louable, en restant dans un coût ne défrisant pas l’entendement.

    Dans votre lettre ouverte vous écrivez que cette réouverture temporaire de La Cambuse, sous une forme café épicerie, fera que les Lézardriviens « règleront, in fine, une facture qui risque d’être exorbitante ». Nous jugerons sur les faits, mais comment doit-on qualifier les sommes faramineuses qui ont été engagées dans la rénovation de l’établissement par la précédente équipe municipale ?

    Loin de moi l’envie de souffler sur les braises encore fumantes de ce qui s’apparente, pour nombre de Kermoustériens, non représentatifs ou non, à un gâchis. Je veux croire que cette polémique fera long feu et que cette réouverture temporaire pourra se faire dans une ambiance apaisée. Pour cela, il convient que soit maintenu l’esprit des « fondamentaux » sur lesquels votre père a, sauf erreur d’interprétation, forgé sa décision, Non pas dans le seul intérêt d’une poignée de bourgeois comme l’écrit un(e) certain(e) MC, par un commentaire à une précédente chronique tout aussi désobligeant que le vôtre, mais dans l’intérêt général bien compris de l’ensemble des résidents et, par extension, de tous les Lézardriviens.

    « Les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête ; les bourgeois plus ça devient vieux, plus ça devient c… » Mais tout de suite en écho à cette chanson de Jacques Brel, comment ne pas citer celle de Brassens, citoyen d’honneur de notre commune : « Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con, qu’on ait 20 ans, qu’on soit grand-père, quand on est con, on est con ! »

    En faisant référence à ces chanteurs poètes du temps jadis, je me dis que votre père lui-même approuverait cette digression musicale, pour une raison qui me paraît évidente : sous la casquette de l’ancien préfet honoraire devenu maire de Lézardrieux, j’ai entraperçu, au cours de mes recherches, l’âme d’un poète. Dans la préface de Poèmes du Trégor et d’ailleurs, Paul Le Flem – autre personnalité lézardrivienne - nous laisse entendre que votre père, auteur de ce recueil, était un admirateur inconditionnel de Nerval, Voltaire, Rimbaud et surtout de Baudelaire. Preuve s’il en est que la fonction de maire ou de préfet ne vous rend pas sourd à des considérations autres que la rentabilité.

    Je ne serais pas étonné si vous me disiez l’avoir entendu fredonner ces vers d’une composition – Les Poètes- du chanteur anarchiste Léo Ferré :

     

    Ce sont de drôl's de typ's qui vivent de leur plume
    Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison
    Ce sont de drôl's de typ's qui traversent la brume
    Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons

     

    Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés
    Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer
    Ils mettent des rubans autour de l'alphabet
    Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air

     

    Sans gommer d’un revers de la main, les arguments qui nous rappellent que le maintien d’un commerce de proximité, dans un site aussi reculé, soumis naturellement à des contraintes de stationnement et de circulation quasiment insurmontables, ne peut se faire qu’en s’assurant de la viabilité de l’affaire, rien ne nous interdit d’espérer que soit maintenue à l’esprit la dimension  « poétique » des lieux

    Alors, plutôt que d’alimenter des «  querelles de clans, vaines et médiocres », je ne puis qu’adjurer, Monsieur Jézéquel, que vous puissiez donner plus de consistance à votre rôle d’opposant. Rien ne vous interdit d’être force de proposition. Là est la meilleure façon de résorber les clivages. Ne tombez pas définitivement dans le piège de la posture !

    Il serait peut-être plus judicieux, pour favoriser un débat de plus haute tenue, de nous faire connaître précisément ce que vous feriez pour permettre à ce commerce de proximité de continuer à fonctionner, tout en conservant ces « fondamentaux » que le temps passé n’a pas rendus caduques. À vous de nous dire si ces « fondamentaux » ont encore pour vous un intérêt.

    Gérer c’est prévoir, a-t-on coutume de dire. Avec la Cambuse nous sommes dans le court terme et, les circonstances étant ce qu’elles sont, il est normal d’en revenir à la godille en cherchant à amurer au mieux, dans l’intérêt bien compris des résidents à demeure, des saisonniers, des visiteurs d’un jour et de ceux qui occupent les gîtes à la petite semaine. Très souvent, trop souvent, une municipalité se voit contrainte d’agir à chaud pour tenter de limiter les dégâts provoqués par une décision antérieure n’ayant pas eu les effets bénéfiques escomptés. Mais cela ne lui interdit en rien de penser sur le long terme.

    Alors, pour conclure mon propos par une note constructive, j’émets cette suggestion, toujours centrée sur l’avenir de Kermouster.

    La moyenne d’âge des résidents tournera toujours, dans les temps futurs, entre 70 et 80 ans. Rien ne laisse prévoir un renouvellement de la population du hameau par des classes d’âge bien en dessous de la catégorie seniors. D’autant qu’il va nous falloir collectivement envisager une plus grande sobriété dans nos modes de vie, notamment en matière de dépenses énergétiques, donc dans l’usage de nos véhicules. Comment, dès lors, imaginer ce que pourrait être ce lieu de vie aussi excentré dans dix ou quinze ans?

    Voici un beau sujet de réflexion pour quelqu’un qui semble désireux de prendre, à son tour, la barre de la chaloupe municipale et, ainsi, s’inscrire dans le sillage d’une saga familiale. Cela consiste à permettre aux toujours résidents d’être en mesure de faire face aux priorités du quotidien que sont et demeureront l’accès à la santé et à l’alimentation. La fracture numérique ne sera bientôt plus, ici, un obstacle, les nouvelles générations de retraités maîtrisant les subtilités des écrans ; les technologies nouvelles offriront à coup sûr des services efficaces. À ce stade, Kermouster pourrait s’avérer un laboratoire d’expérimentation, pour ne pas dire un cas d’école. Tout en n’oubliant pas les priorités du moment, il y a là, pour tout élu désireux de mettre toute son énergie au service de ses concitoyens, un champ d’intervention on ne peut plus motivant.

    Ainsi, dans ce « nouveau monde » que l’on pressent, où l’on cherchera à canaliser les effets néfastes du tourisme de masse dans des secteurs extrêmement sensibles comme l’est Kermouster, ce commerce de proximité conçu à la naissance de ce siècle, devrait, moyennant une adaptation judicieuse, pensée au travers d’une réflexion collective associant tous les résidents, pouvoir, tel un cœur, continuer à impulser le souffle de la vie, au rythme des quatre saisons.

     

                                                                                                               Claude Tarin

                                                                                                    Mardi 05 juillet 2022

     

     

    *Isidore Brandès (1865-1938), que les anciens Lézardriviens appelaient « le médecin des pauvres », a, lui-même, été conseiller municipal de 1913 jusqu’en 1938. Durant la grande guerre, ce Roumain d’origine a opéré au sein de l’armée en tant que médecin militaire, toute la durée du conflit. « Médecin des pauvres » ? Très certainement parce que ce docteur a dû s’occuper du dispensaire de Lézardrieux. Tout témoignage se rapportant à sa vie kermoustérienne sera le bienvenu.

     

    Réponse de Monsieur Yves Jézéquel

     

    Monsieur, 

      

    Merci tout d’abord d’avoir pris la peine d’initier cet échange. Nous avons toujours plus à gagner en discutant et en confrontant des points de vue divergents qu’à maugréer sans savoir. Je retiens d’ailleurs de votre lettre plus de points qui nous réunissent que de points qui nous séparent. 

    Mon propos n’avait aucune intention de blesser, mais simplement de dire que tous les Kermoustériens ne partagent pas le même avis. C’est le sens de la phrase « quelques Kermoustériens non représentatifs de l’ensemble du village ». Il ne s’agit pas, bien entendu, de faire de distinguo entre les Kermoustériens, ceux qui y sont nés et ceux qui s’y sont installés, ce qui n’a aucun sens. C’est simplement une approche quantitative. Le « quelques » n’a d’ailleurs aucune connotation péjorative. Néanmoins, si j’ai froissé des Kermoustériens, je m’en excuse sincèrement. Mais ne m’assimilez pas aux injures de « MC », qui ne dit même pas son nom. Vous connaissez mon attachement à Kermouster, où je viens régulièrement, ne serait-ce que pour me recueillir sur la tombe de mes aïeux.

     Je vous confirme que Madame Ceillier-Verdeil et moi-même avons appris par les réseaux sociaux, puis par la presse, que la majorité travaillait à la réouverture de la Cambuse. Nous avons compris le 30 juin, lors du conseil extraordinaire, que ce travail était entrepris depuis plusieurs mois. A aucun moment de l’année, lors de commissions, de conseils, ou dans des discussions libres, l’idée d’ouvrir la Cambuse à l’été 2022 n’a été abordée devant nous. La proposition qui avait été faite au conseil du 10 juin 2021 concernait l’ouverture de l’été 21. A cette époque d’ailleurs la commune n’était pas encore en procès avec les anciens gérants. Un dialogue était encore possible et c’est dans cet état d’esprit que nous avons voté. 

    Vous vous reposez beaucoup sur mon histoire familiale, à laquelle je suis tout particulièrement attaché. Je vous en remercie. Elle a guidé mes choix de vie. Vous citez mon père et ses discours où je retrouve exactement mes idées d’aujourd’hui. Je le rejoins notamment lorsqu’il dit : « arrêter brutalement l’expérience (de l’épicerie) serait mettre fin à la revitalisation du village et surtout interrompre un service qui a un caractère social de proximité…La commune est donc dans l’obligation morale, humaine, de poursuivre. » Alors pourquoi avoir fait le choix de la fermeture et du procès ? Un dialogue était possible pour concilier les parties, au moins essayer. Ce n’est pas le choix que Monsieur Paranthoën a retenu. C’est ce que je remets en question. Je ne défends pas spécifiquement les anciens gérants. Je défends l’idée du commerce de proximité et d’un restaurant entretenant en permanence une activité sur la place pour le plaisir des Kermoustériens et des touristes, car Lézardrieux a aussi besoin du tourisme. Je défends aussi une certaine idée de justice. C’est pour cette raison que lors de la campagne électorale des municipales j’ai fait la proposition de repartir de zéro, avec une nouvelle gérance de deux ans et de décider au bout de cette période de ce que nous ferions, notamment pour le fonds de commerce (dont la vente a quand même été votée à l’unanimité lors du conseil municipal du 20 mars 2019, donc avec le vote de la minorité de l’époque). Je remarque simplement que les anciens gérants en ont accepté le principe. Dans cette triste affaire il suffisait je crois, ou au moins tenter, de vous mettre tous autour d’une table et de mettre les choses au point. Qui l’a fait ?

    Vous dites que la revitalisation de Kermouster ne semble pas à mon goût. Pourquoi dites-vous cela ? Je pense exactement le contraire. Le maintien de notre tissu rural sera une priorité dans les décennies qui viennent : la mobilité rurale, les déserts médicaux, l’attractivité pour les jeunes ménages, la souveraineté alimentaire … sont des sujets cruciaux. J’ai commencé à en parler en esquissant des solutions possibles dans une campagne législative qui n’a pas laissé de place au débat d’idées. Qui de la majorité municipale a abordé ces questions ?

    Sur le sujet du coût, vous parlez des « sommes faramineuses » consacrées à la réhabilitation de l’ancienne école. Mais de quelles sommes parlez-vous ? Des 193 000 euros du montant final des travaux (subventions déduites mais sans compter la micro-station), soit après retrait des loyers un coût pour la commune de 78 180 euros étalés sur 20 ans, donc moins de 4 000 euros par an ? Oui il y a eu un surcoût, comme dans beaucoup de réhabilitations. Mais où est le scandale pour sauvegarder notre patrimoine et sans impact, vous l’aurez noté, sur les impôts locaux ? A titre de comparaison je vous fais remarquer que la construction du nouveau boulodrome s’est élevée à plus de 230 000 euros. En revanche à combien va s’élever la facture du procès ? Les loyers non versés, les remboursements à effectuer auprès de Breizh Colibri, les coûts des réouvertures estivales si on suit ce rythme (un minimum de 30 000 euros pour l’été 22) et peut-être l’amende de plusieurs milliers d’euros si la commune perd son procès, ce qui ne peut être exclu.

     Vous parlez de « passerelles de dialogue » comme base de notre système démocratique. Je vous rejoins et en déplore l’absence sur la scène nationale où la politique devient spectacle et insultes, comme sur la scène locale où nous constatons depuis le début de la mandature une absence totale de dialogue entre la majorité et l’opposition. Pourtant, depuis le début de mandat, nous sommes parfaitement disposés, madame Ceillier-Verdeil et moi-même, à remplir notre rôle de minorité dans un esprit de construction pour le bien des Lézardriviens. L’attitude affichée de la majorité ne nous le permet pas. Pour le moment.

    Vous m’assimilez à un élu ne voyant que la rentabilité des objets. Vous me pointez du doigt mais vous ne me connaissez pas. Où est le travail du journaliste ? Je ne fonctionne pas comme ça. La politique, c’est l’art des projets, c’est d’abord une vision. Quelle est la vision de la majorité ? Où sont les projets ?

    Dans ma position d’élu, je n’alimente pas des « querelles de clans, vaines et médiocres », Monsieur Tarin, malgré ce que certains veulent vous faire croire. J’essaie d’y échapper. Et je peux vous garantir que ce n’est pas simple tous les jours.

    J’arrête ici ma réponse. Elle appelle d’autres échanges, mais de vive voix. Je suis totalement disposé à venir à Kermouster rencontrer celles et ceux qui voudront aborder avec moi les sujets du moment. Je vous propose de venir samedi ; nous pourrons convenir du lieu et de l’heure du rendez-vous. J’aurai plaisir à échanger avec vous.

      

    Bien à vous 

      

                                                                                                                         Yves Jézéquel 

      

     Monsieur Jézéquel  complète sa réponse ainsi

    Vous trouverez en pièce jointe un mail du maire de Lézardrieux datant du 22 juin 2022 et qui s’étonne lui-même de l’ouverture de la Cambuse. C’est quand même assez curieux quand on prépare le projet depuis des mois. Monsieur le maire ne m’en voudra pas de le publier puisqu’il lit les mails que je lui adresse en conseil municipal, devant la presse et le public, sans avoir pris la peine d’y répondre. Vous noterez qu’il parle de blogs et doit faire, à priori, référence au vôtre, où se trouvait l’« information ». 

    envoyé : 22 juin 2022 à 12:04
    de : secretariat.general@lezardrieux.fr
    à : 'Henri PARANTHOEN' <paranthoen@orange.fr>
    objet : TR: La Cambuse / ouverture estivale 

    Bonsoir,  

    J'ai moi-même été surpris d'apprendre que la Cambuse ouvrait ! Ceci me conforte dans ma méfiance des "informations" qui circulent sur les réseaux sociaux et les blogs.  

    Oui, nous travaillons sur une possibilité d'ouvrir cet établissement en juillet et août. J'ai rencontré les responsables de l'amicale de Kermouster le vendredi 17 juin pour examiner leur demande d'organiser un vide-grenier le 30 juillet dans les rues de Kermouster. J'ai profité de cette rencontre pour leur faire part de la difficulté à trouver des saisonniers en juillet et août. 

    Je vais convoquer un conseil municipal exceptionnel le 29 ou le 30 juin pour examiner les éléments en notre possession concernant la Cambuse : 

    - Volet légal 

    - Volet règlementaire 

    - Volet personnel 

    - Volet économique 

    - Volet social  

    Le conseil municipal décidera alors en connaissance de cause de l'ouverture ou non de l'établissement la Cambuse.  

    Très cordialement, 

    Henri PARANTHOËN 

    Lézardrieux, Maire.      

     

    De : Maryline Casteran 
    Envoyé : lundi 20 juin 2022 22:01
    À : 
    secretariat.general@lezardrieux.fr
    Objet : La Cambuse / ouverture estivale
     

     Monsieur le Maire bonjour  

    Je suis surprise d'apprendre la réouverture de la Cambuse par les réseaux sociaux et le blog "point de vue de Kermouster".  

    Je vous serais reconnaissante de bien vouloir me fournir les informations concernant le contexte de cette prise de décision.   

    En vous remerciant   

    Maryline Castéran  

     

    Monsieur Yves Jézéquel, samedi à Kermouster

     

    Ayant un engagement de long terme, ce samedi 9 juillet, dont j’ai indiqué la nature à Monsieur Yves Jézéquel, j’ai quand même accepté de répondre positivement à sa demande de rendez-vous. Ce sera de 10h à 10h30, à mon domicile. En simple tête à tête.

    J’aurais de beaucoup préféré que ce rendez-vous prenne l’allure d’une rencontre avec les Kermoustériens désireux de pouvoir l’entendre s’expliquer de vive voix, à travers cet échange public, sur ce qu'il convient de faire pour que la Cambuse puisse, au-delà de cette controverse conjoncturelle mais qui semble devoir perdurer, recouvrer le caractère chaleureux que nous lui avons connu, tout en assurant bien évidemment la viabilité de ce commerce de proximité.

    Il appartient donc à Monsieur Yves Jézéquel de faire savoir si il peut saisir ou non l’opportunité de sa venue à Kermouster pour établir un contact avec d’autres résidents, au sortir de notre courte rencontre. La Cambuse ayant ouvert ses portes, le lieu serait tout trouvé pour une telle confrontation, la salle d’exposition étant apparemment occupée ce jour-là.

                                                                                                                            C.T.

     


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