• Va où le vent te pousse !

     

    Va où le vent te pousse !

    Contre vents et marées, sculpture terre cuite, Agnès Cambournac

     

     

    « Satisfaite ». Au-delà de toute attente ? Ce dimanche en fin d’après-midi Agnès Cambournac affichait une satisfaction non feinte. Cette Kermoustérienne de fraîche date se réjouissait d’avoir donné suite à la proposition que lui avait faite Bruno Charenton de se joindre à lui pour une exposition associant peinture et sculpture. L’aquarelle pour cet artiste peintre, qui s’était fait connaître l’an passé par une première exposition à Ti ar Skol, la sculpture pour Agnès Cambournac qui, par ailleurs, ne dédaigne pas utiliser le pinceau pour satisfaire ce besoin qu’elle éprouve à s’exprimer par la création artistique. C’est d’ailleurs par ce biais qu’elle a été amenée à faire la connaissance de cet artiste peintre demeurant désormais à Trédarzec, lequel a pris l’initiative de mettre sur pied un cours de dessin à même cette salle de Kermouster (voir chroniques précédentes)

     

     

    Va où le vent te pousse !

     

    Le dessin, Agnès en avait déjà la maîtrise, mais l’aquarelle, dont Bruno Charenton s’est fait une spécialité, était une alternative à la peinture à l’huile qu’elle pratiquait en sus de sa forte inclination pour le modelage et la sculpture.

     

    Si Bruno Charenton invitait le visiteur a saisir une démarche jetant une passerelle subliminale entre le Japon et la Bretagne, Agnès Cambournac se contentait de se rappeler au bon souvenir de ceux qui lui connaissaient déjà ce talent à donner forme à la matière et, pour d’autres, à commencer par ses voisins du hameau, de lever le voile sur ce qui relevait encore, jusqu’à cette dernière semaine, de son intimité.

     

    Exposer, c’est s’exposer, ai-je coutume de dire. Ce dimanche soir, Agnès Cambournac avait le sentiment d’avoir réussi son baptême du feu, même si ce n’était pas pour elle une première.

     

    Sous d’autres horizons, Agnès Cambournac a déjà été à la rencontre du public. À Barbizon, où vit Mélanie Quentin*, dont elle a emboîté le sillage après s’être formée à ses côtés, à Paris, dans l’île Saint-Louis, à Nevers. À Kermouster, les contacts ont été, à ses dires, encourageants si ce n’est chaleureux. L’artiste et la Kermoustérienne en sortent rassurées.

     

    La première va pouvoir se remettre pleinement au travail ayant désormais trouvé demeure lui permettant de recréer un atelier; c’est à Paris, dans son atelier de la Butte Montmartre, qu’elle s’est forgé cette stature. La seconde, quant à elle mère d’une famille nombreuse, espère avoir ainsi fait tomber le voile du mystère dont tout nouveau résident du hameau peut éprouver, plus ou moins, le besoin de se débarrasser.

     

    En se posant à Kermouster, cette ancienne hôtesse de l’air a fait sienne cette suggestion mélodique : « Va où le vent te pousse ». Et le vent lui a fait connaître, par le biais d’une amie, la Presqu’île, puis, dans une ultime rafale, Kermouster

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    Le vent a également été et demeurera source d’inspiration puisque les toutes dernières œuvres exposées nous montraient le corps d’une femme dont la longue tunique flotte au vent. Deux statuettes modelées dans de l’argile. Une approche différente de ces bronzes dont la création remonte à plus loin dans le temps ; ici l’artiste a cherché à donner corps à des sentiments exprimés, au travers diverses poses, par des modèles. De la tendresse au soupir en passant par l’espérance, la communion et la plénitude. Rien de plus subliminal que le sentiment !

     

    « Toute connaissance commence par les sentiments » a dit un certain Léonard de Vinci. Agnès Cambournac nous offre l’opportunité de méditer sur cette pensée

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                                                                                                                                 Claude Tarin

                                                                                                                     Lundi 25 juillet 2022

     

    * Pour en savoir plus sur Mélanie Quentin :

    http://www.melaniequentin.fr

     

     

     

     

    Les hirondelles au fil du temps

     

     

    Va où le vent te pousse !

                                                                                                                                           (Photo Filippe Mota)

     

    Il suffit de quelques instants pour que l’enchantement opère. Au petit matin, ce samedi, ces hirondelles nous en ont offert une parfaite illustration. Fort heureusement Filippe Mota a eu le bon réflexe d’en fixer la charge poétique pour nous faire partager son propre ressenti. Rassemblées, telles des noires sur une partition, elles nous invitaient à transcender notre condition de râleurs impénitents. Ah ces fils et poteaux électriques qui dénaturent le paysage !

     

    Dans une toute première chronique, mise en ligne voilà dix ans (Enfouissement du réseau : de la réalité au rêve, 11 septembre 2012) , je me faisais l’écho d’une revendication qui semblait recueillir la majorité des suffrages des Kermoustériens. Pour ce faire, grâce à un logiciel idoine, je m’étais amusé à effacer ces symboles des progrès technologiques. Si le cœur vous en dit, cliquez sur la case « Rechercher » et insérez le titre de cette toute première chronique ! Vous y verrez à quoi ressemblerait le hameau sans ces perchoirs pour hirondelles, tourterelles, grives musiciennes, merles et autres passereaux.

     

    Dix ans ont passé et le réseau est toujours en place et dix ans durant ces oiseaux migrateurs, dont un seul ne peut prétendre garantir le retour du printemps, se sont montrés fidèles à ce qui est, pour le plus grand nombre, le lieu de naissance. Sans ces poteaux et fils électriques, force est de le reconnaître, nous serions bien en mal de satisfaire présentement d’autres nécessités. À commencer par ce besoin quai obsessionnel d’être, par écrans interposés, reliés les uns aux autres.

     

    Tout en m’associant à cette revendication toujours insatisfaite, je dois avouer que l’image que me renvoient ces hirondelles m’amène, à chaque fois, à y glisser un bémol. Sans ces fils aériens, donc sans ces poteaux, il en serait fini d’un si joli spectacle. Allez savoir si, par vengeance, nos chères hirondelles s’en iraient pas faire leurs hautes voltiges sous des cieux plus respectueux du travail accompli par les humbles serviteurs de la fée Électricité !

     

     


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