• La technique du glyphe, du trait gravé en creux, remonte au moins à l’ère des Mayas. Ils ont laissé des inscriptions en relief sur la pierre et sur des fibres de maguey, un agave qu’ils cultivaient en même temps que le maïs. Jean-Paul Le Buhan (qui expose cette semaine à Kermouster) a fait sienne cette technique pour redonner vie et couleurs à des bois morts, des bois de récupération, notamment des lattes de châtaigner d’anciennes barriques à cidre qu’il affectionne particulièrement. Issu d’une famille du centre Bretagne, né à Versailles, cet artiste, qui est installé à Pléhédel depuis 2004, a trouvé dans ce support, après plusieurs années passées à sculpter la pierre, la veine qui lui a ouvert un espace créatif original et, selon nous, convaincant. Par une maîtrise de la couleur, mais aussi par cette approche conjuguée entre sculpture et peinture. L’harmonie se cosntruit dans des formes asymétriques.

    Egalement auteur de poésies, Jean-Paul Le Buhan aime ciseler les phrases et tient par les mots à souligner le sens profond de sa démarche. A travers ces morceaux de lattes imbibées d’acrylique et recouvertes d’un vernis qui amplifie le relief généré par le glyphe, le peintre exprime sa vision d’une humanité « absurde et formidable à la fois », navigant entre union et séparation. On est tenté d'y voir un reflet de ce que fut sa propre vie professionnelle, « disloquée » mais toujours sous-tendue par cette envie d'aller au bout de ses rêves: peindre et écrire.

    Avant qu’il ne se décide à franchir le pas et s’installer, à la cinquantaine,  en tant qu’artiste professionnel, Jean-Paul Le Buhan, 66 ans, fut d'abord ajusteur tourneur pour connaître, sur la fin, les affres du chômage après avoir été technicien dans la recherche agronomique – il démissionnera de l’Inra, l’institut national de recherche agronomique -  puis directeur de développement au sein d’une coopérative d’horlogerie bijouterie. Pour pouvoir rebondir et donner pleinement corps à sa passion,  il aura quand même fallu un déclic : «  Je procédais à la réparation d’un Velux quand je me suis aperçu que les œillets des tuiles du toit leur donnaient l’allure d’un masque. J’ai pensé à en peindre quelques unes et quand j’ai vu que le résultat plaisait aussi à ceux qui les découvraient, je me suis lancé. »

    Artiste hors-normes, Jean-Paul Le Buhan s’honore aujourd’hui de pouvoir figurer dans La Bible de l’Art singulier, édition 2010-2011. Kermouster n’est qu’une escale parmi d’autres. Pour en savoir plus : consulter son site Internet  www.lebuhan.com . Nos photos : Jean-Paul Le Buhan posant devant ses tableaux et Auprès de mon arbre, une composition en hommage à Georges Brassens

     

    Le Buhan redonne vie au bois mort

    Le Buhan redonne vie au bois mort


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  • « Original », « Etrange ». Une chose est sûre, dimanche soir dans la chapelle, Birgit Yew n’a peut-être pas convaincu totalement son public, mais elle n’a laissé assurément personne indifférent  C’est devant une cinquantaine de personnes que cette artiste venue d’Allemagne a exécuté les pièces maîtresses d’un répertoire nourri, pour l’essentiel, de l'imaginaire des celtes, bretons compris,  non sans avoir, il est vrai, accordé la primeur à un certain Jean-Sébastien Bach, en interprétant le dernier mouvement de sa première suite pour violoncelle. Bach était un organiste hors pair, mais ce compositeur de génie avait plusieurs cordes à son arc. Ses « Six suites pour violoncelle » constituent un Everest pour tout musicien ayant choisi de s’exprimer avec cet instrument. L’Espagnol Pablo Casals, grâce auquel ses six compositions sont sorties de l’oubli, aura attendu douze ans pour les exécuter en concert. C’est dire ! Dimanche soir, Birgit Yew s’est limitée à la gigue de la 1ère suite. Un choix délibéré puisque ce mouvement musical repose sur les trois mêmes notes que la gigue irlandaise traditionnelle qui suivait. « Trois mêmes notes, mais pas dans le même ordre ». Trois notes qui lui ont permis d’assurer, avec virtuosité, la transition vers ses propres compositions.

    Le violoncelle est l’instrument à cordes qui a la tessiture la plus grande. C’est, dit-on, celui qui est le plus proche de la voix humaine. Une qualité sur laquelle Birgit Yew a bâti sa spécificité, ajoutant sa voix  à celle de son instrument. Non contente de les caresser de son archet ou de  les pincer , Birgit Yew chante au diapason des cordes. Quitte à se défaire du carcan des notes pour investir le monde des bruits. Et c’est ainsi que sur la base d’une vieille mélodie écossaise doublée d’un texte d’extraction irlandaise, Birgit Yew s’est ingéniée à nous faire écouter le chant des baleines. Assurément, le moment fort de ce concert à nul autre pareil.

    Si, comme elle avoue l’avoir ressenti,  elle n’a pas réussi à faire vibrer ces mélomanes d’un soir autant qu’elle l’eût souhaité, Birgit Yew retire une grande satisfaction de son passage à Kermouster. Elle a su, pour le moins, convaincre deux irlandaises, lesquelles, une fois le concert terminé, se sont empressées de l’inviter à venir s’exprimer dans leur île.

     

    Birgit Yew : Bach en prélude au chant des baleines

    Birgit Yew : Bach en prélude au chant des baleines


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  • Dès l’aube, le soleil était au rendez-vous de ce nouveau vide-greniers organisé par l’Amicale de  Kermouster. Il aura su déjouer  la menace de la brume et écarter celle de l’orage. Le conteur Jean-Pierre Le Dantec, brocanteur d’un jour, trouvera peut-être les mots qui conviennent pour décrire le climat poétique  de ce dimanche 21 juillet, que le flot continu de voitures n’a en rien altéré puisque tous les acteurs de cette journée peu ordinaire ont « carburé » à la bonne humeur. Peu importe que le coefficient de remplissage (une trentaine d’exposants) n’ait pas battu le record de participation. Des brocanteurs ont fait de bonnes affaires, des chineurs en ont eu pour leur argent  « Tout le monde il est content ! »

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

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    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

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    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur

    Le vide-greniers fait le plein de bonne humeur


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  • Peinture : le programme de l’été

    Peinture : le programme de l’été

    Peinture : le programme de l’été

    Le coup d’envoi a été donné cette semaine à travers l’exposition proposée par les membres de l’association Group Art (lire précédemment). Avec les aquarelles de Jean Fourniaud, dont cette chapelle de Kermouster, et les peintures sur soie de Martine Le Roy et les dessins de Sylvie Donnart, des artistes peintres de Plourivo.  Cette exposition fermera ses portes ce dimanche soir. Voici le programme des prochaines expositions :

     

    - Du 22 au 28 juillet, peintures et photos avec Armelle et Sylvain Le Coq, associés à Jean-Paul Le Buan .

     

    - Du lundi 29 juillet au 4 août, « Le Lézardrieux des peintres». Cette exposition va regrouper une cinquantaine de tableaux représentant tous un paysage ou une scène de vie se rapportant à la commune de Lézardrieux.. Ces tableaux sont prêtés par des particuliers.

     

    - Du 5 août au 18 août, peintures et aquarelles de Jean-Marie Jacquot

     

    - Du 19 août eu 2 septembre, peintures de Catherine Guillemain et Pasquale Destrumeau

     

    Toutes ces expositions sont ouvertes de 14 h 30 à 19 h


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  • Pas de méprise possible ! Ce tourneur sur bois ne vient pas d’installer « sa petite entreprise » à Kermouster. Jean-Yves Toullelan est un « artiste libre », déclaré comme tel devant l’administration, après avoir exercé la profession de mécanicien poids-lourds. Il s’est découvert cette passion à l’orée de la cinquantaine. Elle s’est fait dévorante; Aujourd’hui, Jean-Yves Toullelan, 64 ans, est président de Group Art, une association, créée voilà deux ans, par une palette de Plourivotains exerçant leurs talents dans la photo (Christiane Aubry, Béatrice Vanlandeghem, Gérard Le Roy), la poterie (Brigitte Ulliac), la peinture sur soie (Martine Le Roy), la calligraphie (Thomas Jost), l’encadrement (Nicole Allais), le dessin (Sylvie Donnart) ou l’aquarelle (Jean Fourniaud). Il leur aura suffi d’enjamber le pont pour nous en fournir la preuve, démonstration d’un savoir faire à l’appui.  A cette passion du travail du bois sur tour, passion qu’il partage avec Yvon Geoffroy, Jean-Yves Toullelan, tout comme ce collègue, ajoute sa touche personnelle aux réalisations de ce groupe, tout particulièrement dans le domaine de la photographie animalière. La vente des casse-noix en frêne, des coupes et coffres à bijoux en hêtre et des fabuleuses toupies en if qui ne tombent pas de leur socle lui permet de renouveler, au gré de ses nouveaux besoins, son matériel de chasseur d’images. Plourivo jouxte une forêt de 600 hectares. Autant dire que Jean-Yves Toullelan et ses compagnons du « beau cliché » ont ce qu’il faut à portée de leurs objectifs. Le plaisir de fixer le regard d’un renardeau et de surprendre un pic noir tambourinant sur le tronc d’un conifère fait oublier les longues heures d’attente passées, à l’affût, dans une immobilité de tous les instants. C’est tout ce travail où la patience se conjugue avec l’excellence qu’il nous est donné de voir jusqu’à ce dimanche 21 juillet inclus.

    Pour en savoir plus :Group-art-plourivo.jumbo.com

    Group’Art : une palette de talents

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