• Malo fait revivre, avec brio, Georges Brassens

     

    A propos de Georges Brassens

    Il nous faut encore, non sans regret, faire ce constat : la chapelle de Kermouster n’aura pas donné tous les fruits espérés aux artistes qui y ont donné concert cet été. Ce jeudi soir 17 août, les doigts de quatre mains suffisaient pour compter les spectateurs venus écouter le groupe Malo. Pas de quoi créer une salve d’applaudissements « nourricière ».

    A quoi cela tient-il ? Dans un précédent billet nous avons attiré l’attention sur une possible mauvaise programmation, essentiellement due aux artistes eux-mêmes. Il conviendrait à l’avenir de les avertir que le hameau n’a pas, en lui-même, le potentiel suffisant pour répondre à toutes les sollicitations, même en cette période des volets ouverts. Son caractère excentré ne favorise peut-être  pas non plus le renfort d’un public s’en venant  de l’extérieur.

    Cela peut également s’expliquer par l’offre qui nous est faite. Pour nous en tenir au concert de ce jeudi soir, est-ce le fait de chanter Brassens qui a tué dans l’œuf toute envie de venir s’asseoir sur les chaises de la chapelle ? D’aucuns peuvent y avoir vu un mélange des genres incongru. Ah ! Cette mauvaise réputation !

     

    A trop tirer sur la corde…

     

    Pour la Presqu’île, Brassens est une icône, mais ne tire-t-on pas trop sur la corde en programmant deux concerts sur ce registre à quelques jours d’intervalle ? Le 4 août dernier, c’est la chanteuse Lily Dardenne qui s’est proposée de lui donner sa voix. N’ayant pas pu assister à ce concert, nous ne sommes pas en mesure d’en parler, si ce n’est pour relayer le point de vue d’une personne venue l’écouter, point de vue selon lequel cette chanteuse a vraiment une belle voix. Mais ce soir là, comme ce jeudi, le nombre de spectateurs ne dépassait  pas la vingtaine. Ce sont ces deux concerts qui ont fait la plus faible audience.  Alors Brassens ? Que passa ? On n’est plus au goût du jour ?

    Brassens on aime ou on déteste, mais nous sommes convaincus que ses encore possibles détracteurs ne peuvent que s’incliner devant la richesse de son répertoire et, surtout, sur le rôle que le Sètois a joué dans l’évolution de la chanson française. « Sans les chansons de Brassens les nôtres n’auraient pas vu le jour » dira Jérôme Arnould, le créateur du groupe Malo qui s’est produit ce jeudi soir.

     

    Malo : « mécréants » d’un soir

     

    A propos de Georges Brassens

    Jérôme Arnould voue à Brassens une admiration sans faille. Ce docteur es Lettres lui a consacré un livre – Brassens et la camarde (1999) – prémisse à une thèse de littérature française – La clef des chants, ou les chansons de Georges Brassens, du projet créateur à l’œuvre patrimoine (2004) – qui lui vaut d’avoir décroché ce titre honorifique. Aujourd’hui, c’est sur les planches qu’il entend défendre sa mémoire.

    Pour ce faire, il s’est entouré de talentueux musiciens : Marino au violon et au chant, Flavio à la clarinette et Nicolas à la contrebasse.  Malo a le mérite de creuser le sillon sans en altérer la teneur. Tout juste si l’on peut faire à ces fidèles le reproche de s’être affichés encore plus « mécréants » que ne l’était Georges Brassens lui-même. Ce jeudi soir, il y avait certainement un peu d'amertume à devoir  jouer devant si peu de spectateurs. La nature du lieu a fait le reste.

     

    «  J’ai perdu la foi en cours de route »

    A propos de Georges Brassens

     

    A celles et ceux qui peuvent penser que Brassens n’a pas sa place dans une chapelle, il  nous faut rappeler les propos que celui-ci tenait quand on le questionnait sur ses rapports avec la religion.

    Verbatim à partir d’extraits du journal La Vie :

    « J’ai perdu la foi en cours de route. Je ne dis pas que j’ai raison de ne pas avoir la foi, mais je ne l’ai pas. (…) Mais je suis un homme qui vit dans un certain monde, dans un certain milieu, avec des gens qui croient, d’autres qui ne croient plus et d’autres qui se mettent à croire. Alors je parle de Dieu dans mes chansons. Certains s’en étonnent puisque je ne crois pas. Pourquoi ? Mais parce que je suis imprégné par l’idée de Dieu, les gens qui m’entourent sont imprégnés de l’idée de Dieu, de la morale chrétienne. Et puis il y a dans la morale chrétienne, qui a été la mienne longtemps, beaucoup de choses que j’approuve. »

    « J’ai perdu presque toutes mes certitudes, sauf…sauf qu’il faut essayer d’aimer les autres, de les tolérer, de les supporter et d’être supporté par eux. J’aime bien qu’on soit un brave type. Au-dessus de ses credo, de ses convictions. »

     « Au fond, j’aimerais mieux que Dieu existât. Mais ça me paraît quand même assez discutable au vu de tout ce qui se passe depuis que le monde existe. Il faut voir les choses telles qu’elles sont (…) J’en suis arrivé à penser que les gens qui ne pensaient pas comme moi, qui croyaient en Dieu, sont plus estimables que moi. Il ne faut pas se fier à mes chansons. Moi je ne dis pas « A bas la calotte ». Je l’ai dit dans mes textes, mais c’était toujours pour rigoler. »

    Bref ! On l’aura compris, sous le mot cru Brassens n’a fait que prêcher l’amour du prochain. C’est peut-être pour ça qu’il est bon que certains se fassent encore l’écho de ce message. Dans une chapelle ou ailleurs. Comme le démontre à nouveau la dramatique actualité, il faut encore donner de la voix pour combattre l’intolérance. Mais rassurons tout le monde ! On ne signale toujours pas la présence d’un gorille dans les environs.

     Pour en savoir plus sur Malo

    http://www.malomusic.fr/

     

     

     

     

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    christine lecaulle
    Lundi 21 Août 2017 à 10:43
    C'est prétexte, Claude pour te saluer mais aussi parce que cette réflexion sur l'art, l'accès à l'art, le partage avec les gens , la population locale m'intéresse. J'ai été récemment impressionnée lors d'un festnoz de voir les bretons de tous âges faire la fête, danser, pour beaucoup gens de même familles réunis pour danser , une vraie réussite intergénérations elle qui m'a émue et laissée rêveuse, envieuse..Ça, et puis aussi pour nourrir la réflexion la récente émission de mediapart sur UTube l'art et l'argent vous intéressera sûrement
    Salutations amicales
    Christine
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