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Troisième et dernier acte
Dimanche 7 juillet, à 20 heures, la « messe sera dite » ; il ne restera plus qu’à affiner au fil de la soirée ce qui sera annoncé à l’instant T-zéro sur tous les plateaux de télévision.
Messe de requiem pour la France, pour l’Europe ? Oui, si par malheur les électeurs donnent la majorité au Rassemblement National à l’issue de ce deuxième tour des élections législatives. Sans une once de chauvinisme, notre pays occupe une place prépondérante dans l’Union européenne. Après l’alerte des élections européennes, ne dégradons pas encore plus notre capacité à œuvrer pour le bien de tous les pays membres, donc du nôtre.
Ce parti, comme tant d’autres partis extrémistes du vieux continent, se dit porte-étendard d’une Europe chrétienne. Soit ! Mais !
L’Europe est chrétienne de par vingt siècles d’histoire, nul n’en conteste le fait, même au sein de notre République laïque. Qu’en sera-t-il de cette règle « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » si les métastases de la xénophobie, de l’homophobie, de l’antisémitisme et celle, sous-jacente, du racisme, qui collent aux basques de ce parti populiste, en viennent à réduire en cendres les vertus de la tolérance et de la solidarité ?
Ce deuxième tour des législatives constitue le troisième acte d’une courte mais insupportable dramaturgie.
Un mois durant, nous aurons été les témoins, nous autres citoyens lambdas, d’une confrontation politique calamiteuse, trop souvent inaudible, marquée par la déliquescence de certaines propositions, voire la démesure verbale ; avec pour seul point d’orgue : le migrant. En un mot : attentatoire à nos valeurs républicaines « Liberté, Égalité, Fraternité ».
De nombreux prétendants à la députation en portent la responsabilité, mais, parmi nous, simples électeurs, bien plus nombreux auront été celles et ceux qui, sur ces réseaux anti-sociaux comme je les qualifie depuis de longue date, ont « pourri » le débat démocratique en y déversant des relents de haine, à flot nourri.
Avant que ne tombe le verdict des urnes, comment ne pas souhaiter que celles et ceux qui entendent confier les clefs du pouvoir aux tenants d’une politique discriminatoire sachent faire l’effort de « penser contre eux-mêmes » avant de prendre le chemin de l’isoloir. Il n’y a pas de citoyenneté sans effort individuel.
Contrairement à un ressenti trop largement partagé, nous ne sommes pas de simples figurants ; nous sommes, tous, acteurs de notre propre destin ; et cela, bien au-delà d’un rendez-vous électoral.
À charge pour nous d’élire, ce dimanche, des gens responsables, capables d’affronter la complexité d’une gouvernance.
Si lundi matin, comme je l’espère, l’esprit des Lumières illumine encore le corps électoral, il faudra très vite dépasser le stade du soulagement pour, par la voie du dialogue et la recherche du consensus, se retrousser les manches et recouvrer le sens de l’intérêt général.
Que les élus démocrates et républicains se gardent, quant à eux, d’oublier les circonstances qui leur auront permis de siéger dans l’hémicycle ! Ceci vaut également pour ceux qui sont et seront en charge de l’Exécutif. Il faut remettre à plat la manière de diriger le pays. Là est l’urgence ! Passé ce coup de semonce, rien ne saurait plus dommageable que l’oubli des priorités qui consistent à attaquer le mal à la source. En recouvrant la confiance de tous ces concitoyens en manque de reconnaissance qui auront voté pour le pire.
Il n’en reste pas moins vrai qu’il en ira également de notre responsabilité, à nous autres citoyens d’une République constitutionnelle unitaire. Nous y avons tous à gagner.
Phylactérix
Samedi 6 juillet 2024
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Commentaires
Cet hymne à la démocratie prise dans tous ses aspects, qui est respect de l'autre et du débat, reste toujours d'actualité après le vote ...restons vigilants! et que la raison puisse conduire à permettre à notre pays de redonner, comme cela était enclenchée, une digne place à chacun dans sa construction ...!!!