• Sous le charme de la harpe avec Héloïse Darbray

    Le charme de la harpe avec Hélodie Darbray

    Un vrai moment de grâce ! Ce mardi 18 août, en fin d’après-midi, nous avons eu le plaisir d’entendre la jeune harpiste Héloïse Darblay, à l’occasion du vernissage de la nouvelle exposition, à Kermouster, de l’artiste peintre Jean-Marie Jacquot (1). Un impromptu qui a son explication, Héloïse est la petite-fille du peintre et l’un et l’autre ont souhaité mettre à profit cette opportunité pour nous prouver, si ce n’est à eux-mêmes, que chez les Jacquot Darblay l’esprit de famille se vit intensément.

    Un vrai moment de grâce, car il n’est pas courant de pouvoir entendre, d’aussi près, vibrer les cordes d’une harpe « classique ». Au plaisir de l’écoute s’ajoute celui des yeux. Profanes en la matière, nous nous garderons bien de décortiquer un si bel instrument, préférant de beaucoup faire durer l’impact poétique de cet intermède musical, exécuté avec maestria.

    Un vrai moment de grâce, car nombre d’idées reçues ont volé en éclats. Certes, en Bretagne, la harpe a une résonance particulière. Alan Stivell a redonné à la harpe celtique ses lettres de noblesses. Son aura est désormais aussi forte que celle du  biniou kozh ou de la bombarde. Soit ! Mais pour ce qui concerne  la harpe de concert, aux sonorités différentes,  il faut avoir la possibilité de pouvoir suivre un orchestre symphonique pour capter  les spécificités de cet instrument, d’ailleurs souvent masqué sur scène par une forêt de violons. Et souvent livré  à des mains de femmes.

    Sensuelle ! Héloïse Darblay ne conteste en rien le qualificatif mais s’empresse de nous faire savoir  que la harpe se décline également au masculin. Et de nous citer les noms de Xavier de Maistre et d’Emmanuel Ceysson, devenus respectivement 1ère harpe de l’orchestre philharmonique de Vienne et de l’Opéra de Paris.  Tous les deux à 22 ans.

    Que dire également du répertoire propre à la harpe si ce n’est qu’il s’est nourri de la passion de compositeurs hommes. Beethoven, Dvorak, Ravel Debussy et bien d’autres ne l’ont certes pas ignorée, mais ce sont des compositeurs moins connus, en tout cas des profanes que nous sommes, qui ont donné à la harpe la possibilité de s’exprimer par et pour elle-même.

    A l’occasion de cette prestation kermoustérienne, Héloïse Darblay a, tour à tour, rendu hommage à François-Joseph Naderman (1781-1835), à Carlos Salzedo (1865-1961), à  Marcel Grandjany (1891-1975).. En y associant une pièce des Gymnopédies d’Eric Satie (1856-1925). Entre les cordes du piano et celles de la harpe la convergence est grande.

    Les hommes tiennent donc toute leur place dans l’univers de la harpe, univers que la harpiste américaine Deborah Henson-Constant a investi, quant à elle,  en faisant éclater les règles qui ont contribué à façonner l’image paisible de cet instrument  En interprétant Baroque Flamenco,  une des compositions de cette vedette internationale, Héloïse Darblay nous a en quelque sorte donné toutes les clefs pour parfaire nos connaissances dans ce domaine musical particulier et plus large qu’on ne le pensait avant de la voir jouer.

    Mais quelle n’a pas été notre surprise de l’entendre dire ex abrupto « Trop vieille ! ». Malgré la fraîcheur de ses vingt ans à peine révolus, Héloïse Darblay affirme ne plus être en mesure d’envisager une carrière de harpiste professionnelle. Est-ce à dire que l’image de  Duchesse interprétant ses Gammes et Arpèges va cesser d’imprimer ?

    Influencée par...Duchesse, des Aristochats

     Influencée par l’héroïne des Aristochats jouant de la harpe à son compagnon Thomas O’Malley, un chat de gouttière, Héloïse avait, du haut de ses quatre ans, jeté son dévolu sur cet instrument. Deux ans plus tard, elle maintenait son choix et c’est en tant qu’harpiste convaincue qu’elle a fait ses premier cours de musicienne. De là à en faire sa profession, il y avait un pas qu’elle vient à peine de franchir. « J’ai longtemps pensé à suivre des études de médecine. C’est en terminale que j’ai finalement opté pour la musique. Ce n’est qu’à 16 ans que j’ai vraiment commencé à aimer le solfège ».

    Trop vieille (donc) pour trouver place dans un orchestre symphonique, mais plus que jamais décidée à en vivre et faire partager sa passion L’ex élève du lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny sur Orge – « Je jouais dans l’orchestre du lycée » - va préparer, à Orsay,  son diplôme universitaire de musicien intervenant. Deux années d’étude, à l’issue desquelles elle pourra intervenir dans le milieu scolaire. « Je pense m’investir pour des enfants de 6 à 10 ans ». Ce qui ne l’empêchera pas de pincer les cordes de sa harpe et même de tenir la baguette dans des orchestres amateurs.

    Si on en reste au ressenti de cet impromptu kermoustérien, tout laisse à penser qu’Héloïse a en elle le potentiel pour valider l’adage selon lequel il n’est jamais trop tard, mais, visiblement, elle tourne le dos à une carrière professionnelle sans trop de regret, peut-être avec raison,  mais  avec l’espoir de faire aussi bien que son ancienne professeur de musique qui aura su, malgré son peu de goût pour le solfège, lui faire tant aimer la musique et la harpe.

     1) L’exposition « Côte et jardins » de Jean-Marie Jacquot se tient jusqu’au 30 août inclus.

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