• La plage de tous les silences

    La plage de tous les silences

     

    Des hirondelles qui virevoltent dans une tiède chaleur ; des tourterelles  qui font leurs gammes, à force de roucoulades sur les fils électriques ; un coq de clocher, contraint au silence mais bec plein ouest ; des grives, des mésanges  qui disputent aux troglodytes mignons le droit de se faire entendre. Il a fait bon s’en aller humer l’air de la mer, ce mercredi, en tout début d’après-midi,  sur la digue de l’île à Bois.

    Seuls sur l’estran nord, trois couples de tadornes de Belon se partageaient, à mi-marée; aucun sifflement; pas le moindre cancanement. Tout simplement au diapason du silence de la mer. Aucun bruit de moteur de barges ostréicoles sur cette mer d’huile. Côté sud, une barrière gisant à même la cale. Plage déserte comme il se doit. Mais pour combien de temps encore ?

     

    Où en sont les affaires de la commune ?

     

    Au risque de faire du bruit dans le Landerneau, au-delà de mon intention première - je le précise d’emblée - c’est un autre silence qui enveloppe mes pensées du jour. Celui de la vie communale. Il est vrai que le hameau est éloigné du centre bourg, qu’il nous faut un motif sérieux pour franchir la distance, mais où en sont les affaires de la commune ?

    Le 11 mai, « il faudra rester prudent » fait savoir Marcel Turuban, en conclusion d’un article de La Presse d’Armor, parue ce jour, rappelant sa carrière de sous-marinier. S’il y a des gens qui sont effectivement bien placés pour parler de la chose, ce sont ces hommes et ces femmes qui restent plusieurs dizaines de jours, immergés dans le silence de la mer, pour défendre la sécurité du pays. Au passage, signalons l’article que l’hebdomadaire consacre à Elisabeth Rougié dont nous avons tous, ici, déjà pu bénéficier de sa passion pour la couture.  

    Quelques jours plus tôt, le maire, par le biais de la presse quotidienne, nous appelait à continuer à faire des efforts. Réouverture de l’agence postale, maintien du marché hebdomadaire, la vie a repris son cours, mais elle flotte toujours dans l’incertitude, puisque le nouveau conseil municipal, sorti des urnes le 15 mars, n’a pu se dérouler. Pour cause de Covid19, mais aussi en raison d’un recours déposé par le maire, peu enclin à céder son fauteuil à son vainqueur Henri Paranthoën.

    Je me doute bien des raisons qui ont amené à cela, mais je ne puis cacher mon étonnement suite à la photo qui a été publiée au lendemain de la cérémonie du Souvenir aux victimes de la déportation, le dimanche 26 avril, devant le monument aux morts. Quelles que soient les arguties qui pourront m’être avancées, je regrette qu’à cette occasion les deux hommes n’aient pas pu être côte à côte, distanciation sociale bien comprise.

    C’eut été l’occasion de montrer qu’au-delà des questions d’amour propre et de compréhensible déception, le symbole du Souvenir était gage de l’intérêt général. Car, quelle que soit la décision que prendra le tribunal administratif concernant les suites à donner à ce recours, les deux hommes seront appelés à cohabiter dans le même conseil municipal. Ils pouvaient, ce jour là, effectuer un premier pas, l’un vers l’autre.

    On porte sa voix pour un candidat et ses colistiers parce qu’on pense qu’il sera, avec cette équipe, le mieux à même de conduire les affaires. Mais, à l’échelon d’une si petite commune, on ne peut que souhaiter une cohabitation constructive, l’opposition de la campagne devenant une force de propositions, d’enrichissement collectif.

     

    Un forum de discussion sur le site de la Mairie ?

     

    Dans les circonstances que nous traversons, tout en ne minimisant pas les difficultés engendrées par la pandémie, il aurait été bon que les deux équipes puissent se concerter – tout me laisse à penser que ce n’est pas le cas – pour préparer cette sortie du confinement. Que ce soit pour établir le meilleur diagnostic pour nos anciens de l’Ehpad, comme pour l’éventuelle réouverture du groupe scolaire. En s’appuyant eux-mêmes sur l’avis du corps enseignant et des parents d’élèves, un conseil citoyen naturel, bien au fait de la complexité du problème. Et bien entendu, à charge pour eux tous de tenir informer l’ensemble de la population.

    L’accès libre à la plage, ce n’est pas encore une priorité. Mais, avec les beaux jours, le dossier risque d’être chaud.

    Demain, il conviendra certainement de repenser l’outil informatique, pour rendre un peu plus interactif  le site de la mairie. Pourquoi ne pas lancer, un forum de discussion, en « saucissonnant » les thématiques,  sur ce qui va faire les priorités des jours qui viennent ? Il faut rompre ce silence assourdissant.

    Une joute électorale, ce n’est pas la guerre. Or, à la guerre, quand l’ennemi est en passe de vous submerger, l’union fait la force. Au-delà de ces deux personnalités, chaque liste est constituée d’hommes et de femmes de bonne volonté. Inutile de rappeler à Marcel Turuban et Henri Parenthoën, deux hommes bien au fait de la navigation, que nous sommes tous sur le même bateau.

    Alors que l’on applaudit les infirmières, les aides-soignantes, que l’on se réjouit de l’élan de solidarité qui suinte de toutes parts,  il serait bon de voir, qu’à défaut de pouvoir se serrer la main,  toutes celles et ceux qui se présentaient à nos suffrages font cause commune. Jusque la fin du confinement et, finalement, pour les années qui suivent. Quand on se sent utile, on ne cède pas au découragement.

    Dans l’immédiat, dès demain matin, vous pouvez trouver le moyen d’encourager ces autres soldats du front qui viennent, quelle que soit la nature de leur bulletin de vote,  nous délester de nos déchets, alors que nous sommes bien souvent encore blottis au fond des draps.

     

     

                                                                                                           Claude Tarin

                                                                                               Mercredi 29 avril 2020

     

     

    On vous le dit avec des fleurs

     

    La plage de tous les silences

     

    Osteospermum

    Pétales d’érigerons-

    Tout est silence

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    La plage de tous les silences


  • Commentaires

    1
    Elisabeth
    Mercredi 29 Avril 2020 à 20:55

    Je souhaite simplement vous informer que Marcel Turuban me téléphone très  régulièrement depuis le début du confinement afin de prendre des nouvelles de tous les habitants de notre hameau .

    2
    Nicolas lescouarch
    Jeudi 30 Avril 2020 à 20:50
    Cher Claude il n y aurait pas eu Henri parenthoen pour la simple et bonne raison que l on ait au courant d aucun des dossiers de la commune bien que nous soyons élus
    D ailleur un courrier lui a adressé pour lui rappeler ses devoirs concernant la loi ...
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