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L'isoloir
Ce dimanche, entre trois planches verticales et un rideau, ultime confrontation avec sa conscience ; le papier que l’on va glisser dans l’enveloppe ne semblera pas peser lourd au regard de la masse de bulletins que les scrutateurs auront la charge d’empiler et de ventiler à la clôture des bureaux de vote et pourtant il va concourir à faire vivre ou non la démocratie.
Que celles et ceux qui estiment qu’ils ont autre chose à faire que de s’en venir accomplir leur devoir de citoyen ne viennent pas se plaindre si, demain, il leur faudra manu-militari passer par un isoloir alibi pour assurer un plébiscite au tenant du pouvoir. S’abstenir, c’est, présentement, jouer à la roulette russe. Ils en seront eux aussi les victimes.
Que celles et ceux qui sont en passe de voter pour une ou un candidat portant les couleurs d’un parti dont le soubassement historique nous fait craindre le pire ne viennent pas, eux aussi, se plaindre plus tard de ne plus pouvoir rectifier le tir, après avoir compris qu’avec le RN, rien ne changera fondamentalement dans le rapport dominants dominés, bien au contraire. Il est à espérer qu’à l’issue de cette campagne, menée au pas de charge, il s’en trouvera un nombre non négligeable pour avoir réussi à démêler le vrai du faux et ainsi, dans la secret de l’isoloir, tuer leur intention première.
Les enquêtes d’opinion nous l’ont révélé : le corps sociétal, dans toutes ses strates, est touché par ce virus mortifère se nourrissant de la peur des autres, si ce n’est de la haine. Comment ne pas être horrifié quand on apprend qu’un candidat d’un micro parti d’extrême-droite puisse avoir gravé sur son affiche : « Donnons un devenir aux enfants blancs ». D’accord, ce parti, Parti de France, ce n’est pas le Rassemblement National, mais la xénophobie qui sous-tend le programme de l’héritier du Front National devrait conduire tout électeur à soupeser son vote à l’aune de cette proximité idéologique.
Quand on apprend que des enseignants, pour un motif fallacieux, s’en viennent à s’opposer à ce que leur collège puisse porter le nom de Robert Badinter, on tombe des nues. On a tout lieu de craindre que les métastases de ce cancer sociétal sont en passe de détruire totalement la conscience collective. Même le corps professoral, celui des écoles laïques de la République, est touché en son sein.
En viendra-t-on, dans l’hypothèse du pire, à remettre en musique, dans les salles de classe, Maréchal nous voilà, l’hymne que nos parents ont dû ânonner lorsque le pays des Lumières était sous la coupe d’un régime collaborationniste avec le nazisme ? Il y a peu, Éric Zemmour, président du parti d’extrême-droite Reconquête, n’hésitait pas à réhabiliter la mémoire du Maréchal Pétain. Au lendemain du 80ème annniversaire de la Libération, il est à craindre que les leçons de l’histoire soient désormais sans effet.
Que peut-on souhaiter à l’heure qu’il est ?
Que partout en France, il y ait un 2ème tour et que celui-ci ramène le groupe Rassemblement National à un étiage plus supportable.
Le mal est trop profond pour que l’on puisse s’assurer d’une guérison totale dans l’immédiat. Mais une démocratie sauvegardée, débarrassée de tout dogmatisme, découvrant les vertus du consensus - ce qui n'est pas un compromis, ni compromission - sera la mieux à même pour regagner le terrain perdu.
Ce dimanche, dans l’isoloir, soyons des citoyens responsables !
Phylactérix
Mercredi 26 juin 2024
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Commentaires
Phylactérix il semble que les racistes et antisémites ne vous gènent pas lorsqu'ils sont très à gauche .
Vos références datent un peu , il est tant de se mettre au courant.
De + le Menhir dont vous parlez a participé à mettre la France dans l'état actuel .
M'Bappé et le showbiz ne suffisaient pas, voici maintenant l'influenceur Phylactérix .
Parlez nous de Kermouster , le reste , les idiots que nous sommes, nous le gèrerons .
Merci.