• L’hortensia et le « petit coucou »

     

    L’hortensia et le « petit coucou »

     

                                                                                            (Photo Claudine Vanlerenberghe)

     

    La pluie de ce ce lundi matin ne nous fera pas oublier ce week-end ensoleillé et cette chaleur quasi estivale à mi-journée. Alors qu’au pied des Pyramides, la communauté internationale s’échine à résoudre l’équation que nous pose l’évolution du climat, cette atmosphère terrestre à la mi-novembre, tout en nous procurant un réel bien être, n’en secoue pas moins l’entendement. Le cycle des saisons s’en trouve chamboulé.

     

     

     

    Teintes surannées


    Hortensias de novembre


    Sursis automnal

     

     

    Comme l’illustre bien cette photo et ce petit poème de Claudine Vanlerenberghe, le poids du temps qu’il fait joue en permanence sur notre environnement. La poésie ne nous fait pas échapper à la réalité, mais elle n’en constitue pas moins une arme dont il faut se servir pour évacuer et faire partager un ressenti, si ce n’est une inquiétude.

     

     

    Les circonstances étant ce qu’elles sont, j’ai trouvé matière à rompre la pause que je me suis imposé pour diverses raisons, dans l’implication personnelle à L’humeur du jour, et je me suis retourné une nouvelle fois vers Wikipedia pour me remettre en mémoire la genèse de ces haïkerms dont j’aime à souligner les vertus et qui ont, à ma grande satisfaction, refleuris ces derniers jours, au fil des précédentes chroniques.

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    Ce faisant, j’ai déniché ce petit coucou volant au-dessus d’un hortensia. Claudine avait-elle connaissance de ce document que l'on doit au poète japonais Yosa Buson (1716-1784), une estampe assotie d'un haïku? Moi non, je découvre. Elle m'enchante à son tour.

     

     

    L’hortensia et le « petit coucou »

     

     

    Ce document nous révèle un point important : à son origine le haïku s’écrit en lignes verticales. Mais là aussi le temps a fait son œuvre depuis que Masoka Shiki (1867-1902), autre poète japonais de grans renom dans son pays, en a redéfini les règles. Sa réputation repose sur son seul prénom Shiki, ce qui signifie « petit coucou ».

     

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    Shiki serait l’auteur d’environ 25000 haïkus. Il a relancé le genre en insistant sur l’objectivité du croquis sur le vif d’après nature. Le haïkerm, comme le haïku, célèbre l’évanescence des choses et les sensations qu’elles suscitent. Un haïku évoque généralement une saison (le Kigo). La caractéristique première du kigo est de pouvoir évoquer tout un univers en un seul mot et un seul son.

     

     

    Cette part d’univers que nous partageons ne demande qu’à voir abonder les mots et les sons qu’ils émettent quand ils épousent la rime. 25000 haïkus, par un seul homme. Les Kermoustériens ont la mesure du défi ? A vos plumes !

     

     

    Ayant évoqué en préambule la tenue, au Caire, de la Cop 27, je ne puis résister, avant de reprendre la pause, à ce besoin de rappeler que nous autres Terriens n’avons pas attendu l’émergence des mouvements écologistes pour s’intéresser à l’évolution du climat. Nous ne sommes pas, non plus, sans  savoir ou avoir su, les uns et les autres, que l’Antiquité n’a pas été avare en penseurs. Hippocrate, par exemple, dans son Traité des Airs, Eaux, Lieux défendait l’idée que c’est le climat, le milieu géographique et l’alimentation qui expliquent la différence entre les peuples.

     

     

    « Ce sont les différents besoins dans les différents climats, qui ont formé les différentes manières de vivre, et ces différentes manières de vivre ont formé diverses sortes de lois » écrira quelques siècles plus tard Montesquieu (De l’’esprit des lois).

     

     

    L’un comme l’autre n’en étaient pas encore à évoquer le dérèglement climatique. Aujourd’hui encore, nos façons de vivre sont déterminées par le temps qu’il fait au-dessus de notre tête, mais, compte tenu de nos progrès dans la connaissance, tout nous amène à penser qu’il faudra bien admettre, si tant est que nous ne trouvons pas le moyen de freiner le mécanisme infernal, de partager le mieux possible ces aires terrestres que ce soleil, si régénérant de cet automne, n’aura pas, pour un temps, transformé en terres arides.

     

     

    À chacun son climat ?

     

    Ce n’est plus tout à fait dans l’air du temps.

     

     

     

                                                                                                                      Claude Tarin

     

                                                                                                                Lundi 14 novembre 2022

     

     

     


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