• Kanerien Landreger: pour la première et dernière fois

     

    Kanerien Landreger: pour la première et dernière fois

    Premier concert de la saison dans la chapelle, ce mercredi 8 juillet, premier concert des Kanerien Landreger dans ce lieu en vingt ans de «carrière », mais premier concert d’une tournée d’adieu pour ce groupe vocal qui se dissoudra après une ultime prestation dans la cathédrale de Tréguier, le 31 juillet prochain. C’est ce que Alain Necandre, président de cette association, a tenu d’emblée à dire avant de fondre sa voix de basse dans  celles de ses compagnons, pour un récital de chants bretons et français.

    Comme elle en a l’habitude, cette chorale venue du Haut Trégor, le pays de Saint-Yves, a d’abord honoré le saint de la chapelle qui l’accueillait. Honneur, donc,  à San Modez, avec le cantique qui lui est dédié.  Pour les Kanerien, cette belle et longue aventure, il convient de le souligner,  a commencé par une chapelle. Cette chorale d’hommes s’est constituée avec pour objectif de favoriser la rénovation de la chapelle des Paulines à Tréguier et puis le plaisir de chanter les a amenés à se produire jusqu’à ce jour.

     Mais il en va des cordes vocales comme des haubans. Pour avoir peut-être trop poussé sur les aigus comme on borde l’écoute d’une voile, elles n’offrent plus la même résistance à l’usure du temps. Le plus âgé des Kanerien a 89 ans. Le plus jeune 66 ans. La moyenne d’âge du groupe est de 79 ans.  Et comme le renouvellement ne se fait plus, l’heure est donc venue pour ces gabiers du chant choral de mettre sac à terre. Dans ses plus belles périodes, le groupe tablait sur vingt choristes.

     

    Chef de chœur : Viviane Meunier de Lanmodez

     

    Ce mercredi soir, les Kanerien Landreger ont réalisé un « twelve men show » qui leur vaudra applaudissements appuyés et chaleureuses félicitations. Félicitations qu’ils partagent bien évidemment avec Viviane Meunier leur chef de chœur depuis dix-sept ans.  

    Cette ancienne prof de sciences physique vit sa retraite à Lanmodez, dans ce qui fut de longues années durant sa maison de vacances. Bien que née en centre Bretagne, près de Loudéac, Viviane Meunier n’a jamais enseigné dans cette académie. Ses pérégrinations professionnelles n’ont cependant en rien altéré sa passion pour le chant choral. De l’école primaire dirigée par ses parents aux chorales de Lannion, elle n’a jamais cessé de cultiver cet art. Pour elle aussi, la belle histoire vécue avec les Kanerien va s’achever à la fin du mois.

    Ce mercredi, malgré la chaleur qui régnait dans la chapelle, elle n’a eu de cesse de bien tenir son rôle.  Par le geste de la main, elle a contraint ses douze choristes à donner le meilleur d’eux-mêmes.  « Ce n’est pas évident de faire chanter à l’unisson » nous dira-t-elle, tout en regrettant les quelques, mais rares, dissonances dont son chœur s’est rendu involontairement coupable. Le public, lui, avait déjà pardonné. Les Kanérien peuvent se féliciter d’avoir su générer du plaisir teinté d’émotion dans cette chapelle d’outre Jaudy.

    Ils nous ont fait virer de bord avec les gars de Locminé et Les trois marins de Groix. On a croisé au large de Molène. De l’Irlande on a entrevu les orangers avant d’entendre une version bretonne –« Mond da vedoc’h aoutrou  doué » tirée du célèbre cantique anglais Amazing Grace. Leur répertoire fait une large part à la mer, aux marins, à la Bretagne et sa frontière de sel. Un tour de chant qui se terminera par un Kenavo, précédé du Bro deger, l’hymne du Trégor et du Bro goz ma zadou, l’hymne breton, copié collé de l’hymne gallois Hen Wlad fy Nhadau. Hymnes nationaux certes, mais musique du monde et passerelle ouvrant sur le grand large.

    Samedi, la chapelle accueillera le Duo des Folies pour un concert d’une autre nature. Aux cordes vocales succèderont celles d’une viole de gambe associées à celles d’une guitare. Un vent andalou va souffler sur la musique baroque.     

       

    Kanerien Landreger: pour la première et dernière fois

    Deux sonneurs du  Kan ar skrilh (Chant du grillon) ont complété la note bretonne de ce concert  

    Kanerien Landreger: pour la première et dernière fois 

    Kanerien Landreger: pour la première et dernière fois

    Kanerien Landreger: pour la première et dernière fois

    La catiole et le touken

     Mais revenons, avant de conclure,  sur le concert de ce mercredi soir ! Comme le montrent bien nos photos, il s’est enrichi de la présence d’une dizaine de femmes portant coiffe et châle. Ces  Trégorroises auront saisi l’occasion pour venir faire admirer le résultat de leur travail  sur le costume breton.

    Une belle et bonne leçon de choses fortement appréciée du public. En dehors des photos souvenirs, auxquelles se sont prêtées avec grâce ces dames, s’ajoutent quelques mots clefs qui permettent d’accéder à une meilleure connaissance de cet art de la dentelle. Ainsi, nous voici devenus incollables à quelques mailles près sur le touken et la catiole, deux types de coiffes. Le touken, que la poétesse bretonne Angela Duval, compare à une hirondelle, est typique du Trégor Goëlo, la catiole est plus spécifique au pays rennais.

     

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