Dans un précédent billet, nous avons souligné l’initiative prise par la commune de Pleubian qui s’est appuyée sur les travaux de trois historiens locaux, Alain Bohée, Maurice Le Ner et le Lézardrivien Robert Mouly pour publier un « annuaire » des 128 noms inscrits sur le monument aux morts de cette commune.  Nous indiquions alors l’intention de Robert Mouly de poursuivre ses recherches, ciblant cette fois les « Morts pour la France » de Lézardrieux durant la Guerre de 1914 1918, donc de Kermouster. Tout comme lui, nous ignorions alors que ce travail avait déjà été effectué par François Souquet, officier mécanicien retraité de la marine marchande, demeurant, lui aussi, à Lézardrieux. En 2006, François Souquet a même livré à la mairie un exemplaire de la somme réunissant le résultat de ses recherches.

Dans un prochain billet, à partir de ce document remarquable en tout point,  nous évoquerons le souvenir de ces 13 jeunes Kermoustériens dont les noms figurent sur une plaque scellée à l’intérieur de la chapelle, mais également sur le monument aux morts de Lézardrieux et dans l’église Saint-Jean-Baptiste.

Pour l’heure, nous émettons deux suggestions, avec l’espoir, bien évidemment, d’être entendu.

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-         1) Permettre aux Lézardriviens de prendre connaissance de l’excellent travail réalisé par François Souquet. La mairie ayant déjà un exemplaire à sa disposition, il y a certainement moyen de trouver rapidement une solution pour que ce document puisse profiter à l’ensemble de la population. Nous sommes à quelques semaines de la commémoration de la déclaration de guerre du 3 août 1914. Il serait bon que, bien avant le centième anniversaire de ce triste jour, tous les Lézardriviens aient pu prendre connaissance de ce document.

-          

-         2) Le tocsin ayant sonné dans toutes les églises de France, en fin d’après-midi, le 1^er août 1914, aussitôt connu l’ordre de mobilisation générale publié le jour même, il nous siérait d’entendre  la cloche de la chapelle de Kermouster sonner à l’unisson avec celles de Lézardrieux, de Pleumeur Gautier, de Lanmodez, de Trédarzec, de Pleubian, de Pleudaniel, de Kerbors,   ce vendredi 1^er août 2014. Une idée que nos élus pourraient relayer auprès de leurs collègues des cantons voisins et qui pourrait, pourquoi-pas, se généraliser au(x) département(s). Bref ! A la France toute entière et même au-delà des frontières ! Patriotisme ne rime plus avec l’antagonisme de cette époque  Les pertes humaines de la Première guerre mondiale   sont estimées à environ 18,6 millions de morts. Ce nombre inclut 9,7 millions de morts pour les militaires et 8,9 millions pour les civils. Rien que pour la France le total des victimes, civiles et militaires, s’élève à environ  1 700 000. Le deuil est international.*

-         Avec celles de Notre Dame de Paris ?

-         Pour ce qui nous concerne, apprendre que les nouvelles cloches de Notre Dame de Paris feront «écho » à celle de la chapelle serait pour nous source de contentement. L’assentiment de l’Evêché ne fait aucun doute. Il ne faudrait quand même pas en arriver à engager un recours auprès du Pape François, lequel, nous mettons la main au feu, ne pourrait qu’approuver cette initiative née sur les terres de Saint Maudez. Patriotisme doit rimer avec oecuménisme.

-         Plus sérieusement parlant, en agissant ainsi on s’offre un moyen, nous semble-t-il efficace, de sensibiliser simultanément l’entière population et notamment tous les jeunes contre lesquels il serait injuste d’instruire le procès d’une coupable ignorance.  Ce « grand concert » ne manquerait pas de les interpeller, eux aussi. Certes, dans les cinq années qui viennent, ce ne sont pas les occasions de commémorer la Grande Guerre qui vont manquer. D'ailleurs, le mouvement est déjà largement engagé comme vient de le montrer l'exposition qui s'est tenue cette semaine dans la salle des fêtes de Paimpol, sous l'égide du Souvenir Français.  Mais, cette première « volée de cloches » aurait, pour tous,  valeur de piqûre de rappel, de vaccin contre le risque endémique de l’indifférence voire de l’oubli.

-         Faut-il pour cela sonner le tocsin comme ce fut le cas en 1914 ? Que nenni ! Cette « symphonie » de grande ampleur se doit d’avoir la tonalité joyeuse de la célèbre 9^ème de Beethoven. Fruit des cahots de l’histoire et des différences culturelles du vieux continent,  ce conflit « absurde » et meurtrier de 1914 à 1918, qui génèrera une deuxième guerre mondiale engendrée cette fois par la folie monstrueuse de l’idéologie nazie,  doit, malgré le temps écoulé, être remis en mémoire,  ne serait-ce que pour nous inciter à comprendre que notre avenir est dans une Europe de paix, une Europe riche de sa diversité mais unie, débarrassée des relents europhobes quand ce n’est pas nationalistes exacerbés.

-         C’est ce message que pourrait transmettre cette volée de cloches. Au diapason de l’Ode à la joie de Friedrich von Schiller - que Beethoven a mis en musique dans les dernières mesures de sa Neuvième symphonie (et que l’Union européenne a eu  la bonne idée de retenir pour en faire son hymne) - ces quelques minutes sonores, en plein cœur de l’été, ouvriraient de la plus belle manière qui soit ces cinq années pendant lesquelles, tout en cultivant le devoir de mémoire, les hommes de bonne volonté travailleront de conserve pour que l’on puisse amplifier ce « désir de paix ». A une semaine d’un vote décisif pour l’Europe, nous voulons croire que cet espoir se concrétisera S’abstenir, c’est apporter sa voix à ceux qui veulent enrayer cette nécessaire et salvatrice  marche en avant.