• Assainissement : rien n'a filtré

    « La commune, cellule de base de la Démocratie ». S’il y a une affirmation qui revient souvent dans le débat politique, c’est bien celle-là. On la doit au comte Alexis de Tocqueville (1805-1859) un philosophe et historien de référence. Mais à l’heure de l’intercommunalité galopante, cette citation conserve-t-elle cette force de persuasion ? Cette question nous sommes en droit de nous la poser quand nous voyons que, par ailleurs,  l’un des  principes  de base de la démocratie peut être écorné au sein même d’un conseil de municipal.

     Dans son édition du mercredi 29  mars La Presse d’Armor a publié une « lettre ouverte »  des élus de l’opposition pour Lézardrieux. Dans cette « lettre », ces membres minoritaires du conseil municipal (4 sièges sur un total de 19) dénoncent l’ostracisme dont ils sont victimes dans les réunions des commissions. A l’heure de se mettre autour de la table, ils affirment que le débat, depuis le début de la mandature, est d’emblée verrouillé, la majorité ayant préalablement, en commission restreinte, décidé des tenants et des aboutissants.  Une récente réunion a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ce qui a donné  lieu à cette « lettre »

     Que cela soit n’est pas pour nous surprendre, même si nous ne sommes pas en mesure de donner le moindre fait précis sur ce qui vient d’être rendu publique par voie de presse. Il n’y a pas qu’à Lézardrieux que des minoritaires s’estiment déconsidérés. Les colonnes des journaux sont riches de ces affrontements qui révèlent combien il est difficile, même au sein de la cellule de base de la Démocratie, de maintenir le nécessaire dialogue où l’écoute réciproque qui, quel que soit le degré d’inimitié qui peut parfois en altérer la qualité, doit précéder la décision. Il en va d’ailleurs d’une opposition comme du citoyen lambda !

    Samedi 1er avril à La Cambuse

    .Nous l’avons déjà écrit, concernant l’épineux dossier de l’assainissement du hameau : la municipalité avait tout à gagner à organiser une réunion publique avant de procéder aux premiers forages (2016) destinés à trouver le terrain susceptible de pouvoir accueillir la station d’épuration. Dans nos précédentes chroniques, nous avons montré que ce projet, par ailleurs annoncé dans les règles qui sous-tendent les enquêtes publiques,  suscitait chez un certain nombre de résidents de nombreuses réserves, si ce n’est de l’inquiétude. Une réunion publique aurait eu pour premier intérêt de déblayer le terrain des appréhensions et qui sait de montrer aux Kermoustériens qu’ils étaient bien considérés comme partie prenante dans cette affaire qui les concerne au premier chef.

     Les suggestions qui ont été couchées sur le registre de l’enquête publique ont-elles étaient prises en compte par la commissaire enquêteuse, puis, après lecture de son premier rapport, par la commission ad hoc de la municipalité ? C’est ce que nous espérions savoir en nous rendant, ce samedi 1er avril, au rendez-vous que nous fixe la mairie, chaque premier samedi du mois, à La Cambuse. Reconnaissons au moins à la municipalité d’avoir tenu jusqu’à ce jour cet engagement « démocratique » !

     Cela dit, nous n’étions pas sans nous douter qu’en allant à la pêche aux informations, nous n’obtiendrons pas, dans le détail, toutes les précisions souhaitées, puisque ce n’est qu’à la fin du mois d’avril, au plus tôt, que seront divulguées les conclusions définitives de l’enquête publique. Mais il nous importait de savoir si, du côté de la municipalité, on avait pris en considération les suggestions et les réserves des résidents qui se sont exprimés. Si ce n’est déjà fait, la municipalité doit, dans les jours qui viennent, faire connaître à l’administration son appréciation sur le résultat de l’enquête publique.

     Nous ne ferons pas le reproche à Maryvonne Le Berre, l’adjointe au Tourisme et à la Culture qui était d’astreinte ce 1er avril, de n’avoir pas su, pu ou voulu nous donner la moindre information. Naïvement, nous pensions que, compte tenu de l’émoi suscité par cette affaire, le maire ou son premier adjoint auraient, ce samedi 1er avril, assuré la permanence et, ce faisant, trouvé matière à apaiser les craintes. Etait-ce prendre un risque pour eux de donner à cet énième rendez-vous citoyen une densité particulière ? De notre point de vue, non !

     Qui sait, si au gré d’une rencontre, plus ou moins fortuite, nous n’obtiendrions pas satisfaction avant que ne soit publié le rapport définitif. D’ici un mois, en effet nous devrions être en mesure de savoir  si cette respiration citoyenne, limitée à son seul aspect réglementaire,   aura quand même été suivie d’effets.

     

     

     

     


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