• C’est reparti, en coup de vent !

     Lundi 11 mai 2020, premier jour de déconfinement, après cinquante six jours de mise à l’épreuve. Le gag : avec la complicité du dieu Eole, Saint Mamert s’est rappelé à notre bon souvenir. Il y aura un après coronavirus, mais la tradition fait de la résistance. Le Covid 19 aussi. Sortez couvert !

    Mais ce lundi, un temps à ne pas mettre le nez dehors. Un temps à nous faire apprécier les bienfaits du calfeutrage. Finalement, les conditions idéales pour tirer, bien au chaud, un premier bilan de cette longue période d’enfermement. Et à défaut d’avoir la possibilité de vous faire tester ce jour pour savoir si le méchant virus ne s’est pas subrepticement invité chez vous, prenez donc le temps de répondre à celui que vous propose Claudie. C’est fiable à cent pour cent. Diagnostic sûr assuré. Vous allez savoir quel genre de confiné vous êtes.

    Merci à Yvon Dufour de nous avoir rappelé les propos que Fred Vargas a tenus, voilà quatorze ans, dans le cadre de l’émission Salut les Terriens de Thierry Ardisson, sur Canal +.  Cette  romancière qui s’est rendue célèbre par un premier polar  (Pars vite et reviens tard) où il était question de la peste, se disait alors convaincue d’un risque d’une épidémie majeure. Fred Vargas avait conçu une cape qui faisait beaucoup ricaner, mais qui, aujourd’hui, ne peut que nous faire  rire jaune sous nos masques de fortune. Cette vidéo peut être consultée sur Youtube. Elle pourrait s’intituler « C’est reparti, mais ça revient trop tard ».

     Une fois au clair avec vous-même  pour ce qui est de votre statut de confiné, empressez-vous, si vous ne l’avez pas encore vue, de visionner cette vidéo !

    Et puis, rien ne vous empêchera pas ce soir de faire également preuve d’imagination pour fêter,  quand même, ce premier dîner du déconfinement, comme nous y invite Anne-Sophie Pommeré. Ce 11 mai, c’est le soixantième anniversaire du lancement du paquebot France, à Saint-Nazaire. Il n'est peut-être pas trop tard pour mijoter un plat choisi sur le menu de ce navire. En tout cas, en ce temps là, le coronavirus n’était pas un passager clandestin de la croisière.

    Mais avant d’éplucher le menu que l’on proposait à la clientèle de ce navire prestigieux, remplissez la formalité!  Testez vous !

                                                                                                       Claude Tarin

                                                                                                   Lundi 11 mai 2020

     

    Test : quel genre de confiné êtes-vous ?

     

    Choisissez pour chaque thème la réponse qui vous correspond le mieux et notez à chaque fois la lettre qui suit la phrase réponse que vous avez choisie.

     

    Vous maintenez le contact avec le reste du monde :

    A) en passant des heures au téléphone avec vos amis pour vous lamenter devant la crise et les atermoiements des gouvernants. G

    B) en papotant quotidiennement sur le pas de la porte avec votre voisine. D

    C) en allant de maison en maison faire des petits coucous à vos amis. I

    D) en regardant en continu BFM TV. A

     

    Quand il a été question de masque :

    A) très peu pour moi, je ne vais pas porter ce truc idiot ! I

    B) vous vous en êtes procuré un aussitôt et vous dormez avec, on ne sait jamais. A

    C) Vous vous êtes précipité chez votre amie  experte en couture pour lui en demander un en vue du déconfinement. D

    D) Vous avez hurlé au scandale parce que la mairie n’en avait pas encore déposé un dans votre boite à lettres. G

     

    Pour les courses de “première nécessité” :

    A) Vous avez rempli, le matin du premier jour, un énorme cadi de conserves, pâtes et surgelés, que vous n’avez pas encore éclusés. A

    B) Vous allez tous les jours chercher un petit quelque chose, lundi le pain, mardi la viande, mercredi la presse… et ainsi de suite, car vous avez besoin de voir du monde. I

    C) Devenu entièrement locavore, vous faites vos courses directement à la ferme ou chez l’ostréiculteur tout en râlant de ne manger que des huîtres et des légumes depuis 8 semaines. G

    D) Vous allez une fois par semaine chercher le nécessaire muni d’un masque que vous n’utilisez d’ailleurs pas. D

     

    Pour les sorties :

    A) Vous qui n’aviez jamais couru, vous vous sentez obligé de faire un footing endiablé tous les matins. C’est bon pour votre ligne. D

    B) Vous ne bougez pas de chez vous, c’est trop dangereux. A

    C) À quoi bon marcher sur la route, les grèves sont interdites autant rester chez soi. G

    D) Vous avez tiré un tel stock d’attestations de déplacement que vous pouvez en utiliser quatre par jours pour vaquer à vos affaires. I

     

    Quand vous consultez les statistiques de l’épidémie,

    A) Vous vous dites “Ah ces Belges, qu’est-ce qu’ils sont pas doués”. I

    B) Heureusement que nous vivons en Bretagne, la région de France la plus disciplinée. D

    C) Les dirigeants et les scientifiques sont nuls, pas fichus d’arrêter ce microscopique virus. G

    D) C’est bientôt la fin du monde. A

     

    Ce que vous vous dites le plus souvent en pensant au confinement:

    A) Une crise terrible qui a fait des milliers de morts ; l’économie du pays ne va pas s’en remettre. A

    B) Des vacances inattendues, c’est le printemps, les oiseaux chantent. I

    C) Vous verrez c’est pas fini, y savent pas quoi inventer, des virus comme ça, ils vont nous en sortir tous les jours. G

    D) Une période étrange, propice au retour sur soi et où le temps a pour ainsi dire cessé d’avancer. D

     

    Ensuite, regardez les lettres que vous avez notées au fur et à mesure.

     

    xxx

     

    Vous avez un maximum de A : vous êtes un confiné angoissé C’est reparti, en coup de vent ! L’épidémie vous a déstabilisé et a réveillé en vous des angoisses existentielles. C’est bien naturel. Rassurez-vous, le retour progressif à la normale vous aidera à revenir à un quotidien plus apaisant. Et en attendant, regardez la mer plutôt que de lire le journal.

     

    Vous avez un maximum de I : vous êtes un confiné inconscient C’est reparti, en coup de vent ! Vous n‘êtes pas de tempérament inquiet et ça vous simplifie la vie. Attention toutefois à ne pas pêcher par excès de confiance. Ce n’est pas parce que vous êtes optimiste de nature qu’il faut faire n’importe quoi tout le temps. Gardez votre insouciance, mais réfléchissez aussi un peu, des fois.

     

    Vous avez un maximum de G : vous êtes un confiné grognon  C’est reparti, en coup de vent !  La crise a réveillé le râleur qui sommeillait en vous. Déjà que vous trouviez que tout était mieux avant… Mais maintenant c’est clair : tout va de mal en pis, on ne songe qu’à nous empêcher de vivre et personne ne fait ce qu’il faut. Sauf vous bien sûr. Un peu de distanciation et d’humilité vous ferait peut-être du bien. Ecoutez plutôt de la musique et regardez donc comme Kermouster est fleuri.

     

    Vous avez un maximum de D : vous êtes un confiné détendu C’est reparti, en coup de vent !  Les contraintes du moment n’ont pas vraiment modifié votre existence. Vous avez su garder votre bonne humeur tout en ayant mesuré la gravité du moment. Mais restez conscient que l’équilibre est fragile et prenez garde à ne pas basculer dans le vide, à marcher ainsi sur la ligne de crête. Restez donc prudent.

     

    Vous avez autant de A, de I, de G, de D : vous êtes un confiné incohérent C’est reparti, en coup de vent !  Tantôt inquiet, tantôt râleur, tantôt irréfléchi, tantôt décomplexé… En somme vous êtes profondément humain et vous changez d’avis souvent. Mais, finalement, ne sommes-nous pas tous ainsi ?

     

                                                                                                           Claudie Missenard

     

    Haïku dans le vent

     

    D’évidence, Claudie ne vit pas ce confinement dans la torpeur. Je suis prêt à parier qu’elle est du genre confinée détendue. Ne serait-ce que par cette capacité qu’elle a désormais de nous « poser quelques problèmes », tout en prenant plaisir, pour elle-même, de versifier. Avec, en ce 56e jour de confinement ou 1er jour de déconfinement, un haïku dans le vent.

     

    Vent de liberté
    Couleurs délicates du soir
    Message d’espoir

     

    C’est reparti, en coup de vent !

                                                                   (Photo Catherine Gaillemain)

     

     Bon appétit !

     

    C’est reparti, en coup de vent !

     

    Dans ses archives Anne-Sophie Pommeré a conservé un menu du France que son père avait trouvé « dans un fossé, à Bois d’Arcy, dans sa première pépinière » précise-t-elle. Ce menu ne date donc pas de 1960, mais,  ajoute Anne-Sophie « J’aime beaucoup le texte de Charles Baudelaire qui l’accompagne. »

    Nous aussi, mais on aimerait pouvoir tester les plats que le maître queux d'alors avait concoctés pour fêter le 14 juillet 1974. Pour la petite histoire, rappelons que trois mois plus tard, le navire amiral de la flotte française allait s'amarrer pour de longues années au "Quai de l'oubli" au Havre. A l'heure de la grande crise pétrolière, trop gourmand en carburant, trop faiblement concurrentiel avec l'avion. C'est Giscard d'Estaing, alors Président de la République, qui prendra la décision de mettre fin à sa carrière sous pavillon français.

     

    C’est reparti, en coup de vent !

     

    C’est reparti, en coup de vent !

    C’est reparti, en coup de vent !

     


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