• Un week-end à la croisée des chemins

    Un week-end à la croisée des chemins

    En cette période d’équinoxe, temps permettant, on gagne beaucoup à quitter de bonne heure la chaleur des draps. Ce dimanche 16 septembre, il faisait bon pouvoir assister au lever du soleil, histoire de se convaincre, si tant est que cela soit encore nécessaire, que nous avons, nous autres les Terriens, mille et une raisons, d’apprécier ce qui fait le sel de la vie, à Kermouster comme ailleurs. Nous devons avoir conscience d’être les acteurs spectateurs privilégiés du plus beau spectacle qui soit : la nature en mouvement. Soit en baissant les yeux, soit en levant le nez au ciel, nous pouvons, sans bourse déliée, savourer le plaisir d’être.

     Ce dimanche, le hameau se trouvait en quelque sorte,  depuis la veille,  à la croisée des chemins. Dernière journée d’un week-end dédié à la défense du patrimoine, mais qui aura été marquée par le  cinquantième anniversaire de la création du GR 34, sans oublier la World CleanUp Day, c'est-à-dire la journée mondiale du « grand nettoyage ». Dans quelque 130 pays, des bénévoles ont retroussé leurs manches, ce samedi, pour s’en venir récupérer les déchets qui polluent leur lieu de vie.

      Même s’il convient d’y penser encore et encore, sur ce dernier point, les Kermoustériens ont pris quelques longueurs d’avance puisqu’en juin dernier, comme ils en ont désormais l’habitude, ils se sont retrouvés sur l’estran pour récupérer les détritus que la marée nous ramène ou que quelques négligents laissent traîner, souvent volontairement. Le hameau prend donc sa part dans cette lutte qu’il nous faut mener contre les travers de notre société. Dans son propre intérêt, bien sûr, mais ce faisant, dans l’intérêt général. Nous sommes tous éco-responsables. Pour nous éviter d’avoir à user trop souvent de l’huile de coude ou à dénoncer les insuffisances de nos élus en la matière, il nous suffit d’opérer à la source du problème, c'est-à-dire, par nous-mêmes,  en évitant le geste inconséquent.

     Pour ce qui est du patrimoine, là encore, le réflexe citoyen doit jouer son rôle. Cela s’est vérifié à Kermouster, tout particulièrement pour ce qui concerne la sauvegarde du patrimoine de la chapelle. On ne peut que se féliciter de voir que nos élus ont eux aussi pris à cœur d’ouvrir ce dossier, même si la problématique financière qu’il  leur pose relève du casse-tête. D’autant qu’ils n’ont pas ce seul édifice religieux à gérer.

     Nous ne leur reprocherons pas d’avoir privilégié, pour cette journée du patrimoine,  la chapelle Kermaria, celle de Kermouster étant restée fermée tout au long du week-end. Cette chapelle de l’intérieur aussi doit faire l’objet d’une attention soutenue. Et nous n’oublions pas le chantier colossal de l’église Saint Jean Baptiste du bourg, ni les autres sites n’ayant aucun caractère religieux qu’il faut pouvoir au moins maintenir en l’état.

     Pour ce qui est du GR 34, dont la création a été initiée par un Lanionnais, Kermouster est comme qui dirait en pôle position entre Le Mont Saint Michel et le pont de Saint-Nazaire. Le point de vue que le hameau offre sur l’horizon marin est, nous sommes bien placés pour le savoir, remarquable. Ce GR est assurément un outil indispensable à la promotion de la Presqu’île dans son ensemble. Son label Presqu’île sauvage ne peut qu’attirer les passionnés de la vie au grand air.

     A ce titre, nous émettons une suggestion. Faire en sorte que le hameau soit bel et bien notifié dans l’itinéraire qu’emprunteront de nouveaux marcheurs dont le nombre ne peut aller qu’en grandissant compte tenu des vertus de plus en plus partagées de la marche à pied. Ce qui nous amène à parler du devenir de La Cambuse, un lieu de vie à valeur patrimoniale.

    La Cambuse sur le GR 34

     Le regret de la disparition de Sylvie Çaldugaray  est toujours vif, mais il nous faut, à raison, poser la question du devenir du café épicerie. Du côté de la mairie, on laisse entendre que les demandes ont afflué et qu’il y a des projets pertinents. Le sont-ils eu égard à ce qui nous semble être les caractéristiques du lieu ? Nous ne devrions plus tarder à le savoir.

     De notre point de vue, il faut que les parties prenantes soient bien conscientes qu’un tel établissement ne pourra pas s’affranchir des contraintes de son environnement. Il ne faut pas rêver faire ici de colossaux bénéfices. Tout au long des mois d’hiver, le hameau campe dans un superbe isolement. Ce n’est qu’au printemps et jusqu’aux premiers jours de la chute des feuilles qu’il suscite la curiosité des amoureux de beaux paysages.

    Pour autant, La Cambuse, dont il serait désobligeant de changer le nom, demeure un lieu de vie du quotidien. C’est comme qui dirait la plaque tournante de la vie sociale. Nous ne pouvons donc qu’inciter les futurs gérants du lieu à emboîter leur pas dans celui de  Jean-Michel et Sylvie Çaldugaray. Ces amis aujourd’hui disparus ont su « redonner une âme » à ce qui fut, pour un certain nombre de kermoustériens, la case départ du chemin vers la connaissance.

    Dans cette ancienne école, les murs suintent d’un long vécu. Il faudra donc faire preuve de tact, ce qui, bien évidemment ne doit pas empêcher ces futurs nouveaux amis d’y apporter leur propre touche. Qu’ils le sachent déjà : ils sont les bienvenus.

    Un week-end à la croisée des chemins


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