• Un petit marché qui ne demande qu'à s'étoffer

    Un petit marché qui ne demande qu'à s'étoffer

     

    L’initiative est à saluer. Krystel Le Moal et Benjamin Charpentier, les gérants de La Cambuse, avaient annoncé leur intention de faire venir des producteurs locaux dans le cadre d’un marché hebdomadaire sur la place du Crec’h, juste en face de leur crêperie. C’est chose faite depuis la semaine dernière.

    Pour le deuxième marché de l’été, ce jeudi 1er août, les Coquillages du Sillon, le Pavillon du vin et de la bière et l’apiculteur Allan Thoby ont, à nouveau, répondu présents. Huîtres et moules pour la société de l’ostréiculteur Yann Quéré, sise à Pen Lan en Larmor Pleubian, dégustation et vente de vins pour Laurent Mahé qui dirige la cave de la zone commerciale des Roches Douvres en Pleudaniel, et petits pots de miel avec le jeune apiculteur de Camarel, sorti tout frais moulu de ses années d’études consacrées aux abeilles.  Les sombres perspectives qui pèsent sur les ailes de ces pourvoyeuses de saveurs ne l’ont en rien découragé. La passion est son moteur. Ses abeilles, il les bichonne dans quelque deux cents ruches installées dans différents secteurs du Trégor et ses premiers pas dans le négoce lui ont déjà ouvert bien des portes de magasins alimentaires du secteur.

    Ce jeudi, il faisait bon être assis à la terrasse de La Cambuse, en quelque sorte, aux premières loges. Une légère brise, un peu fraîche pour certains, un beau soleil et ce « petit théâtre de la vie ordinaire » sur fond d’estuaire. Avec en prime, le passage, en arrière plan, d’un vieux gréement qui n’était pas sans rappeler que, sur les quais de Paimpol, le festival du Chant de marin commençait déjà à donner de la voix.

    De mémoire de Kermoustérien, il n’y a jamais eu de marché dans le village. La vente de légumes et de volailles se faisait en direct, à même les fermes, ou chez Chinie. Tous les anciens résidents ont conservé le souvenir de Marie Virginie Petibon qui tenait une épicerie à deux pas de l’ancienne école, aujourd’hui crêperie. De temps en temps, certains marchands s’en venaient poser leurs étals pour y vendre des vêtements, mais cela remonte déjà à bien longtemps et l’on ne pouvait parler, à juste titre, de marché. En cela, l’initiative des gérants de La Cambuse a valeur d’innovation.

    Petit marché deviendra-t-il grand ? Là est toute la question.

    Pour l’heure, on en n’est qu’à la phase d’essai, mais les « pionniers » ne demandent pas mieux que de voir s’installer d’autres producteurs à leurs côtés, ne serait-ce qu’un marchand de fruits et légumes.

    Il est vrai que ce marché, à vocation estivale, se tient dans un mouchoir de poche et la configuration des lieux en limitera de toute façon l’importance. Mais, la quantité ne fait pas toujours la qualité. L’essentiel est, après l’avoir suscitée,  d’ajuster l’offre à la demande. Il est légitime pour tout commerçant de pouvoir faire son miel. Reste à fixer la clientèle !

    Quoi qu’il en soit, pour ces producteurs de la première heure il est encore trop tôt pour tirer le bilan. Tout laisse à penser qu’ils honoreront le rendez-vous jusque la fin de ce mois d’août. Ce jeudi, ils nous ont offert quelques instants de bien être. Un marché, aussi petit soit-il, ça vous change grandement de l’atmosphère aseptisée d’une grande surface. A défaut, peut-être, d’en avoir récupéré, pour eux mêmes, suffisamment d’espèces trébuchantes, ils nous ont gratifié, ce jeudi, d’un bon moment de vie.


  • Commentaires

    1
    Le Guen
    Dimanche 4 Août 2019 à 21:21
    • Bravo , mes voisins viennent de m'en parler ...et c'est très bien ...un peu de pub sur Ouest-France serait peut-etre bien .
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