• Sur le chemin des étoiles

    Ces temps-ci, il fait bon avoir le nez collé au ciel. Entre une éclipse remarquable de la Lune, le 27 juillet dernier, et l’arc-en-ciel venu, ce mardi 7 août, mettre un point final à la première journée de pluie depuis plusieurs semaines, ce ne sont pas les occasions de prendre de la hauteur qui ont manqué. A l’œil nu ou avec une simple paire de jumelles, sur le chemin des étoiles il y avait et, malgré le retour des nuages, il y a encore matière à rêver avant la fin de cet été 2018.

    Sur le chemin des étoiles

    Sur le chemin des étoiles

     

    En fait d’étoiles, ce sont plutôt les planètes qui ont la vedette. Après une Lune habillée de rouge, c’est Mars qui nous fait chaque soir de l’œil. Impossible de la confondre ! Son bel éclat orangé attire d’emblée le regard.

    Si l’on tourne la tête vers le couchant, c'est-à-dire vers l’Ouest, on aperçoit très nettement Vénus, baptisée à tort, comme on le sait,  « étoile » du berger.

    Plus au sud, sans avoir trop à chercher, on perçoit l’éclat de Jupiter. Par contre, c’est moins évident de repérer Saturne, mais, avec à l’appui d’une bonne carte du ciel, on peut imprimer sur la rétine l’image de cette autre grande planète gazeuse.

    Sur le chemin des étoiles

    Ce mercredi 8 août, les moutons blancs qui s’amoncelaient au-dessus du hameau, dès potron-minet,  nous laissaient penser que la terre allait encore pouvoir se désaltérer. Elle a besoin de cette eau de pluie, son eau de vie. Imperturbable sur son clocher, le coq nous invitait, comme il le fait d’ailleurs chaque jour, à prendre la mesure du temps. Nuages il y a eu, mais point de pluie avant la tombée de la nuit.

    Si le temps ne se dégrade pas au point de nous rendre impossible  toute observation de la voûte stellaire,  nous aurons également encore, jusqu’au samedi 25 août prochain, tout loisir de pouvoir contempler le ballet des étoiles filantes.

    Mais d’ores et déjà, cet été 2018 restera dans les annales. D’autant qu’ici nous n’aurons pas eu à souffrir de la canicule comme cela a été le cas dans la plupart des régions de France. Les vertus de l’air marin.

     

    Dans les pas des troubadours et des trouvères

    Sur le chemin des étoiles

    C’est sur cette thématique du chemin des étoiles que Jeanne-Marie Gilbert est revenue à Kermouster. L’an passé (notre chronique du 26 juillet 2017), elle avait mis ses pas dans ceux des dames du temps jadis. Ce dimanche 5 août, elle nous invitait à la suivre dans ses pérégrinations qui lui font côtoyer troubadours et trouvères, compagnons de route des pèlerins mais aussi de ceux qui doivent fuir leur pays. Notamment les communautés juives, dont elle évoque l’exode à travers les chants sépharades. Ses atouts : sa voix, son luth, sa guiterne ou sa vièle.

    Ne pouvant assister entièrement à son concert, nous sommes allés à sa rencontre quelques heures avant que ne débute cette soirée médiévale. Ne serait-ce que pour lui demander si elle avait anticipé sur ces semaines d’été ô combien étoilées pour concocter son programme. Rien de ça ! Son passage à Kermouster se sera tout simplement inscrit dans l’alignement des planètes.

    Le Soleil, La Lune, Mars, Vénus, Jupiter, Saturne  et toutes les étoiles n’ont eu de cesse d’influencer les artistes, au sortir de la nuit des temps. Connaissez vous Alphonse Le Sage, le troubadour Peirol, le Livre vermeil de Montserrat datant du XIVe siècle. Clément Marot, peut-être, mais Claude Goudimel qui a mis en musique son psaume 137 ? Nous, nous sommes obligés de reconnaître notre ignorance.

    Comme l’an passé, Jeanne-Marie Gilbert s’est produite devant un maigre public, une vingtaine de personnes. Comme cela a été le cas, en juillet, pour le guitariste Soig Sibéril  ou le violoncelliste (précédente chronique) Aldo Ripoche. La possible concurrence du spectacle du ciel n’explique pas tout.

    Sur le chemin des étoiles

     Ces artistes talentueux, mais dont la notoriété est établie dans ce qu’il est coutume d’appeler un réseau de connaisseurs, semblent traîner derrière eux le boulet de l’élitisme.

    Permettez nous de nous insurger ! Il n’y a pas une musique pour les élites. Toutes les sonorités ne peuvent pas plaire à tout le monde, soit,  mais la musique, sous toutes ses formes, doit avoir l’oreille du monde ..

    « Suivre la quête, suivre l’étoile que m’importe mes chances, que m’importe le temps… » En interprétant, pour final,  un extrait de L’Homme de la Mancha, Jeanne-Marie Gilbert n’a pas fait que rendre hommage à un grand artiste. Jacques Brel n’était pas une star, mais bel et bien une étoile éclairante. Un homme de son temps qui continue à être du nôtre. Comme L’ont été tant de musiciens, d’écrivains, de chercheurs ou d’artistes qui ont su conserver l’humilité malgré leur grand savoir et leur célébrité.

    S’il est vrai qu’emprunter le chemin de la connaissance peut vous valoir le qualificatif d’élite, alors, oui, nous sommes tous des élites en puissance. Rien ne nous interdit d’approfondir, par nous-mêmes, nos connaissances. Certes, nous ne sommes pas égaux face à la difficulté qu’il y a à comprendre ce qui fait notre monde. Certains ont plus de facilités à gravir la pente du savoir. Mais eux aussi ont dû faire l’effort pour gravir les marches.

    Alors, à l’heure d’aujourd’hui, rendons grâce à Aristote, Ptolémée, Copernic, Galilée, Kepler, Cassini, Newton, Halley, Einstein, Hubble, pour ne citer que ces grands noms de l’Astronomie. Ils nous ont ouvert le chemin des étoiles, non sans avoir eu à se battre contre des vérités préétablies. Grâce à eux nous nous sentons, ce jour, un peu plus savants.

     


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