Fallait-il avoir la foi chevillée au corps, ce dimanche 30 août, pour venir à la messe célébrant Saint-Maudez ? Une pluie matinale qui semblait vouloir perdurer, une brise du nordet n’arrivant pas à fracturer la couverture de nuages gris blancs, une chapelle portes ouvertes mais ne pouvant accueillir les croyants pour cause de crise sanitaire, il y avait là moult raisons à se persuader de rester chez soi. Malgré cela, quelque cent vingt personnes ont bravé les incertitudes du ciel pour donner corps au traditionnel pardon de Kermouster.

C’est dans le champ de Pierre et Marie-Françoise Le Briand, se situant à proximité du calvaire, que l’abbé Caous, curé de la paroisse Saint Tugdual, paroisse qui fédère les églises et chapelles de la Presqu’île, de Tréguier, La Roche-Derrien et Penvénan, a pu officier. De mémoire de Kermoustérien, on ne se souvient pas d’un pardon de cette nature. Mais les circonstances et les contraintes réglementaires en ont décidé autrement.

La chapelle, fleurie à souhait la veille, n’aura pas été, cette fois, chambre d’écho. Mais la cloche aura cependant sonné, Huguette Le Berre ayant tenu à être à poste comme si de rien n’était.

La croix, une seule bannière, portées à bout de bras, une cinquantaine de mètres à franchir pour un regroupement au pied du calvaire, lui aussi généreusement fleuri, quelques prières et c’est au moment même où s’achevait le pardon que le soleil daigna faire son apparition.

Le traditionnel pot du maire, qui s’est tenu à la fin de la cérémonie dans le même champ, aura donc pu, lui aussi, se dérouler comme prévu. Autour d’Henri Parenthoën, le maire, et de son équipe, les conversations iront alors bon train. Au-delà des aléas climatiques et de la malignité du Covid 19, elles porteront inévitablement sur cette incertitude qui va peser jusqu’à que soit connue la décision du juge du tribunal administratif, validant ou non le recours posé par Marcel Turuban. Dans les quarante huit heures qui viennent, les Lézardriviens sauront de quoi demain sera fait.

A défaut d’avoir pu réunir les pèlerins, la chapelle aura accueilli ses derniers visiteurs de l’été. Elle conserve indéniablement son pouvoir d’attraction, puisque selon le décompte de Corentin Le Bail, l’étudiant qui a assuré les service ce mois d’août, plus de mille trois cents personnes en ont franchi le seuil,  là encore dans le respect des gestes barrières, Si on y ajoute le milliers de visiteurs de juillet, il apparaît que sur ce plan là le coronavirus sera resté sans effet.

Ce bilan pourrait s’enrichir de quelques unités puisque la chapelle rouvrira ses portes les 19 et 20 septembre, dans le cadre des journées du patrimoine. Mais dès le lendemain, il en sera fini de cet été quelque peu surréaliste d’une année qui va le rester jusqu’au bout. De cela, on peut d'ores et déjà en être certain.

                                                                                                           Claude Tarin

                                                                                                  Lundi 31 août 2020