• Aprés Ana et avant Carmen, Bruno est passé par ici

    « Mon beau sapin, Roi des forêts »  Ce mercredi 27 décembre, au petit matin, au cœur du hameau, le roi avait piètre allure. Il était tout de guingois et sa couronne de guirlandes ne tenait plus sur ses branches que par un fil. Il avait fortement vacillé sur son socle, mais  réussi, tout au long de la nuit, à résister aux coups de boutoir de Bruno, ce coup de vent aux allures de tempête qui vient de souffler sur les trois façades maritimes.

    Bien que faiblissant en Manche, il soufflait toujours avec force en milieu d’après-midi. Curieusement la baie de Pommelin avait alors les allures d’un lagon. Pas une ride sur l’eau. Alors que, tout au loin, nous pouvions, soleil aidant,  distinguer l’écume des vagues venant se briser sur le cordon rocheux du Talbert. Ce Sillon c’est en quelque sorte notre barrière de corail. 

    Bruno ? Vous êtes supposés tout savoir sur le pourquoi de ce nom. Ce ne sont pas les informations qui ont manqué ces dernières heures. Juste un rappel. Jusqu’à voici peu, c’était l’Université libre de Berlin qui avait la main sur la nomenclature des cyclones et des tempêtes. Et ce depuis 1954, une jeune étudiante ayant fait alors savoir qu’en donnant un nom aux dépressions on sensibiliserait mieux le grand public aux risques inhérents à ces sautes d’humeur. Depuis ce 1er décembre 2017 les services météorologiques de l’Espagne, du Portugal et de Météo France nomment conjointement les tempêtes susceptibles de toucher les trois pays. Ils prennent ainsi le sillage du Met Office du Royaume Uni et de son homologue irlandais Met Eiréeann, lesquels ont introduit leur propre nomenclature après la tempête Christian d’octobre  2013, tempête qu’ils ont alors baptisée Saint Jude.

    Bizarre ! Bizarre quand même ! Le besoin d’Europe commencerait-il à faire défaut dans la stratosphère. C’est pourtant au-dessus de nos têtes, si on fait abstraction de quelques Fantomas de la pire espèce, que la coopération internationale fait souffler l’espoir d’une entente cordiale universelle. Pourquoi ne pas avoir laissé à Berlin le soin de donner le la ?  

    Le 13 février dernier, alors que la navette spatiale passait au-dessus de la Presqu’île Sauvage, nous avions souligné tout le bien que nous pensions de cette collaboration internationale. Ayant eu la chance de trouver au pied du sapin le superbe livre Terre(s), album regroupant les meilleures photos de la Terre prises par le spationaute français Thomas Pesquet, notre conviction que là est la voie d’un avenir commun s’en est trouvée renforcée. Superbe cadeau du Père Noël ! Un ouvrage qui vous oblige à prendre de la hauteur de vue. Les tempêtes se fichent  pas mal des frontières. Elles sont notre lot commun. Faisons face ensemble !

    Le prochain coup de vent aura pour nom Carmen. Un prénom féminin puisque nous entrons dans une année paire. On nous l’annonce pour ce 1er janvier de la nouvelle année. Après  Ana (Yves pour l’université de Berlin)  des 11 et 12 décembre et Bruno, ce sera le troisième coup de tabac en l’espace de moins d’un mois. Est-ce que cela sera suffisant pour décourager les Hirondelles de mer de Kermouster d’aller fêter le nouvel an les pieds dans l’eau ?  L’avenir (proche) le dira. Espérons que ce nouveau coup de vent ne va pas réduire à néant le travail qu’ont effectué ce jeudi les services techniques municipaux pour empêcher le grand sapin enguirlandé de se mélanger le peu de racines qu'il lui reste dans un flamenco destructeur ! Espérons également que les arbres environnants n’auront pas d’autres branches à pleurer que celle qui aura pendouillé plusieurs heures durant à l’amorce de la descente de l’île à bois ! Espérons ! Espérons ! La nuit de la Saint-Sylvestre est par nature chargée d’espoirs.

    Mais que tout cela ne vous empêche pas de chanter en cœur :

     Vive le vent, vive le vent 

    Vive le vent d'hiver 

    Qui s'en va sifflant, soufflant 

    Dans les grands sapins verts 

    Aprés Ana et avant Carmen, Bruno est passé par ici

     

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  • Le jour où Marion...

    Désolé ! On s’y prend un peu tard, mais, à notre corps défendant, nous venons tout juste d’en être informés. Si vous ne savez pas quoi faire ce soir, ne perdez pas une seconde pour réserver votre place au P’tit bar ! Marion, Marion Cousineau, va s’y produire, ce samedi 16 décembre à 21h30. Attention ! La précision s’impose. Le P’tit Bar, ce n’est pas La Cambuse. Le P’tit Bar c’est un bistrot de Montréal. Montréal au Québec. Autant dire que ce n’est pas la porte à côté. Entre la préparation de la valise, l’achat du billet d’avion et le trajet à l’aéroport, il faut un certain temps. Certes, vous avez une certaine marge de manœuvre compte tenu du décalage horaire, puisque entre La Cambuse et Le P’tit Bar il faut compter six heures, à quelques secondes près. Donc quand il sera 21h30 ici, il ne sera que 15h30 à Montréal. Six heures de rab ! Ça peut peut-être suffire.

    Bon ! OK ! C’est risqué, mais si l’envie vous tenaille d’applaudir une nouvelle fois Marion, sachez qu’elle sera à L’Escalier, le mercredi 27 décembre, un autre café concert de  Montréal. Là, ce sont peut-être les excès du réveillon qui vous empêcheront de faire fissa. Il ne vous restera plus alors qu’une solution : attendre le jeudi 11 janvier. Marion sera sur scène, au Bistro Culturel au cœur du village Saint-Isidore-de-Laprairie, une localité située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Montréal (Situtaion: étoile rouge 221 sur la carte ci-dessous)

    A compter de cette date, Marion rentrera en hibernation. Dieu sait qu’au Québec les hivers peuvent être longs. Mais hibernation doit être pris dans le sens du temps de réflexion que s’accorde tout artiste soucieux de construire un répertoire de qualité. Il faut travailler de nouveaux textes, sur de nouvelles musiques.

    C’est ce que Marion va faire. Elle nous en a informés par courriel. Un mail qui, soit dit en passant, nous a fichu un sacré bourdon. Quand vous avez eu une grand-mère qui ne rêvait qu’à une seule chose, avoir sa cabane au Canada, rêve inabouti, ce n’est pas l’envie qui vous manque de faire un saut au-dessus de l’Atlantique. Au pays des érables ! Ne serait-ce que pour comprendre in situ les raisons qui font que Marion est tombée, à son tour, amoureuse de ce pays. Un pays lointain, mais si proche de nous.

    Pour preuve : la carte que  nous publions ci-dessous ! Vu sous cet, angle, le Saint Laurent a, imagination aidant, un faux air d’estuaire du Trieux, mais c’est d’abord la sonorité des noms des villes qui entourent Montréal qui souligne l’apparentement avec la Belle Province. Des noms bien français. D’ailleurs, il y aurait peut-être matière à recherches pour connaître l’historique de l’île Perrot. Comme on le dit ici, ça c’est un nom bien de chez nous.

    Mais revenons à Marion ! On se doit encore de la remercier de nous avoir fait, en août dernier, un superbe cadeau. Son concert sur la terrasse de La Cambuse est gravé dans les annales du hameau. Nous savons combien Kermouster compte pour elle. Certes, un port d’attache parmi d’autres, mais un port à la source de son inspiration. Alors, à défaut de ne pas pouvoir pousser la porte du P’tit Bar, on tenait, en votre nom, à lui dire qu’ici on n’a pas oublié ce jour où elle nous a enchanté. Ici, on attend, non sans impatience, que les volets de La Cambuse rouvrent  à nouveau. Ils rouvriront et, nous en sommes convaincus, Marion repassera par là.

     

    Pour garder le contact avec Marion 

    https://fr-fr.facebook.com/MarionCousineauChanson

    Le jour où Marion...


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  • Nous avons tous quelque chose...

     Eté 2015, Annie Petibon et Yvonne Henry. Deux soeurs, nées Le Bideau; deux complices; deux sourires qui ne s'effaceront pas

    A Kerantour, dans la salle du funérarium, autour de son cercueil, aux côtés de son fils, de ses nièces, de leurs proches,  ses amis, ses voisins sont venus, ce mardi 5 décembre, saluer sa mémoire. Yvonne Henry, née Le Bideau, s’en est allée vers l’au-delà. Deux ans après sa grande sœur Annie Petibon. Les anciens ont connu l’épicerie de la place du Crec’h que tenait « Chinie », la belle-mère d’Annie. Virginie Petibon n’est plus là, depuis 1972. Des Kermoustériens s’en souviennent encore. Sa maison est restée un point de ralliement pour toute la famille. Annie ; Vonette ; deux visages enjoués que nous ne croiserons plus dans les venelles du hameau.

    Vonette, comme ses intimes l’appelaient, venait de fêter ses 88 ans. Filles d’un capitaine de la marine marchande mort trop tôt, elle et sa sœur n’ont jamais rompu l’amarre avec la Presqu’île. A la retraite, Vonette jettera l’ancre à Pommelin, à cinq ou six encablures d’ici, après une vie professionnelle passée sous d’autres cieux. En Normandie, où elle exerça le métier d’institutrice. Pommelin, le creuset de la famille Le Bideau.  

    Les deux sœurs aimaient se retrouver à l’heure des vacances dans cette maison de la place du Crec’h. C’est de là qu’elles partaient ensemble sur les chemins de leur mémoire commune. Même après le décès de sa sœur, Vonette aura continué à marcher, avec tous ses amis de la Presqu’île. D’un caractère bien trempé, elle laisse le souvenir d’une femme dynamique et joyeuse.

    Ce mardi, nous apprenions la mort de Jean d’Ormesson. Même les Immortels ne peuvent échapper à l’épreuve du grand passage. Vonette était institutrice. Jean d’Ormesson, comme tant d’autres, lui est en quelque sorte redevable. Comme nombre de ses collègues, Vonette aura formé des générations de lecteurs. Bruissait également, en ce triste matin, l’information selon laquelle on allait remettre la dictée au goût du jour. C’est un exercice périlleux que de vouloir faire parler les morts, mais nous sommes certains que Vonette aurait laissé tomber ses bâtons de marche pour applaudir à cette décision. Conjuguer, orthographier, pour pouvoir lire et écrire. Pour comprendre le pourquoi de la vie, jusqu’au point final. Et qu’importe si ce point final à la forme d’un point d’interrogation !

    "Nous avons tous quelque chose" chantait Johnny Hallyday. De Tennessee? Peut-être! Mais assurément, notre propre part d'immortalité. Les sourires d'Annie et de Vonette ne s'effaceront pas

     


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  • A l'heure du Téléthon avec Chemins et prtimoine

    Un temps de saison ? Après le fort coup de vent de la nuit de mercredi à jeudi, c’est bien le sentiment d’être entré dans l’hiver qui prévaut désormais. La couleur du ciel se montre très changeante. Ce samedi 25 novembre, il aura même fallu faire face à des bourrasques de grêle. Mais il n’y avait pas là matière à décourager les marcheurs de la Presqu’île et d’ailleurs. Ils étaient une soixantaine à avoir répondu à l’appel de l’association Chemins et Patrimoine qui organisait ce jour là, au départ de Kermouster, une marche au profit du Téléthon.

    Une boucle de quatre kilomètres, via Pommelin, pour celles et ceux dont les jambes n’en demandaient pas plus, quatre  kilomètres de rabiot, via Bodic, pour celles et ceux qui n’avaient pas encore le souffle coupé. Salués au départ, comme il en est ainsi désormais, par les cornemuses et bombardes des Sonerien an Trez, ils ont pris leur courage à deux mains et deux pieds pour servir la cause. Le ciel aura daigné faire  preuve de clémence durant la durée de l’épreuve.

    Pour ceux venus d’ailleurs, Robert Mouly a prêté son concours pour une visite guidée de la chapelle, malgré l’état de capharnaüm qui y règne : retable déposé, autel recouvert de plastique, ex-voto en cours de restauration à mille lieues de là. Il lui aura fallu trouver les mots pour donner à voir et à comprendre. Sauf contretemps de dernière minute, le grand vitrail de derrière l’autel ne devrait pas tarder à reprendre place dans son ogive de pierres.

    Ne brisons pas l’élan du cœur !

     Cela fait tout juste trente ans que l’Association française contre la myopathie (AFM) s’est associée à la Télévision pour financer des projets de recherche sur les maladies génétiques neuromusculaires essentiellement. La recette de cette journée de marche ponctuée par une soirée festive, qui regroupa le soir quelques trois cents convives à la salle Georges Brassens, sera versée à cette œuvre.

    Un esprit de solidarité qui tranche avec les révélations de ces dernières heures selon lesquelles certains chirurgiens auraient la main un peu trop lourde puisque pratiquant  des opérations ne s’avérant pas indispensables. Idem avec certains généralistes qui réclament une consultation à 55€ en cas de découverte d’une maladie rare.  

     Le contribuable français, que l’on dit rétif face à l’impôt, montre qu’il est prêt à mettre la main au gousset dès qu’il s’agit d’aider à la recherche en matière de santé. Il serait bon que de l’autre côté, celui des professionnels on sache mettre un frein aux agissements de celles et ceux qui prennent quelques libertés avec les fondamentaux déontologiques du  serment d’Hippocrate. Il ne s’agit pas de demander à notre toubib de se montrer philanthrope au détriment de lui-même, mais de s’en tenir à ce qui nous semble relever de l’éthique. Une société « en bonne santé », c’est une société où tous ses membres conservent le sens de l’intérêt général. Ne brisons pas l’élan du cœur ! 

    A l'heure du Téléthon avec Chemins et prtimoine

     

    A l'heure du Téléthon avec Chemins et prtimoine

     

    A l'heure du Téléthon avec Chemins et prtimoine

     

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  • Nous pensions nourrir cette chronique en lançant, ce lundi 20 novembre,  une idée, à bien des égards, « lumineuse ». Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer le problème de l’éclairage du tout nouveau vitrail. Nous écrivions, alors, qu’il serait bien de remplacer le projecteur par une lumière mieux dosée et faisant ressortir toutes les couleurs du vitrail. A l’approche de Noël cela aurait été un beau cadeau fait au hameau car, de par son positionnement et sa puissance le projecteur ne rendait pas les effets espérés.

    Ne rendait pas…parce que de projecteur il n’y a plus. Les services techniques de la mairie l’ont enlevé, ce lundi après-midi, non pas pour accéder à cette demande, mais afin de récupérer le câble électrique qui servira à alimenter la traditionnelle rivière de guirlandes qui décore chaque année, de décembre à janvier, la façade ouest de la chapelle. Cette idée n’a donc plus lieu d’être, puisque le vitrail, même mieux mis en valeur, risquerait d’être tout simplement noyé par le ruissellement de cette rivière à dominante bleue.

    De notre point de vue, un meilleur éclairage du vitrail, associé aux  guirlandes du grand sapin, suffirait à assurer le caractère festif de la période de Noël, mais nous nous contentons de l’exprimer, conscients du poids des us et coutumes. Va pour la rivière bleue !

     Pour autant, l’idée d’une meilleure valorisation du vitrail  sur une plus longue période mérite d’être prise en compte. Même si, d’ici un mois,  les jours iront se rallongeant, il serait bien, une fois les fêtes passées, que le vitrail retrouve son éclat aux premières heures du matin et en fin de soirée. Donc, si du côté de la Mairie on peut chercher à donner corps à cette idée, nous en serons satisfaits. Pleinement, si cela passe par un système permettant une alimentation électrique autre que celle qui a été mise en place. Le gros câble qui surplombe la rue entre un poteau électrique et la chapelle gâche assurément l’harmonie du tableau. Aura-t-on l’idée lumineuse ?


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