• happyUn surprenant visiteur

    Non, vous ne rêvez pas ! Non, cette image n’est pas le fruit d’une manipulation. Aujourd’hui, qui le veut peut falsifier la vérité en triturant une photo. Nos lecteurs le savent bien. Nous ne trempons pas notre plume dans l’infâme. Oui, Andréa a eu le suprême honneur d’accueillir chez elle Spiderman. D’autres Kermoustériens ont également eu la chance de poser avec l’homme araignée. Ils font  désormais partie du club très restreint de celles et ceux qui peuvent se vanter d’avoir collé leur cœur sur celui qui les a tant fait rêver. Mais qu’est-ce qui a poussé Spiderman à se poser à Kermouster?

    En quête de nouvelles aventures, Spiderman a choisi de se reposer quelques minutes dans le hameau, captivé par la beauté du site. Une visite éclair. Mais promis juré, il reviendra.

    D’emblée une précision, cette rencontre « improbable », jusqu’à ce mercredi 20 février 2019, est le fruit du hasard. Nous voulions profiter de ces jours de grande marée pour fixer quelques belles images. Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir, ce mercredi, Spiderman sur la cale d’accès à la grève.

    Un surprenant visiteur

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    Tout aussi surpris, il a fait un bon prodigieux jusque sur la digue. Quelques minutes d’observation auront été nécessaires pour que nous puissions établir un dialogue et jeter une passerelle de confiance entre nous.

    « Je dois cacher l’objectif de ma nouvelle mission, nous dira Spiderman. Elle est encore plus périlleuse que toutes les précédentes. En survolant la région, j’ai voulu m’accorder une pose. L’endroit est de toute beauté. Quelle chance vous avez d’habiter ici. Pour ma part, j’aimerais bien tourner le dos aux gratte-ciel, mais c’est dans les mégalopoles qu’il me faut  plus souvent  défendre l'humanité bienfaisante.»

    Un surprenant visiteur

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    Prenant alors la pose, à notre demande, face au grand large, Spiderman nous a avoué son ignorance :

    « Je suis surpris d’apprendre que dans la mer il y a des araignées. Bien sûr, je connaissais l’existence de ce type de crabe, mais je ne savais pas qu’on lui donnait ce nom. C’est chouette d’y avoir pensé. Le peuple des arachnides ne peut que s’en réjouir. »

    Curieux d’en savoir un peu plus, Spiderman s’est accordé quelques temps pour grimper jusqu’au cœur du village, allant jusqu’à souhaiter pouvoir rencontrer des habitants. Hélas ! Certains s’en étaient partis gratter le sable.

    Un surprenant visiteur

    « Quel dommage que je ne puisse pas rester plus longtemps car c’est avec grand plaisir que j’aurais fait trempette, pour aller à la rencontre des araignées de mer. Mais je reviendrai. 

    I love Kermouster ! A bientôt ! »

    Un surprenant visiteur

    Celles et ceux qui ne peuvent que regretter de n’avoir pu se faire photographier avec lui peuvent donc être rassurés. Ce n’est que partie remise. Nous en sommes convaincus car il fallait mesurer sa déception d’apprendre que ce n’est pas ce jour là qu’il pourrait déguster la galette et la crêpe. Krystel Le Moal et Benjamin Charpentier qui ont, eux aussi, croisé le chemin de Spiderman ne demandent pas mieux que de pouvoir satisfaire un tel client.

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  • L’étoile jaune de notre enfance

     

    Je ne pensais pas en arriver là. Transformer cette modeste chronique villageoise en tribune politique quasi permanente. Depuis quelques jours, j’avais en tête de parler de ce jaune qui nous ravit. Celui des anthémis des teinturiers, qui donnent à la chapelle son caractère pimpant, celui des premières jonquilles de nos jardins, celui des primevères (primula vulgaris) et du colza des talus, sans oublier la magnificence du jaune des mimosas. Une façon comme une autre de mettre un peu de poésie dans l’air du temps. Histoire, aussi, de trouver matière à se rassurer. Les images qu’il nous a été de voir au fil de la semaine dernière ont tué dans l’œuf cette intention.

    Atterrant ! Effroyable ! Lamentable ! Je ne puis taire l’effroi face à la violente résurgence de l’antisémitisme, du racisme, du négationnisme, du révisionnisme, de la prégnance du complotisme, de l’intégrisme, de l’antisionisme, de l’islamisme et autres déviances en isme. D’une légitime première revendication, le pouvoir d’achat, le mouvement des gilets jaunes a dérivé vers le nauséabond. De l’insulte au pavé ; de l’injure à l’acide, du slogan au crachat.

    Ne rien dire, faire silence, c’est aujourd’hui cautionner l’horreur. Quatre-vingt ans après la main mise des Nazis sur l’Europe, ce sont les mêmes haines envers des populations ciblées qui s’emparent du processus démocratique.

    J’ai grandi dans les années d’après-guerre. Avec pour première étoile, celle de Bethléem, au-dessus de la traditionnelle crèche de Noël. La commune paroisse vivait au rythme des tintements des cloches de la grande église. Après que le Père Noël eut perdu son charme, il a fallu apprendre à composer avec le monde des adultes toujours encalminé dans les zones d’ombre d’un vécu récent.

    Je ne peux croire que tous les gens de mon âge qui défilent encore dans les rues et campent toujours sur les ronds-points ont oublié ce temps où nous découvrions l’étoile de David. L’étoile jaune, le passeport pour l’extermination. La solution finale. Un simple détail de l’Histoire pour Jean-Marie Le Pen. Sordide !

    En ce temps là, les images étaient rares. Le poste de télévision ne trônait pas sur tous les buffets des salles à manger. C’est dans une salle de cinémas, séquence actualités,  que nous avons appris l’existence des camps d’extermination et découvert les visages squelettiques des rescapés portant défroques, avec cette étoile cousue à l’emplacement du cœur.

    A cette époque, nombreux étaient ceux, parmi nos parents, qui pouvaient dire en toute bonne foi « nous ne savions pas ». A l’heure des réseaux sociaux, des « fake news » et des images facilement falsifiées, une telle excuse n’est en rien recevable.

    Ne serait-ce qu’en raison de cela, je ne peux que m’interroger sur cette apparente, mais de plus en plus évidente, perte de conscience. Revendiquer une meilleure retraite est une chose, confier le soin à des haineux de légitimer ce combat en est une autre.

    Les amener au pouvoir serait la pire des choses. L’étoile rouge des républiques totalitaires est là pour nous rappeler ce qu’il adviendrait de nos libertés fondamentales, dont celle de manifester. Il en va de même dans les républiques théocratiques. Le combat pour la dignité de tous passe par un respect mutuel. Une valeur universelle !

    Les pétales de jonquilles faneront, les  primevères et les fleurs de colza des talus et des champs vivront un éphémère éclat. Idem pour les mimosas qui vont bientôt se fondre dans le théâtre de verdure  Espérons que, d’ici là, le vent de la raison aura réussi à s’emparer à nouveau de la rue pour que le jaune retrouve ses vraies vertus républicaines ! Il en va de notre responsabilité, à nous autres, enfants du Baby Boom. Ne guidons pas nos descendants vers une impasse mortifère !

     

    L’étoile jaune de notre enfance

     


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  • « Il faut y réfléchir.» Comme de coutume, la mairie s’est mise à l’écoute du hameau ce samedi 2 février et ce jour là, c’est le maire en personne qui a assuré la première permanence de l’année, dans la salle municipale. Marcel Turuban ne s’en cache pas. L’engagement pris durant la campagne électorale avait un très fort soubassement affectif. Ses racines familiales plongent dans les terres de son ancien village. Même si, depuis lors, il n’a plus droit à cette appellation, Kermouster conserve, à ses yeux, cette dimension de village.

    On ne gomme pas facilement les images de son enfance. Marcel Turuban a connu ce temps où Kermouster vivait au rythme de l’école. Et puis il y a ce respect dû aux anciens, à celles et ceux qui n’ont plus tout à fait les jambes pour s’en venir jusqu’au bourg évoquer leurs difficultés ou faire part de leurs suggestions. Engagement pris, engagement tenu. Mais pour quel bilan ?

    C’est avec ce questionnement en tête que je m’en suis allé au rendez-vous du premier premier samedi du mois. Est-ce que cette manière d’établir le dialogue avec les citoyens vivant dans un écart  a porté ses fruits ? « Il faut y réfléchir. »  C’est un bilan en demi-teinte  que tire le maire.

     Trop souvent, la permanence a eu, selon lui, un goût de trop peu. Ce samedi, par exemple, Marcel Turuban aurait pu tranquillement lire son journal ou profiter d’être au calme pour consulter tel ou tel dossier si je n’étais pas passé par là. Durant les deux tours d’horloge qu’aura duré notre tête à tête, personne d’autre n’aura franchi le seuil de la permanence.

    Bien qu’il n’ait en rien dévoilé des intentions, tout laisse à penser que notre maire est prêt à rempiler pour un nouveau mandat de six ans. Dans un an, en effet, il nous faudra reprendre le chemin des urnes pour choisir nos représentants au niveau local. Que le temps passe vite ! Mais que ce soit lui ou un hypothétique successeur, il y a tout lieu de penser que la manière d’établir le contact avec le hameau, le seul écart ayant ce privilège, sera modifiée. Très probablement, il faudra assurer en fonction de la demande. Pour être sûr d’avoir en face de soi des interlocuteurs.

     

    Les vertus du dialogue

     

    De fait, cela nous amène à poser le problème de notre engagement citoyen. A l’heure du Grand Débat, né de la crise dite des Gilets Jaunes, il faut en effet que nous nous posions à nous-mêmes la question : sommes nous des citoyens exemplaires ?

    La conjoncture nous amène à cette nécessaire introspection. Mascarade, enfumage, pour les uns, belle opportunité à saisir pour les autres, nous voici, en quelque sorte, mis au pied du mur. Face à nos contradictions !

    Il est de bon ton de critiquer le politique, mais nous citoyens de base, n’avons-nous pas notre part de responsabilité ? Que pouvons nous proposer à nos élus pour qu’ils conduisent une politique qui ne génère plus tant d’incompréhensions ? Du Grand Débat voulu par le Président de la République ou des consultations qui semblent s’organiser par d’autres voies, il nous faut espérer sortir par le haut, satisfaits d’avoir, peu ou prou, apporté notre contribution à la rénovation de notre bien commun. Et, de mon point de vue, nombre de  problématiques qui sont à la source de la colère reposent sur notre capacité à agir là où nous sommes. Redonnons tout son sens à cette notion fondamentale : la commune est la cellule de base de la démocratie !

    A priori, il n’est pas dans l’intention du maire d’organiser une réunion citoyenne dans le cadre de ce grand débat, mais Marcel Turuban ne ferme pas la porte à cette suggestion. Si la demande en est clairement exprimée, il jouera son rôle de facilitateur. Pouvons-nous ? Voulons-nous saisir la perche ?

    Si oui, il faudrait, selon moi, que cette première assemblée consultative ne se limite pas uniquement à recueillir des doléances. Un cahier est mis à cette fin à notre disposition à l’accueil de la mairie. Il se remplit au goutte à goutte. On a jusqu’au 15 mars pour y poser notre contribution.

    Il faudrait que cette première réunion soit constitutive d’une nouvelle manière de vivre notre rapport à la cité. Il y aura un avant et un après Gilets Jaunes. Sur de nouvelles bases ? Marcel Turuban ne s’en cache pas. Il constate, comme de nombreux maires, que  le vent de l’individualisme souffle fortement sur les communes. Lézardrieux n’y échappe pas. Il faut bien entendu tenir compte des demandes individuelles, mais cela ne suffit pas à bien prendre le pouls de la population dans son ensemble.

    S’il est inscrit sur l’intitulé du document de l’Association des maires ruraux de France, « Les maires ont la clé », c’est bien nous autres, citoyens lambda, qui devons être moteur ! Sur notre territoire comme un peu partout en France, de multiples associations contribuent au mieux vivre ensemble, mais celles-ci agissent le plus souvent en dehors de toute considération politique. En nous mettant autour d’une table ronde citoyenne, nous pourrions retrouver le goût du collectif pour les affaires de la cité.  Et cela, sans déroger aux prérogatives institutionnelles de l’équipe municipale !

    L’expression orale dans un face à face  doit nous amener à peser et soupeser le mot, à apprendre ou réapprendre à s’écouter, à retrouver les vertus du dialogue.

     

    Réunion d’Initiatives Communales

     

    Certes, pour éviter, toute cacophonie, pour faire en sorte que la réunion débouche sur du positif, il conviendrait de se doter d’un ou des modérateurs, pour que chacun puisse se faire entendre. Nous nous devons un respect mutuel. Un tel débat ne peut pas, ne doit pas être monopolisé par ceux qui ont la langue bien pendue, fût-elle bien disante.

    Ceci revient à dire que cette assemblée se doit d’être l’affaire de tous, pas uniquement de vieux sages bénéficiant d’une retraite, fût-elle dégradée par la contribution CSG. Agriculteurs, ostréiculteurs, enseignants, commerçants, artisans, employés, ouvriers, fonctionnaires, tous forment la clef de voûte de la maison commune. Si, à Lézardrieux, l’équipe municipale a eu la bonne idée de donner vie à un conseil des jeunes, la parole de cette relève, celle à qui il nous faut penser en priorité, doit également pouvoir s’exprimer au sein d’une telle assemblée dont le souffle ne pourrait que favoriser la prise de décisions de nos élus. Appelons ça, une R.I.C, Réunion d’Initiatives Communales.

    Ce n’est qu’après avoir établi la méthode que nous pourrions aborder les différentes   thématiques ? La santé, la mobilité, l’école, la fracture numérique, l’environnement mais aussi ce qui fait le socle économique du secteur.

    Sur cette base, en espérant qu’un tel processus s’établisse par ailleurs, nous pourrions collectivement apporter notre contribution sur l’ensemble de la Presqu’île. Lannion Trégor Communauté organisant deux fois par an une réunion du pôle « presqu’île », nous pourrions, à ce moment là,  si on décidait d’ouvrir cette réunion au public, vérifier si les messages adressés en amont ont bien été répercutés et compris au niveau de cette nouvelle instance, celle qui a désormais la main sur notre territoire. Marcel Turuban semble, quant à lui, ouvert à cette suggestion.

     

     

    L’école, la maison de santé…et les migrants

     

    Je ne peux déjà que le remercier d’avoir pris le temps de m’écouter, bien que subodorant à l’avance qu’il ne pourrait, sur le champ, trouver la réponse adéquate aux vœux que j’ai exprimés lors de ce tête à tête. L’acquiescement ne vaut pas décision. Je dis bien vœux et non pas doléances, n’ayant pour ma part aucune récrimination à formuler.

    Etant du genre à jouer cartes sur table, voici  en quelques lignes l’essentiel des suggestions que j’apprécierais voir reprises par nos élus pour qu’ils en défendent l’intérêt à plus haut niveau.

    La première des priorités porte sur le maintien des écoles, quel que soit le nombre d’élèves. C’est dans la salle de classe que se prépare l’avenir de nos territoires. S’il est bon d’avoir dédoublé des classes dans ce qu’il est convenu d’appeler des zones difficiles, il faut, même si le nombre d’élèves est inférieur au quota retenu, saisir cette chance de pouvoir instruire nos petits villageois là où ils n’ont pas choisi de naître mais là où vivent leurs parents. Que vive la ruralité !

    En second lieu, j’ai rappelé l’urgence qu’il y a de remettre à flot la maison de santé. La voie des médecins salariés, comme cela se fait déjà dans le département, ne semble pas, ici, à écouter le maire, remporter l’adhésion. Du moins, pour l’instant. Mais il est clair qu’il va falloir que LTC se retrousse au plus vite les manches pour trouver la solution à ce problème. La Presqu’île, avec ses 8000 âmes, se doit d’avoir un service médical proportionné. Une assemblée citoyenne, élargie aux sept communes du secteur, pourrait se faire l’écho d’une telle nécessité.

    Dans un troisième temps, j’ai mis l’accent sur un point qui me tient particulièrement à cœur : l’accueil d’une famille de migrants ayant fui la guerre. Une par commune.

     Cette question je l’ai abordée dans une précédente chronique, il y a tout juste un an, très précisément le 4 février 2018 (cliquer sur la page 12). Je ne développe pas plus si ce n’est pour dire qu’il y a là, pour nous, citoyens de la patrie des Droits de l’Homme, moyen d’aider, à hauteur de nos possibilités, notre pays à faire face à cette exigence humanitaire.

    Je n’ignore pas qu’une telle suggestion va rencontrer un vent debout. Mais je me dis, que dans le cadre d’une assemblée où l’écoute est devenue la règle il y a moyen d’aborder ce problème posément, en balayant les fantasmes et nos peurs.

     

    Cambuse, fibre optique et site Internet

     

    Du hameau au bourg, commune citoyenne

    Que retenir par ailleurs de cette conversation à bâtons rompus, deux heures durant, avec le maire ? Tout d’abord une confirmation. La Cambuse va bien reprendre vie au  1er avril, comme cela vient d’être indiqué par voie de presse.

    La mairie va faire procéder à toute une série de travaux qui permettront aux nouveaux gérants de pouvoir utiliser l’arrière salle du café épicerie. Une porte d’accès va être percée dans le mur arrière. Des sanitaires, accessibles par l’extérieur, vont également être disponibles à cette date du 1er avril.

    La crêperie provisoire fonctionnera comme prévu, à même l’ancienne cour d’école. Une terrasse en bois, surélevée, permettra à ceux qui se restaureront, tout en bénéficiant de la douceur du nouveau printemps, de contempler la ronde des bateaux sur l’estuaire.

    Pour ce qui est de l’enfouissement des poteaux, sujet que nous avions abordé dans une toute première chronique (5 septembre 2012), l’espoir s’est envolé. Pour cause : l’installation de la fibre optique d’ici à un ou deux ans. Cela se fera par la voie aérienne, donc par d’autres fils suspendus.

    Du hameau au bourg, commune citoyenne

     

    Cet espoir de voir disparaître un jour toute zébrure dans l’azur n’est cependant pas tout à fait mort. Si le hameau doit passer à l’assainissement collectif, comme cela est à l’étude au niveau de Lannion Trégor Communauté, on pourrait alors faire d’une pierre deux coups en enfouissant l’ensemble du réseau électrique. N’y aurait-il pas là matière à organiser une réunion publique à même le hameau ?

    Mais en attendant, là où la fibre passera, il ne saurait être question de laisser les branches des arbres continuer à grimper au ciel. Message subliminal de Monsieur le maire alors même que les enfants de la Presqu’île viennent tout juste de sortir de l’imaginaire auquel les ont plongés, salle du Sillon, les artistes du spectacle Arbre à pixels. Quand la poétique s’accorde avec le numérique !

    Puisque du numérique il a été question, Marcel Turuban nous a fait part du projet de toilettage du site Internet. Rien ne vaut le contact, les yeux dans les yeux, mais le maire sait aussi qu’il faut asseoir la nécessaire communication en s’appuyant sur les évolutions du numérique et ce qui constitue une manière de vivre des nouvelles générations. Il convient, par cet autre biais, de les sensibiliser à la vie communale. A cette fin, il est prévu de rendre plus attractif ce site, pour en faire un outil de l’interactivité. Bref ! De le rendre plus efficace.

     

    70km/h et appel aux gendarmes

     

    Pour conclure cette chronique « citoyenne », deux autres points sensibles. En premier, la limitation de vitesse sur la départementale menant du centre bourg de Lézardrieux à L’Armor-Pleubian.

    Alors que l’on soupèse l’intérêt des 80 km/h, je suis de ceux (mais combien sommes-nous ?) qui pensent qu’il serait bien de limiter la vitesse à 70 km/h sur ce tronçon. Sur un peu moins de dix kilomètres, cette route départementale regorge de pièges. La moindre inattention peut avoir des conséquences douloureuses. Suggestion, là aussi, à débattre entre bons citoyens.

    Car, hélas, tout citoyen n’est pas bon! Ce n’est effectivement pas faire preuve d'un esprit civique que de s’en venir canarder la bernache cravant, une espèce protégée. Cela s’est passé il y a quelques jours, sur la grève de l’île à bois. Un bruit sec ! Un oiseau mort et un individu, selon des témoins, étranger au hameau, qui s’enfuit en voiture sans demander son reste. Ayant colporté ce fait, une légère réprimande du maire : «Il fallait signaler ce fait à la mairie. Nous avons un référent à la gendarmerie. »

    Force doit rester à la loi ! Tout citoyen qui se respecte ne doit jamais l’oublier.


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  • Toute affaire cessante, je vous invite à suivre Les Chemins de la Philosophie*, c’est-à-dire à prendre le temps d’écouter, sur France Culture, l’excellente émission d’Adèle von Reeth, philosophe elle-même, qui anime également, sur la chaîne Public Sénat, la non moins passionnante émission Livres & Vous. Depuis ce lundi 14 et ce jusqu’au  jeudi 17 janvier, Adèle von Reeth nous invite à réfléchir à la notion du voisinage. Si on accepte le postulat selon lequel c’est au niveau local que la démocratie prend sa source, c’est un rendez-vous radiophonique qui apporte un grand bol d’air frais à l’heure du Grand Débat proposé par le Chef de l’Etat.

    « La philo, trop peu pour moi ! ». Allons donc ! Manifester dans les rues, dialoguer sur un rond-point, côte à côte, peut-être à côté de ce voisin dont on se méfiait jusqu’à lors, c’est déjà philosopher sans le savoir. La philo ce n’est pas qu’une affaire d’intellos.

    Si vous avez raté le premier rendez-vous de ce lundi matin (10h-11h) et si ce mardi (même heure) vous avez prévu de faire vos emplettes sur le marché de Paimpol (nous sommes nombreux à nous y retrouver), vous avez, grâce au « podcast » la possibilité de télécharger cette émission.

     Si, comme cela sera dit, un certain usage du rire sert de véhicule à la haine, vous aurez déjà le plaisir de réentendre Henri Salvador nous chanter Les Voisins. Le rire peut-être salvateur, quand il se met à l’abri de tout esprit de nuisance. Cette chanson n’est pas aussi célèbre que Le travail c’est la santé, mais elle vaut aussi son pesant de cacahuètes puisqu’elle met l’accent sur un de nos petits travers. Une bonne entrée en matière pour un entretien d’une grande clarté.

    Adèle von Reeth recevait ce lundi matin Hélène L’Heuillet, psychologue, philosophe, maître de conférence à la Sorbonne. Si ses écrits ont la même limpidité que ses propos alors sans nul doute il ne faudra pas tarder à se procurer Du voisinage : réflexions sur la coexistence humaine et Tu haïras ton prochain comme toi-même, deux livres édités récemment par Albin Michel.

    Bien évidemment Henri Salvador aura très vite cédé la place à des philosophes patentés, Jacques Lacan et Emmanuel Kant entre autres, mais Hélène L’Heuillet et Adèle von Reeth ne sont pas des femmes de lettres se gargarisant de mots pouvant inciter l’auditeur à tourner le bouton.

    Sommes nous condamnés à vivre ensemble ? Leur conversation débouchera sur ce qui peut paraître comme une évidence. Mais s’il y a des espaces qui nous sont obligatoirement communs, il y a également des espaces qui nous séparent. Dans un immeuble, dans un bourg, dans un village et même dans un hameau, gens d’en haut, ou supposés tels, et gens d’en bas, ressentis comme tels par eux-mêmes, on a moyen de s’entendre, de se comprendre, de s’apprécier. Nous avons tous des compétences que nous pouvons mettre au service des autres. Intellos, bobos, prolos, nous sommes tous sur le même bateau. Les mots clefs du bien vivre ensemble : dialogue et considération.

    * Ce mardi 15 janvier Adèle von Reeth  accueille Georges Perec sur le thème : Voisins mode d’emploi.


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  • Ce fut un bon moment « démocratique » ! Ce bon moment : la traditionnelle séance des vœux du maire de ce vendredi 4 janvier 2019. Dans cette période marquée au niveau national par un interminable et exaspérant dialogue de sourds, cette séance aura eu des vertus thérapeutiques citoyennes. La première d’entre elle passant - c’est la nature même de ce rendez-vous - par l’écoute.

    Certes, il n’y avait guère de surprises à attendre d’un discours faisant état du bilan de l’exercice précédent et traçant les grandes orientations pour les douze mois prochains. Tout était supposé déjà connu de tous, la presse écrite, indispensable moyen de communication,  ayant rendu compte de l’essentiel au fil des réunions du conseil municipal. Mais, ce qui a marqué tout particulièrement cette séance des vœux tient, selon moi,  au fait que l’on a de visu constaté, contrairement à une idée reçue, que les maires et les conseillers jouent toujours un rôle. La commune, cellule de base de la démocratie, est, chez nous en tout cas, toujours bien vivante.

    Je ne vais pas ici détailler les satisfecit que peut s’attribuer l’équipe municipale, mais on ne peut que lui reconnaître d’avoir su mener à bien plusieurs projets répondant à l’intérêt général et cela, comme le soulignera Marcel Turuban, « sans augmenter les impôts ».

    Si l’accent a été mis sur le Cèdre bleu, le tout nouveau espace intergénérationnel du centre bourg, et l’incontournable site portuaire, je place au premier plan une réalisation, certes remontant à fin  2017 mais dont on a pu mesurer ces douze derniers mois le bien fondé. Du point de vue de l’usager, l’ouverture d’un guichet postal au sein même de la mairie s’avère être une bonne chose. Elle montre bien que l’on peut, malgré nos réticences au changement, trouver moyen à adapter la vie locale à nos nouveaux modes de vie, lesquels sont à l’origine des difficultés de la poste telle que nous l’avons connue jusqu’à ce jour. Il est toujours bon de s’interroger sur ses propres responsabilités.

    En regardant cette séance des vœux par le bout de la lorgnette kermoustérienne, on ne peut que faire la même appréciation.

     La commune s’est engagée dans un travail de restauration long et coûteux de la chapelle, malgré les aides financières de l’Etat, de la Région et du Département. Ce qui a priori relèverait du religieux est un reste à charge dans notre République. Faut-il le regretter ? Non, bien évidemment, car on ne construit pas un avenir en faisant table rase du passé. Cette chapelle mérite, comme les autres édifices religieux de la commune,  que nous lui consacrions quelques deniers prélevés sur notre pouvoir d’achat. Qu’importe si elle ne recouvre pas pleinement sa vocation première !  Là n’est pas la question. Elle porte tout simplement témoignage. C’est un patrimoine culturel et artistique qu’il convient de protéger.

    Pour le hameau, le chantier de l’année va être la remise aux normes de La Cambuse. Ça prendra du temps, mais Kermouster est officiellement assuré de pouvoir retrouver un point de convergence indispensable.

    Faut-il regretter que le dossier assainissement n’ait pas été évoqué ? Peut-être, mais, pour l’heure, on ne peut qu’espérer qu’il sera traité par Lannion Trégor Communauté (LTC), qui en a désormais la charge, avec suffisamment de tact pour que les habitants du hameau sachent de quoi il en retourne. Voici un exemple concret de ce que pourrait être un débat citoyen au plus près des réalités.

    D’ailleurs, arrêtons nous sur ce qui semble, à première vue, devoir minimiser le rôle du maire, c’est-à-dire cette toute nouvelle communauté de commune, dont le centre décisionnel place de facto l’ensemble de la Presqu’île en périphérie. A tort ou à raison on peut juger cette évolution regrettable, susceptible, à terme, de réduire le rôle du maire à celui se simple exécutant, simple agent de proximité.

    Cette nécessaire proximité peut-elle souffrir d’un éloignement du centre des décisions ? Il est trop tôt pour en évaluer les effets. La mise en place de LTC est trop récente.  Mais on se doit d’espérer que nos élus, je parle ici de tous ceux qui s’étaient regroupés au sein de la précédente communauté de commune, sauront intelligemment s’affranchir de l’esprit de clocher pour, au sein de la nouvelle instance, défendre tout à la fois  les intérêts des habitants de leurs communes respectives, ceux de la population de la Presqu’île, ce qui revient à dire l’intérêt général de Lannion Trégor Communauté.

    Curieusement, les circonstances sont on ne peut plus favorables, malgré l’épée de Damoclès de la suppression de la taxe d’habitation. A l’heure du grand débat voulu par le pouvoir central, les maires savent désormais qu’on leur reconnaît à nouveau un rôle primordial. Mais cela doit nous interpeller, nous autres, citoyens de base.

    Allons nous attendre pour compter les points ? Comme cela a été le cas pour la maison de santé de Pleumeur-Gautier. Qu’avons-nous fait pour éviter un tel gâchis ? Car il s’agit bien d’un gâchis, humain et financier, dont nous autres patients et contribuables en payons le prix. L’heure n’est plus à savoir qui en porte la responsabilité. Les maires ? Les médecins, dentistes et autres professionnels de  santé ? Il convient désormais de dépasser le stade du ressentiment pour trouver une solution à un problème central de notre vie communautaire.

    La santé, l’école, l’environnement, l’assainissement, les voies de circulation, il y a là, comme sur tant d’autres sujets, matière à nourrir non pas un cahier de doléances mais à ouvrir un forum de discussion qui nous engage tous. Ne suspectons pas nos élus, du plus haut niveau à celui de l’échelon communal ! Aidons les au contraire à ne pas se fourvoyer, à prendre les décisions qui donneront à la démocratie son véritable gilet de sauvetage ! Ne sous-estimons pas le risque que font peser les actes de violence à répétition ! Le socle de la démocratie, c’est le dialogue constructif.

     

     

     

     

     


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