• Quand auront refleuri les agapanthes...

     

    Quand auront refleuri les agapanthes...

    Lever du soleil ce mercredi 1er avril (photo Filipe Mota)

     

    Ce mardi 31 mars, en plein nœud lunaire, était un jour où il fallait s’abstenir d’aller au potager. Les morsures d’un vent glacial soufflant de l’Est suffisaient, par elles mêmes, à freiner les plus empressés à faire travailler la terre. A quoi bon puisqu'il fallait, tout au plus, se limiter, dans le jardin, à arracher et diviser les agapanthes.

    Je sais qu’ici vous êtes nombreux à ne pas avoir besoin de cliquer sur des sites qui prônent la meilleure façon de jardiner en tenant compte de la rotation de la Lune. Ce savoir faire est, pour beaucoup d’entre vous, dans les gènes. Mais, à l’heure où tous les confinés de France et de Navarre exigent d’être traités aux petits oignons par notre gouvernement, tout le monde n’a pas ce haut niveau de connaissances et tout le monde n’a pas à sa disposition ces quelques mètres carrés de terre qui, si par malheur ce confinement devait perdurer dans le temps, nous permettrait d’en alléger les effets.

    Pour celles et ceux qui l’ignoreraient encore, ou qui se trouveraient en panne d’ordinateur, je me permets de transférer quelques conseils, récoltés ce matin même sur mon écran, pour les jours qui viennent.

    Ce mercredi 1er avril une seule priorité : repiquer les choux fleurs. Mais ça, c’est plutôt l’affaire des légumiers du secteur.

    Jeudi, il vous faudra finir de tailler les rosiers ; vendredi, premier semis de roquette ;  samedi, ce sera au tour des tomates, poivrons et aubergines de s’en venir puiser dans le sel de la terre, mais en les préservant du froid.

    Le dimanche 5 avril, il faudra penser aux fraisiers rampants et ce n’est que le lendemain qu’il vous faudra planter à nouveau des pommes de terre pré germées.

    Ne procrastinez pas ! Car, mardi 7 avril, il vous faudra laisser crocs et bêches dans la remise. La Lune sera alors à son périgée.

    Puissent de tels objectifs vous aider à calmer votre impatience durant cette troisième semaine de confinement que l’on s’apprête à vivre !

    Ce mardi 31 mars, nous avons, effectivement, franchi un cap, puisque cela a fait très précisément quinze jours que le maintien à domicile nous a été imposé par décret. Un délai au bout duquel nous sommes supposés avoir échappé à l’emprise du Covid19.

    Ce mercredi matin j’en étais presque à espérer que notre traditionnel poisson d’avril se transformât en bonne nouvelle « Euréka ! Un vaccin contre le Coronavirus a été mis au point ! ». Mais il faut croire que la gravité de la situation a gelé toute envie de galéjer sur les plateaux des rédactions. Il est vrai que les journalistes ont déjà fort à faire avec la pandémie de fake news que le Coronavirus a entraîné dans son sillage.

    Un cap a donc été franchi, mais, hélas, la tempête continue de souffler fort, tout particulièrement dans les couloirs des établissements de santé. Une tempête chargée de colères, que le président et le gouvernement ont bien du mal à tempérer.

    Quelles que puissent être la légitimité des récriminations, l’heure n’est pas encore au bilan et celles et ceux qui se saisissent d’une angoisse généralisée, fort compréhensible au demeurant, feraient bien de se regarder devant la glace avant de s’en venir vitupérer devant les caméras. A ce titre, quelques mises en ligne d’entretiens remontant aux jours précédant la montée en puissance du cataclysme devraient les amener à en rabattre.

    La tempête est virulente. Il faut souquer fort. Tout le monde doit être à poste. Rester confinés tout en ne fulminant pas et en conservant l’espoir d’en finir avec ce Coronavirus, c’est être, nous aussi, à la manœuvre.

    Espérons que tout ceci ne sera plus qu’un mauvais souvenir quand refleuriront les agapanthes dont il convenait de se préoccuper ce mardi.

    L’agapanthe ? La fleur d’un cap, le Cap de Bonne Espérance. C’est en effet une fleur originaire de cette région d’Afrique du Sud. Celle de nos jardins est le fruit d’une mondialisation dont on a oublié les effets positifs. Le sachant, je me suis dit qu’il n’était pas idiot de le rappeler. Certes avec le Covid19 on sait combien la nature peut être source de danger. Mais elle nous offre, par ailleurs, bien des raisons d’espérer. Les fleurs ont cette capacité à le faire. L’Agapanthus umbellatus aura, elle aussi, raison du Coronavirus.

    Certes, il nous faut là encore faire preuve de patience. Ce n’est que vers la fin juin, au plus tôt, que nous verrons les hampes se coiffer d’une ombelle couronnée de bleu ou de blanc. Le jardinage est une école de la patience. D'ici là, faisons en le pari, nos chercheurs et médecins , ceux d’ici et ceux d’ailleurs, auront réussi à enrayer les effets mortifères de ce virus venu de Chine…comme ces hortensias qui font, eux aussi, le charme de notre région.

    Ce Cap de Bonne Espérance, ne l’oublions pas, a d’abord été baptisé  Cap des Tempêtes par le navigateur Bartolomeu Dias. C’est une aiguille rocheuse qui plonge dans l’océan au point de rencontre d’un courant froid et d’un courant chaud dont le vent amplifie l’affrontement. Mais cette appellation n’aura pas eu l’heur de plaire à Jean II roi du Portugal, convaincu qu’il était que ses marins avaient découvert le passage qui allait les conduire jusqu'aux Indes, c'est à dire jusqu'à ces autres pays du soleil levant.

     

                                                                                                              Claude Tarin

                                                                                                    Mercredi 1er avril 2020

     

     


  • Commentaires

    1
    Richard
    Mercredi 1er Avril 2020 à 17:18

    Un grand merci Claude pour ce beau lever de Soleil sur Kermouster. On s´est demandé ce midi comment on vivait le confinement à Kermosuter: grace au blog, on sait, on jardine ! Ici, la neige est tombée lundi donc ce n´est pas encore l´ambiance de printemps !

    2
    Le Guen Louis & Anne
    Jeudi 2 Avril 2020 à 10:20

    Sais-tu , Claude que l'agapanthe est une plante endémique en Nouvelle Zélande , quand à Kermouster et autres lieux , c'est un plante nationale  .

    Pour en revenir au jardin , nos "patates nouvelles " les "corz du " sont bien sorties et la récolte commencera vers le 10 mai ...le premier rang est toujours planté par les petits enfants présents ...il faut bien que le " Papou " de service inculte à ses petits choux ce qui s'est toujours fait depuis des générations à Kermagen , L'Armor ou Pleubian . En attendant d'autres se chargent pour en cultiver sous tunnel , et , nous en mangeons à Paques , ou avant pour les impatients gourmands .Normalement à Pleubian premier repas : le jour du Pardon de la St Georges .

    Ce jour-là repas traditionnel : cornets de jambon -mayonnaise , puis roti de veau patates nouvelles ...ensuite peu de fromage dans le temps dans la Presqu'ile et pour finir la bavaroise accompagnée du gateau de Savoie ( cuit SVP ) dans le four du boulanger ....un régal , de quoi attraper les gendres chez nous  Ensuite ,café et pousse café . Les familles réunies pouvaient ensuite aller aux Vepres et à la Procession : les garcons en marin et les filles en robe blanche , coiffe et rubans bleus pour porter les filles , la Vierge et les garcons Les belles maquettes .

    Ensuite les manèges et le bal chez Perron ...il fallait bien s'amuser un peu !!

    Les souvenirs d'une Pleubiannaise , heureuse d'etre kermoustérienne 

     

     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :