• Pas de riflard à la Saint Médard

    Hier dimanche, dans nos chaumières ou dans les Ehpad ce fut bouquets de fleurs et petite larme au coin de l’œil, mais boudiou qu’est-ce qu’il a fait froid pour un 7 juin. Un temps à rester confiné, bien au chaud. Un froid de canard au passage des nuages, après une matinée on ne peut plus pluvieuse. Quel contraste avec ce plein soleil dont les habitants de nos grandes métropoles n’ont pas pu, quant à eux, profiter durant ces longues semaines de maintien à domicile. Et voici que l’on nous annonce une semaine digne d’un mois d’automne.

    De l’eau, nous en sommes d’accord, il en faut, pour que nous puissions savourer demain les nourritures terrestres, mais, comme pour bien d’autres choses, tout repose sur le point d’équilibre. Donc, point trop n’en faut!

    Il ne vous a pas échappé que, ce lundi, nous fêtons Saint Médard. Selon l’adage, voici que planait, ce matin, la menace d’un 18 juillet incertain sur le plan de la météo. Menace bien légère si elle ne concerne qu’un seul jour d’été et vite estompée puisque le soleil a été au rendez-vous. Mais, ayant en tête A la Saint Médard, comme l’ont si bien chanté les Frères Jacques, un quatuor ô combien mémorable, troubadours de la belle chanson durant les Trente Glorieuses,  je ne puis cacher que, si pluie il y avait eue, le moral serait au plus bas dans les chaussettes. Pour mémoire, ce couplet

     

    Quand il pleut le jour de la Saint Médard

    Pendant quarante jours faut prendr’ son riflard

    Les marchands d’pépins et de waterproufs

    Se frottent les mains, faut bien qu’ces gens bouffent !

     

    Ouf ! Le ciel s’est montré clément, mais les prévisions météorologiques n’engendrent pas l’optimisme. Pour ce mercredi et ce jeudi, jour de la Saint Barnabé, on nous annonce de la pluie. Il va falloir sortir le riflard si on veut mettre le nez dehors.

     

    Pas de riflard à la Saint Médard

     

    Pourquoi fait-on peser une telle charge sur les épaules de Médard (456-545), fils de nobles de la cour de Childéric 1er ? Né à Salency, non loin de Compiègne, Médard a étonné tout son monde, alors qu’il n’avait encore que dix ans. Ce gamin fort généreux, compatissant envers les plus pauvres, eut un jour l’idée de donner l’un des chevaux de son père à un pauvre homme qui venait de perdre le sien à la tâche. Nectardus, son père, Nectar pour les intimes, voyant cela, s’est empressé de lui courir après pour récupérer son bien, mais dut y renoncer en raison d’une soudaine pluie diluvienne. Or, pas la moindre goutte d’eau sur la tête de Médard, un aigle ayant déployé ses ailes au-dessus de lui.

    Autant dire que sa mère Protagia, qui affichait déjà une forte inclination religieuse, y vit un présage et n’eut guère de mal à convaincre son noble époux que leur fils était un protégé du ciel. Un fils qui allait, de fait, devenir évêque. A Noyon, c’est à dire à quelques kilomètres de son village natal.

    Le saint pluvieux, comme on le surnomme, patron des agriculteurs et des viticulteurs veille également sur les personnes atteintes d’une maladie mentale et les personnes emprisonnées. Rien à voir, bien évidemment, avec le confinement civique.  Mais il n’aura pas su ou pu se montrer protecteur, en sa terre natale, contre le Covid 19, puisque c’est dans l’Oise que sont apparus les premiers clusters.

    C’est à Crépy-en-Valois, à une soixantaine de kilomètres de Noyon, que le coronavirus a fait sa première victime le 26 février. Un professeur de technologie du collège de cette ville.   Les Oisillons – je trouve ce nom plus poétique que Oisiens – ont, certes, de bonnes raisons d’en vouloir à ce saint protégé par un aigle. Du jour au lendemain, ils ont fait figure de pestiférés  et viennent tout juste de retrouver leur dignité nationale. Mais il en va au ciel comme sur terre, à chacun son rôle.

     Dans la recherche des responsabilités, puisque commissions parlementaires il va y avoir, il serait bon de convoquer à la barre Saint Roch et Saint Sébastien, si ce n’est la Vierge Marie elle-même. Ce sont ces personnalités célestes qui sont supposées nous protéger de la peste et des épidémies. Leur vigilance a indéniablement été prise en défaut. Saint Médard a, quant à lui, suffisamment à faire avec la gestion du débit de l’eau.

    Mais quelles que que puissent être les incertitudes sur la couleur du ciel dans les semaines qui viennent, faisons preuve d’optimisme ! L’été sera beau et chaud. On sait déjà qu’il ne pleuvra pas le 18 juillet.

    C’est d’ailleurs cet optimisme qui donne à notre Saint Maudez l’occasion de se réjouir. La nouvelle municipalité, dans le sillage de ce qui s’est toujours fait, va recruter deux jeunes gens pour assurer les visites de la chapelle de Kermouster. A charge, peut-être, si la nécessité s’en fait encore sentir, de penser en amont le circuit de la visite.

    Reste maintenant à connaître le programme des expositions dans la salle communale. Ne serait-ce que pour rassurer les protégés de Saint Luc, patron des artistes peintres, qui ont déjà déposé leur caution.

     

                                                                                                 Claude Tarin

                                                                                         Lundi 8 juin 2020

     

     


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