• Pardon: ferveur partagée mais questionnement sur le rite choisi

    Pardon: ferveur partagée mais questionnement

     

    Certes, une assistance légèrement moins nombreuse que les années passées, mais une ferveur toujours aussi intense. Le Pardon, ce dimanche 27 août, a de surcroît bénéficié de la clémence des cieux. D’aucuns ont pu regretter l’absence, cette année, lors de la procession, des cornemuses et bombardes des Sonnerien an Trez qui accompagnent généralement le cantique dédié à Saint Maudez, mais c’est un soleil généreux qui se reflétait sur les dorures des bannières rassemblées autour d’un calvaire fleuri à souhait. Seule ombre au tableau : un questionnement qui s’est répandu comme une traînée de poudre, jusqu’aux oreilles du simple observateur.

     

     Ce questionnement portait sur la manière qu’a eue l’abbé Caous de célébrer la messe. Depuis le concile de Vatican II (1962-1965), il est stipulé que l’officiant fait face aux fidèles. Or, ce dimanche, pour donner suite à certaines sollicitations, l’abbé Caous a tourné le dos durant toute l’eucharistie. N’ayant pas nous-mêmes assisté à l’office et n’étant plus directement concernés par cette querelle des rites, nous nous faisons ici l’écho de fidèles, dignes de foi, que cette façon de faire a surpris et quelque peu troublés.

     

    Nous avons pu mettre à profit la présence de l’abbé Caous au pot du maire, qui fait traditionnellement suite à la procession, pour obtenir des éclaircissements sur le pourquoi du comment. Pour ce curé en charge de la mission pastorale dans le Haut-Trégor, connu pour son dynamisme et son esprit de conciliation, cela n’est en rien contradictoire avec les préceptes du Vatican. En effet, lors de son pontificat, le pape Benoît XVI a cherché à réconcilier les deux grandes tendances qui font la vie de l’Eglise, en permettant notamment, à ceux qui le souhaitent, que l’on regroupe sous le générique de traditionalistes,  de dire la messe selon l’ancien rite défini par le concile de Trente (1545-1563).

    La réaction de certains fidèles montre bien que les différences d’appréciation en la matière subsistent fortement dans la communauté des croyants. Cette messe les a remis en surface. Mais, nous fera remarquer l’abbé Caous, la messe a été dite en Français et non pas en Latin.

     

     Que certains ne se méprennent pas sur le sens de ce que nous allons « confesser » : nous le Latin, on l’aimait et nous étions fiers, à l’époque, de pouvoir enfiler la soutanelle rouge et le surplus qui nous autorisaient à prendre place dans le chœur, au pied de l’autel. Nous étions alors les acteurs d’une pièce quasi théâtrale dont nous subodorions le sens sans en posséder toutes les clés. C’était magique ! Et surtout moins stressant que dans la salle de la classe où nous commencions tout juste à affronter les subtilités de l’orthographe et de la grammaire. Là, il nous suffisait d’ânonner quelques phrases incompréhensibles pour vivre intensément des instants embaumés par l’encens et enrichis par la belle sonorité du grand orgue..

     

    Cela ne surprendra donc personne si nous avons, bien des années après avoir remisé nos habits d’enfant de chœur et le missel au placard, apprécié, à la virgule près, le texte de la chanson Tempête dans un bénitier de Georges Brassens. On aime se retrouver dans l’expression des artistes de talent, fussent-ils des plus irrévérencieux, mais, concernant cette icône de la Presqu’île, comme nous l’avons souligné dans une précédente chronique, pas aussi bouffe curé qu’on le dit.

     

    Ce dimanche, à Kermouster, si tempête il y a eu, force est de reconnaître qu’elle se sera vite apaisée, le vent chaleureux de la tolérance ayant fini par prendre le dessus

     

    Pardon: ferveur partagée mais questionnement

    Pardon: ferveur partagée mais questionnement 

    Pardon: ferveur partagée mais questionnement

    Pardon: ferveur partagée mais questionnement

     

    Chapelle : rénovation du grand vitrail

     

     D’ailleurs, durant le temps que dura le pot du maire, les conversations s’engagèrent très vite sur bien d’autres voies. C’est sur des sujets plus terre à terre que Marcel Turuban, le maire, et l’abbé Caous ont, peut-être, échangé. Le temps des duels homériques et hilarants entre Don Camillo et Péponne est bien révolu.

     

    Pour une commune de la taille de Lézardrieux, l’entretien de l’église et des chapelles est une lourde charge, dans son aspect financier. Cela a un impact sur nos impôts que l’on croie ou ne croie pas. D’autant plus que le denier du culte ne peut prétendre suffire à régler le problème. Or, comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, pour éviter que les « trésors » qui sommeillent dans la chapelle de Kermouster ne se détériorent encore plus, la commune et la communauté Lannion Trégor vont devoir délier les cordons de la bourse. L'Etat, la Région, le Département y pourvoiront pour l’essentiel, mais cela pèsera sur les finances de la collectivité.

     

     Dans un premier temps, c’est le grand vitrail de la façade ouest qui va faire l’objet d’une rénovation. Il faudra au préalable déposer le retable qui est classé au patrimoine historique. Des travaux qui devraient s’engager dans le courant de l’automne.

     

    Pardon: ferveur partagée mais questionnement

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    Pardon: ferveur partagée mais questionnement

     

     


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