• La possibilité d'une île

     

    Michel Houellebecq pourrait s’en offusquer, mais je n’ai pas trouvé mieux que le titre de son roman La possibilité d’une île pour sortir d’une réserve automnale dont je ne m’explique pas la cause. Même quand il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors, il y a toujours moyen de trouver matière à réflexion pour évoquer ce qui fait la vie du monde qui vous entoure. Mais, alors que le ciel nous arrose copieusement depuis plusieurs semaines, l’inspiration et l’envie d’écrire sur tout et sur rien étaient à leur plus bas niveau, autant dire à sec. Jusque ce mardi matin !  

    Que le célèbre romancier se rassure, le plagiat se limite qu’au seul titre. Je n’ai pas lu ce roman, ne serait-ce que pour cela on pourrait me le reprocher, mais c’est la lecture dans le journal de deux informations n’ayant aucun rapport entre elles qui m’amène à commettre ce plagiat pour  dériver (certains diront peut-être délirer) autour de cette notion de l’île.

    Même si vous vivez présentement  sous d’autres cieux, vous ne tarderez pas à apprendre, si ce n’est déjà fait,  que Roc’h ar Hon est à vendre. Prix de vente : 1 685 000 €.  Ce caillou verdoyant, force est de le reconnaître, repose au beau milieu du Trieux tel un diamant dans un écrin. Une île privée certes, mais qui ne s’appartient pas totalement puisque étant perpétuellement soumise au regard de ceux qui ne peuvent y mettre les pieds. Voilà pour la première information du jour.

    La deuxième a, malheureusement, une connotation plus douloureuse. Je parle de ce drame qui s’est noué à Mirepoix-sur-Tarn, en Haute-Garonne, entre les deux rives du Tarn. Ce n’est pas la porte d’à côté, mais comment pourrions nous ne pas nous sentir directement concernés, nous qui sommes reliés au monde par deux ponts ?

    Au lendemain de cette tragédie, toute la presse s’est emparée du problème de l’entretien des 250 000 ponts que compte le territoire français. Selon de récentes études, environ 29000 ouvrages de ce type nécessitent une surveillance accrue. Ceux de la Presqu’île en font certainement partie puisque faisant souvent l’objet d’ouverture de chantier.

    Un pont qui s’effondre alors que rien ne le laissait prévoir, nous amène donc à évoquer ce qu’il adviendrait de notre bout de terre si une telle mésaventure venait à se produire. Et qu’adviendrait-il si,  suite à une prise de conscience collective nous amenant à comprendre la justesse de cette décision, on s’en venait à faire « jouer » le principe de précaution en interdisant simultanément la circulation sur le pont Saint-Christophe nous reliant au Goelo et sur le pont Canada qui enjambe le Jaudy ?  Que de kilomètres il nous faudrait franchir pour s’en venir faire nos emplettes sur les marchés de Paimpol et de Tréguier!

    Abracadabrantesque ! Bien évidemment. Mais comment ne pas imaginer un tel scénario puisque ces deux ponts semblent connaître des points de fragilité. On peut se rassurer en constatant qu’ils sont sous contrôle. Mais sommes nous en permanence conscients qu’un pont aussi sûr soit-il demeure une arche suspendue au-dessus du vide, donc, sans cesse, soumise aux forces de la nature et à l’impact de la circulation. Pas sûr !

    Prenons l’exemple du pont qui enjambe le Trieux. Nous sommes avertis depuis déjà bien longtemps qu’il faut s’y engager précautionneusement, en respectant, entre chaque véhicule, une certaine distance. Sommes nous en permanence attentifs à cette recommandation ? Ce matin même, à l’aller et au retour du marché, nous avons pu constater qu’il n’en était rien. Alors!

    Ce scénario du pire, qui redonnerait à la Presqu’île la justification pleine et entière de son qualificatif, relève de l’improbable. Le temps présent est suffisamment anxiogène pour ne pas en rajouter. Mais le drame de Mirepoix-sur-Tarn nous interpelle. Qu’en sera-t-il dans quelques jours ?  Dans le traintrain du quotidien, au fil des tracas et des préoccupations, nous risquons de passer outre  cet appel à la prudence.

    Pour ce qui concerne Roc’h ar Hon  que vous dire de plus si ce n’est qu’il faut avoir mis pas mal de sous de côté pour pouvoir se rendre maître des lieux. C’est l’agence Sotheby’s qui est à la manœuvre. Cette agence est spécialisée dans la vente de propriétés luxueuses.

    Curiosité aidant j’ai déniché sur la Toile, via Youtube, une vidéo qui vous permet de vous faire une idée de ce qu’est, comme cela est vanté, ce petit paradis. Cela vaut le coup d’œil. Rien de trop ostentatoire. Tout est dans la magnificence d’un cadre forgé par la nature. Mais on peut se prendre à rêver, même si cette possibilité d’une île peut vous sembler, à vous aussi, inaccessible.

    Ultime précision: je ne toucherai aucune commission pour ce qui peut s'apparenter à une publicité.

     https://www.youtube.com/watch?v=UP2EVKE-hao

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :