• La Cambuse : cartes sur table !

     

    La Cambuse : cartes sur table !

     « On casse, on démolit. Triste fin pour cette charmante petite école de campagne restée dans son jus. Des travaux intérieurs n’auraient-ils pas été suffisants ? Pur gâchis, n’essaie-t-on pas plutôt de préserver ce qu’il y a encore d’authentique dans un petit village ? Kermouster perd une partie de son identité. Il faut paraît-il évoluer. Craignons la suite ! ».  Ce commentaire est le seul qu’a généré ma précédente chronique. Bien que publié de façon anonyme, j’ai estimé pouvoir le maintenir et le remettre en ligne car respectueux des personnes et parce qu’il porte sur des considérations relatives à la nouvelle apparence que va revêtir La Cambuse. Ce qui ne laisse personne indifférent, à commencer par votre « serviteur ».

    Ce commentaire est l’expression écrite de ce qui se murmure dans tout le hameau depuis les premiers coups de pioche. Nombreux sont ici les gens qui se sentent quelque peu dépossédés d’un pan de leur histoire. Comme pris au dépourvu. Mais, au-delà du temps du chantier dit de rénovation, désormais irréversible, il y a fort à parier que l’incompréhension mettra longtemps à être digérée. Car, et en cela notre étonnement est grand, le projet de la nouvelle Cambuse, tel qu’il nous a été révélé l’été dernier, a encore subi entre-temps des modifications pour le moins surprenantes.

    Ce lundi, le bol d’air quotidien m’ayant ramené sur la place du Crec’h, un détail ne pouvait que sauter aux yeux. La société en charge de la réhabilitation du bâtiment travaillait à l’encadrement des deux fenêtres de l’ancienne salle de classe. Fenêtres n’est plus le mot adéquat puisqu’il s’agira de baies vitrées sur quasiment toute la hauteur de la façade. Outre le fait que cela - je donne ici un avis personnel -  ne concourt pas, loin s'en faut, à une amélioration esthétique, je ne peux que m’interroger sur les raisons qui ont amené la municipalité à modifier entre-temps le projet initial.

     

    La Cambuse : cartes sur table !

     Des baies vitrées à la place des fenêtres. Une telle modification ne figurait pas dans le projet présenté l'an dernier (ci-dessous)

    La Cambuse : cartes sur table !

     

    Que l’on cherche à tirer profit le plus possible d’un panorama exceptionnel, cela peut se comprendre. Les affaires sont les affaires. Par ailleurs, restaurer des bâtiments anciens peut être, effectivement, source d’embellissement. Mais ces deux nouvelles baies vitrées venant s’ajouter à celles qui vont s’encastrer dans l’autre pièce du bâtiment, c’est toute l’atmosphère d’un lieu typique qui vole définitivement en éclats.

    Kermouster va donc avoir « sa galerie des glaces ». Au-delà de ce regret, ouvertement affiché, se pose quand même plusieurs questions.

    Notre interlocuteur ou interlocutrice a raison. On pouvait espérer que ce qui fait l’authenticité du village, au moins en son cœur, aurait été considéré comme un atout. Ce corps de bâtiments tel qu’il avait été conçu à son origine donnait du cachet à cette place. Dressé en arrière plan du point de vue, il offrait une toile de fond en harmonie avec l’esprit des lieux.

    L’authenticité, c’est cela que recherchent ces touristes qui choisissent la Presqu’île. Pour s’en approprier les charmes le temps d’une escale. Il en faut bien sûr pour tous les goûts. Pour tous les âges aussi. Mais ce n’est pas faux de penser que nos visiteurs d’un jour aimeraient eux aussi pouvoir faire corps avec un village certes rustique…mais authentique.

    Nous sommes nombreux dans ce village à avoir évité les foudres des Bâtiments de France en nous pliant à leurs directives, ici, pour avoir voulu telle sorte de huisseries, là pour un cabanon dont le toit n’avait pas la bonne pente, etc. Nous n’avons pas oublié la réponse qui nous avait été faîte quand nous nous sommes étonnés, fin 2016, que le bardage en pin d’Orégon (chroniques du 9 novembre et du 21 décembre 2016) de l’ancienne partie bar épicerie allait être posé verticalement, alors qu’il eut été préférable qu’il le soit horizontalement, pour donner plus d’allant à la façade. «  Décision des Bâtiments de France ». Obtempérez !

    Il faudra un jour remettre en question ces Bâtiments de France qui font la pluie et le beau temps et dont les décisions sont apparemment à géométrie variable, selon le degré de pression qu’ils doivent subir.

    Mais puisque s’ouvre une nouvelle campagne électorale, qui, soyons en humblement conscients, ne peut placer Kermouster à l’épicentre d’un programme, il nous paraît indispensable de connaître les avis de celles et de ceux qui vont avoir la charge de conduire les affaires durant les six prochaines années. Sur différents aspects qui doivent « faire vie », ici, durant toute l’année. Et non pas qu’à la belle saison.

    Tout au long de ce mandat qui s’achève, la municipalité sortante a tenu parole. Elle a assuré chaque premier samedi du mois une permanence. Mais, si on s’en tient au seul dossier de La Cambuse, pour quel résultat ?

     Avec le recul, on ne peut que regretter que l’équipe sortante, qui a récemment engagé un projet de rénovation du bourg, en concertation avec la population, n’aie pas, ici,  agi de cette manière. Cela aurait évité bien des malentendus, des incompréhensions, des erreurs. On gagne toujours à rechercher le plus haut degré de consensus.

    Si l’on peut penser que les personnes qui vont se présenter à nos suffrages partagent l’ambition de permettre à la commune de jouer son rôle sur des problématiques beaucoup plus importantes que celle que je viens d’évoquer, il n’en reste pas moins vrai que la municipalité sortante se doit de jouer cartes sur table à propos de l’avenir de l’ancienne école. En répondant sans plus attendre à cette interrogation qui ponctue bien des discussions dans le hameau :

    - La commune va-t-elle oui ou non rester propriétaire des murs ? Je me fais ici l’écho d’une inquiétude largement partagée par les Kermoustériens qui, connaissant les engagements financiers pris pour cette opération de réhabilitation, trouveraient un peu fort de café de voir ce « bijou de famille » ne plus être le leur.

    Si, comme ils l’espèrent, les choses vont rester en état, la question qu’il convient de poser alors est la suivante :

    - Quid de la réhabilitation de l’ancien logement des instituteurs ? Cette question s’adresse bien évidemment aussi à l’équipe concurrente.

    - Est-ce qu’un projet de rénovation de cette partie du bâtiment s’inscrira dans les programmes ?

    - Est-ce que les uns et les autres sont en mesure de nous dire à quoi elle sera destinée ?

    Autre point sensible se rapportant à La Cambuse : l’accessibilité et l’entretien des toilettes publiques ;

    Cela ne fait pas tout un programme, mais cela en fait partie.


  • Commentaires

    1
    Anne
    Mercredi 19 Février 2020 à 09:24

    Quel gachis !!!! Pour ce si bel endroit rempli de souvenirs pour beaucoup qui en parle les larmes aux yeux . Tu as raison Claude , quelque chose d' autre était possible dans l'esprit du lieu et je pense que d'autres surprises nous attendent ...en plus  d'autres personnes viendront vite remplacer la creperie ...puisqu'elle ne marche qu'épisodiquement et sans les gens du village .

     

     

     

     

    2
    Nico
    Jeudi 20 Février 2020 à 15:03
    Que vos commentaires sont affligeants. Rien ne vous empêche de vous présenter aux élections municipales. Il n'y a aucun doute que vous feriez mieux........
    Toujours négatif, jamais positif. Une passion. Un art... de vivre ?
    3
    Kermousterienne
    Lundi 24 Février 2020 à 00:31
    Cette Epicerie est le cœur de notre ( enfin du mien ... en tous cas )village .. et c'est une très belle nouvelle qu'elle puisse être restaurée. Nous aimions tous l epicerie " dans son jus " mais pourquoi être fermé à une épicerie plus reluisante d'autant plus que l essentiel reste sur place , le lieu , la vue et la mentalité de notre beau village
    4
    François
    Lundi 24 Février 2020 à 12:17

    Merci Claude de te faire l'écho des kermoustériens (nes) ! Quelle tristesse de voir ce bâtiment se métamorphoser en une crêperie sans identité. Une déco insipide identique à une crêperie du centre de Rennes ou de Brest, voila la grande prouesse des architectes ! Mais j'ai espoir. L'espoir vient du nouveau nom de cette crêperie: Effet Mer. Peut être que dans quelques années, notre cambuse renaîtra ? et hop, un peu d'argent public jeté par les fenêtres sarcastic (ou plutôt baies vitrées vu les travaux actuels).

      • Kermouster dans le ❤
        Jeudi 5 Mars 2020 à 12:51
        François,
        J'espère que vous aurez un retour du bâton pour votre méchanceté gratuite envers les gérants qui vont donner de leur personne pour faire marcher ce commerce.
      • Krystel
        Jeudi 5 Mars 2020 à 12:58
        Mr François merci pour ce commentaire très constructif.
        Je ne vois pas sur quel fait vous vous permettez de juger nos compétences comme étant Éphémères.
        20 années passées à vendre des galettes et et crêpes sur les marchés de la région, puis 7 années à la crêperie Aux Vieux Gréements à Paimpol qui était elle aussi une création.
        Je me permets de penser que ces expériences ne sont pas du monde de l éphémère.
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