• Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

     

     

    Par Toutatis, le ciel nous est tombé sur la tête et pourtant aux aurores de ce dimanche 29 août l’alignement des planètes était d’équerre pour célébrer dignement Saint-Maudez, saint patron du hameau. Les coqs des basses-cours venaient à peine de chanter que, déjà, il était dit que ce jour du pardon serait gravé dans les annales, suite à un coup d’éclat de deux Kermoustériens ayant choisi de se revendiquer Chouans, à l’image de ces hommes jeunes royalistes et des paysans qui, il y a quelque 230 ans, se sont insurgés contre le pouvoir républicain.

    Pour se faire entendre, Nicolas Lescouarch et Dominique Le Bleiz – l’anonymat n’était assurément pas fait pour durer – avaient installé face à La Cambuse, où devait se tenir le traditionnel « pot du maire » après la cérémonie religieuse, un engin agricole porteur d’un slogan peu amène envers les ex-citadins qui, selon eux, leur imposent des manières de vivre qui ne prennent pas suffisamment en compte des réalités de « leur monde ». Mais n’est-ce pas oublier un peu vite que  de nombreux gens des villes sont bien souvent d’ascendance rurale ? En tout cas, aussitôt l’affaire ébruitée, Kermouster s’est transformé en terre de désolation, d’incompréhension voire d’indignation pour, cependant, très vite recouvrer un semblant de sérénité.

    Cette action revendicative ayant eu les honneurs des gazettes, il me serait difficile de taire une telle actualité. L’idée ne m’en a d’ailleurs pas effleuré l’esprit. Vieux réflexe déontologique qui consiste, avant toute chose, à tenir compte des faits. Ne me restait plus qu’à les commenter. En toute objectivité, l’ex-citadin s’effaçant devant l’ex-journaliste.

    J’en suis franchement désolé pour certains voisins et amis qui aimeraient plus de concision de ma part, mais je ne pouvais pas « torcher ça en deux coups de cuiller à pot ». Quant à ceux qui s’inquiètent de savoir si cela ne va pas faire, après le reuz, qu’ajouter du buzz au buzz, je les rassure d’emblée. Ce blog ne déclenche pas l’humeur des foules. Il n’est pas, non plus, dans mon habitude - mais je ne devrais pas avoir à le préciser - de jeter de l’huile sur le feu.

    Pour ce faire, une fois n’est pas coutume, j’ai pensé que la meilleure façon de narrer cette journée dominicale, atypique à plus d’un titre, consistait à en isoler ses temps forts en quatre périodes. Une pièce en quatre actes en quelque sorte ; ni comique, ni dramatique ; tout bonnement caractéristique d’une évolution sociétale. Une pièce dont il faudra, bien évidemment, tirer toutes les leçons.

    Voici tout simplement le regard d’un spectateur qui, comme tant d’autres, vous aussi peut-être, a senti qu’on lui faisait jouer un rôle contre son gré.

     

    Acte 1 : L’onde de choc

     

    C’est véritablement une onde choc qui a secoué le hameau alors que dans la chapelle on mettait la main aux derniers préparatifs à la cérémonie. L’épicentre de la secousse : la place du Crec’h, sur le parking devant La Cambuse où un ovni – qui sera rapidement identifié – dressait un bras vengeur vers le ciel ; avec en sa main métallique une banderole sur laquelle on pouvait lire un slogan quelque peu énigmatique.

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    C’est peu dire que de souligner l’émoi que cela a suscité ; tout d’abord dans les rangs des fidèles s’en venant au pardon. Il y avait là comme une offense. L’indignation était alors à son comble. Elle n’avait d’égal que celle de ces ex-citadins qui, tout comme moi, ne pensaient pas mériter une telle opprobre.

    Qui étaient ces Chouans, campant dans l’anonymat ? Très vite, fort heureusement, Nicolas Lescouarch et Dominique Le Bleiz auront eu l’intelligence de faire tomber le masque. En cela, il nous faut, à défaut de pouvoir leur donner quitus, faire preuve de compréhension. Et d’ores et déjà insister auprès de la maréchaussée, venue sur place constater le trouble à l’ordre public, pour qu’elle n’ait pas la main trop lourde. D’autant plus que les auteurs de ce coup de force n’ont pas cherché à pousser plus loin le bouchon, permettant ainsi aux membres de l’Amicale d’installer les tréteaux sur lesquels ils allaient pouvoir étaler crêpes et gâteaux.

    Nos deux fauteurs de trouble peuvent se féliciter d’avoir réussi à se faire entendre au-delà de leurs espérances. Pour un coup d’éclat, ce fut un coup de maître. Impossible pour les journalistes et correspondants de presse de s’en tenir au seul motif de leur venue. L’incontournable et nécessaire hiérarchie de l’information leur imposait de comprendre le pourquoi d’une telle manifestation. Il leur fallait connaître les motivations de ces Chouans, auteurs de ce sacrilège. Leurs articles ayant déjà été consommés, je me contente d’une simple synthèse.

    Au départ, un simple contentieux de voisinage, à partir duquel sont venus se greffer d’autres griefs à l’égard d’une administration se montrant de plus en plus tatillonne pour tout ce qui concerne l’accès à la mer des engins motorisés. Et que dire de ces chicanes qui, tout au long de ces deux mois d’été, ont bousculé bien des habitudes ? Les leurs, mais, l’ignorent-ils, celles de ces riverains qui n’ont fait que de demander à la municipalité de chercher une solution pour accroître la sécurité, tout en diminuant diverses autres nuisances. Un cocktail de revendications, ruminées en vase clos, en tout cas en dehors du cercle de ces ex-citadins devenus insupportables.

    Sans nier la réalité d’un problème de fond, lié à la nature même des lieux, la charge contre ces résidents n’ayant pas poussé leur premier cri sous le regard bienveillant de Saint-Maudez est évidemment excessive et je ne puis ici que rappeler la grande vertu du dialogue, de l’écoute des autres et des efforts qu’il convient de mener pour aboutir au consensus. C’est d’ailleurs vers cela que, passé l’orage, on semblait s’acheminer. Il était temps de troquer la banderole revendicative contre la bannière.

     

    Acte 2:  Le pardon

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    Pour le laïcard que je suis  – un qualificatif sorti même de la bouche du père Jean-Jacques Pérennès devant les pèlerins réunis au pied du calvaire – le pardon va au-delà de la simple curiosité. C’est un questionnement chaque fois renouvelé sur ce qui fait qu’une telle tradition puisse encore se maintenir. Dans l’incapacité de mesurer la sincérité des croyants, je me garde de jeter sur cette cérémonie un regard sarcastique. Le respect de l’autre est le socle sur lequel on peut donner corps au concept du « mieux vivre ensemble ».

    La chapelle ne pouvant accueillir toutes les personnes désireuses de participer à l’office, cela ne me coûte donc rien de céder ma place. D’autant plus qu’il me suffit, à chaque fois, de passer par Internet pour connaître la nature des évangiles qui y vont être lus comme dans toutes les églises. Mais cette année je ne puis que regretter de ne pas avoir fait jouer mon droit de m’asseoir sur un prie dieu. Les échos recueillis, alors que les bannières commençaient à flotter au vent, me laissaient entendre que j’avais raté un grand moment.

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    Je ne connaissais pas Jean- Jacques Pérennès. Je ne découvre qu’après coup ce père dominicain de 72 ans, natif de Tréguier, économiste de formation et engagé depuis des années dans le dialogue avec l’Islam. À l’aune de ces échos, je me dis que là était véritablement l’événement ; que Maudez, dont le Vatican n’a toujours pas reconnu la sainteté, pouvait s’honorer d’avoir été célébré par un officiant vous obligeant à sortir du convenu.

    Son prêche aura mis en exergue la nécessaire tolérance. Tiens donc ! Compte tenu des circonstances, voici une notion qui tombe à pic. Puisse-t-elle prendre le pas sur la colère ? Car cette colère n’est pas encore totalement retombée.

    Pour ce qui me concerne, suivant en cela un bon conseil, je me suis empressé d’en savoir un peu plus sur ce Dominicain. Là encore, vous avez, grâce à Internet, le moyen de prolonger votre propre curiosité. À travers plusieurs vidéos, vous ne pourrez que constater combien cet homme de terrain, aujourd’hui directeur de l’École biblique et archéologique de Jérusalem après avoir longtemps œuvré en Algérie et en Égypte,  pousse le devoir d’altérité. Dans une relation d’altérité il y a un engagement réciproque de l’un à l’autre. L’écoute et le dialogue…

    S’il y a bien longtemps que je n’ai plus feuilleté le papier bible d’un missel, lui préférant tout bonnement celui de Vie de Jésus de Renan, je ne peux que vous dire, à vous qui partagez mon point de vue concernant la religion, qu’on gagne effectivement à entendre cette voix. Personnellement j’y vois la confirmation que l’on peut cheminer ensemble, que l’on soit croyant ou non. La laïcité, bien comprise, peut être elle aussi vertueuse.

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    Acte 3 : Le pot du Maire

     

    C’est à même la terrasse de La Cambuse que s’est ouvert le troisième acte. Le pot du maire, ou plutôt le pot de la municipalité puisque Henri Paranthoën, en vacances, n’a pas été en mesure d’être au rendez-vous. Même si d’habitude, courtoisie aidant, ce n’est ni le lieu ni l’instant de régler des contentieux avec le premier magistrat de la commune, il est clair qu’il n’aurait pas échappé à l’atmosphère revendicative du moment et il n’aurait peut-être pas eu que nos deux Chouans pour interlocuteurs.

    Mais, déjà, à ce moment là, autour du verre de l’amitié, la tension était retombée de plusieurs crans. Il lui aurait simplement fallu donner des assurances que le règlement de tous les problèmes relevant de sa responsabilité et concernant le stationnement et la circulation dans le hameau allait, sans tarder, faire l’objet d’une annonce bilan. C’est peu dire que nombre de riverains, qu’ils soient ruraux ou ex-citadins, ont rongé leur frein d’impatience tout au long de ces deux mois d’été.

    Un de ses prédécesseurs, lassé des doléances exprimées par les résidents de ce quartier excentré, avait qualifié Kermouster de « village gaulois », faisant allusion à la bande dessinée qui nous a tant fait rire. Après avoir des siècles durant été qualifié de « joli petit village habité par des sauvages », il n’y avait pas là matière à s’offusquer de cet apparentement. J’y vois même, pour nous qui avons la chance d’y vivre à demeure, l’occasion de verser un peu de dérision dans notre façon d’aborder nos problèmes spécifiques. Savoir rire de soi, cela fait partie aussi de l’art de vivre.

    Cette absence, bien que remarquée, n’a cependant pas empêché la terrasse de La Cambuse de recouvrer ce charme qu’on lui a connu. Passés quelques tours d’horloge, sans focaliser plus que ça sur cette actualité tumultueuse, il fut temps de regagner ses pénates. Pour une sieste méritée avant le pique-nique des Kermoustériens, à même la grève de l’île à Bois.

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    Acte 4 : L’amical pique-nique

     

    Cela n’a guère transpiré, mais nous étions fort nombreux à l’issue de cette journée à en avoir gros sur la patate. Rien à voir avec le reuz de la matinée. Toute réflexion faite nous étions plusieurs à regretter d’avoir peut-être pêché par trop de précautions en décidant de faire l’impasse totale sur les festivités qui accompagnent toujours le pardon. Point de kermesse, point de concours de boules. On ne refera pas l’histoire et il serait tout aussi présomptueux de dire que nous aurions pu déjouer le Malin, ce diable de coronavirus, mais il n’empêche…

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    Cela dit, c’est dans une atmosphère on ne peut plus conviviale, autour d’un plateau d’huîtres et moult salades et charcutailles, qu’un certain nombre de résidents, ruraux et ex-citadins, ont pu ripailler, sous la bannière de l’Amicale, après avoir trinqué à la santé du chanoine Kir.

    L’accordéon de Jean-Charles Paranthoën aura permis à ce dernier acte de se clôturer selon le fameux adage tiré du Mariage de Figaro : « tout finit par des chansons ».

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     

    Épilogue pour une « folle journée »

     

    Cette plaisante comédie musicale, faut-il le préciser, avait, pour autre titre : La folle journée. Avouez qu’il n’y avait pas mieux pour clore cette chronique !

    Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), écrivain et dramaturge entre autres qualités, éditeur de Voltaire, est l’auteur de cette pièce que Mozart mettra magistralement en musique. Donnons lui la parole pour resituer cette maxime dans son contexte :

     

    « Or, Messieurs la comédie

    Que l’on juge en cet instant

    Sauf erreur, nous peint la vie

    Du bon peuple qui l’entend.

    Qu’on l’opprime, il peste, il crie,

    Il s’agite en cent façons,

    Tout finit par des chansons… »

     

    Mais puisque nous fêtons cette année le 400ème anniversaire de Jean de La Fontaine, je ne puis qu’inciter tous les acteurs de cette « folle journée » - finalement pas si folle que ça ! - à relire Le rat des villes et le rat des champs. Les Kermoutériens des champs y trouveront matière à se réjouir car de cette confrontation ils s’en tirent à leur avantage. Mais attention à ne pas commettre une erreur d’interprétation.

    Retenons surtout que ces deux rats savent se mettre autour d’une table et qu’il convient d’y cultiver la sagesse, chacun à sa place!

     

    Du reuz, du buzz…et puis après ?

     Dessin de Grandville (1838-1840

     

    Enfin, l’ex-citadin que je suis est prêt à montrer qu’il est plus rat des champs que certains. Par un engagement, clair et net ; par une suggestion qui, peut-être, n’aura pas l’oreille de tous ceux qui vivent à demeure ou qui tiennent gîte.

    L’engagement : d’écrire une chronique à charge contre tout résident qui en viendrait à se plaindre du chant des coqs

    La suggestion : que tout soit mis en œuvre pour que la cloche de la chapelle puisse sonner l’Angélus quotidiennement à sept heures, midi et dix-neuf heures. Tout laïcard que je suis, ex-citadin reconverti aux charmes de la campagne, je cultive en moi ce regret de ne plus entendre les cloches nous donner la mesure du temps.

     

                                                                                                                                        Claude Tarin

                                                                                                                            Mardi 31 août 2021

     


  • Commentaires

    1
    les chouans
    Mardi 31 Août 2021 à 18:30
    écrire pour ne rien dire Nicolas et Dominique vous n'êtes pas seuls.
    2
    Nicolas lescouarch
    Mardi 31 Août 2021 à 19:30
    Quelques précisions si tu permet Claude, cela n a jamais été un acte anonyme. J ai prévenu par message écrit 2 élus dont Anne le coq avant 8h du matin . Ensuite je tiens a m excuser car je n ai pas de talent d ecriture et de manière de m exprimer comme toi j vais donc utiliser mes mots .il y aura certainement même des fautes d orthographes . En tant qu agriculteur ont subi des pressions administratives qui sont de plus en plus presentes à la limite du supportable de voir le ridicule de certaine loi .bref c est mon métier je l ai choisi je l assume comme tout ce que je fais d ailleurs .sachant cela , je suis outré scandalisé de voir des gens débarqués à kermouster et faire comme si tout était a eux . J ai cité une personne qui c est approprié des biens ne lui appartenant pas et en plus a le culot de nous insulter les riverains quand on lui demande des comptes. Il a d ailleurs brillé par son absence au pardon et sa présence au festivités du soir ... mais il n est pas le seul spécialité kermousterienne d agrandir des maisons ou faire des vérandas sans permis de construire. Kermouster n est pas un état dans l état. Les problèmes de circulation ? J zi jamais vu d accident rue St maudez .mettre des chicanes pour faire plaisir à une dame qui écrit " les paysans confondent St maudez avec les champs elysee " commentaire que tu n as pas jugé bon de supprimé il est pourtant très insultant. Ensuite Mr et Me cambuse ont tenté de s approprié le mouvement via les réseaux sociaux mais ont vite été remis en place . Enfin par pitié arrêtez tous de vous servir d Andrea pour vous défendre. En aucun cas nous avons souhaité troublé une manifestation religieuse. Enfin pour conclure c était une action symbolique il n y a eu aucune tension ni agressivité de ma part .les suites a donné ? Au vu des nombreux messages de soutiens reçu depuis dimanche une page Facebook a été créé et il est probable que l on monte une association pour défendre les coutumes de kermouster.
    3
    Mercredi 1er Septembre 2021 à 11:54

    Cher Nicolas

    Avant de te répondre, j'ai pris le temps de la réflexion. C'est d'ailleurs un conseil que je me permets d'adresser à toutes celles et ceux qui s'empressent de répondre, quand ce n'est pas d'invectiver les personnes, par des phrases courtes et des mots blessants. Si l'on gagne à retourner sept fois sa langue avant de s'exprimer, il en va de même quand on décide de confier aux pouces le soin d'exprimer sa pensée. Il faut en toute chose savoir donner du temps au temps.

    Je vais essayer, dans cette réponse, d'être le plus clair possible.

    Permets moi, en tout premier lieu, ce commentaire qui te concerne au premier chef

    Je ne juge pas les gens sur leur capacité à maîtriser le vocabulaire et les règles de grammaire. D'ailleurs je ne m'autorise pas à juger qui que ce soit. Je peux contester telle ou telle manière de faire, m'opposer farouchement à des convictions qui vont à l'encontre du respect que l'on doit à tout être humain, mais je ne juge pas. J'aime à dire à chacun qu'il lui faut savoir se féliciter d'avoir des compétences et que la déficience que l'on peut avoir dans tel ou tel domaine n'entache en rien notre honorabilité. 

    Concernant l'opération Chouans

    Je te l'ai dit de vive-voix. Je préfère le dialogue au coup de force. Je t'ai même fait part de ma surprise quand j'ai su que tu étais à la manoeuvre. Il y a peu, alors que tu exerçais une fonction municipale, nous avions échangé sur les difficultés inhérentes à l'exercice de cette fonction. Agir en essayant de concilier les inconciliables. Anna Le Coq et d'autres élus, présents ce dimanche à Kermouster, se sont trouvés confrontés à une situation où il leur aura fallu tenter de calmer le jeu. Dans cette partie de "bras de fer", il me faut féliciter les uns et les autres de ne pas avoir franchi la ligne jaune. Et ces félicitations s'adressent à toi même et à ton "complice" . Il faut en chaque chose savoir mesure garder.

    Pour ce qui est du contentieux avec un riverain d'un de tes champs, là encore je t'ai dit qu'il vous fallait, l'un comme l'autre, sortir de l'ornière du dialogue de sourds. Cela passe d'abord par un effort sur soi-même, mais aussi par le recours à une tierce personne, en l'occurrence un médiateur de justice. Sur la base des droits respectifs, cette personne habilitée peut faire sauter les épines si ce n'est les rancoeurs. Compte tenu du relief que vient de prendre ce conflit d'ordre privé, il me paraît urgent de se saisir d'une telle instance, pour ne pas avoir à se défendre devant un tribunal. Un règlement à l'amiable me paraît plus judicieux qu'un pourrissement juridique.

    Pour ce qui est des atteintes aux différents droits d'usage, je suis au regret d'avoir à te donner tort ainsi qu'à Dominique de n'avoir pas pris part aux discussions qui ont eu lieue, à l'initiative d'Henri Paranthoën. Ce n'est que trop tardivement, par la voix d'un des frères Roudot, que le point de vue des exploitants a pu se faire entendre.

    Sur le problème spécifique des chicanes, pas besoin de faire un sondage pour savoir que, même du côté des riverains de la rue Saint Maudez, il n'y a pas grand monde pour applaudir des deux mains. Je gomme bien évidemment le côté esthétique de l'affaire, mais je m'empresse de rappeler que ces chicanes n'ont été placées là qu'à titre provisoire. Il appartient désormais au maire et à son équipe de tirer tous les enseignements. Sur ce plan, Dominique et toi pouvaient vous féliciter d'avoir "contribué à la recherche de solutions". Mais, il n'y aurait pour vous aucun déshonneur de vous asseoir à la table de la négociation finale.

    J'ai bien entendu été piqué au vif par ton allusion au parti pris supposé puisque n'ayant pas supprimé un commentaire, comme j'en ai la possibilité de le faire si je découvre un commentaire diffamatoire et injurieux vis à vis d'une personne. Je suis remonté à la source. Effectivement ce commentaire s'intégrait dans un lot de réactions suite à la chronique du 11 avril dernier intitulé "Tourner la page". J'ai vérifié: ce commentaire est toujours en ligne. Mais je t'invite ici à relire la chronique qui a immédiatement suivi (Le jaune lui va si bien, mercredi 14 avril). Dans cet article, je reprochais effectivement à cette personne d'avoir, à tort, focalisé sur les seuls tracteurs et je soulignais que vous les agriculteurs n'étaient pas, loin s'en faut, les "oublieux" de règles élémentaires  de sécurité.

    Certes, il n'y a jamais eu d'accidents notables liés à un véhicule sur quatre roues à déplorer dans ce secteur du hameau, ni dans la descente vers l'île à Bois. Mais le village ne vit plus au même rythme que voici peu encore. Sa réputation fait de lui un lieu privilégié pour les amateurs de beaux paysages. Tous n'ont pas le côté sac à dos.

    Je note votre intention de monter une association "pour défendre les coutumes de Kermouster". Je me dis que vous n'avez peut-être pas trouvé, en ma personne, meilleur avocat. Je t'invite toi et tous les Chouans de cette terre à relire cette chronique du mercredi 14 avril titrés Le jaune lui va si bien; chronique qui se prolonge par une réflexion sur les vertus  du colza (Des siliques...aux oeufs des poules). Ce n'est pas la première fois, cher Nicolas, que tu as eu l'occasion de me remercier. Mais si ce jour là je me suis fait l'avocat des "rats des champs", je l'ai fait au nom de tous les Kermoustériens, y compris peut-être cette personne avec qui tu as maille à partir, car je ne puis douter qu'elle y verrait elle-même son intérêt.

    Tous ces "rats de la ville", je me sens ici autorisé à parler en leur nom, n'ont qu'un seul but: que Kermouster conserve son côté bucolique. Ils n'ont pas jeté l'ancre dans ce hameau pour cultiver un statut de privilégié. Ils y ont débarqué, attirés bien évidemment par la beauté du site mais en subodorant d'emblée ses priorités et ses fragilités. Kermouster est à la fois terre d'agriculture et de villégiature. Lui faire endosser le rôle de station balnéaire serait une erreur magistrale. L'agriculture pourrait cette fois véritablement en pâtir. 

    Voilà ce que je pouvais te dire cher Nicolas. En espérant avoir ainsi réussi à persuader tous les Chouans que nous pourrons tous faire notre cette fameuse devise: Un pour tous, tous pour un!

     Claude

    *Pour relire les chroniques il suffit décrire le titre dans la case "rechercher"

    4
    Yann Bèr
    Mercredi 1er Septembre 2021 à 17:51

    Nikolaz ha Dom,

    Mad eman ho sonj sevel ur gevredigezh nevez evit savetein kustumoù Kervouster. Se a blij din kalz.

    Ar brezhoneg a vo komzet muioc’h e ruioù ha koazadennoù ar geriadenn... emichans.

    Kalon mad.

    5
    Mercredi 1er Septembre 2021 à 21:07

    Effectivement, Yan Ber, l'idée a du bon. Maintenant, reste à passer de la parole aux actes. Ce n'est pas de la tarte de mettre sur pied une association qui, en dehors de sauver la coutume, devrait favoriser le développement du Breton dans le village. Effectivement, il faudra du courage à Dom et Nikolaz.  Mais à toi aussi.

    "Ma ! 'Teus ket c'hoant dont da vezañ skolaer Ti ar Skol neuze ?!"*

    A galon,

    Klaoda" 

     * "Eh bien ! Tu ne voudrais pas devenir prof à Ti ar skol ?!"

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