L’heure est venue de tirer un bilan de la saison estivale. À tout seigneur, tout honneur. C’est à la chapelle qu’il convenait d’accorder la priorité. Dans les jours qui viennent, je donnerai mon point de vue sur les expositions et les concerts. Il va de soi que, sur ces deux volets, mon regard sera teinté d’une forte subjectivité et pourra susciter des avis contraires. Les goûts et les couleurs…N’oubliez pas que l’on peut se saisir de ce blog pour émettre ses propres considérations, en respectant bien évidemment les règles de la bienveillance ! Règle intangible : le respect des personnes.

Pour ce qui est de la chapelle, le bilan des visiteurs ayant franchi le narthex est le suivant : 647 en juillet, 1178 en août ; soit un total de 1825. Comme un reflux, comparé à la saison précédente (2300 visiteurs malgré des contraintes sanitaires encore plus draconiennes) ; mais légèrement supérieur à 2019 (1700).

Cette chapelle est assurément un « incontournable » à qui met le pas dans le hameau et qui affiche une curiosité sans faille. Évidemment tous ces visiteurs ne partagent pas une égale passion pour le patrimoine religieux. Peut-être à défaut d’avoir été sensibilisés, bien en amont, sur l’intérêt qu’il y a à prendre un peu plus de temps à discerner l’intérêt de ce que l’on est amené à découvrir. Les étudiants qui assurent la veille ne sont pas interpellés aussi souvent qu’ils le souhaitent. Le flot des visites étant fortement impacté par l’horaire des marées et l’éclat du soleil, ces jeunes guides vivent par ailleurs de longues périodes d’attente, si ce n’est de méditation, qu’ils pourraient mettre à profit pour entretenir ces nouvelles connaissances. Il est à espérer qu’ils auront acquis pour eux-mêmes, à travers ce job d’été, un savoir qui, tout en n’ayant rien à voir avec les métiers auxquels ils se destinent, ne pourra que leur être profitable.

Même si cela ne peut être la priorité du moment, la municipalité, au travers de ses services culturels, gagnerait à rafraîchir son mode de communication sur le patrimoine religieux dont elle a la charge. « C’est un dossier sur lequel nous travaillons » a indiqué Fabienne Le Briand. Il va de soi que ce problème dépasse le seul cadre de la chapelle de Kermouster.

L’information telle qu’elle est distillée sur le site Internet de la mairie est trop succincte et peu en phase avec les moyens de consultation dont dispose désormais tout quidam vivant avec son temps. Le touriste jetant son dévolu sur la Presqu’île sauvage devrait pouvoir, sans avoir à effectuer lui-même, de longues et sérieuses recherches, pouvoir appréhender, sur place, l’histoire de tous ces saints ayant droit à leur statue polychrome. Idem pour ce qui concerne les ex-voto dont La Marya est le navire amiral. Même pour les étudiants appelés à la surveillance des lieux, il y aurait là un moyen « dynamique » d’assurer le service et de nourrir les contacts.

L’objectif n’est pas d’augmenter à l’infini le nombre de visiteurs, mais de leur offrir un service de plus grande qualité. Là encore, cette démarche ne concerne pas notre seule commune, au niveau intercommunal on se doit d’agir pour donner à ce type de démarche toute une cohérence d’ensemble, mais, comme le dit le proverbe, il faut, soi-même, mettre la main à la pâte.

À ce bilan global, il convient, d'ailleurs, d'ajouter le satisfecit que l’on doit accorder à toutes « ces petites mains » qui ont donné à cette chapelle le lustre qu’il convient quand la cloche invite les pèlerins à venir fêter Saint-Maudez. Les événements qui ont marqué le pardon m’ont fait oublier quelque peu ce devoir de reconnaissance. Le père dominicain Jean-Jacques Pérennes n’a pas manqué de leur rendre grâce à l’issue de l’office. Mais, mieux vaut deux fois qu’une.

Ce lieu de culte ne respire vraiment que l’été. Deux jours avant la célébration, cette chapelle aura été nettoyée de fond en comble et fleurie à souhait, tout comme le calvaire. Ici, chacun et chacune de ces « petites mains » se reconnaîtront et doivent savoir qu’elles bénéficient de la reconnaissance de tous. Mais un pardon, même orphelin de ses festivités, reste un pardon et on se doit d’accorder également ce satisfecit à toutes celles (ici le genre ne laisse pas place au doute) qui ont mis la main à la pâte pour, sous le couvert de l’Amicale, donner à Kermouster son côté convivial par le biais des nourritures terrestres. Grand merci également au service cuisine de l’Ehpad en charge du traditionnel riz au lait.

Il faudra se souvenir que 10 litres de lait et 60 œufs auront été nécessaires, cette année, à notre crêpière « maison » pour, comme elle en a l’habitude, assurer le contentement, seule, au maximum de ses possibilités. Avec une précision de taille : le lait et les œufs ont été offerts gracieusement. Là encore, point besoin de citer de noms ; les généreux donateurs se reconnaîtront.

Les 18 et 19 septembre, la chapelle sera de nouveau ouverte, dans le cadre des Journées du Patrimoine. L’Amicale sera à nouveau sur le pont. Peut-être conviendrait-il de saisir cette opportunité pour commencer à donner corps aux quelques suggestions que je viens d’émettre.

                                                                                                                      Claude Tarin

                                                                                                     Dimanche 5 septembre 2021

*Pour mémoire, quelques chroniques à lire ou à relire

Patrimoine : La Marya est le brouillard de l’histoire (24 septembre 2019)

Les ex-voto ont regagné leur port d’attache (12 juin 2018)

La chapelle conserve ses secrets (25 septembre 2016)

Le nouveau vitrail de la chapelle (27 août 2016)

Chapelle : des ardoises de Gallice (5 décembre 2015)

Lézardrieux et la « frairie » de Kermouster (14 septembre 2012)