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Cage dorée et oiseau bleu
Le grand sapin et les illuminations ont disparu du paysage. A peine la nuit tombée, le couvre-feu. Bonjour tristesse ? Que nenni ! Sachons apprécier chaque matin la naissance d’un nouveau jour et composer avec les aléas du temps, ainsi qu’avec les soubresauts des réseaux médiatiques alimentés par un flot de critiques systématiques, qui n’honorent en rien ceux qui les tiennent !
Ces critiques, formulées à la va-vite, fondées sur des certitudes fluctuantes, surfent sur une peur compréhensible, mais ne font qu’accroître les inquiétudes. Déplorable !
Tous affectés ? Indiscutablement. Tous dans la même galère ? Non, mille fois non !
Si le Covid 19 ne connaît aucune limite dans son désir de pourrir la vie, toujours prompt à tirer profit d’un manque de vigilance dans la chaîne des relations humaines, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Ici, nous sommes bien placés pour le savoir.
La pandémie pèse sur notre quotidien, sur nos désirs et nos envies, cela est un fait indiscutable. Mais il est des endroits et des situations à travers lesquelles on peut éprouver mille difficultés à penser, chaque instant, aux gestes barrières, si ce n’est à maîtriser ses nerfs et à garder son sang-froid. Pour l’heure, à ce que je sache, le coronavirus n’a pas franchi les limites cadastrales du hameau et c’est déjà, vu de notre chapelle, un grand soulagement. Ce qui, bien évidemment, nous rend en rien indifférents à ce qui se vit plus douloureusement ailleurs.
Ce dimanche, nous avons eu droit à un soleil généreux. Donc, aucun argument sérieux à formuler pour rester claquemuré chez soi. Alors, quant à faire, pourquoi ne pas jouer la grande évasion. Notre « cage » a beau être dorée, nous pouvons en sortir pour prendre un bon bol d'air. Il fait bon savoir se rassurer.
Force est de la reconnaître : sur la plateforme de la roche aux oiseaux le point de vue est tout aussi beau que celui qui s’offre à nous, aux abords de la place du Crec’h. A ceci prés que des hauteurs de Loguivy-de-la-Mer on a pour toile de fond le hameau de Kermouster. Ce n’est pas rien !
Ce dimanche après-midi le hameau baignait dans toute sa magnificence et sa sérénité. Niché dans son écrin de verdure, de l'autre côté du lit du Trieux. Cerise sur le gâteau : pas le moindre gazouillis dissonant. En anglais, le « twitter », aujourd’hui marque de fabrique d’un oiseau bleu qui a envahi la terre entière.
L’oiseau bleu. A Kermouster, cela évoque le bon vieux temps. Celui de cette salle des années d’après guerre où il faisait bon danser le samedi soir ou s’en venir, le mardi durant la période estivale, assister à la projection d’un film en noir et blanc (Cf. Félicita au pays de Paotr Sinéma, chronique du 19 juillet 2020). Mais je vous parle à nouveau d’un temps révolu. L’oiseau bleu de Twitter, société américaine de San Francisco, règne désormais sur la Toile. C’est un oiseau qui a rapidement proliféré, plus bavard qu’une pie. Assurément, trop bavard !
Sous son plumage rassurant, ce volatile cache une redoutable rapacité. Porté par le vent de l’indispensable liberté, il avance masqué. Son plaisir favori : jouer les perroquets répétant à l’envi ces désormais trop fameuses « fake news » qui polluent l’atmosphère. Il porte en lui un virus dont l’humanité n’a pas encore su se prémunir et qui, cela est fort à craindre, nous menacera bien après que nous nous soyons débarrassés du Covid 19.
A bon entendeur, salut !
Claude Tarin
Mardi 19 janvier 2021
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Commentaires
2Le Guen AnneMercredi 20 Janvier 2021 à 09:13Bel après-midi , qui nous donne des photos magnifiques , avec en fond , le champ d'Andréa ou maintenant d'Yvon et notre hameau , magnifiant sa quiétude de janvier après les fetes , attendant de se réveiller lorsque le virus et ses accompagnants nous laisserons tranquilles .
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Je félicite Eliane qui a réussi à motiver Claude et à l'emmener marcher jusqu'en Goëlo.
Ne relâchez pas l'entrainement ! C'est bon pour la santé …