• « Algues en Art » a nourri notre imaginaire  

    « Algues en Art » a nourri notre imaginaire   

     Un tableau photo de l'association Déclic'Armor de Lannion

     

    Une image qui trompe l’œil. A première vue, une gouache sous son cadre de verre. Mais non,  un très beau cliché. Que l’on doit à la vista d’un adhérent de l’association Déclic’Armor de Lannion, comme la vingtaine de photos qui ont été exposées la semaine dernière à Kermouster.  Cette exposition, organisée par l’association Algue voyageuse/Festiv’Alg avait pour but de nous sensibiliser à l’univers des algues, de modifier notre regard qui peut se trouver faussé par des considérations n’ayant que très peu de rapport avec la réalité. Et quoi de mieux que d’en montrer d’abord la beauté naturelle. Ce n’est pas la première fois que l’Algue voyageuse/Festiv’Alg s’appuie sur la création artistique pour nous faire partager sa passion pour les algues. L’an passé, à Pleubian, elle avait rassemblé des œuvres de deux artistes associant peinture et algues séchées.

    Avec Algues en Art, qui s’est tenue du 17 au 22 avril,  c’est le côté esthétique de la nature qui a donc, à nouveau, été mis en valeur. Chaque photo est à contempler pour ce qu’elle est. Pas la moindre explication sous le cadre. Seul le ressenti compte !  

    De l’échange avec les organisateurs, nous apprendrons que cette petite boule flasque qui nage au centre du tableau est une Colpomenia peregrina, plus communément appelée algue « voleuse d’huîtres ». Explication : cette algue brune a, en effet, la particularité de se fixer sur de supports de petite taille, cailloux ou coquillages, qu’elle entraîne dans sa dérive, une fois regonflée, au gré des flots. Elle serait originaire des côtes du Pacifique et aurait été introduite sur nos côtes dans le courant du XXème siècle, probablement avec des naissains d’huîtres importés.

    Mais point de confusion possible ! Cette algue « voyageuse », qui chaparde avant d’entamer ses pérégrinations,  n’est pas le symbole que s’est choisi cette association, créée dans le sillage du Festiv’Alg, un événement pensé et mis sur pied, à L’Armor Pleubian, par les responsables de l’Office du Tourisme de la Presqu’île. Ce festival aura connu deux éditions, en 2011 et 2013. En lui accolant l’épithète d’Algue voyageuse, l’association qui a repris le flambeau a tenu à mettre en place une stratégie plus étoffée tout au long de l’année. Elle entend ainsi représenter toutes les communes de la Presqu’île, tout en ne s’interdisant pas d’aller enrichir ses connaissances en prenant des contacts avec les autres secteurs de Bretagne où il y a une activité goémonière. D’où cette notion de voyage, pour une meilleure connaissance. « Nous nous adressons au grand public, précise Brigitte Guérin, la présidente de l’association, mais on prend la précaution de s’entourer de professionnels pour nos différents ateliers, conférences, sorties découvertes et trocs recettes. Nous n’avons pas les compétences pour nous substituer à ceux dont c’est le métier. »

    L’Algue Voyageuse/Festiv’Alg multiplie aujourd’hui les actions de sensibilisation et d’information, tout au long de l’année. Fin 2015, l’arrière salle de La Cambuse avait accueilli une conférence qui avait rappelé la richesse patrimoniale d’une activité coutumière sur les rivages de la Presqu’île. Récemment, c’est au centre bourg de Lézardrieux, salle de l’Ermitage, que s’est tenue une autre conférence, animée par un nutritionniste renommé, sur le thème des algues pour notre santé. Le chef cuisinier de l’Auberge du Trieux, Maudez Le Corre, apporte son concours sur le plan gustatif.

     

    « Les algues ne sont pas des médicaments »

     

    « Algues en Art » a nourri notre imaginaire   

     

    De gauche à droite: Brigitte Guérin et Colette Geffroy, respectivement présidente et secrétaire de l'association Algue voyageuse/Festiv'Alg

    Il est de bon ton d’évoquer les vertus des algues en matière de santé. « Mais attention, prévient Brigitte Guérin, les algues ne sont pas des médicaments. » En clair, il s’agit de savoir de quoi on parle. Le monde des algues est, somme toute, un générique. Toutes les espèces n’entrent pas dans le circuit alimentaire, loin s’en faut. « Il y en a une douzaine reconnue en France. Ici, les professionnels travaillent sur quatre à cinq  espèces ». Alors que sur le secteur on en dénombre pas moins de 700 variétés d’algues. Les trois quarts de la production industrielle sont destinés à d’autres fins que l’agro-alimentaire. « On fabrique, par exemple, des montures de lunettes. »

    Il est révolu le temps où des usines du secteur, dont celle de Pleubian, se fournissaient en algues pour en extraire l’iode. Sur la Presqu’île, aux côtés du  Ceva (Centre d’étude et de valorisation des algues), les sociétés Setalg et Aleor donnent aujourd’hui une autre valeur ajoutée à cette ressource, qui, comme toute ressource marine, se doit d’être prospectée avec discernement. « Nos sorties sur l’estran, souligne Brigitte Guérin, permettent d’apprendre à reconnaître les algues. Pour ce qui est de récolter, il convient de s’en tenir à la réglementation en vigueur. Il faut protéger la ressource et protéger l’activité des professionnels qui en vivent. » Ils sont 9 à en vivre sur la Presqu’île. Neuf à prouver que le chemin des goémoniers n’a pas conduit à l’impasse, que le ramassage des algues qui était, dans les premiers temps, une maigre source complémentaire de subsistance, est une activité à part entière, non dépourvue de noblesse et génératrice d’avenir. Ce n’est pas là le moindre mérite de l’association que d’avoir su rendre hommage à celles et ceux qui ont connu le temps des dromes.

    Nous pourrions maintenant disserter sur les vertus de l’Alaria esculenta, l’Undaria pinnatifida, deux sortes de  wakamé, ou sur la Saccharina Latissima, la laminaire sucrée. Nous pourrions également nous attarder sur le Fucus vésiculeux, plus connu sous le nom de varech, mais que l’on appelle pizah en dialecte trégorrois. Pizah (prononcer pisac’h) en raison de la forme de petit pois (piz en Breton) de ses vésicules qui lui permettent de flotter.  Mais, puisqu’il nous faut conclure, nous ne pouvons que vous conseiller de visiter quelques sites, dont celui de l’Algue voyageuse/Festiv’Alg, pour combler votre besoin de précisions. L’exposition qui vient de se clore aura eu pour grand mérite de nourrir notre imaginaire.

     

    L’Algue voyageuse/Festiv’Alg

    http://www.festivalg.org/

     

    Déclic'Armor

    http://www.declic-armor.fr/

     

      Lanmodez : faucille à goémon

     http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/inventaire/lanmodez/Geoviewer/Data/html/IM22005891.html

     

    Chambre syndicale des algues et végétaux marins.

     http://www.chambre-syndicale-algues.org/?Actualit%26eacute%3B

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Gilbert Cloâtre
    Mardi 25 Avril 2017 à 12:06

    Merci pour votre présentation très sympa de l'exposition!

    Cordialement

    Gilbert Cloâtre - Déclic'Armor

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