• L’enquête publique relative au schéma directeur d’assainissement pluvial et au schéma directeur des eaux usées est bouclée. Le jeudi 9 mars, en fin d’après-midi, Martine Viart, le commissaire enquêteur – que l’on s’obstine, quant à nous, à vouloir appeler commissaire enquêteuse (précédente chronique) – a fermé le registre où sont couchées les observations voire les contre-propositions des Lézardriviens. Dans une huitaine de jours, elle aura remis à la municipalité son procès-verbal, à charge pour nos élus de tenir compte de ses éventuelles réserves.

    Assainissement: enquête bouclée, affaire à suivre

     Cette affichette jaune sera restée plus d'un mois à disposition des Kermoustériens. Tout a été fait dans les règles pour que nous puissions faire connaître notre point de vue dans le cadre de l'enquête publique concernant le projet d'assainissement collectif. 

     

    Force est de constater que cette enquête n’a guère passionné les foules. Sur le registre mis à la disposition du public, que nous avons consulté juste avant l’heure de clôture, seules les cinq premières pages, auxquelles s’ajoutent des copies de messages expédiées par la voie numérique, font ressortir le point de vue  et les préoccupations des administrés. Pas la moindre observation couchée sur le papier pour le volet « centre bourg ». Une petite dizaine d’intervenants pour Kermouster. Autant dire que Mme Viart ne va pas crouler sous la charge dans les jours qui viennent.

    Comment expliquer cette faible contribution ?  Par un manque d’information ? Tout a pourtant été fait dans les règles : insertion de l’avis d’enquête dans les journaux, affiches sur les panneaux officiels, pendant toute la durée de l’enquête, soit 32 jours d’affilée, présentation intégrale du projet sur le site Internet de la mairie. Cela n’a pas suffi à mobiliser les esprits. Cela pose question.

    Nous l’avons déjà écrit, mais peut-être avons-nous trop tardé : la municipalité aurait du organiser une réunion publique, bien en amont, au moins pour le secteur, ô combien sensible, de Kermouster, pour soumettre, carte à l’appui, son projet d’assainissement, en tout cas dans son volet « eaux usées ».

    On ne peut lui reprocher de rester sourde aux doléances des Kermoustériens puisqu’elle assure une présence, le premier samedi de chaque mois à La Cambuse, offrant ainsi à chacun l’opportunité de se faire entendre. Mais une réunion publique in situ, c'est-à-dire dans la salle qui servait il y a encore quelques années de bureau de vote, n’aurait pas été superflue avant que ne soit ouverte cette enquête. Pour bien mettre en exergue les tenants et les aboutissants de ce projet d’assainissement.

    Est-ce que les résidents du hameau, même ceux pour qui cette perspective ne semble pas devoir être amendée,  ont bien tous saisi les enjeux ?  Nous pouvons en douter.

     

                    Pourquoi pas un plan B ?

     

    Assainissement: enquête bouclée, affaire à suivre

     Ce plan B  consisterait à modifier le lieu d'implantation. Les Kermoustériens qui se sont exprimés pensent qu'il serait plus judicieux de cibler les alentours du cimetière. Les parcelles cadastrées de 258 à 262 pourraient faire l'affaire

     

    Premiers constats : personne ne remet en cause le projet dans sa finalité. Améliorer l’existant en matière d’assainissement est une nécessité incontournable. Celles et ceux qui ont fait part de leurs observations vivent à proximité de la station d’épuration telle qu’elle est positionnée sur le projet.

     La parcelle 815, la seule qui a été retenue après les forages (voir plan précédente chronique),  est au centre de toutes leurs interrogations. Cette station d’épuration ne porte-elle pas le risque de générer des nuisances sonores et olfactives ? La crainte est vive.  D’où une contre-proposition qui consisterait à choisir une autre parcelle, plus éloignée des maisons.

    En ciblant les parcelles allant de 258 à 262, proches du cimetière, cette contre-proposition aurait pour intérêt de positionner la station d’épuration à proximité d'une voirie déjà existante (Prat Maréchal) et donnerait force à cette suggestion : englober la rue Saint Maudez dans le périmètre connecté? Même si aucun propriétaire de ce secteur a formulé un avis allant de ce sens., ce silence équivaut-il à une approbation du projet tel qu'il est? Il n’est peut-être pas judicieux de s’en tenir à l’adage « Qui ne dit mot, consent ». Pour certains contributeurs, il est même regrettable que la totalité des maisons du hameau ne puissent pas bénéficier de ce « tout à l’égout », ce qui, de leur point de vue, réglerait définitivement ce problème d’assainissement.

    Personne ne sous-estime les obstacles qui peuvent se présenter : le refus des propriétaires de ces terres agricoles et le surcoût de l’opération. Mais certains mettent en avant le risque, à plus ou moins long terme, de dégradation des installations individuelles, fussent elles avoir été mises aux normes récemment. Le risque d’une évolution des normes n’est pas non plus exclu pour les maisons qui vont rester dépendantes du SPANC (Service public d’assainissement non collectif).

    Pour les Kermoustériens qui ont fait part de leur inquiétude, l’étude  réalisée, courant 2016, par la société Aménagements &Territoires ouest ( 2544 € TTC ) ne prend pas en compte une donnée importante : une part non négligeable de l’habitat est formée soit de résidences secondaires, soit de résidences de retraités présents seulement sur une partie de l’année, soit de gîtes pour les touristes. Il conviendrait de s’assurer que l’installation projetée est adaptée à des flux irréguliers de matière à traiter. Avec, là encore, une question aujourd’hui sans réponse : quelle solution, parmi les trois évoquées dans l’étude A&T ouest, est la plus apte à fonctionner avec un régime de flux irrégulier ?

    Cette étude met en avant trois procédés : 1) Micro station à culture fixe ou culture libre ; 2) Filière compacte « coco », ce qui n’a  rien à voir avec le coco paimpolais, puisqu’il s’agit de copeaux de noix de coco ; 3) Filtres plantés de roseaux.

    C’est surtout cette dernière technique qui revient le plus souvent dans les conversations ; d’où cette légitime interrogation : « les roseaux ont-ils la capacité à digérer les bactéries, les colibacilles et autres germes pathogènes et peuvent-ils éliminer les résidus chlorés, les détergents, les nitrates et les métaux lourds ». Autre piste de réflexion, les caprices de la météo : « Que peut-il se passer en période de sècheresse ou en cas de pluies diluviennes ? »

    Sur la parcelle 815 qui pour l’heure, tient encore la corde,  a-t-on pris en compte la distance minimale (100 m ?) entre la station à ciel ouvert et les maisons les plus proches ? Ce n’est pas parce que l’intérêt général doit prévaloir sur les intérêts particuliers qu’il faut accepter l’idée de victimes… expiratoires..

    Voilà pour l’essentiel. Mais notons également un questionnement sur l’impact visuel d’une telle station, sur son impact sur la faune. Ne va-t-elle pas attirer les moustiques ? Et puis, ce projet n’étant pas prêt d’être mis en route, reste posée la question d’une mise aux normes des maisons qui ne le sont pas encore et pour lesquelles il n’y a pas une difficulté technique insurmontable. Vont-elles être obligées d’engager cette dépense avant que ne se mettent en marche les tractopelles ?

     

    Rapport définitif dans un mois et demi

     

    Enquête bouclée, soit, mais affaire à suivre puisque dans un délai de quinze jours, la mairie aura à se prononcer après avoir pris connaissance des éventuelles réserves qui pourraient figurer dans le procès-verbal de la commissaire enquêteuse. Cette réponse n’est pas obligatoire, mais avec ou sans, Martine Viart adressera ensuite au maire son rapport et ses conclusions motivées. Dans un délai d’un mois et demi nous serons fixés. Copies de ce rapport seront adressées au préfet des Côtes d’Armor et au président du Tribunal administratif de Rennes. Ces documents seront consultables durant un an.

    Nous saurons donc bientôt si la contre-proposition émise par une poignée de Kermoustériens a eu l’heur d’être retenue. Nous savons qu’une grande partie de l’affaire dépend du bon vouloir de l’Agence de l’eau. Cet établissement public de l’Etat a la main sur tout ce qui concerne l’assainissement. C’est elle qui distribue les subventions, au regard de ses propres critères. Pour elle, tout repose sur le ratio nombre d’habitations mètres linéaires de tuyaux.

    Tout laisse à penser que la mairie a anticipé sur cette contrainte, en limitant le périmètre des travaux d’assainissement. Reverra-t- elle  sa copie au regard des préoccupations exprimées ? Au 1er janvier 2018, elle n’aura plus la compétence en matière d’assainissement collectif. C’est la nouvelle Communauté Lannion Trégor (LTC) qui décidera.  

    Jeudi dernier, le conseil municipal a établi son dernier budget « assainissement »: 765 373 € dont un investissement de 678 903 €, assorti d’un emprunt de 338 987 €t. Avec une priorité déclarée: la réparation du réseau au niveau des quais du port. Cette enveloppe ne prend pas en compte le volet Kermouster. Il convient de déterminer le projet définitif au sortir de l'enquête publique.

    Les dossiers seront étudiés au sein de la Commission environnement, eau, assainissement et par la CLECT (Commission locale des charges transférées) Loïc Cordon, premier adjoint de Lézardrieux, membre de cette Commission, nous fait savoir « que cette problématique est à l’ordre du jour de la prochaine réunion ».

    Lézardrieux est représenté à LTC par Marcel Turuban, le maire, au titre de conseiller titulaire, et son suppléant, Loïc Cordon lui-même. Ce sont donc ces deux élus qui vont avoir, dans un premier temps, à décider des suites qu’il estiment devoir donner au procès-verbal de la commissaire enquêteuse, puis à défendre leur projet final devant leurs paires de la nouvelle communauté de communes.

     

     

     


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  • Il y aurait peut-être  une manière plus en accord avec les réalités du terrain pour célébrer « La journée de la femme » de ce mercredi 8 mars  à Kermouster. En évoquant, par exemple, le rôle des femmes qui secondent leurs maris ou compagnons agriculteurs. Mais, c’est un problème d’actualité, qui nous amène à soulever un paradoxe lexical. Si l’on parle bien d’une  agricultrice, on en est toujours au commissaire enquêteur, même  quand c’est une femme qui a été désignée par le Tribunal administratif pour conduire une enquête publique, comme c’est le cas présentement. C’est en effet une femme, Madame Martine Viart, qui a été choisie pour assumer, comme collaboratrice occasionnelle de l’Etat, le suivi du dossier de l’assainissement de la commune, Kermouster compris.

    Dans une précédente chronique nous avons indiqué que ce commissaire enquêteur est venu sur place pour se faire sa propre idée. Mais on peut l’avouer aujourd’hui, avant de mettre en ligne cette chronique  soulignant l’urgence qu’il y avait à faire connaître nos interrogations ou suggestions, l’enquête publique devant se clore ce jeudi à 17 h, la plume a longuement tourné autour de l’encrier. Pourquoi ne pas écrire commissaire enquêteuse ou commissaire enquêtrice, puisque ce qualificatif est aujourd’hui communément utilisé ?  Alors que l’on peut dire d’une femme qu’elle est enquêteuse, cela n’est plus possible, ou pour le moins pas encore admis, quand elle enfile le costume de commissaire. Ne peut-on pas y remédier ?

     Mais soyons francs ! Cette modeste contribution à la défense des femmes dans notre société a pour objectif prioritaire de rappeler qu’il ne nous reste plus que quelques heures pour pouvoir exercer pleinement notre rôle de citoyen… et de citoyenne. Il est trop tard pour regretter que la municipalité n’ait pas pensé organiser une réunion d’information spécifique au hameau, histoire de nous aider à mieux cerner les tenants et les aboutissants de ce projet. Mais il n’est pas trop tard pour faire entendre son propre point de vue.


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  • Ce lundi, ce n'était peut-être pas très prudent de s'en aller flâner sur les chemins. Près du parking de l'île à bois, on pouvait entendre les grands arbres grincer, si ce n'est gémir. Même si sur Kermouster il n'y avait pas un vent à décorner les boeufs, Zeus faisait encore sentir son souffle puissant. Ce qui n'empêchait pas les poneys de brouter l'air comme si de rien n'était. Voire même, pour deux d'entre eux, de s'offrir en spectacle.

    Quelques minutes durant, nous sommes restés là, le nez au vent, à les regarder folâtrer. Jusqu'au moment où ils nous ont repéré tels des paparazi pris en flagrant délit. A la façon qu'ils ont eu de nous regarder, nous avons compris qu'il fallait prendre nos cliques et nos claques.

    Sachant qu'ils ne pourront ni l'un ni lautre revendiquer un droit à l'image nous vous offrons ces quelques instantanés.

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses... 

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...

    Nom de Zeus, il s'en passe des choses...


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  • Ce  jeudi 9 mars, à 17 h, l’enquête publique relative au projet d’assainissement semi collectif de Kermouster sera close. Nous avons déjà eu l’occasion de le souligner. Mais à deux jours de la clôture de l’enquête, il nous paraît utile d’y revenir. Pour la raison suivante : par ouï-dire, nous avons appris que le Commissaire enquêteur, en charge de superviser cette enquête, est venu se rendre compte de l’impact qu’aurait ce projet s’il était accepté tel quel. Madame Martine Viart a ainsi des éléments d’appréciation dont on peut penser qu’elle tiendra compte dans son rapport final. Mais, bien que ne l’ayant pas rencontrée à cette occasion, nous croyons savoir qu’elle s’étonne de la toute relative participation des Kermoustériens. A croire que tout le monde ne sait pas encore qu’il y a une enquête publique en cours, donc le moyen d’exprimer son avis.

    Comme cela est fixé par la loi, l’avis d’enquête publique est supposé avoir été porté à la connaissance de tous. Les deux grands quotidiens du secteur en ont assuré la publication de l’annonce et cet avis a été placardé sur  les panneaux officiels de la commune, celui de Kermouster compris. 

    Depuis cette visite, effectuée en fin de semaine dernière,  il est possible que la tendance se soit redressée, ce projet ne concernant pas les seules maisons de la zone impactée (voir notre précédente chronique traitant de cette question) . Les propriétaires des maisons hors secteur sont en droit de s’interroger sur le pourquoi de leur « éviction ». Il n’est pas dit qu’ils soient hostiles à un raccordement.

    Si l’on peut comprendre qu’il soit économiquement difficile de  mettre en réseau tout le hameau, écarts compris, ce projet, limité au centre bourg, peut faire naître un sentiment d’inégalité de traitement…des eaux usées. Des secteurs proches de ce centre pourraient également être raccordés.

    Par ailleurs, il est tout à fait légitime que certains s’interrogent sur le risque de mauvaises odeurs, notamment les propriétaires des maisons situées à proximité de la zone d’épandage, On ne demande pas mieux que croire à l’efficacité des roseaux pour éviter tout désagrément, mais qui peut vraiment le garantir ? Par ailleurs, a-t-on pris en compte la donnée suivante : en hiver, le hameau vit en quelque sorte au ralenti. Les chasses d’eau ne fonctionnent pas à grand débit, mais lors de la belle saison, et même pendant les périodes intermédiaires des vacances scolaires, il en va autrement. L’installation prévue sera-t-elle en capacité de faire face ?

    Il ne nous reste que quelques heures pour faire part de nos interrogations, de nos suggestions, voire de notre opposition au projet tel qu’il est pour l’heure déterminé. Ce jeudi après-midi, il sera encore temps de venir à la mairie faire connaître oralement son point de vue. Le commissaire enquêteur sera présent.

    S’il y a peu de chances qu’une lettre puisse désormais parvenir dans les temps, celles et ceux qui se trouvent éloignés de Kermouster peuvent encore adresser leurs remarques par la voie numérique, à l’adresse électronique de la mairie de Lézardrieux ( mairie.lezardrieux@wanadoo.fr ),  en indiquant la mention suivante : « Enquête publique relatives au Schéma directeur d’assainissement pluvial et au Schéma directeur des eaux usées de Lézardrieux »

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  • Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

     Les optiques jumelles du phare des Roches Douvrelles, avec le petit feu de secours. Aquarelle d'Isabelle Plumier-Lagrange

     A La Cambuse, ce vendredi 24 février, tous les ingrédients étaient réunis, en fin de soirée, pour nous éclairer sur les réalités passées et à venir des Phares & Balises, les « Pharbal » comme cela se dit dans le jargon du métier. Des documentaires focalisant sur des constructions passées (reconstruction du phare des Roches Douvres après la 2ème Guerre mondiale), ou des méthodes d’allumage à l’ancienne (la lampe à pétrole du phare des Triagoz), des diapositives commentées  sur ce qui fait aujourd’hui le quotidien de ce service toujours aussi essentiel à la sécurité des côtes et des navigants.

    Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

    Certes, La Cambuse ne peut avoir l’ambition de se transformer en centre de conférence pouvant accueillir la foule. On ne pourra pas pousser les murs de l’arrière salle. Si Le Papillon de la Presqu’île entend organiser une nouvelle Causerie en ces lieux, en nous offrant d’emblée l’assurance qu’elle sera, comme ce fut le cas, de grande qualité, il conviendra à chacun de prendre ses dispositions pour être certain de pouvoir trouver une place assise

    Le principal, voire le véritable atout de La Cambuse repose sur cette proximité que l’auditeur peut avoir avec les conférenciers. Point n’est besoin d’un micro pour rendre audible le dialogue. Et si, ce vendredi soir, les questions n’ont pas réellement fusées de toute part, cela tient à la capacité qu’ont eue Guy Prigent, Patrick Coadalan, Gérard Raoul et Isabelle Plumier Lagrange à anticiper sur des questions qui brûlaient les lèvres. L’ethnologue, les responsables des « Pharbal » et l’artiste peintre ont su nous composer une soirée didactique pour ne pas dire enrichissante.

     Le premier s’est attaché à faire ressurgir les témoignages du passé, les seconds, responsables de la subdivision en charge du balisage, en s’appuyant sur les aquarelles d’Isabelle Plumier Lagrange, ont su nous décrire les réalités du temps présent, tout en esquissant quelques perspectives d’avenir.

    Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

     Patrick Coadalan (veste rouge), directeur des Phares & Balises de la subdivision de Lézardireux parlant des nouvelles ampoules LED qui équipent les phares. Deuxième à partir de la droite, Isabelle Plumier-Lagrange, auteure d'un ouvrage rassemblant ses aquarelles  sur les "Pharbal".

    Il fallait effectivement éviter un écueil, c’est-à-dire ne pas rester scotché  sur l’éternelle thématique des gardiens de phare. Grands auront été les mérites de ces hommes, mais le métier a fini par perdre sa raison d’être. Sur les plateaux rocheux le vent de la modernisation n’a eu de cesse de souffler depuis la création, au lendemain de la Révolution française, du service des Phares & Balises. Disons que, dans ce domaine comme dans tant d’autres, les modifications se sont accélérées ces dernières décennies, avec notamment l’automatisation des phares et les inévitables conséquences sur les effectifs. Mais le service demeure. La subdivision de Lézardrieux (une antenne à Saint-Malo) regroupe une cinquantaine d’agents en charge d’un secteur allant de Plestin-les-Grèves jusque la baie du Mont Saint-Michel. Différents savoir-faire sont, ici, fédérés. Des marins, bien évidemment, mais aussi des maçons, des forgerons, des menuisiers, des mécaniciens, des électromécaniciens entre autres ont pour mission d’entretenir un parc comptant pas moins de 780 points de signalisation maritime.

    Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

     Retrait d'un espar cassé par une tempête. Aquarelle d'isabelle Plumier-Lagrange

     

    Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

     Le métier des "Pharbal" reste soumis aux caprices de la mer. Aquarelle d'Isabelle Plumier-Lagrange

    A l’occasion de cette soirée, Patrick Coadalan, le directeur,  a tenu à rendre hommage à tout le personnel dont il a la charge, en soulignant, non sans raison, que la modernisation n’avait pas gommé comme par enchantement les risques du métier. Exit les gardiens, soit, mais les éclats des phares continuent à balayer la mer, ce qui nécessite surveillance (à distance) et entretien. Mais ces édifices prestigieux ne peuvent occulter tout le travail qu’il convient d’effectuer sur des ouvrages plus modestes mais tout aussi nécessaires. Ainsi, même quand la houle se fait menaçante, ces techniciens au pied marin se font acrobates, accrochés ici à un filin, là, suspendus sur une nacelle pour redonner de la couleur à une tourelle. Et que dire du travail de la pose d’une perche (désormais espar en fibre de verre) sur une tête de roche à peine immergée. Comme sur un bateau, la vigilance s’impose.

    Même si le rôle de ces outils de signalisation n’est plus, à l’heure du GPS, aussi déterminant, ce n’est pas demain la veille que les lentilles de Fresnel associées à des ampoules LED cesseront de guider les bateaux sur lesquels, on ne peut que l’espérer, demeurera le sens marin. De quoi sera fait l’avenir ? Inévitablement, de nouvelles modifications pour ne pas dire améliorations. Les drones trouveront là un nouveau champ d’application. Mais on peut être responsable d’un service ayant la charge de « nous » éclairer sans pour cela donner dans la voyance.

    Patrick Coadalan a, là encore, tout à fait raison de souligner que lui et ses administrés ne sont que les acteurs d’un énième chapitre de la longue histoire de la signalisation maritime. Très justement, il conclut la préface qu’il signe dans le livre illustré par Isabelle Plumier Lagrange (Des hommes au service des phares) par ces quelques mots emplis de bon sens : « Cet ouvrage, qui constituera peut-être pour les générations futures, un témoignage par l’image de ce qu’était le travail aux Phares et Balises au début du XXIe siècle, fut une aventure humaine collective », tant il est vrai que l’artiste peintre a su rendre avec réalisme la geste du métier.

    S’il est quelqu’un qui serait bien à même d’apprécier son travail, c’est Paul Signac lui-même. Dans cette arrière salle de La Cambuse on peut y voir un fac-similé représentant le balisage de l’estuaire du Trieux dessiné par ce maître du pointillisme. Paul Signac aimait naviguer en ces parages. La mer et ses balises auront été, pour lui, source d’inspirations.

    Rassurons nous nous-mêmes ! Tant que la lumière percera les ténèbres marines, la poésie restera aussi de mise pour celles et ceux qui aiment par ailleurs contempler les étoiles. 

    Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

     La vieille tourelle de Bodic. Aquarelle de Paul Signac

     

    Des hommes au service des phares

    Les « Pharbal » en toute clarté à La Cambuse

    Durant deux ans, Isabelle Plumier-Lagrange a participé à de nombreuses expéditions maritimes afin de prendre des phtogographies à partir desquelles, elle a, le pinceau à la main, pu rendre compte des réalités du métier d'agent des Phares & Balises. Cet ouvrage, édité en auto-édition, comprend une soixantained'aquarelles; C'est un bel hommage rendu à ces travailleurs de la mer, dont les interventions se préparent en amont dans les ateliers de la station de Lézardrieux. Contact : isa.plumier@free.fr

    Site Internet :

    http//www.isaquarelles.com

     

     


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