• Vibrantes sensations en pleine Ascension

    Treizième édition du festival organisé par l’association Trieux Tonic Blues, troisième édition y ayant associé Kermouster, comme les fois précédentes, le jour de l’Ascension. Le pli est pris et semble bien pris.

    C’est la deuxième fois que le groupe  GoodJohn Howlin’Blues (notre précédente chronique) se produisait à même la terrasse de La Cambuse. Autour des standards des maîtres incontestés du blues rock, John Lee Hooker (1917-2001), BB King (1925-2015) et Muddy Waters (1813-1983), ces jazzmen ont régalé un public fourni, plus de deux heures durant, en fin d’après-midi.

    Une musique du XXe siècle, ô combien rajeunissante pour celles et ceux qui, comme nous, se souviennent avoir dansé, voilà plusieurs décennies, sur ces rythmes envoûtants. Mais des sonorités qui continuent à générer de vibrantes sensations quel que soit l’âge de vos artères.

    Judicieusement, GoodJohn a su conjurer les menaces du ciel en glissant un gospel de feu de Dieu dans son programme. Pour les connaisseurs, You Got to Move (You Gotta Move pour les puristes) est un incontournable du répertoire. Thème central de ce gospel : « Il faut bouger ». Si en ce jour d’Ascension cela a été rappelé dans les lieux de prière, c’est bien au sens physique et profane du terme que cette nécessité en a titillé plus d’un. Sous les guéridons de la terrasse de La Cambuse, les pieds ne demandaient qu’à se mouvoir en cadence.

    C’est sur un message tout aussi subliminal que s’achèvera ce concert. Let’s work together ! (Travaillons ensemble !) , une composition du blues man américain Wilbert Harrison en 1962 et reprise par le groupe californien Canned Heat en 1970. Au-delà des sons et des rythmes, le Blues est porteur de sens. Ce jeudi, sur fond d’estuaire, il y avait du « feeling » dans l’air!

     

    Vibrantes sensations en pleine Ascension

    Vibrantes sensations en pleine Ascension

    Vibrantes sensations en pleine Ascension

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    Vibrantes sensations en pleine Ascension

     

      


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  • Les premiers concerts sur fond d’estuaire

     Le duo Band Call (photo Jean-Pierre Rougié)

     Dimanche 19 mai, bien qu’un peu frais, le temps aura été de la partie. La terrasse de La Cambuse était « pleine à craquer » pour le premier concert de la saison. Sur fond d’estuaire, le duo Band Call a fait souffler un vent chaleureux. Les guitaristes Yvonnick Le Penven et Vincent Jézéquel dit Teck ont surfé sur un large répertoire, allant du jazz manouche au jazz soul, de Django Reinhardt à John Leslie Wes Montgomery pour ne citer que ces deux « monstres sacrés ». Les échos qui nous sont parvenus sont unanimes : ces deux musiciens ont assurément du talent.

     

    Les premiers concerts sur fond d’estuaire

     (Photo Jean-Pierre Rougié)

    Dès de jeudi 30 mai, c’est The GoodJhonn Howlin’Blues qui va réinvestir le lieu. Déjà de vieilles connaissances ! Cette formation avait assuré, il y a tout juste deux ans, le volet kermoustérien de la 11ème édition du Festival du Trieux Tonic Blues. Une première, puisque les responsables du TTB venait d’incorporer le hameau dans le cycle de sa programmation, le bourg en constituant l’épicentre.

     « Un concert, c’est aussi l’occasion de découvrir un lieu, une ambiance ». C'est ce qu'avait déclaré Yan Adam, leader du groupe Les Canards à l’orange, groupe qui avait assuré la tenue du festival l'an passé. Il est établi que l’escale de Kermouster est désormais incontournable 

     Pour ces retrouvailles, contrairement à 2017 où Goodjohn s’était produit en duo avec son complice Jean-Claude Besson, c’est la quasi-totalité de ce groupe charentais qui va être au rendez-vous. Sur le site du TTB (http://www.trieuxtonicblues.fr), on nous annonce Gino et « ses riffs de feu », Alex et « ses fûts » et Valérie, bassiste chanteuse « pleine de talent ». Si les fûts du dénommé Alex ne seront pas emplis de l’élixir qui fait la réputation de la région d’Angoulême, les amateurs des « standards roots » peuvent, tout comme nous, commencer à boire du petit lait. The Goodjohn Howlin’Blues puise dans le vaste répertoire afro-américain des maîtres du genre.

    Contentons nous de retenir les noms de Robert Johnson et de B B King. Le premier (1911-1938) a inspiré Jim Hendrix, Bob Dylan, Brian Jones et bien d’autres célébrités. Une valeur sûre ! Le second, né en 1925, décédé en 2015 à Las Vegas, a tellement accumulé de Grammy Awards qu’il ne devait plus savoir où les ranger.

    Cette musique « qui nous plaît » puise ses racines dans une humanité sans frontières. 

    Django Reinhardt (1910-1953), le « Manouche », en est la parfaite illustration. Les Sintés, dont est issue la communauté manouche, sont originaires du sous-continent indien. Né en Belgique, sa roulotte lui aura permis de se nourrir de multiples influences en Europe. Sa célébrité grandissante reposera également sur sa capacité à faire sienne les sonorités d’outre Atlantique. 

    Tous ces musiciens compositeurs qui, depuis le début du XXe siècle, ont fait swinguer le monde nous rappellent cette vérité : l’harmonie est également fille du métissage. L’autre, c’est nous.   

     

     

     


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  • Andréa et la Morgan de Jean-Pierre

     

     Il me faut croire que la nécessaire curiosité, la courroie de transmission du moteur de l’information, commence à donner des signes d’épuisement. Pas encore totalement éteinte mais suffisamment émoussée pour me laisser vissé sur une chaise alors que dans la rue, mercredi 8 mai, coups de klaxons et pétarades en tout genre mettaient à mal notre capital commun : la quiétude quotidienne.

    Une parade de vieilles voitures, car il ne pouvait que s’agir de cela, n’a à vrai dire rien d’exceptionnel, même ici, mais comme ce n’est pas tous les jours que des passionnés de la belle mécanique nous font l’honneur de passer par là, il y avait là matière à nourrir une chronique. Las ! Quand, enfin, je me suis décidé à franchir le seuil de la maison, le hameau avait recouvré son charme naturel. Sans la contribution de Kermoustériens, armés de leur portable, nous aurions été dans l’impossibilité d’illustrer ce propos saluant l’événement. Un événement dont « notre » Andréa, qui en est de facto le personnage central, conservera le souvenir ad vitam aeternam.

    Au ouï-dire, rien n’était prévu à l’avance. Comme elle en a l’habitude Andréa vérifiait ce jour là qu’au pied des murets les louzous n’avaient pas profité de la nuit pour s’en venir ternir l’éclat des fleurs quand, soudain, s’arrêta, devant elle, le superbe cabriolet de l’ami Jean-Pierre, le représentant local de l'association Les Copains d'abord, des passionnés des carrosseries de la belle époque ayant choisi d’escaler à Kermouster. En gentleman avisé, Jean-Pierre proposa alors à Andréa de prendre place à ses côtés dans sa Morgan 4/4, pour une balade hors du temps. Inutile de préciser qu’Andréa n’a pas mis trois plombes pour accepter.

    Morgan, même sans e, voilà déjà un nom qui prête déjà à confiance. Et puis avec ce partenaire des discussions en breton pas besoin d’interprète pour se comprendre, donc partager la saveur de l’instant. Allez ! Roule ma poule !

     

    Andréa et la Morgan de Jean-Pierre

     

     Dans ce carrosse surgi de nulle part, Andréa, cheveux au vent, s’est vu offrir quelques instants de vrai bonheur. Ses yeux riaient encore quand, ayant eu connaissance de son aventure, nous lui avons demandé ses impressions. Elle était toute à sa joie d’avoir vécu un tel honneur. Autant dire que le secrétaire de l’Amicale de Kermouster, chauffeur émérite de cette décapotable, a su donner, en quelques tours de roues, du sens au mot amitié. Tiens donc ! Si louzous veut dire mauvaises herbes, comment dit-on amitié en breton ?

    Soyons honnête, et ce n’est pas la trahir, Andréa a émis une seule réserve. Côté confort, c’est plutôt duraille pour le fessier par rapport à l’ID Citroën d’Ernest, son regretté époux. Et puis le rase bitume vous oblige à faire plier la colonne vertébrale plus que de coutume. Simples observations qui n’altèrent en rien la saveur qui a été la sienne d’avoir eu ce « privilège », ou pour le moins la primeur. On imagine qu’il s’en trouve désormais, parmi nous, qui ne demanderaient pas mieux que de vivre à leur tour une telle expérience. A bon entendeur salut !

     

    Andréa et la Morgan de Jean-Pierre

     

    Pour ce qui est de la voiture elle-même, étant dans l’incapacité totale pour en parler savamment, j’ai demandé à Jean-Pierre de nous la décrire. Voici ce qu’il convient de savoir :

    « La Morgan 4/4, nous dit Jean-Pierre, a été conçue et construite par la société Morgan Motors basée à Malvern en Angleterre et fondée en 1909 par Mr. Harry Morgan. Ce modèle est sorti d’usine en 1936 et fut désigné 4/4 pour 4 roues / 4 cylindres par opposition aux Morgan à trois roues produites jusque-là par cette société. Elle a été « relookée » une seule fois en 1963 et seuls le moteur et la boite de vitesse, qui sont les seuls morceaux d’une Morgan à ne pas être produits par Morgan, ont évolué depuis 1936. Cette voiture est encore produite aujourd’hui, ce qui fait dire que « la Morgan 4/4 est la seule voiture ancienne qu’on peut acheter neuve ».

    « La mienne, précise Jean-Pierre, est née le 15 décembre 2004. Elle a été fabriquée entièrement à la main comme toutes ses sœurs, en utilisant des matériaux nobles : acier pour le châssis et les suspensions, aluminium sur armature bois, du frêne, pour la carrosserie, Cuir, ronce de noyer, inox pour l’habitacle. A noter l’absence de plastique ! Son moteur est un 1800 cm3 Ford Zetec de 116 chevaux accouplé à une boite de vitesse Mazda à 5 rapports. Elle pèse 800 kg et pourrait monter à 185 km/h si on en avait encore la liberté… et le courage car n’oublions pas que sa tenue de route date de 1936 »

    1936, Andréa avait déjà l’âge de raison quand la petite anglaise a commencé à séduire les amoureux du ruban bitumé. Autant dire, même si celle de Jean-Pierre est fille du XXIe siècle, que ce mercredi 8 mai 2019 Kermouster aura été le théâtre d’une rencontre entre deux belles « vieilles dames ».

     

    Andréa et la Morgan de Jean-Pierre

     

    Concerts à La Cambuse

    Ce carrousel vrombissant aura donné en quelque sorte le coup d’envoi de la saison « estivale ».

    Notez que l’assemblée générale qui fixera les dates des grands rendez-vous des mois prochains (vide greniers, pique-nique des Kermoustériens, festivités du pardon, etc) se tiendra le mercredi 5 juin à 17 h, à La Cambuse, une semaine après le désormais traditionnel rendez-vous du Trieux Tonic Blues, (jeudi 30 mai, 16 h).

    C’est le duo Strange O’Clock. qui aura investi le lieu. Il vient de Coutances. Un jazz métissé, associant la voix, la guitare, la calebasse et le tambourin. Mais dès ce dimanche 19 mai (17h30-20h) La Cambuse accueille un autre duo, les guitaristes Yvonnick Le Penven et Vincent Jézéquel. Blues, swing et jazz au menu. Avec au cœur de leur répertoire, un certain Django Reinhardt. Ah Django ! Son célèbre Nuages !

    Nous sommes certains qu’Andréa ne sera toujours pas, quant à elle, descendue de ce petit nuage sur lequel l’a transportée la douce musique des quatre cylindres de la Morgan de Jean-Pierre.


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    « Je t'ai donné mon coeur
    Tu tiens en toi tout mon bonheur
    Sans ton baiser il meurt
    Car sans soleil meurent les fleurs
    À toi mon beau chant d'amour
    Et pour toi seule il fleurira toujours
    Toi que j'adore ô toi ma douceur
    Redis-le moi... je t'ai donné mon cœur
     »

     

    Vous êtes nombreux certainement à vous souvenir de cette chanson qui venait bien souvent clôturer les repas dans les décennies d’après guerre. Elle est extraite d’une opérette romantique, Le pays du sourire, dont la première a été exécutée à Berlin en 1929. Cela fait donc quatre-vingt dix ans tout rond. Une opérette qui malheureusement n’aura pas pu enrayer la montée des haines en tout genre.

    Le sourire ! L’indispensable trait d’union de toute collectivité humaine. Quand j’entendais ma grand-mère entonner ces quelques rimes, je me transportais vers un ailleurs. Le pays du sourire avait le goût et la saveur de l’exotisme. Un pays inaccessible à une époque où voyager était l’affaire d’aventuriers ou de gens fortunés. Pour d’autres, c’était toujours l’exode, la recherche d’une terre promise. C’est encore une réalité.

    En fait, ce n’est qu’après avoir roulé sa bosse que l’on apprend que ce fameux pays du sourire est, cela ne dépend que de nous, dans notre champ visuel. Nous seuls pouvons lui donner corps. Ici comme ailleurs, le sourire donne des couleurs à la vie. Continuons à sourire !

    Même si depuis plusieurs jours nous cultivons le profond regret d’avoir perdu l’une des nôtres.

    Sophie s’en est allée vers l’au-delà. Nous n’aurons plus droit à ce petit signe de la main échangé à travers un pare-brise. Son sourire était lumineux, irradiant de sincérité. Nos pensées vont à sa famille, à ses enfants. Le sourire de leur mère ne s’effacera jamais. Il est éternel.


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