• Le grand virail a retrouvé sa place

     Le grand vitrail a retrouvé sa place, ce mercredi 21 février. Pour Julien Lannou, le maître verrier, mission accomplie. Dans les jours prochains, ce sera le retable qui fera l’objet de toutes les attentions.

    Ce retable, classé au patrimoine, avait été démonté en octobre dernier pour permettre au maître verrier d’engager ses travaux. Marcel Turuban, le maire, Loïc Cordon, son 1er adjoint et Marie-Claude Royer, conseillère municipale, sont venus clôturer cette nouvelle phase de la rénovation de la chapelle.

    C’est peu dire que l’entretien des édifices religieux est un sujet de préoccupation pour des élus. Le matin même, la municipalité réceptionnait les travaux de restauration de la chapelle Saint Mathurin de Kermaria, avec, à la clef, une facture de 30193 € TTC. Pour la chapelle de Kermouster, la « douloureuse » est cette fois moins imposante : 3725 € pour le vitrail proprement dit auxquels s’ajoutent 1756 € pour les barlotières, les barres en laiton forgées par Marius Henry de Lézardrieux. Ne parlons pas du budget qu’il faut consacrer à l’église Saint Jean-Baptiste de Lézardrieux !

     

    D’autres travaux de restauration en vue

     A Kermouster, ces dépenses font suite à celles engagées pour la rénovation complète de la toiture et la mise en place de nouveaux vitraux. En avril, prochain il conviendra de mettre à nouveau la main au portefeuille lors du retour des ex-voto qu’il a fallu, sans attendre, placer dans les mains des experts. Plus tard, c’est l’ensemble du statuaire auquel il va falloir redonner un nouvel éclat. A cela va s’ajouter, une nouvelle intervention dans le clocher, le support de la cloche ayant fait apparaître des signes de fatigue aux dires de Loïc Cordon. D’ici là, mieux vaudrait peut-être ne pas tirer sur la corde.

    Après la visite de fin de chantier, Julien Lannou a procédé à la remise en place de l’ancien grillage de protection, côté extérieur. De l’avis général, ce n’est pas ce qu’il y a de plus esthétique. Il conviendra peut-être de le remplacer. Mais un grillage de cette dimension pèse à lui seul plusieurs milliers d’euros. Wait and see !

    Clôturons ce volet « finances » en rappelant que pour cette opération de restauration du grand vitrail qui se dresse au-dessus de l’autel, l’Amicale de Kermouster a fourni sa quote-part avec un chèque de 1500 €. Une participation citoyenne qui fait honneur au hameau.

     

    Le réseau des plombs était cassant

     De quoi souffrait de grand vitrail pour nécessiter une telle opération ? « Le verre était en bon état mais le réseau des plombs était cassant et le scellement en ciment était fissuré et descellé, d’où un  problème d’infiltrations » explique Julien Lannou. Concernant le verre proprement dit, l’intervention s’est limitée à « reboucher » un trou bien visible à l’œil nu. Pour le maître verrier, la chance aura été de pouvoir récupérer, pour partie, le morceau manquant. Il reposait derrière le montant central du retable.  Par ailleurs, là où cela s’imposait, l’opération a consisté à insérer du copper foil pour ressouder les pièces fissurées. Il faut avoir un œil avisé pour repérer les pièces qui ont été ainsi réparées. La commission de fin de chantier n’a pu que constater l’excellence du travail accompli.

     

    Meneau et lancettes

     

    Le grand virail a retrouvé sa place

     L’autre grosse partie du travail pour Julien Lannou aura été de travailler l’encadrement en pierre pour poser un nouveau scellement chaux sable, le recours au ciment étant désormais interdit. En préparant ce chantier, Julien Lannou a fait une découverte qui, en soi, n’a peut-être rien d’étonnant.

    A l’origine, l’ensemble devait être soutenu par un meneau, un élément en pierre de taille qui divisait la vitre en deux parties, deux lancettes, terme gothique qui désigne un arc vitré haut et étroit. La photo ci-dessus montre à quoi pouvait ressembler le vitrail à ses origines.

    Pourquoi cela n’est-il pas resté en état ? A quand remonte l’installation de ce grand vitrail qui vient d’être restauré ? Au jour d’aujourd’hui nous sommes infichus de vous le dire.

     

    Le grand virail a retrouvé sa place

    Le grand virail a retrouvé sa place

    Le grand virail a retrouvé sa place

     


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  • La publication de notre précédente chronique a provoqué, comme bien d’autres plateformes d’information du même type, un énorme ramdam sur la blogosphère, ce 17 février 2018. Quelques miaulements avant le lever du jour, nous avaient déjà fait comprendre qu’il allait falloir donner notre langue aux chats.

     C’est peu dire que du côté des greffiers et autres mistigris la célébration de l’année du chien a laissé, comme qui dirait, plus d’un chat à travers la gorge. Notre souci de favoriser le dialogue nous a donc amenés, comme nous l’avons fait pour les chiens, à farfouiller sur la toile pour mesurer la nature de ce ressenti.

    Dès le premier site consulté, chat’chatte, le ton était donné. Sur ce site une chatte n’y retrouverait pas ses petits s’il n’y avait pas la magie des algorithmes. C’est fou la variété des espèces de chats qui existe sur la planète. Nous y avons retrouvé, grâce au mot clef de Kermouster,  quelques silhouettes familières du hameau.

    Nous avons ainsi pu constater que les  chats des voisins ont participé à un large forum. Sont-ce ceux qui sont venus, dès potron-minet, manifester leur mécontentement sous nos fenêtres ? La nuit, dicton bien connu, tous les chats sont gris. Mais qu’importe, ceux que nous avons repérés sur ce blog qui leur est dédié,  ont le mérite d’être de bons porte-parole. Voici ce qu’ils avaient à dire, à nous dire. Comme vous allez le constater à travers ces captures d’écran , ce n’est pas que du pipi de chat !

     

    Huangdi , Pékin 17/02/2018, 00h01

     

    Il est tout juste minuit passé. C’est fou le bruit qu’il y a autour de la Cité interdite. Tout ça, parce que c’est l’année du Chien. Quel pays ! Il serait temps qu’il fasse sa révolution culturelle. Moi Huangdi (l’Empereur, pour nos amis français) je veux bien faire la fête, mais quand le Parti Communiste aura réussi à nous trouver une place dans le calendrier chinois. Ça serait pas mal s’il nous laissait « dévorer » le rat.

     

    Thuoc Pien HanoÏ 17/02/2018, 06h28

     

    Oui à l’internationale des chats, mais Huangdi fais toi le porte parole de la sagesse ! Ce n’est pas parce que, nous, nous avons notre place dans le calendrier vietnamien qu’il faut que toi et tes compères ayez l’idée de vous exiler. Ok ! Pour une visite entre copains, mais pas d’exode massif. Autant que tu le saches ici, ce n’est pas comme en Inde. Là-bas, la vache est sacrée. Mais ici, même si nous sommes fêtés comme il se doit, on peut, comme les chiens, passer à la casserole.

     

    Tennis de Kermouster, 17/02/2018, 08 h04

     

    Je suis d’accord ! J’applaudis des deux pattes avant la suggestion de Huangdi de Pékin. Le rat n’a pas sa place. Si dans le calendrier vietnamien, le chat a remplacé le lièvre, je considère que c’est  injuste pour notre ami aux longues oreilles. Il aurait fallu  plutôt « supprimer » le rat. Cela dit, même si les Viets nous honorent il ne faut pas oublier, comme tu le laisses entendre Thuoc Pien, qu’ils apprécient autant le chat que le rat dans leurs assiettes. Si jamais j’entends mes maîtres parler d’un voyage au Vietnam, désolé  mais je ne te rendrai pas visite. Viens chez nous en Bretagne ! Même avec ton chien !

     

    Minou de Kermouster, 17/02/2018, 10h07

     

    C’est toujours la même chose. Les chiens ont la fâcheuse habitude de tirer la couverture à eux. Le pire, c’est que leurs maîtres ne trouvent rien à redire, en tout cas ceux qui ne veulent pas de chats chez eux. Cela dit, mieux vaut être franc, il n’est pas certain que j’aimerais partager la mienne avec un chien. En tout cas,  je suis d’accord avec mon voisin Tennis. Mieux vaut rester chez nous, quitte à inviter les cousins d’Asie.

     

     

    Grisette, de la Presqu’île sauvage, 17/02/2018, 14h33

     

    Je partage en partie votre avis les amis. OK ! Les Chinois ne nous font pas l’honneur de nous apprécier. Mais les scribouillards des « canards » oublient un peu vite que les Vietnamiens sont autrement plus délicats. Ils nous ont fait une place dans leur calendrier. Si cette année encore il nous faut nous soumettre au chien, vivement le 22 janvier 2023. Pour le Têt, leur Nouvel An, nous serons au haut de l’affiche. Cela dit, un chien à la maison, cela m’éviterait d’avoir à monter la garde sur le pas de porte. Aujourd’hui, ça va, il fait beau, mais ce n’est pas tous les jours la même chose. Et puis, le paillasson n’a pas la douceur des fauteuils du salon.

     

     

    Gavroche  Paris, 13ème arrondissemnt, 17/02/2018, 14h46

     

    He ! Oh ! Gristte ! As-tu oubliée d’où tu viens ! Ok ! Toi tu ne devais pas chercher la gouttière pour ronronner. De quoi te plains tu ? Il n'a pas l’air mal ce paillasson de Kermouster. Je te l’accorde Minou, ton voisin, est, quant à lui comme un coq en pâte. Un véritable aristochat ! Un vrai "pachat". Monsieur a droit à des couvertures. On ne s’en fait pas à la campagne. J’ai l’impression que dans votre bled du bout du monde on vous soigne aux petits oignons. Ici, ça devient galère. Pas moyen de roupiller tranquille depuis ce matin passé minuit. Et ça va durer pas mal de temps! Comme tu le sais, le 13ème, c'est la Chine en réduction. Alors le Nouvel An chinois, on s'en donne à coeur joie. Dès ce lundi 19 février jusqu'au 3 mars , il va y avoir du spectacle dans la rue. Dimanche 25, on va avoir droit à un grand défilé. Même vu d'en haut, boules Quies obligatoires pour pouvoir roupiller.

     

     

    Gustave de Kermouster, 17/02/2018, 18 h01

     

    Salut Tennis! Je reprends la balle au bond. Un peu tardivement, mais après une  journée de boulot comme tu peux le voir. Ce n’est pas un chien qui pourrait rester cinq heures durant à protéger le jardin de ses maîtres. Même un chien de chasse !

     OK ! Ce vendredi aurait dû être chômé. Mais, le travail n’attend pas. Peut-être que ce soir, j’aurai droit à une double ration dans ma gamelle. Quoi qu’il en soit, je retiens l’info. En 2023, ce n’est pas au Vietnam qu’il faudra aller fêter l’année du chat. A ce propos, les chiens devraient eux aussi faire gaffe à ne pas y mettre les pieds. La cynophagie, pas sûr qu’ils connaissent. C’est ce qui caractérise les mangeurs de chien. Il n’y a pas que nous à avoir la faveur des Vietnamiens. A leur place j’éviterai de donner dans la condescendance. Les Chinois raffolent également de leur chair.

     

    Famille Samuraï, Bangkok, 17/02/2018, 24 h

     

    Salut Gustave ! Ici il est juste minuit. Le jour du Nouvel An est terminé. On t’envoie, ainsi qu’à tes amis de Kermouster, une photo de nos rejetons ! Pour nous, point de taupes à l’horizon. Nos maîtres se sont installés à Bangkok  et nous vivons dans un bel appartement. Avec tout le confort nécessaire pour pouvoir se reproduire en toute tranquillité, comme tu peux le constater. Sont-ils pas mignons nos chatons ? On leur a donné un surnom : les 7 samouraïs.? Ça coulait de source ! Sympa, la photo que Thuoc Phien a mise en ligne. Ici, non plus, on ne craint pas les chiens. D’ailleurs, faut-il les craindre ?  Une précision que Thuoc Phien ne t’a pas donnée : son nom se traduit en Français par Opium. Tout un programme!


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  • Enfin, un vrai temps de chien

    Ne nous en déplaise, mais nos petits amis de la gente canine  ont, en ce vendredi 16 février 2018, l’opportunité de nous obliger à revoir notre façon de penser. Oui, ce vendredi, premier jour de la nouvelle année du calendrier chinois, il fait, selon eux, un véritable temps de chien. Le soleil brille de tous ses feux, célébrant de la plus belle façon qui soit cette nouvelle année qui fait honneur au meilleur ami de l’homme. A la poubelle l’adage selon lequel l’image du chien est associée au mauvais temps !

    Un premier coup d’œil sur les réseaux canins nous a révélé une jubilation manifeste. Sur oua.ouanadoo, par exemple, la dénonciation de nos excès de langage va bon train. Haro sur « un mal de chien », « une vie de chien », « chienne de vie ». Même les saintes écritures en prennent pour leur grade. C’est peu dire que l’on n’y apprécie pas cette déclaration de Jésus reproduite par Matthieu selon laquelle il ne faut pas donner les choses saintes aux chiens.

    En plein débat sur la parité homme femme, les chiennes s’interrogent sur le sens de l’expression « une femme qui a du chien ». Pourquoi, disent-elles, nous remiser au placard ? C’est peu dire que le qualificatif « c’est une chienne » leur reste à travers les crocs.

    Mais sur ces forums il n’y a pas que les aboyeurs qui font recette. Nombreux sont les intervenants qui se plaisent à saisir l’occasion pour nous rappeler que les Chinois n’ont pas attendu le 15 octobre 1582 date officielle du calendrier grégorien,  pour compter les jours et les mois. Un certain Huangdi, que l’on appela l’Empereur jaune, eut l’idée de faire démarrer la chose l’année de sa naissance, en 2697 avant Jésus-Christ. Confiant ensuite à Bouddha le soin de déterminer le cycle des années.

    A la onzième place, près du Bouddha

    A ce propos, sur oua.ouanadoo comme sur unosaronger ou laissetomberlalaisse, on se plaît à rappeler que  le premier Bouddha invita tous les animaux au réveillon du Nouvel An afin de leur communiquer ses observations. Douze animaux se rendirent à ce rendez-vous. Arrivèrent dans l'ordre : le rat, le bœuf, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et enfin le cochon.  Evidemment, on peut s’étonner que le chat n’ait pas daigné répondre présent. Mais il se dit que le rat mentit au chat en lui disant que le rassemblement serait plus tard. Le rat monta ensuite sur le bœuf pendant tout le trajet et souhaita la bonne année le premier à Bouddha, au moment où le bœuf allait le dire. Le chat partit trop tard et arriva en 13e position. C’est ainsi  que depuis, le chat et le rat sont devenus des ennemis naturels.

    Les chiens se satisfont quant à eux de leur onzième position. Ils savent qu’ils vont être à l’honneur ces douze mois prochains. Leur horoscope leur prédit courage et ténacité. Ajoutons cette précision : il nous faut reconnaître que les Chinois ne sont pas chiens puisqu’ils ont également adopté le calendrier grégorien en 1929. Comme quoi la mondialisation ne joue pas que dans un sens.

    Abandonnant notre écran d’ordinateur, nous avons eu la curiosité de voir si ce jour de Nouvel An avait des effets sur les chiens et chiennes du hameau. On ne vous garantit pas d’avoir tout bien compris, le langage canin n’étant guère plus accessible que le Mandarin sans traduction simultanée, mais nous vous restituons ce qui semble s’être dit au bas de la côte menant à l’île à bois, au pied d’un mur ayant ce vendredi matin des allures de Grande Muraille.

    Enfin, un vrai temps de chien

     

     


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  •  En famille, entre amis, le sujet finit toujours par tomber sur la table. Il y a ceux qui s’insurgent face à une politique qu’ils jugent trop coercitive, qu’ils n’hésitent pas à qualifier d’inhumaine, et ceux qui, à force d’arguments recevables, mettent sous le boisseau leur empathie naturelle pour exiger encore plus de fermeté. Ce n’est guère une situation confortable que d’avoir le cul entre deux chaises, même quand votre cœur balance franchement vers cette exigence de solidarité. Le cœur a ses raisons, mais la raison n’est pas pour autant dépourvue de cœur.

    Vieux réflexe coutumier, c’est vers le Président que s’agrègent les griefs et les espoirs. J’ai déjà souligné précédemment l’intérêt qu’il y a à souhaiter qu’Emmanuel Macron puisse contribuer à renforcer cette Europe. Sans l’Union, point de salut ! Ce Président a assurément une tête bien faite. Sa façon de conduire le char de l’Etat peut cependant irriter.

     Porté par un retour image on ne peut plus flatteur sur la scène internationale, il lui faut éviter de devenir, chez lui, un Président « hors sol ». A lui de  prouver qu’entre les embrassades avec des migrants d’un centre d’accueil et celles avec les dirigeants des plus grandes entreprises mondiales, sous les dorures du château de Versailles, c’est bien la volonté de renforcer la solidarité entre tous les maillons de la chaîne humaine qui l’anime. Il y a tant d’autres maillons de cette chaîne qui attendent eux aussi considération. Cependant, au jour d’aujourd’hui, c’est lui faire un faux procès que de laisser entendre qu’il n’a point de compassion sincère pour tous ces gens en déshérence. Qu’il n’oublie jamais cependant l’importance du respect et de la reconnaissance pour tous et de la nécessaire et équitable redistribution dans un monde en profondes mutations, sur lesquelles il n’a de cesse, avec raison, de nous alerter !

    D’évidence, concernant cet épineux dossier de l’accueil des migrants, tout ne dépend pas de lui ni de son gouvernement, même s’il en va de leur  responsabilité. Face aux multiples problèmes que pose cette immigration massive, chacun de nous a un rôle à jouer, en tout cas, peut jouer un rôle. Persuadez-vous en si tant est que cela soit encore nécessaire ! Nous pouvons collectivement, au niveau du pays, résoudre non pas la quadrature du cercle mais une partie du problème. Et cela passe aussi par l’échelon communal. De la commune au monde ; du monde à la Commune.

    Donner des visages à ces hommes, femmes et enfants

    Concernant les migrants, ne raisonnons plus en masse, mais en individus ! Donnons des visages à ces hommes, femmes et enfants qui fuient les horreurs de la guerre ou l’impossibilité qui leur est encore faite, pour de multiples raisons, de pouvoir vivre dans leur pays ! Le Gouvernement a mis en place quelques camps de regroupement. C’est la solution première pour éviter les « jungles », mais ce ne peut être qu’une solution transitoire. Evitons les ghettos !

    Au niveau communal, sans verser dans l’angélisme béat, nous pouvons grandement soulager tous ces bénévoles qui agissent en amont dans ces centres d’accueil, ne serait-ce qu’en se chargeant de fournir une aide en direct à ceux et celles qui ont fuit l’horreur « en famille ». La notion de famille est, de mon point de vue, le ressort premier de ce que pourrait être notre contribution : couple  avec ou sans enfants, femme seule avec enfants. Il ne s’agit bien évidemment pas d’exclure qui que ce soit, mais tout laisse à penser que ce sont des familles qui pourraient le plus facilement se porter volontaires à un éloignement des grandes villes. La ruralité a de grandes vertus.

    Posons nous cette question ! Est-ce qu’une commune de la taille de Lézardrieux (1000 à 2000 habitants) ne serait pas en mesure d’accueillir ne serait-ce qu’un couple avec ses enfants ? Je n’ignore pas le contexte dans lequel s’inscrit une telle suggestion. « Accueillir à l’heure de la suppression de la taxe d’habitation et autres ponctions budgétaires, mais vous n’y pensez pas ! ». Si, bien évidemment. Mais il y a urgence. La vie d’être humains est en jeu.

    Deux à cinq habitants de plus sur un total de 1500, est-ce hors de portée ? Je ne le pense pas. Ce qui vaut pour Lézardrieux vaut également pour les autres communes de la Presqu’île et bien aux delà des rives du Trieux et du Jaudy. Rien que dans les Côtes d’Armor, il existe environ 90 communes de la taille de Lézardrieux, c'est-à-dire susceptibles de trouver la ressource nécessaire pour agir de la sorte

    Une oasis de fraternité

     L’image d’une cellule familiale branchée sous perfusion d’un corps social de la taille d’une petite commune  a du sens. C’est lui offrir une oasis de tranquillité, l’intimité nécessaire à son propre épanouissement, mais c’est aussi lui permettre de se ressourcer au sein d’une collectivité dont elle a tout à apprendre. Le temps d’un exil, voire d’une naturalisation si cela est demandé, cette famille bénéficierait d’une attention soutenue et désintéressée, sans condescendance. Bien entendu, nos élus ont besoin de se sentir épaulés. Les bonnes volontés locales ne leur feraient pas défaut.

    Ces gens d’une autre culture  pourraient ainsi, progressivement, sans à-coup, apprendre à mieux connaître notre manière de vivre ensemble et, qui sait, in fine, trouver une grande vertu à cette société citoyenne qui entend défendre, bec et ongles, son concept de la laïcité. Croire est une chose, pratiquer en est une autre, mais l’intégrisme, d’où qu’il vienne, n’a pas sa place dans une société démocratique. Il n’a d’ailleurs sa place nulle part. 

    En donnant suite à cette suggestion, cette Presqu’île dite sauvage ne ferait pas que se donner bonne conscience. Elle  nous honorerait.

     

    Va pour le kawa !

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    Puisqu’il nous est encore possible de rêver à des jours meilleurs, rêvons ! Transportons nous dans l’avenir. Dans un proche avenir. Un jour de juin 2023, au bord d’un quai, sur le port de Lézardrieux. A l’heure où le soleil commence à faire son apparition au-dessus de Traou Vilin, sur l’autre côté de la rive.

     

    - Bonjour !

     

    - Ah ! Bonjour ! Y a pas à dire, on vit dans un chouette endroit. On ne se lasse pas d’un tel paysage. On a tout pour être heureux

     

    - C’est sûr ! Mais ça n’empêche pas d’avoir du vague à l’âme

     

    - Ah bon ! Que passa ?

     

    - Oh ! Rien de bien  grave. Mais je viens d’apprendre que Suleyman va nous quitter.

     

    - C’n’est pas vrai ! Pourquoi ? Pour quelles raisons ?

     

    - Il estime que la situation s’est nettement améliorée au Soudan et qu’il lui faut retourner au pays

     

    - Mais je me suis laissé dire qu’il avait fait une demande de naturalisation.

     

    - L’idée de demander la naturalisation française lui est venue à l’esprit, mais finalement il n’y a pas donné suite.

     

    - Dommage ! On perd un chic type. Ce n’était pas chose évidente il y a cinq ans quand il a débarqué à Lézard.

     

    - Oh oui ! Même si nous avons réussi à faire partager la décision de l’accueillir, nous redoutions que cela  pose plus de problèmes qu’autre chose. Sujet sensible, oh combien !

     

    - J’en conviens. Mais tout s’est bien passé. J’imagine que sa famille le suit. Quand partent-ils ?

     

    - Fin août, début septembre, le temps de régler quelques formulaires. Il n’en va pas comme d’une lettre à la poste.

     

    - On les regrettera

     

    - A qui le dîtes vous ! Suleyman est effectivement un chic gars. Bon ! Il ne maîtrise toujours pas bien notre langue, mais cela n’a pas empêché le dialogue. Les Soudanais du Sud maîtrisent mieux l’Anglais que la plupart d’entre nous.  Qui aurait pensé que nous autres Lézardriviens nous deviendrons des experts sur le Soudan ?

     

    - Tout particulièrement sur Fachoda ! C’est quand même marrant d’avoir accueilli des Soudanais originaires de ce village. Cela nous a remis en tête  cette vieille histoire qui figure dans nos vieux manuels scolaires.

    .

    - Une histoire que Suleyman ne connaissait pas avant de débarquer ici. Mais en cinq ans, grâce à tous ces gens qui n’auront eu de cesse de lui faciliter la vie et celle de sa famille, il a fini par intégrer quelques solides notions de notre culture. Evidemment, Fachoda est devenu et restera,  pour nous aussi, incontournable.

     

    - C’est là-bas qu’il s’en retourne ?

     

    - C’est ce qu’il nous laisse entendre. A 35 ans il pense être en mesure d’aider son village à se reconstruire après toutes ces années de guerre entre la République du Soudan et le Soudan Sud. Il pense notamment agir dans le domaine de l’approvisionnement en eau, mais il va essayer de trouver du travail dans le secteur de la gomme arabique. Nous nous sommes renseignés. C’est effectivement un domaine où le Soudan occupe une place de leader en tant qu’exportateur de ce produit extrait de l’acacia. Comme quoi, on gagne à s’intéresser à ce qui fait la vie des autres.

     

    - Et sa famille, que va-t-elle devenir ?

     

    - Hiba, son épouse, pour ce que j’en sais, envisage de devenir institutrice. Elle a vraiment pris de l’assurance. Je crois qu’elle a tiré profit de sa proximité avec l’école Paul Le Flem. A 30 ans, elle a tout son avenir devant elle.

     

    - Mais quel avenir pour leurs enfants ?

     

    - Il est certainement trop tôt pour le savoir. Il faut espérer que cette région d’Afrique ne replonge pas dans le chaos. Une chose est sûre, Habo n’oubliera pas le plaisir qu’il a eu à faire de l’aviron. Si un jour j’apprends que ce gamin devenu adulte a monté son propre club à Fachoda ou autre part sur le cours du Nil, je ne serai pas étonné. C’est ce que je me disais tout de suite en regardant couler le Trieux. Il en aura passé de bons moments sur ce plan d’eau. Il est fort possible qu’il quitte Lézard la larme à l’œil. Il s’y est fait de bons copains. Quant à Uduru, sa sœur, elle semble bien armée pour faire face à son destin. Des quatre, c’est elle qui a le plus progressé en Français. Ce qui n’est pas notre cas, reconnaissons le pour ce qui est de l’arabe, ou pour le moins, du dialecte shilluk. Qui sait, si plus tard, elle ne jouera pas un rôle dans les relations entre nos deux pays ? Oui ! Qui sait ?

     

    - Avec toujours en tête une pensée pour Lézard !

     

    - Certains diraient qu’il s’agit là d’un retour sur investissement. Nul ne peut parier sur l’avenir, bien évidemment. Mais en accueillant cette famille, nous avons quand même jeté une passerelle entre deux mondes. C’est du gagnant gagnant !

     

    - Lézard port d’attache pour une autre famille ?

     

    - Bien évidemment, si on nous le demande

    -           

    - Ça vous dit un café ?

    -           

    - Vu l’heure, va pour le kawa !

     

     

     Gérard-Louis Gautier.-  Grand merci à Gérard-Louis Gautier pour ce dessin illsutrant bien le sens de cette chronique. Gérard-Louis est une "vieille connaissance", un compagnon de route sur le chemin de l'information. Son encrier est riche d'humanité, sa plume donne au trait finesse et sensibilité. Gérard-Louis fait partie de ces dessinateurs de presse qui vont à l'essentiel. 

     

     


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    Ode à Dame Lune

     

    Nous étions prévenus, ce 31 janvier la Lune serait à son périgée, c'est-à-dire au plus près de la Terre. A 356000 km tout de même. Ce qui laissait entendre que le spectacle serait de toute beauté, si tant est que le ciel soit dégagé. Il l’a été, presque par miracle car ce dernier jour du premier mois de l’année n’a pas été, comme les précédents, des plus lumineux. La Lune, elle, elle l’était, aux alentours de 21 h. Si à cette heure là vous n’avez pas pu honorer le rendez-vous, captivé que vous étiez par une autre source lumineuse, nous espérons que cette photo, malgré ses piètres qualités, vous permettra, à rebours, de partager l’émotion qui fut la nôtre quelques instants durant.

    A même l’aire de pique-nique, l’estuaire du Trieux baignait sous une lumière blanche. Le Ferlass  avait endossé sa tunique d’argent. On aurait pu s’attendre à voir surgir Rusalka, l’ondine de l’opéra éponyme mis en musique par Anton Dvorak. Ni sirène, ni triton, Rusalka est une créature aquatique tombée amoureuse d’un prince et qui fait part de ses sentiments à la Lune. Si vous ne connaissez pas La chanson de la Lune, extraite de cet opéra, ne quittez pas votre écran sans passer par le canal de Youtube ! Ce ne sont pas les belles voix ayant interprété cette chanson qui manquent : Anna Netrebko, Renée Fleming, et tant d’autres sopranos, lui ont offert leur timbre mélodieux. Nous, on aime ! La Lune, source poétique de toute éternité? Ce n’est pas notre ami Pierrot qui nous démentira.

    Cela dit, ce soir là, nous savions par avance que  notre « Super Lune » n’aurait pas la couleur sang comme cela se produit lors de l’éclipse totale de notre satellite. Pour assister au spectacle il aurait fallu être en Chine, en Inde en Russie, en Amérique du Nord en Nouvelle Calédonie ou en Polynésie. Rouge sang du fait de la réverbération de la lumière solaire par la terre. Mais qu’importe, notre Lune bleue, nommée ainsi parce qu’étant la deuxième pleine lune de l’année calendaire, aura eu sa décharge poétique.

    « Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu’au clair de Lune et qui, comme punition, aperçoit l’aurore avant les autres hommes ». Nous sommes allés cueillir, ce matin, cette maxime dans le jardin des citations qu’il n’est pas inutile de glisser dans un propos, écrit ou parlé. Elle est d’Oscar Wilde. Qu’a-t-il voulu nous dire ? Que le poète, ce doux rêveur, serait aussi prophète, voire briseur de rêves, puisque punition il y a ? Après le rêve, la dure réalité ? A l’heure d’aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire c’est que la Terre ne tourne pas rond.

     

    La Lune de Jupiter

    Ode à Dame Lune

     

    Ne l’ayant pas vu, il est difficile de parler de ce film, mais c’est cette rencontre avec dame la Lune qui a fait resurgir le souvenir de quelques critiques portées sur La Lune de Jupiter. Un film qui a été sélectionné et présenté, en mai dernier, au Festival de Cannes et qui n’y a pas été couvert de lauriers. Pourtant Kornei Mundruczo, son réalisateur, va trouver matière à satisfaction, quelques mois plus tard, puisque La Lune de Jupiter obtiendra des premiers prix, en septembre à Paris, lors de L’Etrange Festival 2017, et en octobre, en Catalogne, au 50e Festival de Sitges,  festival dédié au film fantastique.

    Tout en partageant l’avis de nombre de confrères sur un scénario pour le moins énigmatique, Télérama, sous la plume de Samuel Douhaire, écrira : « Il faut saluer le courage politique de Kornei Mundruczo, artiste en résistance dans un pays dirigé par le gouvernement le plus xénophobe, le plus réactionnaire d’Europe. Car son grand film aux allures de prophétie l’affirme avec force : l’avenir du Vieux Continent, sa chance, et peut-être même son salut, viendront des migrants »

     « Il était important pour moi, a dit Kornei Mundruczo, de considérer ce film comme une histoire européenne, ancrée dans une Europe en crise, notamment en Hongrie (…) Nous avons creusé la notion d’étranger en nous demandant qui est le véritable étranger. Tout est question de point de vue. Jupiter est assez éloignée de nous pour qu’on puisse se poser de nouvelles questions sur la foi, les miracles et la différence. ».

    On l’aura compris, la lune à laquelle fait référence ce réalisateur hongrois s’appelle Europe, l’une des nombreuses lunes de Jupiter découvertes par Galilée. Elle n’a donc strictement rien à voir avec notre Lune, même si cela nous amène à faire un rapprochement avec notre propre actualité.

    Le 14 mai 2017, trois jours avant l’ouverture du Festival de Cannes, nous nous donnions un nouveau Président, un Président jupitérien, un Président qui a mis le devenir de l’Europe au cœur de sa stratégie. J’entends la rengaine de ses détracteurs : « Il veut nous faire gober la Lune ».  Vu de notre chapelle, nous nous garderons de joindre notre voix. Donnons lui acte de cet engagement !  Donnons lui le temps nécessaire pour faire la preuve que sa stratégie est la bonne ! Reconnaissons que face à la problématique des migrants la partie est loin d’être gagnée ! Il faut qu’il réussisse, sinon…

    Mais, nous avons peut-être nous-mêmes un rôle à jouer ? Puisse la lumière de la Lune continuer à nous éclairer. On en reparle!

     

    Ode à Dame Lune


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