• Quand le Trieux se donne des airs de Mississipi

    En septembre dernier, à l’occasion du repas des bénévoles organisé à même le parking de l’île à Bois, Gilles Alain et Philippe Henry, les responsables de l’association Trieux Tonic blues, avaient émis l’idée d’intégrer Kermouster dans le rendez-vous qu’ils fixent, chaque année à Lézardrieux, aux amateurs du blues. L’idée a fait son chemin et c’est ainsi que le hameau a pu vibrer au son des guitares électriques, en ce jeudi d’Ascension, en fin d’après-midi.

    A l’affiche : The Goodjohn Howlin’Blues, un groupe musical qui, comme son nom l’indique plus ou moins clairement, nous vient d’Angoulême. Ce jeudi, il n’y avait que « Goodjohn » et Jean-Claude Besson à se produire. En temps normal la formation s’enrichit d’un bassiste, d’un harmoniciste et d’un batteur. Mais les « jeunots du groupe », encore d’active, n’ont pas pu faire le pont, ni franchir, par voie de conséquence, celui qui surplombe le Trieux.

    « Goodjohn », leader à la voix forte et rauque, et son complice, grand maître de l’improvisation, ont su nous transporter vers un ailleurs, en puisant dans le répertoire du vieux blues, celui des années de l’entre deux guerres tout particulièrement.

    En avril dernier, The Goodjohn Howlin’Blues, au complet, avait eu l’honneur de se produire en première partie d’un concert du groupe américain Canned Heat. Les connaisseurs savent de qui il s’agit. En nous rappelant que ce groupe avait créé le standard « On the road again », « Goodjohn » nous a remis tout de suite dans le bain. Mais c’est sur un autre registre que celui de ce groupe, créé en 1965 à Los Angeles, que les deux bluesmen nous ont conquis. Ils puisent à la source des standards « roots », c'est-à-dire aux racines mêmes de cette musique afro-américaine qui fait encore chanter les cordes de l’âme.

    Nous n’allons pas ici afficher les noms de tous les « glorieux ancêtres » dont ils se sont fait les interprètes zélés. Contentons nous de retenir ceux de Robert Johnson et de B B King. Le premier (1911-1938) a inspiré Jim Hendrix, Bob Dylan, Brian Jones et bien d’autres célébrités. Une valeur sûre ! Le second, né en 1925, décédé en 2015 à Las Vegas, a tellement accumulé de Grammy Awards qu’il ne devait plus savoir où les ranger.

    B B King, un monument du blues ! Quand « Goodjohn » et Jean-Claude Besson nous ont livré deux de ses interprétations les plus connues,  Catfish blues (Le blues du poisson chat),  puis The Thrill is gone (Le Frisson est parti),  en contrebas de la terrasse de La Cambuse, le Trieux  avait bel et bien les reflets du Mississipi. Des reflets qu’il conservera tout au long de ce  week-end d’Ascension, puisque, à quatre kilomètres de là, plus en amont,  les cordes (et les vents) auront réinvesti la rive du bourg.

    Pour une première à Kermouster on ne pouvait rêver mieux : un groupe convaincant, un ciel lumineux. Alors ? L’année prochaine ? Gilles Alain n’écarte en rien cette perspective. Dans un cadre qui donne la « chair de poule » à « Goodjohn », visiblement conquis par ce panorama, tout se prête bien à l’esprit même de ce festival. Le Trieux Tonic Blues nous offrirait ainsi le la de chaque nouvelle saison musicale. 

    L'été, Kermouster, notamment sa chapelle, attire des artistes interprètes. Dès le 8 juin, nous avons à nouveau rendez-vous  à La Cambuse (20h30). Changement de tonalité avec Gérard Pierron ! Pour un concert « poétique »

     

    Site web du festival du Trieux Tonic Blues

    http://www.trieuxtonicblues.fr

     

     

    Quand le Trieux se donne des airs de Mississipi

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  • Les "météorites" de l'incivilité

    Concernant l’aménagement du stationnement sur le parking de l’île à Bois, nous ne résistons pas à l’envie de donner de l’écho à ce trait d’humour d’une Kermoustérienne comparant le pierres de la dissuasion à des météorites ayant choisi cet endroit pour épouser la Terre. Faut-il y voir un simple mot d’esprit ou une critique sous-jacente ?

    Ne remettons pas en question la nécessité qu’il y avait à repenser  les règles du stationnement sur ce secteur extrêmement convoité par les amoureux des beaux paysages. L’idéal aurait été de pouvoir le laisser dans son état naturel, mais face à l’incivilité il a fallu instaurer des règles coercitives qui ne pouvaient qu’altérer l’esthétisme du lieu. Ces pierres n’ont assurément pas et ne l’auront jamais - convenons en ! - le charme des alignements mégalithiques de Carnac.

    A priori, le problème est donc réglé, comme tendent à le montrer ces photos prises ce samedi après-midi. Les camping-cars se voient contraints de se disputer un espace en contrebas de la route, les véhicules légers pouvant quant à eux investir le front de mer. Mais, non sans prendre de multiples précautions pour éviter de froisser la tôle. Ça passe ou ça casse !

     La contrainte ne va pas faire disparaître le chacun pour soi du jour au lendemain. C’est cela qu’il nous faut d’abord regretter. Le vivre ensemble soufre encore d’un excès de panneaux. Notre responsabilité collective est en cause.

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  • Les pierres de la dissuasion

    L’idée avait été émise par des Kermoustériens et la municipalité y a donné suite. Cet après-midi du 11 mai, un bulldozer est venu déposer sur le parking de l’île à Bois de grosses pierres. Celles-ci ont pour but d’empêcher les camping-cars de venir s’installer sur la partie front de mer. Ce qui, par ricochets, en limitera le nombre. 

    Bien évidemment, l’idée d’interdire totalement l’accès de cette zone à ce type de véhicule n’était pas pensable. D’abord pour une simple raison économique, le tourisme étant une composante importante pour l’ensemble de la Presqu’île, mais également sur un plan moral. Ce beau point de vue doit pouvoir être partagé. Avec la mise en place de ces gros cailloux, la commune a, en quelque sorte, trouvé le moyen de résoudre la quadrature du cercle.

    La partie front de mer devant rester accessible aux voitures, il conviendra peut-être de voir si l’écartement entre les pierres le permet. Par ailleurs, pour ce qui est des festivités, cette barrière rocheuse pourra être enlevée quand le besoin s’en fera sentir.

     Autres « innovations » sur ce secteur. L’installation de deux bancs. Là encore, des Kermoustériens en avaient exprimé le besoin. La poubelle derrière le banc qui ouvre sur la vue du Trieux va être déplacée et installée près du poteau, à l’entrée de la digue. La municipalité entend canaliser au mieux le stationnement et la la circulation en cet endroit qui nécessite une vigilance du conducteur sans faille. Surout les jours d'affluence sur la plage.. Le panneau qui va être mis en place signalera l’interdiction de stationner sur la digue.

    Les pierres de la dissuasion

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  • Et si demain, c’est un robot qui s’en venait déposer notre bulletin dans l’urne ? Et si demain, nous avions à trancher entre un candidat en chair et en os et un humanoïde dernière génération ? Au lendemain d’une élection présidentielle dont il nous faut maintenant tirer toutes les leçons. ce type de questions peut vous sembler relever du n’importe quoi ou de l’invraisemblable . Et pourtant, ces questions nous devons nous les poser.

     

    Bienvenue aux « cobots » ! Vive l’Homo Sapiens !

    Reconnaissons à Benoît Hamon, le candidat socialiste malheureux du premier tour, le mérite de nous avoir alerté sur ce sujet avec son projet, certes controversé, portant sur la taxation des robots. Ces créatures « sans âme » sont déjà parmi nous. Leur nombre et leurs performances vont aller en s’accroissant ! L’impact sur notre mode de vie et sur notre relation au travail ne sera pas négligeable. Il est d’ailleurs déjà perceptible dans différents domaines. Mais si nous nous faisons, ce jour, l’écho de ce problème, cela tient d’abord à l’opportunité que nous offre la publication d’un livre écrit par un homme dont la silhouette n’est plus étrangère au paysage de notre quotidien.

     Guy Vallancien, chirurgien de réputation internationale, spécialiste en cancérologie, aime, depuis plusieurs années, à se ressourcer en arpentant les rives du Trieux. Pour prendre du recul sur un métier d’autant plus prenant qu’il lui faut sans cesse s’adapter aux évolutions, donc se remettre en question. Membre de l’Académie nationale de médecine, Guy Vallancien est un pionnier de la robotique chirurgicale et c’est donc en connaisseur qu’il nous livre ses réflexions sur ce grand sujet de civilisation.

     

    Ecrit à Kermouster

     

    Bienvenue aux « cobots » ! Vive l’Homo Sapiens !

    Certes, il n’est pas le premier à prendre sa plume pour tenter de cerner ce problème. L’émergence de ce nouveau monde interpelle au plus haut point. Qui veut « comprendre », comme cherche à le faire aussi Joël de Rosnay*, n’a que l’embarras du choix sur les linéaires des librairies. Mais nous ne pouvons que vous conseiller de plonger dans un livre, dont de nombreuses pages ont  été écrites sur fond d’estuaire, puisque achevé le 6 décembre dernier, à Kermouster. Des pages qui nous poussent à regarder au-delà de la ligne d’horizon, pour aller au devant d’un futur proche

     Ce n’est pas la première fois que Guy Vallancien se fait écrivain, mais avec « Homo Artificialis »,* publié en janvier dernier, il plaide, avec force d’arguments, pour un humanisme numérique. Dans le domaine qui est le sien, il est à même de souligner ce que la chirurgie  doit au progrès de la technologie, mais autour du « billard » les robots n’arriveront jamais à se substituer à l’intuition, à l’expérience, à l’intelligence humaine.

     Les exemples qui appuient cette affirmation pullulent dans cet ouvrage tout à fait abordable du fait de la clarté de l’exposé. En voici un qui tient à la spécialité de son auteur, la lutte contre le cancer. Ici c’est un  robot répondant au nom de Zeus qui apporte son soutien, grâce à ses deux bras articulés télécommandés par des joysticks, pour une opération de la prostate. « Quand la dissection est facile, tout va bien : on suit le plan préétabli pour naviguer sur une mer plate, grand largue par force 2, sans courant. Que des difficultés surgissent (…) il faut alors inventer (…) abandonner le GPS pour naviguer à l’estime et réussir à tout enlever. Prise de ris, enroulement du foc, harnais bouclé : on entre dans le gros temps. (…) Dans ces situations hors normes, le facteur humain reste et restera prépondérant. » 

     Guy Vallancien utilise, ici, à bon escient, un langage qu’il maîtrise par ailleurs, puisque membre éminent de l’association Les Copains du Trieux. Mais il ne se contente pas d’une circumnavigation dans son bloc opératoire, il met cap grand large car les robots n’ont pas tous vocation à nous soigner.  Sedasys, le robot anesthésiste, ne peut nous faire oublier Atlas qui mime l’homme fait de chair, Sofia la femme qui possède le timbre et les inflexions de la voix humaine, Téo Tronico, le pianiste mécanique, Asimo, qui nous remplacera dans les tâches pénibles et dangereuses, Robear, l’ours aide aux personnes âgées, Jibo, qui peut, entre autres fonctions, raconter des histoires aux enfants dans les crèches. La liste ne fait que s’allonger de jour en jour. Demain le robot travaillera les champs autour du hameau, mais, si on partage la vision de Guy Vallancien l’agriculteur continuera à avoir la maîtrise de son destin et de nos paysages.

    Bienvenue aux « cobots » ! Vive l’Homo Sapiens !

     

    Homo Artificialis : un simple collaborateur.

     

    Guy Vallancien  le dit et le répète : le cerveau est d’une complexité telle qu’il n’y a pas lieu de penser que le pire arrivera. Le pire, ce serait la domination de l’Homo Sapiens par l’Homo Artificialis. Sa conviction est faite, le robot ne sera qu’un cobot (contraction de robot et de collaboration). L’Homo Artificialis ne sera qu’un Homo Auxilium, c'est-à-dire un simple collaborateur, certes de plus en plus efficace, mais rien qu’un assistant dépendant de son maître humain

     Le Kermoustérien de coeur  nous invite donc à rompre avec cette certitude hypnotique de certains experts en algorithmes, certitude selon laquelle la machine s’imposera à l’homme, augmenté ou non,  pouvant, même aller jusqu’à lui conférer l’immortalité. Ce livre est un acte de foi dans l’avenir d’un monde qui saura préserver l’essentiel, tout en continuant à faire confiance au génie humain. L’essentiel tient à ce que nous puissions construire un avenir où l’empathie restera à flot, comme le rêve et la poésie. L’altruisme ne sera pas lettre morte.

     Guy Vallencien n’hésite pas, au moment de conclure,  à prophétiser qu’un jour « viendra le moment de nous rassembler pour chanter et danser, tapant dans nos mains en cadence autour  d’un grand feu de bois sous les étoiles. » Sur la grève de l’île à Bois ?  A Goas Luguen ? A Pors Gwen ?  Pour contempler l’infiniment grand, quoi de mieux ?  

     Alors, comme Guy Vallencien, souhaitons la bienvenue aux cobots et vive l’Homo Sapiens !

     

     * Homo Artificialis, plaidoyer pour un humanisme numérique, par Guy Vallancien, Editions Michalon ; 195 pages ; 17 €

     * Je cherche à comprendre, mes codes caché de la nature, par Joël de Rosnay, Editions Les Liens qui Libèrent. ; 160 pages ;17,50 €

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  • Les rendez-vous de l'Amicale de Kermouster

    L’Amicalde Kermouster a tenu son assemblée générale, dans la salle de La Cambuse, en fin d’après-midi le jeudi 27 avril dernier. Une AG de confirmation puisque le bureau dans son ensemble a été encouragé à poursuivre son action. Bureau inchangé mais complété par un nouveau membre en la personne d’Erwan Guillou. La  programmation des actions à mener dans les prochains mois a été fixée. En voici le détail :

    -          Nettoyage des plages et grèves le 21 juin. Le rendez-vous des volontaires est fixé à 10 h sur le parking de l’île à Bois. L’Amicale fournira les sacs poubelles

    -          Pour le vide greniers du dimanche 23 juillet, l’Amicale organisera une réunion le lundi 10 juillet (18 h) à La Cambuse.

    -          Le samedi 5 août, c’est la date choisie pour le désormais traditionnel « Pique-nique des voisins »

    -          Le rendez-vous des « Peintres en herbe » est maintenu. Ce sera le jeudi 10 août. Le thème reste à définir

    -          L’Amicale retient  les samedi 26, dimanche 27 et lundi 28 pour les festivités (concours de boules notamment) qui entourent cette cérémonie religieuse désormais fixée au dernier dimanche du mois d’août. Les adhérents sont conviés à la réunion préparatoire qui se tiendra le mercredi 9 août, à La Cambuse

    -          Le goûter de fin d’année est fixé au dimanche 17 décembre, à partir de 16 h, à La Cambuse

    Les membres du Bureau.- Président, Daniel Hallot ; vice-présidente, Eliane Tarin ; trésorier, Jean-Louis Champion ; secrétaire, Jean-Pierre Rougié ; membres, Elisabeth Crenn, Catherine Gaillemain, Christine Le Meur et Erwan Guillou.

     

    Les rendez-vous de l'Amicale de Kermouster

     

    Un nom pour la salle d’exposition

     

    Au chapitre des questions diverses, l’Amicale a noté la suggestion émise par Daniel Hertzog consistant à donner un nom à la salle d’exposition, en avançant celui de l’artiste peintre Charles Thorndike (1875-1935) qui a vécu à Kermouster.

    Une exposition, qui s’est tenue voilà vingt et un ans dans cette même salle (voir extrait de La Presse d’Armor, d’août 1996), avait rappelé que ce peintre d’origine américaine, mais ayant choisi de vivre en France, a joué un rôle non négligeable pour la réputation de Lézardrieux. De nombreux autres peintres, plus célèbres que lui (Maximilien Luce, Paul Signac, Henry de Waroquier, George Rouault) ont connu la maison de Kermouster où Charles Thorndike et son épouse avaient jeté l’ancre. Matisse y aura fait au moins un séjour.

    L’Amicale a pris acte de cette suggestion, sans donner quitus à une suggestion qui ne semble pas avoir convaincu, pour l’heure, la majorité des présents..  Charles Thorndike est encore pour beaucoup un célèbre inconnu..

    Ayant eu à le défendre à l’occasion de cette assemblée générale, il nous faut sans attendre, confirmer notre point de vue.

    Selon nous, le choix de Charles Thorndike s’impose pour plusieurs raisons/

    -          Cette salle, qui accueille tout au long de l’été des expositions vente, mérite de porter le nom d’un artiste peintre, puisque telle est désormais sa vocation.

    -          Certes, le nom de Charles Thorndike n’est pas connu du grand public mais les amateurs d’art ne sont pas sans rencontrer son nom dans leurs pérégrinations dans les salles de vente.

    -          Même si sa peinture n’a pas eu le même éclat, il a fait de Kermouster un port d’attache pour d’autres talents, que nous venons de citer.

     

    Rien que cela suffirait à justifier le choix se portant sur le nom de Charles Thorndike.

    Mais, il y un élément que la municipalité se doit de  prendre en compte puisqu’il il lui faudra, in fine, décider du nom. Cet Américain a, alors qu’il avait 40 ans, rejoint le front en 1915 où il va servir en tant que brancardier. Ce ne sont pas les diplômes de reconnaissance qui manquent.

     A la date de son engagement, l’Amérique n’était pas encore officiellement partie prenante dans le conflit. Thorndike aura en quelque sorte devançé l’appel. C’est tout à son honneur.

     Il serait donc de bon ton que la Commune marque, à son tour, sa reconnaissance, en donnant à cette salle d’exposition le nom « Espace Charles Thorndike ». La commémoration du Centenaire de l’Armistice, l’année prochaine, est une belle opportunité à saisir. A défaut d’être un Kermoustérien de souche, Charles Thorndike l’aura été de cœur. Comme Brassens et Paul Le Flem l'ont été pour Lézardrieux.

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