• Chapelle : trompe l’œil et sonorités profanes

    La lumière du soleil couchant n’y pénètre plus depuis la pose d’un  grand panneau de bois au-dessus du porche, lui-même fermé jusqu’à la mise en place du nouveau vitrail. Pour autant, la chapelle reste ouverte aux visiteurs tous les après-midi de la semaine, sauf le lundi.

    Cette mise en chantier a-t-elle pesé sur le taux de fréquentation? Lucas Marec, jeune étudiant en sociologie qui assure la permanence, le reconnaît. Il lui aura fallu souvent tuer le temps durant la première quinzaine de juillet. Mais là n’est pas la véritable cause de cette apparente désaffection. Le flot des touristes, soleil aidant, n’a vraiment commencé à irriguer le territoire de la Presqu’île qu’à partir de la mi-juillet. La courbe de la curiosité s’est depuis fortement redressée

    Le trompe l’œil fixé à même le grand panneau de bois est une invitation à prendre patience. Bientôt, la chapelle bénéficiera à nouveau de la chaude lueur de l’astre solaire. L’échafaudage, qui altère l’harmonie des lieux, ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Tout devrait être prêt avant les festivités du traditionnel Pardon du dimanche 28 août.

    Mais d’ores et déjà, une certitude : cette chapelle a intrinsèquement une qualité inaltérable : elle donne à la voix et à la musique la résonance souhaitée. Les deux premiers concerts de musique profane qu’il nous a été donné d’entendre l’ont à nouveau confirmé. Sur des registres totalement différents : musique de la Renaissance avec  l’ensemble vocal Capriol & Cie le jeudi 21 juillet et, deux jours plus tard,   chansons du temps présent avec Nolwenn Korbell. Assurément, deux temps forts de cette nouvelle saison musicale. Mais, hélas, partagés chaque fois par peu de spectateurs.

    Certes, en plein cœur de l’été, les sollicitations ne manquent pas. Rares sont ceux qui peuvent courir de concert en concert. Le choix est souvent difficile, surtout quand les dates sont rapprochées dans le temps. Et même quand la qualité est à l’affiche. Ce fut le cas pour ces deux soirées kermoustériennes qui ont, très certainement,  souffert d’un défaut de  communication..

    Chapelle : trompe l’œil et sonorités profanes

     Lucas Marec au service des visiteurs de la chapelle durant tout le mois de juillet 

     

    Capriol & compagnie : l’humanisme de la Renaissance

     

    Chapelle : trompe l’œil et sonorités profanes

    Ce n’est pas la première fois que cet ensemble dirigé par Isabelle Diverchy, chanteuse, claveciniste et chef de chœur, se produit dans la chapelle. Pour nous faire encore apprécier le répertoire de la Renaissance.

    Ce 21 juillet, la soirée était placée sous le signe du « Vert bocage ». Un programme « écologiste » en quelque sorte puisque, sur des poèmes de Ronsard notamment, ces odes et sonnets nous rappellent que dès cette époque (qui court de la fin du XIVe siècle jusqu’à celle du XVIe), la nature est omniprésente dans la vie des arts.

    Tout au long de cette première soirée musicale, les belles voix d’Isabelle Diverchy et de Martine Meunier, invitée pour l’occasion, soutenues par la viole de gambe de Nathalie Le Gaouyat, la vieille à roue d’Ingrid Blasco et les percussions de Mathias Mantello, ont su donner à la polyphonie éclat et noblesse.

    La Renaissance, c’est pour tout écolier,  le fameux 1515, date de la bataille de Marignan. Première victoire pour le jeune roi François 1er, mais 16000 morts en 16 heures de temps. Pour autant, sur un fond permanent de guerre,  l’humanisme rejaillit après le Moyen Âge et Pierre de Ronsard (1524-1585) (« Mignonne allons voir si la rose, qui ce matin avoit desclose »), le « Prince des Poètes », en aura été le chantre.

    De ce concert de Capriol & Cie , il nous faut retenir l’invitation qui nous est faite d’apprécier le talent de compositeurs qui ont pour noms Claude Le Jeune (1530-1600), Clément Janequin (1485-1558), Guillaume Costeley (1530—1606), Roland de Lassus (1532-1594), pour ne citer qu’eux. 

     

     

    L'univers enchanteur de Nolwenn Korbell

     

    Chapelle : trompe l’œil et sonorités profanes

    Dès le samedi 23 juillet, nous étions invités à reprendre place sur les chaises de la chapelle (terriblement inconfortables, mais c’est l’esprit du lieu qui veut ça) pour plonger dans l’univers poétique de Nolwenn Korbell, accompagnée ce soir là, non pas comme cela était annoncé par le guitariste Didier Dréo, mais par Soig Siberil, l’un des pionniers de l’utilisation de la guitare dans la musique bretonne. L’excellence au bout des doigts ! De fait, ces deux artistes se connaissent de longue date et n’ont donc eu aucun mal à s’accorder pour nous mettre au diapason d’une soirée marquée par le « feeling » et le talent.

    Nolwenn Korbell chante ses propres compositions, tout en ne cachant pas que ses sources d’inspiration jaillissent de cette terre de Bretagne. Elle y ajoute des reprises d’Angela Duval, de Glenmor, Xavier Grall, pour ne citer que ces « porte-parole » de l’âme bretonne.

    Dans cette langue maternelle, mais aussi en gallois, Nolwenn Korbell revisite les thématiques de ces précurseurs. Elle façonne ses textes en s’inspirant des soubresauts de notre monde.. Ainsi au travers d’une chanson qui évoque le naufrage toujours inexpliqué du chalutier Bugaled Breizh de Loctudy (15 janvier 2004) , elle évoque, dans un lieu remplis d'ex-voto,  la crainte de voir sombrer  la langue bretonne.

     Nolwenn Korbell a grandi dans le creuset de Douarnenez.  Et si son répertoire s’est nourri de la tradition, elle reste délibérément une artiste de son temps. Elle aura ainsi fait partager un grand moment d’émotion quand elle a interprété une chanson dédiée à Anna Politkovskaïa, journaliste russe et militante des Droits de l’Homme (7 octobre 2006).

     

     

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  • Carton plein pour le vide-greniers

    A l’heure de la marée montante, au petit matin, un flot de voitures a dévalé la côte qui mène à l’île à bois. Très vite, les bénévoles de l’Amicale de Kermouster ont été débordés par le flux des véhicules chargés de ces souvenirs devenus, à tort ou à raison,  trop encombrants. Le vide-greniers de ce dimanche 24 juillet a fait le plein au-delà de toute attente. Tant pour le nombre des exposants que pour celui des chineurs et autres visiteurs. Car c’est un véritable tsunami motorisé qui s’est abattu sur le hameau et ce jusque aux heures chaudes de l’après-midi. Du jamais vu aux dire des anciens.

    A cela, deux explications. En premier lieu, l’assurance pour les exposants que le beau temps serait de la partie, donc qu’ils ne risquaient pas d’avoir à remballer par intermittence et qu’il y aurait des acheteurs. L’annulation, dans les environs proches, de manifestations du même type devant se tenir le même jour, ne pouvait, par ailleurs, qu’inciter nombre de gens à venir tenter leur chance sur un site qui n’était pas jusqu’alors considéré comme prioritaire. Ce qui aura permis à certains de découvrir un paysage d’une beauté qu’ils ne soupçonnaient pas. Promis, juré, ils reviendront mais cette fois en simples promeneurs, histoire de voir à quoi ressemble ce lieu présentement dénaturé par cette passion massivement partagée de la farfouille.

    Ce parking de l’île à bois sur lequel s’est déroulé le vide-greniers, outre le fait qu’il se situe dans un cul de sac, est limité dans sa capacité d’accueil. Tous ceux qui y aspiraient non pas pu y accéder et se sont trouvés contraints à rebrousser chemin. Grosso modo, soixante dix brocanteurs ont pu y accéder. Beaucoup de particuliers mais aussi quelques « pros » munis de leur carte indiquant leur filiation au registre du commerce. Un mélange des genres quasiment imparable pour les organisateurs. D’autant que la consultation du dictionnaire ne nous permet guère de faire le distinguo entre les notions de vide-greniers, brocante, vente au déballage et marché aux puces, si ce n’est que, dans l’esprit, le vide-greniers relève plus du fait de particuliers. Ceux-ci sont non inscrits au registre du commerce et sont autorisés à participer en vue de vendre exclusivement des objets personnels et usagés deux fois par an au plus.

    Tout en ayant dû faire face à une situation rendue exceptionnelle par le simple jeu des circonstances, les organisateurs se félicitent que tout se soit passé sans le moindre incident et, surtout, dans la bonne humeur. Pour l’Amicale de Kermouster, seule compte sa capacité à créer de l’animation. Ce dimanche, elle aura fait « carton plein »

    Dans un mois environ, les 27,28 et 29 août, le parking de l’île à Bois sera à nouveau interdit au stationnement. En lieu et place, se dérouleront, sur trois jours, les traditionnels concours de boules, la journée du dimanche étant également réservée aux festivités liées au pardon. On croise déjà les doigts à Kermouster pour que le soleil soit de la partie. Mais sans attendre, l’Amicale invite tous les Kermoustériens à se retrouver, le dimanche 7 août, sur les coups de midi,  devant La Cambuse, pour le pique-nique. Quant aux « Peintres en herbe » qui résident dans le hameau, l’Amicale leur donne rendez-vous le jeudi 11 août, en fin d’après-midi pour connaître les décisions du jury appelé à apprécier leurs œuvres. D’ores et déjà, ils sont invités à sortir crayons, couleurs et pastels, sur le thème de la faune marine : poissons coquillages, crustacés et oiseaux marins.

     

    Carton plein pour le vide-greniers

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  • Les événements marquants de la première quinzaine de juillet

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  • Après une dizaine de jours de découverte d’horizons nouveaux, l’envie de nourrir cette chronique se faisait à nouveau sentir, histoire de graver dans l’échelle du temps quelques faits et gestes ayant ponctué les deux premières semaines de juillet. Il convenait notamment de saluer la petite armée des bénévoles qui a « nettoyé » les chemins creux de Poulopry à Pors Gwen et de donner un coup de chapeau aux amis du Papillon de la Presqu’île qui ont organisé, à même La Cambuse, leur première  soirée « conviviale », soirée au cours de laquelle des mélopées syriennes nous ont rappelé que la culture est d’abord et, avant tout, universelle.. Avec le regroupement d’une vingtaine de Panhard & Levassor, sous un ciel qui cette fois virait au beau fixe, il n’y avait plus de raison valable pour rester au point mort. L’été était enfin radieux. Ces voitures d’un autre âge étaient même source de rajeunissement. Mais un camion assassin est venu stopper net toute velléité d’écriture.

    A vrai dire ce n’est pas tant l’horreur et l'ampleur de la tragédie de ce qui s’est passé sur la Croisette, à Nice, qui nous ont fait remettre à ce jour le besoin d’exprimer notre indignation. Suite à de précédents drames générés par la force aveugle de l’intégrisme, nous avions aussitôt ajouté notre voix à toutes celles qui, malgré tout, veulent croire à une humanité conquérante. Kermouster n’échappe pas à la réalité du monde. Mais, cette fois,  alors que les corps des victimes gisaient encore sur le bitume, nous avons été profondément choqués par l’attitude d’un certain nombre d’hommes et de femmes politiques lesquels, par des propos inopportuns et, à bien des égards, outrageants, ont écorné gravement la nécessaire cohésion nationale. Or ce sont les mêmes qui demain, s’ils réussissent à s’imposer comme candidats à l’élection présidentielle, viendront nous demander d’être unis derrière le « Président de tous les Français ». Certains ont visiblement, par réflexe politicien, oublié les devoirs de la charge.

    Nos différences d’appréciation sur la manière qu’il convient de diriger le pays alimentent le nécessaire débat démocratique, mais il est irresponsable, dans ces temps où la solidarité de tous est nécessaire, d’agir en prenant le risque de rompre le fil ténu qui nous relie les uns aux autres : liberté, égalité, fraternité. « Cette discorde politique est affligeante. Je suis surpris par l’attitude de certains, visiblement tourné vers la primaire. La lutte contre le terrorisme n’est pas une question politicienne. Elle doit être une ambition politique partagée de tous les instants ». C’est tout à l’honneur  d’Alain Cadec, président du Conseil départemental des Côtes d’Armor d’avoir prononcé ces paroles qui fustigent notamment le fourvoiement des responsables de son mouvement Les Républicains. Affligeant, cela l’est assurément.

     

     


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  • Les grèves débarrassées des détritus

    On a peut-être de la peine à le croire, mais l’été est bien là. Le soleil finira bien par déchirer le rideau de pluie. Sous la bruine et le crachin, le mercure commence à remonter dans les thermomètres. Patience ! Patience !

    Ce jeudi 30 juillet, ce temps maussade n’a en rien découragé une quinzaine de Kermoustériens, épaulés par des amis,  à prendre  à bras le corps le problème du nettoyage des grèves., une opération que l’Amicale de Kermouster organise désormais chaque année, à cette époque.

    De Poulopry à Pors-Gwenn via le pourtour de l’île à Bois, ils ont, durant trois tours d’horloge, ramassé une masse de détritus. La mer se chargera bien évidemment d’en ramener au gré de ses caprices mais à ce jour les grèves de Kermouster sont débarrassées de ces morceaux de verre et tessons de bouteilles qui peuvent blesser.

    Alors que les poneys reprenaient possession de la grève nord, pour ultime balade scolaire, tous les participants à cette action « de salubrité publique » ont pu, le sourire aux lèvres, partager un en-cas ô combien réparateur.

    Les grèves débarrassées des détritus

    Les grèves débarrassées des détritus

    Les grèves débarrassées des détritus

    Les grèves débarrassées des détritus

    Les grèves débarrassées des détritus

     

    Les Conviviales du Papillon

     

    Si le temps n’est pas au-dessus de nos têtes encore totalement de la partie, l’été à Kermouster s’annonce chargé en manifestations. Nous avons déjà eu l’occasion de publier le programme des concerts en la chapelle ainsi que celui des expositions qui vont se tenir dans la salle communale (On peut consulter ces programmes à La Cambuse).

    Dès cette première semaine semaine, c’est une exposition de photos qui va donner le là d’un été qui se veut festif. Avec en point d’orgue une soirée qui se déroulera le samedi 9 juillet à partir de 20h à La Cambuse. Une soirée organisée par l’association  Le Papillon de la Presqu’île, où la poésie, l’humour croiseront le chant et la musique. Avec Les Conviviales du Papillon la scène est ouverte. Le spectateur qui le désire peut lui aussi assurer le spectacle


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