• La cloche va sonner, à 16h, ce vendredi 1er août

    Cette carte datée du 30 juin 1915 fleure bon l’odeur de l’encre violette. Les quelques lignes qui portent au dos le message qu’une femme adresse à ses parents font ressurgir le charme du plein et du délié tracés à la plume métallique. Un temps désormais révolu. Dans son message, cette jeune mère n’évoque en rien le drame qui se noue à l’Est du Pays. Elle y évoque une préoccupation prosaïque  Quoi qu’il en soit, voilà à quoi ressemblait la place du bourg de Lézardrieux à l’époque de la Grande Guerre. Depuis que le sinistre tocsin  annonçant la mobilisation générale, le samedi 1er août de l’année précédente, les choses ne pouvaient qu’être restées en état. Ce n’est qu’une fois la guerre finie que germera l’idée d’implanter devant l’église Saint Jean-Baptiste le monument dédié aux Lézardriviens ayant péri dans cette hécatombe humaine, monument qui a depuis été transféré à l’arrière de l’édifice religieux..

    Ce vendredi 1er août 2014, les cloches de cette église paroissiale vont sonner pour un nouvel hommage. Toutes les communes de France sont invitées à en faire de même, à partir de 16 h. Pour un grand moment de cohésion nationale. Durant les quatre années qui viennent, ce ne sont pas les commémorations de tous ordres qui vont manquer. Il convenait de marquer le démarrage du Centenaire par une action ayant la force du symbole.

    La cloche de la chapelle de Kermouster sonnera à l’unisson. Aussi fluet que soit son timbre, ses harmoniques seront au diapason d’un concert à nul autre pareil, que tout le monde aux alentours pourra entendre quelles que soient les occupations des uns et des autres à ce moment là. Pour celles et ceux qui pourront se rendre disponibles, un rendez-vous est fixé à la chapelle un peu avant 16 h, ce vendredi.

    Après avoir sonné la cloche – ce qui n’est pas, aux dires des anciens et connaisseurs, une mince affaire – hommage sera rendu aux quatorze victimes dont les noms sont gravés dans le marbre, à l’intérieur de la chapelle. Tous avaient un lien direct avec Kermouster. La majorité de ces jeunes hommes oeuvraient certainement dans les champs quand ils entendirent sonner les cloches de la Presqu’île. La carte postale ci-dessous, non datée, nous offre un reflet de ce qu’était alors le travail des  paysans dans le secteur. Le port de Lézardrieux brillait plus par son trafic de pommes de terre primeurs que par la belle plaisance.

    Hommage sera donc rendu à ces jeunes hommes ayant eu Kermouster pour port d’attache, mais à l’issue de cette cérémonie, nous serons invités à tirer une nouvelle fois sur la corde pour  transmettre un message de fraternité universelle. Malgré un sentiment d’impuissance, l’heure n’est pas à la résignation. Nous avons là un moyen de nous mobiliser pour la Paix. En Ukraine, à Gaza, en Lybie, en Syrie, en Irak, comme dans bien d’autres endroits, la tragédie se vit au quotidien. L’embrasement général est à la porte d’une Europe qui a su taire, quant à elle, ses vieux antagonismes et vivre en paix depuis un demi-siècle. Puisse cette Europe pacifiée avoir valeur d’exemple !

    La cloche va sonner, à 16h, ce vendredi 1er août

     


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  • Deux Français sur le podium. Un Italien sur la plus haute marche ? Bien évidemment, vous pensez que nous allons nous livrer à une analyse de ce Tour de France qui s’est achevé hier au pied de l’Arc de Triomphe. Mais ce point d’interrogation mettant en doute la nationalité du vainqueur vous a certainement mis la puce à l’oreille. Il s’agit ici de parler d’un autre fait, ayant cependant un point commun avec le vélo. Comme vous allez pouvoir le constater, cette chronique kermoustérienne n’a pas déraillé.

    Il vous est apparu que depuis quelques jours Kermouster ne vit plus sous le contrôle du radar pédagogique. Celui-ci a émigré vers le bourg, dans la côte de Kermenguy. Au grand dam des enfants du village ! Un certain nombre d’entre eux s’adonne aux joies de la Petite Reine. Mais, c’est la force de l’âge, ils ne se la jouent pas pépère quand il s’agit d’appuyer sur les pédales. Peut-on leur reprocher de vouloir imiter les Vincenzo Nibali, Jean-Christophe Péraud ou Marcel Kittel, à nouveau vainqueur du sprint sur les Champs Elysées ?

    La presse sportive se réjouit depuis quelques jours d’avoir trouvé des coureurs prêts à assurer la relève des Bobet, Robic, Anquetil, Poulidor, Hinault, Thévenet, Fignon et autres champions français. Elle peut se rassurer : il y a de la graine de champions qui pousse ici entre les champs d’artichauts ou de maïs. La « mémoire »  du radar pédagogique peut en témoigner.

    Nous ne l’avons appris qu’après coup. Ce qui fait que nous ne pouvons pas vous montrer des photos des « exploits » réalisés par ces jeunes sportifs. Nous ne pouvons pas non plus vous donner les noms – ils sont tous mineurs- de ces « forçats de la route » qui ont fait exploser les compteurs. Certes, ils sont encore loin des 45 km/h de moyenne des pros du peloton mais il se dit, et nos sources sont suffisamment fiables pour que nous prenions ça pour vérité établie, que le champion kermoustérien se serait approché – ou aurait même dépassé – les 30 Km/h autorisés dans la rue Saint Maudez où était installé le radar. Son premier dauphin aurait quant à lui fait scintiller le chiffre 24. Quant à sa deuxième dauphine – Jannie Longo doit être fière d’avoir des émules – ses performances nous amènent à penser qu’un jour viendra où l’on assistera à une « Grande Boucle mixte ».

    Mais voilà, le radar s’en est allé jouer son rôle de pédagogue loin de Kermouster. Les enfants du hameau sont comme qui dirait orphelins. Ils n’avaient pas attendu son installation pour s’adonner aux subtilités du dérailleur, mais avec cette vigie clignotante ils avaient  changé de braquet.  La rue n’est assurément pas le meilleur terrain de jeu et nous ne pouvons ici que rappeler la nécessité de se montrer vigilant dans tous les instants, mais nous n’irons pas jusqu’à reprocher à ces jeunes d’avoir su utiliser un outil pédagogique pour donner du sel à leur passion.


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    Au carrefour de la passion « photo »

     Cette carte postale est la première d’une série destinée à mettre en valeur les centres d’intérêts de Kermouster. On la doit à Joseph Le Koustek, un photographe qui sillonne la Bretagne et tout particulièrement la Presqu’île Sauvage, son port d’attache depuis une quinzaine d’années. Depuis deux semaines déjà, ce photographe expose à Kermouster, devenu depuis le début du mois de juillet un carrefour de ce type de création artistique

     « La photographie c'est un art; c'est mieux qu'un art, c'est le phénomène solaire où l'artiste collabore avec le soleil » a déclaré un jour Alphonse de Lamartine, lequel, pour être décédé en 1869 avait eu le temps de son vivant de soupeser les potentialités qu’offrait cette nouvelle technique dans le domaine de la création artistique. Tout bon philatéliste est à même de vous dire de mémoire que c’est le 7 janvier 1839 que le physicien astronome François Arago a annoncé la découverte de la photographie, un timbre ayant été  émis quelques mois plus tard. Ce timbre en taille douce place, en vis-à-vis, les effigies de Joseph Nicéphore Niepce (1765-1833), et de Jacques Mandé Daguerre (1787-1851). Ce jour là, François Arago  présentait le Daguerréotype  devant l’Académie des sciences, un appareil mis au point quelque trente ans après que Niepce eut réussi à obtenir et conserver une image due à l’action de la lumière.

    Il n’est pas inutile parfois de tirer profit d’une actualité pour remonter à la source, ne serait-ce que pour honorer la mémoire des précurseurs sans lesquels, qui sait, on n’aurait peut-être pas su maîtriser la lumière dans la « chambre noire ».. Entre l’invention du Daguerréotype et celle du Réflex numérique, la photo a su, étape par étape, se positionner, par la suite,  en tant qu’art à part entière, donnant ainsi raison à Lamartine.

    En ce mois de juillet, ensoleillé à souhait, Kermouster s’est donc positionné comme l’un des carrefours de ces passionnés qui ont statut d’auteurs photographiques ; ce qui les amène à soumettre au regard du public leur façon de fixer le réel. Après avoir pu contempler, en début de mois,  les réalisations de la dizaine de photographes que fédère l’association Group’Art de Plourivo, nous sommes invités à découvrir ou à revoir Inspiration Bretagne, l’exposition de Joseph Le Koustek (jusqu’au 3 août inclus)...

    Ce photographe, peu disert sur lui-même, fait assurément sienne cette maxime de Yann Arthus Bertrand dont la réputation n’est plus à faire, bien au-delà même de son domaine de prédilection : « En photographie, ce n'est pas le photographe qui est important. ». Le Koustec ne serait qu’un pseudonyme. Il serait originaire de la région parisienne et aurait choisi de poser son sac dans la Presqu’île Sauvage voici une quinzaine d’années. Laissons-lui cette part d’anonymat qu’il cherche à conserver pour des raisons qui nous échappent, mais que Yann Arthus Bertrand aurait désormais, quant à lui,  du mal à recouvrer !  Reportons-nous à ce qu’a dit un jour l’Américain Ansel Adams, autre grand photographe, connu pour ses photos en noir et blanc, décédé il y a trente ans : « il y a deux personnes dans une image, le photographe et le spectateur. ».

    Joseph Le Koustek  a déjà présenté cette même exposition à Tréguier (18 février-15 mars) à Pleubian (14-20 avril, puis 5-11 mai)  et à Port-Blanc (21 avril-4 mai). Une exposition « grand angle » c'est-à-dire associant plusieurs thèmes : les paysages de la presqu’île, les épaves de vieilles coques et seulement quatre  photos noir et blanc, dont deux «  en pose longue » du meilleur effet, ainsi qu’un nombre égal de photos  animalières.

    Rares sont les photographes, du moins pour ce qui nous a été donné ici de voir, qui s’aventurent dans les pas de Robert Desneau ou ceux de Henri Cartier-Bresson, considérés comme les fondateurs du courant « photographes humanistes ». Ici, c’est prime aux paysages ! Mais aussi à la faune et à la flore. Il est vrai qu’il y a tout ce qu’il faut, dans le secteur,  à portée du viseur. A deux pas de Kermouster, à la Maison du Sillon à l’Armor Pleubian, Lucie Papin, a, par exemple, réglé sa focale sur les seuls gravelots, avec pour objectif de sensibiliser les promeneurs sur l’extrême fragilité de cet oiseau qui niche entre les galets du sillon du Talbert. Toujours dans ce même ordre d’idée, on se doit de signaler l’exposition qui se tient jusqu’au 3 août prochain, dans le cadre de la Maison de l’Estuaire, à Plourivo, sur le thème des Mosaïques de la mer. Il s’agit là de photographies sous-marines réalisées par Claire Maerten, guide naturaliste, membre de l’association Terra Maris. Une plongée dans le royaume des fucus et des laminaires.

    Pour les amateurs de cette forme d’art,  ce n’est donc pas les expositions qui manquent. .Pour ce qui est de cette première carte postale de Kermouster, une adresse :La Cambuse.


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  • Les trémolos et autres sonorités de Stéphane Sacchi

    Un voyage dans l’espace et dans le temps. C’est sur cette trame que le guitariste Stéphane Sacchi a transporté la quarantaine de personnes venus l’écouter jouer de son instrument dans la chapelle, samedi soir 19 juillet. L’espace va de Cuba aux provinces espagnoles en passant par l’Italie, le Paraguay, l’Allemagne et la France. Le temps, du baroque au répertoire contemporain, avec un large volet consacré au romantisme classique.

    Professeur d’éducation musicale  à Vertou, localité proche de Nantes, cet ancien élève du Conservatoire de Rennes, se produit, depuis plusieurs années déjà, dans les chapelles bretonnes durant la période estivale. Le 9 août prochain, il sera à Plougrescant.

    C’est la troisième fois que Stéphane Sacchi faisait escale à Kermouster. Il y était venu en 2011 et 2012. Il a forgé sa maîtrise de la guitare aux côtés de différents professeurs  et compositeurs, notamment Roland Dyens auquel il rendra un hommage appuyé en interprétant  la Saudade n° 3 et le Tango en skaï, probablement la composition la plus connue de ce compositeur français, né à Tunis en 1955. La plus connue, mais assurément la plus « déconcertante » pour un public prisant avant tout les trémolos de la guitare romantique.

    Stephane Sacchi le reconnaît : la guitare dite classique ne dispose pas d’un répertoire aussi important que certains autres instruments à cordes, notamment le piano. Pour un large public, cela s’arrête d’ailleurs aux Jeux interdits, la célèbre romance du film de René Clément réalisé en 1952 que le guitariste Narcisso Yepes a immortalisée. Cette pièce « anonyme » puiserait sa source dans  une œuvre manuscrite de Fernando Sor, un compositeur.espagnol né à Barcelone en 1778 et mort à Paris en 1839.

    "J'ai des doutes". Tout le monde a en tête le sketch de l'humoriste Raymond Devos qui ironise sur ses problèmes conjugaux  tout en parlant de Fernando Sor et en jouant à la guitare sa Cinquième étude. Fernando Sor était au programme de ce concert du 19 juillet. Ce compositeur est en quelque sorte incontournable pour tout guitariste digne de son instrument. Stephane Sacchi nous a gratifié d’une transposition de O cara armonia  extrait de La Flûte enchantée. Sor avait une profonde admiration pour Mozart

    Tout aussi incontournables : Isaac Manuel Francisco Albéniz (1860-1909) et Francisco Tarrega (1852-1909). Le premier doit sa renommée tout particulièrement au piano, mais il doit au second, ainsi qu’à Miguel Llobet (1878-1938), élève de Tarrega,  d’avoir transposé pour la guitare une partie de ses œuvres. Stéphane Sacchi  leur a consacré l’essentiel de cette soirée musicale. Rappelons le titre des œuvres exécutées ce soir là : les célèbres Asturias d’Albeniz et Recuerdos de Alhambra de Tarrega. Moins connues sont les compositions de Miguel Llobet que Stéphane Sacchi a interprétées :Le testament d'Amelia, cancion del lladre et  El noi de la mare 

    Une valse de Chopin

     Si avec ces compositeurs d’origine espagnole on se trouvait en terrain familier, ce concert  nous aura permis de faire la connaissance avec le Paraguayen Augustin Barrios (1885-1944) qui avait, dit-on, la particularité de se produire habillé en indien Guarani. Connu en Europe, à partir des années 1930, Augustin Barrios s’est largement inspiré du folklore sud-américain. Stéphane Sacchi avait inscrit à son programme deux de ses compositions :Valse op 8 n°3 et, un trémolo, Por el amor del dios 

    Autre découverte : la musique du compositeur cubain Léo Brouwer (Un dia de Noviembre),  un compositeur majeur de la deuxième moitié du XXe siècle pour la guitare classique aux dires des spécialistes, Augustin Barrios a aussi écrit des œuvres pour toute sorte d'instruments et pour de nombreuses formations, ainsi que des musiques de film pour le cinéma cubain. 

    Nous l’avons souligné en préambule, Stéphane Sacchi nous a offert une large palette de la composition destinée à la guitare. Pour ce qui concerne la musique baroque, qui servit d’ouverture à ce concert, ses références s’appuient sur le compositeur allemand Silvius Léopold Weiss (1687-1750)  et Domenico Scarlatti (1685-1757), un claveciniste italien qui s’en est allé vivre en Espagne et en a récupéré les sonorités pour des sonates.

    Pour remercier son public d’un soir, Stéphane Sacchi soumettra ses phalanges à un dernier exercice de haute technicité, avec, pour bis, la Valse op 69  N° 2 de Chopin. La transposition offre assurément aux guitaristes  la possibilité de s’affranchir des limites du répertoire dédié à leur instrument.

     

     

     

    Les trémolos et autres sonorités de Stéphane Sacchi


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  • Plein succès pour la chine

    On ne s’en lasse pas ! Même sous une couverture de nuages, il fait bon assister au lever du jour entre l’île Maudez et l’île à Bois. Pour les brocanteurs d’un jour c’est assurément un plus que de pouvoir étaler les trésors dont on veut (à regret ?) se séparer dans un cadre aussi enchanteur que celui du parking en contre bas du hameau. Et puisqu’à l’heure de la renverse, le soleil a daigné faire son apparition, le vide-greniers de ce dimanche 20 juillet a connu un plein succès. Si le nombre d’exposants était en léger retrait par rapport à l’édition précédente, les chineurs ont été au rendez-vous. Retour en images sur ce moment fort de la saison estivale.

     

     

    Plein succès pour la chine

    Plein succès pour la chine

    Plein succès pour la chine

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