• Chapelle nettoyée, calvaire restauré

    Comme le veut la tradition, la saison estivale démarre, à Kermouster, par le nettoyage de la chapelle. Ce jeudi 26 juin, les têtes-de-loups ont fait la chasse aux toiles d’araignée qui pensaient, à tort, vivre ad vitam aeternam dans la maison de saint Modez et de saint Nicolas.. Balais, chiffons et aspirateur ont uni leur force pour redonner du lustre  à cet édifice patrimonial qui sera ouvert au public durant les deux mois qui viennent. A l’extérieur, les employés municipaux ont redonné un coup de peigne à la pelouse, arbustes et massifs fleuris. Deux jours auparavant, ils étaient à pied d’œuvre au pied du calvaire pour y replacer la nouvelle croix. L’ancienne se devait d’être remplacée. A sa base, le bois était pourri. Elle risquait à tout moment de vaciller sur son socle. Le statuaire du Christ a quant à lui été restauré.

    Chapelle nettoyée, calvaire restauré

    Chapelle nettoyée, calvaire restauré

    Chapelle nettoyée, calvaire restauré


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  • Mer et ciel bleus, mais algues vertes

    Il n’a échappé à personne que nous vivons une fin de printemps plus ensoleillée qu’à son début. Les baigneurs commencent à goûter au plaisir de nager dans une eau aussi bleue que le ciel. Kermouster se met en quatre pour accueillir le flot des touristes des semaines qui viennent. En quatre, comme ces pas japonais que la municipalité, suivant le vœu exprimé par des riverains, a fait installer en bas du chemin de Poulopry. Pour permettre aux marcheurs de franchir, le pied sec, le ruisseau qui s’écoule vers la mer.

    Ce mercredi 11 juin, les services municipaux ont installé des jardinières, qui viennent compléter les efforts conjugués des Kermoustériens pour donner au hameau son aspect fleuri, coquet et propret  

    Le 8 juillet prochain, l’Amicale de Kermouster invite ses adhérents et toute autre personne de bonne volonté à venir « nettoyer » les grèves. Qu’on se rassure ! Cela n’aura rien d’un travail de Titan. De la cale de Goas Luguen à la digue de l’île-à-Bois, dimanche dernier, nous n’avons eu qu’un tesson de bouteille de bière et un petit flacon à récupérer. Certes, avec le jeu des vents et des courants, la situation peut changer du jour au lendemain, mais cette « corvée assumée de bon cœur » montrera que les gens d’ici ont le souci des autres.

    Une seule ombre au tableau : la présence, en abondance, d’un cordon  malodorant sous les fortes chaleurs. Les algues vertes s’étalent le long des grèves. La problématique de cette invasion dépasse bien évidemment le périmètre côtier du hameau. A marée basse, le Lédano révèle d’un seul coup d’œil la gravité du phénomène. Plus en aval, c’est le Sillon du Talbert, pôle d’attraction majeur du secteur, qui se pare d’un liseré de velours dont il se passerait bien.

    Nous ne sommes pas sans ignorer les efforts qui sont faits pour endiguer le processus. La prise de conscience est générale. On veut le croire. Mais pour l’heure cette malédiction perdure. Personne ne se peut se réjouir de cette situation. Même pas les dirigeants de cette société dont la presse a récemment parlé et qui se donne pour objectif de transformer ces algues nauséabondes en produits commercialisables, histoire de faire d’un mal un bien. Il faudra confirmer l'intérêt des procédés utilisés. De plus, si le ramassage sur de vastes étendues sablo-vaseuses peut s’effectuer, la tâche s’avère impossible sur un estran parsemé de cailloux. A Kermouster, il faudra donc s’armer de patience.

    Ce défi que nous impose la nature via nos inconséquences passées peut-il être surmonté ? Dans le temps, peut-être. Espérons-le ! En tout cas, l’heure ne doit pas être à la résignation. Les efforts déjà engagés doivent se poursuivre. Pour ce qui concerne l’ensemble du secteur de la Presqu’île Sauvage, les élus qui siègent à l’intercommunalité se doivent de garder un œil ouvert et vigilant sur ce dossier.

    Mer et ciel bleus, mais algues vertes

    Des jardinières de ce type réparties dans différents endroits du hameau

     

    Mer et ciel bleus, mais algues vertes

    Quatre pneus bourrés de ciment devenus pas japonais à Poulopry


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  • Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens

    A l’occasion d’une exposition dans l’Espace des Halles de Paimpol, en octobre 2011, trente ans jour pour jour après le décès de Georges Brassens, Pierre Mulot avait été invité à nous raconter « son » Brassens. Cet ancien professeur de dessin technique a fait partie du cercle des intimes du chanteur-poète quand celui-ci prenait ses quartiers d’été à Lézardrieux.

     

    Il s’en est allé, en toute discrétion, dans sa 85e année. Depuis quelques semaines, il ne venait plus s’asseoir au Carioca, pour lire son journal en buvant un café. Mauvais présage ! La Camarde qui lui tournait autour depuis plusieurs mois a fini par le persuader que son tour était venu de danser avec elle, trente trois ans après lui avoir ravi son ami Georges Brassens. Ce 29.octobre 1981 de triste mémoire, Pierre Mulot n’avait pas eu assez de mots pour maudire la grande faucheuse qui venait brusquement de mettre un terme à huit ans de franche camaraderie.

    Pierre Mulot, alors professeur de dessin technique, est entré dans le cercle des intimes du chanteur poète en 1973. Cette année là, le 21 avril, Georges Brassens s’était produit en spectacle dans la salle des fêtes de la cité des Islandais au profit de l’Amicale laïque de Paimpol, afin de l’aider à financer les déplacements des nombreuses équipes sportives. Michel Le Bonniec - le neveu de la célébrissime Jeanne, grâce auquel Brassens a découvert  ce coin de Bretagne - et Pierre Mulot étaient alors les chevilles ouvrières de cette association. Pour Pierre Mulot, le bistrot d’alors, c’était L’Univers, au coin de la place du Martray. C’est là qu’il retrouvait, depuis lors, tous les matins, pendant ses escapades estivales, Brassens et les autres copains. L’Univers a disparu pour renaître, tel le phénix, sous le nom Les copains d’abord. Pierre Mulot a milité pour qu’il en soit ainsi. Avec sa disparition, c’est un autre « membre de l’équipage » qui vient de quitter le bord. Mais, comme le dit si bien la chanson, son sillage ne se refermera pas de sitôt.

    Amoureux de Kermouster

    J’ai tenu, ce jour, à rendre hommage à Pierre Mulot, pour plusieurs raisons, à commencer par celle-ci : c’était un amoureux de Kermouster et c’est ici que nos routes se sont à nouveau croisées, cinquante ans après nos confrontations sur les terrains de basket, dans le cadre du championnat départemental. C’est par le basket que ce Parisien du 14e arrondissement a, en effet, mis le pied en Bretagne. "Après le guerre, m’a-t-il confié un jour,  j’ai trouvé du boulot dans la Société Fenwick à Saint-Ouen, au bureau d’études, comme dessinateur. Je n’avais pas encore vingt ans. A mon retour du service militaire, à Baden-Baden,  à vingt-et-un ans passés,  j’ai joué au basket à Paris. Et c’est en lisant une petite annonce dans L’Equipe que j’ai sauté sur l’occasion qui m’a fait découvrir la Bretagne. Un club important de l’Ouest recherchait un joueur-entraineur, avec à la clef une embauche en tant qu’ajusteur ou dessinateur.". Ce club, c’était En Avant de Guingamp. " C’est là que j’ai débarqué en 1951, comme dessinateur pour la société Tanvez, spécialisée dans le machinisme agricole " . Pierre Mulot ne restera pas très longtemps à ce poste, mais ce n’est pas sans émotion qu’il évoquait alors le souvenir d’En Avant de Guingamp et des basketteuses des Violettes de Ploumagoar "seule équipe bretonne qui jouait alors en Nationale 1". Pierre Mulot va alors bifurquer vers une carrière d’enseignant.

    Après avoir pérégriné professionnellement de Guingamp à Tréguier en passant par Paimpol  et Saint-Brieuc, Pierre Mulot s’était installé à Lézardrieux en 2002. Il ne restait pas longtemps sans venir à Kermouster, site qu’il appréciait pour sa tranquille beauté. C’est là qu’il venait creuser dans la vase pour extraire le buzuc devant lui servir d’appât. Il était dit que nous serions amenés à nous rencontrer sur la grève de l’île à Bois un jour où l’autre. Ce jour là, il remontait de la plage, seul, visiblement plongé dans ses pensées. Peut-être marchait-il alors dans les traces de son ami chanteur ? Brassens, comme le révèle ces documents de l’INA diffusés par TF1 et captés sur écran, aimait arpenter les rives du Trieux. Les grèves de Kermouster faisaient partie de ses terres d’évasion. Le Sétois appréciait la mer, mais surtout vue de terre. Il voulait reposer dans un cimetière marin. Son vœu a été exhaussé.

    Sans trop hésiter, je me suis permis d’arrêter Pierre Mulot dans son cheminement.  Car nous avions, au-delà de nos lointaines rivalités des terrains de basket dont, lui, n’avait assurément pas, me concernant, conservé le moindre souvenir, un autre point de convergence: Brassens, en l’occurrence. L’heure était venue de renouer par la parole.

    Pierre Mulot a fait partie du cercle des intimes de Brassens, moi j’ai eu la chance de connaître Pierre Nicolas, son contrebassiste, grâce auquel j'ai vécu, de 1967 à 1969, comme un poisson dans l’eau dans les coulisses de Bobino, rue de la Gaieté à Paris. Il m’a donc été donné de voir et d’écouter Brassens de l’autre côté du rideau. Ces immersions à répétition ne m’ont cependant pas permis d’aller au-delà du rôle de spectateur, mais, de par cette proximité occasionnelle, je suis en mesure de dire que Brassens était un "homme de coeur". Il enfilait son costume de vedette poussé par sa seule passion des beaux textes et il avait un profond respect pour son public, même après que  le rideau soit tombé. Il m’importait donc d’entendre un de ses « potes » me parler de lui, pour éclairer, sous l'angle local,  ces bons souvenirs de la rue de la Gaieté..

    Ce jour là, Pierre Mulot n’était pas venu chercher des arénicoles. Si vers il y avait, ils étaient dans sa tête. C’était ceux que son ami poète avait mis en chanson. Cela faisait alors trois décennies que Pierre Mulot vivait en compagnie de "son  fantôme" préféré. Ne parlons pas d’idole ! Brassens n’était pas homme à se mettre sur un piédestal et l’admiration que lui portait Pierre Mulot était celle d’un homme ayant tout simplement su capter chez l’autre un grand sens de l’amitié."Georges c’était le copain ; Brassens c’était autre chose " .

    C’était réellement une bande de copains qui aimaient se retrouver "pour faire un bœuf" à deux pas de la grève du Craquelais. Moustache, batteur de jazz émérite, Eric Battista, l’athlète, l’ami sétois de toujours, Fred Mella, la "voix" des Compagnons de la chanson,  René Fallet, l’écrivain scénariste,  Michel Le Bonniec, son "frère", ¨Pierre Mulot et quelques autres Lézardriviens appréciaient ces retrouvailles autour de Brassens et Pupchen, sa compagne. C’est dans ce creuset qu’a pris sa source Les Copains d’abord,  chanson symbole de la nécessaire amitié.

    Pierre Mulot, bien qu’ayant eu le sens de la compétition dans le sang, n’était pas, lui non plus,   homme à se mettre "en avant". Certes, il n’a pu qu’éprouver de la fierté à être photographié aux côtés de Brassens, comme ce jour où on le voit avec lui et Michel Le Bonniec plaisantant avec une marchande de poissons sur la place du Martray à Paimpol. Dans son livre La Marguerite et le Chrysanthème (Presses de la Cité, 2001) dont est extraite cette photo, l’ami Pierre Berruer, qui lui aussi a trop vite tiré sa révérence, révélait que Brassens n’était pas un gastronome. Il avait horreur du poisson et ne mangeait de la viande que modérément. Ce qu’il aimait,  c’étaient les platées de pâtes et, surtout, la charcuterie. Il adorait le pain pas cuit. Pierre Mulot, qui sera convié un jour d’octobre 2011 à nous raconter, dans l’Espace des Halles de Paimpol, "son Brassens" (notre photo),  n'aura eu de cesse de montrer, au fil des anecdotes, que son regretté ami était vraiment "un gars bien". A son tour d’être regretté.

    A Pierre Berruer, Brassens avait confié son appréhension de la mort. "Les sources d’inspiration ont toujours été la vie, l’amour, la mort. Elle m’inquiète comme tout le monde. C’est important, pardi !"  Pierre Mulot aura été l’un des derniers à le voir avant son grand départ. "C’était à la fin août 1981. Georges se savait condamné. Il souffrait terriblement d’un cancer du colon. Mais il avait voulu venir voir ses copains de Lézardrieux. Pour nous dire adieu" . C’est ce même mal qui vient de lui ôter le goût de vivre. Mais, dans un ultime sursaut, Pierre Mulot aura voulu montrer que la mort ne signifie pas capitulation. Il a confié son corps à la science. Ne serait-ce que pour permettre à la médecine de pousser encore plus loin ses connaissances, pour pouvoir contrer encore mieux ce crabe de la pire espèce et, ainsi, contrarier le plus possible les noirs desseins de la Camarde. Pierre Mulot n’a pas vécu que pour lui-même.

    Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens

    Pierre Mulot sur la place du Martray à Paimpol, en comagnie de Michel Le Bonniec et de Georges Brassens (Photo Guy Daniel)

    Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens

    Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens

    Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens

    Pierre Mulot a rejoint son copain Brassens

    Pierre Mulot aimait se balader sur les grèves de Kermouster. Georges Brassens appréciait lui aussi cette terre d'évasion, comme le montrent ces documents archives de l’Institut national de l’audiovisuel diffusés par TF1.


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