• Un accident qui pose question

    Impressionnant, mais plus de peur que de mal ! Alors que le jour tirait à sa fin, cette voiture s’est retrouvée en fâcheuse posture sur la digue menant à l’île à Bois. L’accident remonte à octobre dernier. Fort heureusement pour le chauffeur - un homme de 77 ans qui venait, comble de malchance, de rentrer bredouille d’une partie de pêche - son véhicule n’a pas basculé complètement suite à un demi-tour mal maîtrisé. Sa ceinture de sécurité lui a également évité de passer à travers le pare-brise et des témoins ont pu lui porter secours et le réconforter sans trop tarder. Ne restait plus alors qu’à faire venir une dépanneuse pour évacuer sa voiture.

    Nous avons eu connaissance de cet accident plusieurs jours après les faits. Mais, d’emblée, nous nous sommes accordé un délai de réflexion avant d’y revenir, sachant combien tout ce qui relève de la circulation et du stationnement dans cette zone est extrêmement sensible. Sujet brûlant s’il en est un, en effet ! Alors, autant peser ses mots avant de les coucher noir sur blanc.  Car entre le pour et le contre, la marge d’appréciation est ici particulièrement étroite. Pour autant nous ne pouvions garder indéfiniment sous le boisseau cet événement qui aurait pu être tragique et qui nous interpelle indirectement.

    La tentation est forte de dire que le mieux consisterait à interdire la circulation, donc le stationnement,  sur toute la longueur de la digue qui relie l’île à Bois au hameau.  Mais ce serait faire fi des besoins et contraintes des Kermoustériens qui demeurent dans ces parages. De plus, la baie qui s’ouvre sur le Trieux est un havre pour bateaux et cela engendre de facto un rapport constant entre les quatre roues et  les embarcations, nécessitant parfois le passage des véhicules sur la grève. Malgré la présence en amont d’un parking, apparemment jugé trop éloigné donc peu incitatif, une interdiction stricto sensu serait interprétée comme un casus belli. Non sans raison, des voix s’élèveraient pour dénoncer une mesure par trop coercitive, ne tenant pas compte d’un historique somme toute peu marqué par des accidents de ce type.  C’est un fait avéré : pour nombre d’usagers, familiers des lieux,  le demi-tour à hauteur de la cale n’est qu’une formalité. Mais, répétons-le, cet accident sans gravité extrême, nous oblige à une certaine remise en question.  L’accident n’arrive pas qu’aux autres. Une vigilance de tous et de tous les instants s’impose. On reste à la merci d’une faute d’inattention, d’un grain de sable dans la mécanique ou d’un échec des automatismes.

    En octobre dernier, il n’y avait plus un chat lorsque notre infortuné pêcheur a frôlé le pire. Tout au plus peut-il déplorer la perte de son véhicule, cultiver le regret d’avoir laissé des traces d’huile sur le sable et remercier le ciel qu’il y eut quelqu’un à passer à cette heure où le manteau noir de la nuit commençait à s’étaler. Une manœuvre ratée,  en plein après-midi d’été, alors qu’à l’aplomb du muret qui supporte la route nombre de gens se chauffent au soleil, aurait assurément des conséquences plus dramatiques..

    Alors que faire si tant est qu’il nous faille, pour les raisons que nous venons de souligner, s’en tenir au statu quo ? Nous émettons la suggestion qui suit : implanter à hauteur de l’entrée du parking un panneau de signalisation indiquant un rétrécissement de la chaussée complété par ce message : « demi-tour dangereux ». Cela pourrait inciter certains  visiteurs à jouer la carte du parking pour s’éviter plus tard le stress d’une manœuvre ô combien délicate..  


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    En 1992, l'Ecole de mer du Trégor, basée à Kermouster, dans les anciens locaux de l'école publique, avait commandé une dizaine de petits canots à clins, construits en contre-plaqué marine et époxy, proposés en kit au début des années 1990 par la revue Le Chasse-Marée, sur un plan de François Vivier, qui avait également conçu le « Doryplume ». Il s’agissait d’initier les enfants aux joies de la voile de misaine, mais aussi à la godille et aux avirons. Ce que ne permet pas un « Optimist » !

    « Nous avions monté ces canots dans les locaux de l'ancienne classe reconvertie en atelier de charpente marine » se souvient Guy Prigent, animateur de cette classe de mer. « Nous les avions renforcés et rendu insubmersibles. La coque était peinte de couleur bleu à l'extérieur et couleur bois vernis à l'intérieur. A l'usage ces canots avec dérive, de 2, 40 m de long sur 1, 25 m de largeur, offrant un creux de 0, 40 m se sont avérés très marins en navigation. Ils étaient dotés d’une misaine bômée de 3, 6 m2. Ben porteurs, les équipages ils ne craignaient pas le clapot de l'estuaire ou de la baie de Pomelin. Lorsque le vent manquait, les enfants', deux pas canot, se formaient à l’art de la godille ou de la nage aux avirons ! » Lorsque l'école de mer a fermé ses portes en 1997, ces canots comme tout le reste ont fait l’objet d’une vente aux enchères. Et Guy Prigent de regretter aujourd’hui de ne pas s’être porté acquéreur « de ce qui participa à une partie de ma vie associative et de ma passion pour la voile traditionnelle, la voile de découverte. » « Aujourd'hui, ajoute-t-il, je cherche à retrouver un de ces canots sous réserve de son état de conservation pour mon usage personnel » Contact : 02 96 22 83 51

    Recherche canot de l’ancienne Ecole de mer


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  • En projet : le classement de l’estuaire du Trieux

     

     Nous étions en droit de penser que, côté réglementation,  l’estuaire du Trieux bénéficiait depuis belle lurette de toutes les protections possibles. L’île de Bréhat n’est-elle pas le premier site classé de France, au titre d’un paysage à préserver ? Bréhat a décroché cet honneur le 13 juillet 1907. Un bail ! Le 27 mars1958, l’îlot Roch Garzon, qui joue les sentinelles aux abords de l'île à Bois (notre photo) faisait à son tour l’objet d’un classement au titre de site pittoresque. Plus récemment, en 2001, c’est le Sillon du Talbert qui est tombé dans l’escarcelle du Conservatoire du Littoral créé en 1975 pour assurer la pérennité de la protection de la bande côtière. Les SMVM, les Schémas de Mise en Valeur de la Mer sont venus rappeler, à compter de la loi de 1983,  qu’il ne fallait pas prendre au pied de ses trente-trois lettres le célèbre vers de Charles Baudelaire « Homme libre toujours tu chériras la mer ». Pêcheurs et conchyliculteurs savent de quoi il en retourne. Ne fait pas ce qu’il veut sur la Grand Bleue qui veut ! A fortiori, dans un estuaire ! Les professionnels de la mer et les plaisanciers ne seront pas les derniers à regarder de très près les contraintes que générera certainement le classement des estuaires du Trieux et du Jaudy. Un projet de classement  est en effet soumis à enquête publique depuis le 28 octobre dernier.

    C’est  en mairie de Lézardrieux que s’est tenue, ce jour là, la première permanence de la Commission d’enquête. Les commissaires y siègeront à nouveau le lundi 25 novembre, de 8h30 à 12h. Nous sommes donc tous invités à prendre connaissance du dossier et à formuler des avis voire des contre-propositions si ce n’est notre opposition à telle ou telle suggestion. L’enquête publique sera close au soir du 4 décembre prochain. Les conclusions de la Commission d’enquête seront affichées pendant un an et la décision de classement fera l’objet d’un décret du Conseil d’Etat. Après avis de la Commission supérieure des sites.

    Le classement ce n’est donc pas pour demain, mais c’est maintenant que tout se joue. Celles et ceux qui ne peuvent   venir en mairie ont, par la voie d’internet, la possibilité de se « faire entendre », à l’adresse suivante.

    http://www.cotes-darmor.gouv.fr/Annonces-avis/Enquetes-publiques

    Pour l’heure, un constat : ce projet de classement des estuaires ne semble pas faire de vagues. Peu d’échos dans la presse.  Une réaction officielle toutefois : celle de l’association Les Copains du Trieux qui vient d’adresser ses remarques au sous-préfet. Tout en se félicitant que soit prise en compte la qualité de l’environnement de l’estuaire, Les Copains du Trieux se disent surpris de lire que ce projet prévoit d’exonérer les zones détériorées. « Si l'on comprend bien qu'il est difficile de classer une zone détériorée, soulignent-ils, on comprend moins bien que l'on n'empêche pas ses responsables de persévérer dans la détérioration. En revanche les élus qui ont su préserver leur environnement seraient bloqués dans leurs initiatives ! En clair, le projet bloque les bons élèves et encourage les mauvais ! C’est, pour le moins, étonnant. » On prendra connaissance de l’ensemble du texte adressé par cette association en cliquant sur son site (lescopainsdutrieux@free.fr ), rubrique « Actualités »

    Pour ce qui nous concerne, sous réserve d’y déceler une anguille sous roche ayant échappé à une première lecture, ce projet va dans le bon sens, d’autant qu’il met en avant cette idée que l’on peut préserver l’environnement tout en ne mettant pas sous vide ou gaz inerte tout un secteur économique. Mais de nombreux Kermoustériens regretteront que ce « périmètre de protection » de l’estuaire n’intègre pas le cœur du hameau. Il y avait là une opportunité à défendre l’idée de l’enfouissement des réseaux puisque cela est clairement écrit dans ce projet.  . Même si nous ne doutons pas de sa lourdeur, tant sur le plan de la faisabilité que sur celui des finances, il reste à espérer que celles et ceux qui vont bientôt se présenter à nos suffrages auront à cœur  de nous faire connaître leur point de vue sur ce dossier de l’enfouissement des réseaux  avant les élections. Ce serait « classe » !    


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